lundi 14 janvier 2019

Christine Angot et ses problèmes avec "les femmes".



C'est encore une fois au cours d'une émission animée par Ruquier, que Christine Angot a développé certains propos.

Elle a dit :

« Les femmes ça n’existe pas… » ; « Les femmes cela ne veut rien dire… ».

*

Nous démontrerons que les propositions de Christine Angot sont absurdes.


Si nous proposions par exemple que : « La société cela n’existe pas », nous aurions toutes les chances d’avoir raison. Pourquoi ? 

Par que le terme « société » est un terme collectif. En tant que tel, il ne signifie rien, il reste creux sans ce qui peut le composer et être réel. Selon la formule célèbre de Ludwig Von Mises : « Seul l’individu pense, seul l'individu raisonne, seul l’individu agit », nous avons le droit dire que sans les individus qui la composent, la société ne peut ni penser, ni agir. Quelque chose qui ne possède ni pensée ni aucune possibilité d’action, reste inerte. Un objet matériel quelconque, ne peut ni penser, ni agir, c’est quelque chose d’inerte sans la pensée et l’action d’un individu qui souhaiterait par exemple déplacer une chaise pour s’y asseoir. Les chaises ne sont "musicales" que si l'on en change les occupants ; sinon aucune chaise ne joue d'un instrument de musique...

Pour les mots, les phrases, les livres, les théories scientifiques, mathématiques, c’est exactement la même chose. Contrairement à ce qu’avait également soutenu Christine Angot, les mots ne peuvent parler ou prendre du sens sans nous, c’est-à-dire sans l’action toujours a priori de l’esprit d’un individu. Ils ne nous disent rien d’eux-mêmes, même si des mots comme les noms communs sont tous des termes universels qui ne peuvent donc être limités dans le temps et qui, de ce fait, échappent à notre compréhension totale. Ils n’ont aucune autonomie spécifique par rapport à nous, sans que nous ayons d’abord appris puis décidé de leur attribuer leur universalité.

L’expression : « Les femmes » n’aurait aucun contenu identifiable si « les hommes » nous étaient inconnus, c’est-à-dire une classe de faits qui soit différente, ou qui comporte des différences. Mais nous aurions pu dire aussi « les animaux », ou « les choses », par rapport « aux femmes », ou « aux hommes ».

Les femmes, ou « toute femme » possèdent des caractéristiques spécifiques qui n’appartiennent qu’à elles et qui permettent de les identifier par rapport à toute autre classe de faits qui ne possèderait pas les mêmes caractéristiques. De plus, les femmes peuvent penser et agir avec leurs caractéristiques propres, contrairement à « la société », ou, si nous osons dire, « les sociétés ». C’est-à-dire que l’expression « les femmes », ne peut absolument pas être comprise de la même manière que « les sociétés ». Les femmes pensent et agissent, les sociétés ne pensent ni n’agissent sans les femmes et les hommes.

Comme toute société se fonde en premier lieu sur la biologie : le couple hétérosexuel, il ne peut exister de société sans femme, (ou sans homme). Aucune société humaine ne pourrait par exemple s’agrandir sans des couples hétérosexuels ou sans la biologie hétérosexuelle.

Donc, il est évident que « la femme » existe … Dès lors, il est totalement absurde d’affirmer que « les femmes » cela n’existe pas. Parce qu’il est absurde de supposer que rien ne permettrait de les distinguer des hommes ou de toute autre chose.

Christine Angot a dit aussi, en parlant des hommes : « mais cessez de parler de nous (les femmes ») ! ».  Mais comment les hommes pourraient-ils ne plus s’intéresser aux femmes, y penser, et parler d’elles ? Comment parviendraient-ils à ne plus les identifier comme un groupe, ou une classe de faits qui contient des différences notables par rapport à eux ? Comment ne pourraient-ils encore comprendre et utiliser un nom commun, pour ce qu’il est en nature : un terme universel, donc un terme regroupant une classe de faits qui possèdent les mêmes caractéristiques distinctes de toute autre classe de faits ?.. C’est encore une fois, complètement et définitivement absurde.

Supposons que Christine Angot s’indigne implicitement que lorsque les hommes disent « les femmes », ils les considèreraient comme une sorte de groupe inférieur, un troupeau d’animaux, etc., et que Christine Angot ait vu dans cette expression « les femmes »,  quelque chose de discriminant et particulièrement péjoratif et machiste. Comment doit-on s’y prendre, alors, pour dire « les femmes intelligentes », « les femmes autonomes », « les femmes indépendantes », etc., etc. ? Par quoi faut-il remplacer « les femmes » ?...

Maintenant supposons que Christine rejette l’expression « les femmes », parce que selon elle, cette expression nierait les femmes en tant qu’individus, et qu’elle préfère n’entendre que : « une femme ». Cela ne résoudrait pas non plus le problème de départ : le nom commun « femme » reste toujours un terme universel regroupant une classe de faits spécifiques lequel implique la loi universelle stricte, par exemple : « toutes les fois que je me trouverais devant tel individu possédant les caractéristiques A, B, C, ….etc., je pourrais dire qu’il s’agit d’une « femme », et non d’un « homme », ou de toute autre chose ».

Si Christine Angot défendait le fait qu'il est logiquement impossible d'identifier définitivement ce que peuvent être "les femmes", précisément parce que le nom commun "femme" est un terme universel lequel renvoie à une théorie universelle stricte non limitée dans le temps, alors, elle aurait indiscutablement raison : nous ne pouvons savoir avec certitude ce que sont "les femmes", parce que nous ne pouvons nous déplacer dans le futur pour vérifier que les femmes que nous observerions seraient rigoureusement identiques à celles observées avant notre voyage hypothétique dans le temps... Nous ne pouvons vérifier, maintenant, comment le fait d'être une femme aujourd'hui serait réfuté (...) dans, disons, quelques années, comme on voudra.

Maintenant, supposons encore que Christine Angot ait affirmé que "les femmes ça n'existe pas", parce qu'elle constate que leurs possibilités d'action dans la société, leur reconnaissance en tant qu'individus à l'égal des hommes, leur épanouissement en général (...), et que sais-je d'autre, est encore à leur net désavantage, parce que "les hommes" (...) ou "la société des hommes", les empêchent, ou ne souhaitent pas qu'elles jouissent du même statut dans tous les secteurs de la vie sociale et qu'ils préfèrent qu'elles demeurent cantonnées dans certaines fonctions, certaines tâches, ou certains rôles dont les critères d'identification seraient de surcroît déterminés par eux seuls ! Bref, que "les femmes" sont encore, pour une trop large partie, les "esclaves" des hommes. Nous serions évidemment tentés de donner encore raison à Christine Angot. En effet, tout le monde peut comprendre que lorsqu'une personne dit : "j'ai besoin d'exister", c'est justement parce qu'elle n'a pas l'impression d'exister, soit au sein de la société, soit par rapport à une autre personne. N'avons nous jamais entendu une femme reprocher à un homme qu'il ne la laisser pas exister, (s'épanouir, prendre la parole, décider, etc.) ? Bien sûr que oui. Et nous pourrions ajouter encore qu'étant donné le retard qu'a accusé un pays comme le France à permettre aux femmes d'accéder au droit de vote, nous pourrions sans doute affirmer qu'avant cela l'électorat féminin "n'existait pas".

Le mouvement féministe est une revendication des femmes à "exister" autant que les hommes.

Nous acceptons tout à fait l'idée qu'un esclave, un individu soumis, "n'existe pas" (...) tant qu'il n'a pas été affranchi ou qu'il ne s'est pas libéré par lui-même. Et nous accepterions sans doute aussi que tant que les femmes ne jouirons pas exactement des mêmes statuts sociaux que les hommes, elles "n'existeront pas" ?..

Mais aujourd'hui dans un pays comme la France, ou dans l'immense majorité des pays développés, les femmes ont acquis beaucoup plus de possibilités d'action et de décision dans la vie sociale, tous secteurs confondus, que ce n'était le cas, par exemple au milieu du XX° siècle. De sorte qu'il ne correspond plus aux faits d'aujourd'hui de dire que "les femmes, ça n'existe pas..." Nous dirons alors, à bon droit, que la formule n'est pas absurde mais qu'elle est fausse parce qu'elle ne correspond plus aux faits, en nous en appuyant sur la théorie de la vérité comme correspondance avec les faits d'Alfred Tarski, reprise par Karl Popper.

Dernière possibilité d'interprétation : des absurdités de Christine Angot ("la femme ça n'existe pas"...) : elle reprend les délires croquignolesques des quelques psychanalystes lacaniens interrogés par Sophie Robert, lesquels dans son reportage, affirment tout de go : que le sexe féminin n'est qu'un "trou", qu'il n'existe pas, ou que la femme est "phallique", etc., etc....


Conclusion : La formule de Christine Angot est trop excessive, trop vaque, et c'est aussi pour cela qu'elle est absurde.…


(Patrice Van den Reysen)..





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Un reportage de Sophie Robert sur les délires lacaniens :





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Psychanalystes, dehors ! Et, pour vivre heureux, vivons cachés.

Les années 2020 seront celles de l'avènement d'une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme sophistiqué dont l'un des traits les plus marquants est cette lutte, cette haine tout à fait scandaleuse et révoltante contre la liberté d'expression, via un combat acharné contre ce qui est nommé le "conspirationnisme" ou le "complotisme".

Les années 2020 seront sans doute identifiées dans l'Histoire comme une "période charnière" entre la fin d'un "ancien monde" et la naissance d'un "nouveau" dont les prémices se révèlent de plus en plus menaçants pour les libertés individuelles.

Nous estimons qu'il est pertinent, plus que jamais, de citer Antonio Gramsci :

"Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître. Et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres".

Mais citons Karl Popper : "L'optimisme est toujours de rigueur".

Et nous-mêmes : "Restons citoyens, restons vigilants, mais, renonçons à la violence et à l'intolérance. Travaillons à sauvegarder la citoyenneté, à en améliorer le contenu et les pouvoirs, les libertés autant que les responsabilités".

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