jeudi 15 février 2018

Le "libre-arbitre" est-il possible ?




"Libres propos sur le libre-arbitre"...





(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).




Avant propos : voici une autre version contemporaine du déterminisme prima faciae absolu, ou plutôt le rêve délirant de ce nouveau type de déterminisme. En fait de rêve, c'est un cauchemar, mais c'est le rêve  de Yuval Noah Harari : 






Répondre à Harari : 



Que ce soit le délire d'un déterminisme psychique prima faciae absolu (comme celui de la psychanalyse), ou l'autre délire d'un déterminisme technologique prima faciae absolu, aucun des deux ne parviendra jamais à ses fins : éliminer ne serait-ce que la possibilité logique du libre arbitre. Parce que pour cela, il faudrait résoudre ce qui demeurera, et pour toujours impossible à résoudre : l'atteinte d'une précision absolue dans la mesure de toute chose au sujet de la nature, de l'être humain, et des choses matérielles. En somme, jamais aucune science, ni plus largement aucune connaissance ne pourra abroger l'indéterminisme qui accompagne toujours la Nature, l'être humain et les objets qu'il peut ou pourra construire. Et cela, c'est la logique qui nous l'enseigne.
Harari, prophète de très mauvaise augure à donc tort. Il a même indiscutablement tort. Tous les systèmes politiques totalitaires que l'on pourrait imaginer et qui tenteraient par exemple de mettre en oeuvre successivement deux tyrannies fondées sur les deux types de déterminisme prima faciae absolu que nous avons nommés au début, sont tous des systèmes voués, tôt ou tard, à l'échec. Ils contiennent même, dès le départ, les "déterminants" de leur propre échec : ce sont donc des projets qui ne peuvent qu'échouer. C'est ce que je démontre dans mon roman : "HOAG. Un témoignage du futur. Dystopie".
Conclusion ? N'ayons pas peur. Restons citoyens, restons vigilants. "L'optimisme est toujours de rigueur" (K. Popper). Et l'indéterminisme, n'est pas une condamnation, c'est au contraire notre seule chance. Enfin, la Vie et la Liberté, contrairement à ce que prétend Harari, cela trouve toujours un chemin. Toujours, mr. Harari !



* *




Pour résumer : 
 
Puisqu'il est impossible d'exclure la seule possibilité logique du libre-arbitre, alors il est absurde de revendiquer la validité d'un déterminisme psychique inconscient prima faciae absolu conduisant à nier son existence, sans qu'aucune preuve de son inexistence soit d'ailleurs seulement possible avec toute la précision requise par une telle forme de déterminisme (déterminisme prima faciae absolu). Par conséquent, toute la psychanalyse n'est qu'une doctrine absurde. 
 
Si la science parvenait par contre à réfuter l'existence du libre-arbitre, ce ne pourrait être que sur la base de tests tous logiquement faillibles et donc sur la base d'hypothèses inévitablement imprécises et donc réfutables... L'on pourrait alors toujours revendiquer ultérieurement par d'autres hypothèses concurrentes, l'existence du libre-arbitre. 

 
 
 *
 
Pierre-Henri Castel, (chargé de recherches au CNRS (Institut d'Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques-Université Paris 1-École Normale Supérieure) et au Centre deRecherche Psychotropes, Santé mentale et Société, (CNRS-INSERM-Université Paris 5), psychanalyste, membre de l'Association Lacanienne Internationale), sur le déterminisme freudien :

« (...) La position de Freud, pour être conséquente, doit donc interpréter tous les phénomènes considérés en général comme fortuits, comme des produits du déterminisme psychique. Il n'est plus ici question du rêve ou du mot d'esprit, mais de la liste par définition indéfiniment ouverte des ratages qui attestent l'action d'un refoulement. » [http://pierrehenri.castel.free.fr/5conf1.htm#ZG].

Puis ceci (nous soulignerons les éléments qui nous semblent particulièrement importants) :

« (...) Mais quels que soient les aspects étranges que présentent les actes manqués et leurs corrélats, il reste que le déterminisme psychique qu'ils illustrent, s'étendant à tant de manifestations différentes, paraît changer de nature. Il se métamorphose en principe métaphysique. Car pour la science, on l'a dit , il se résume à affirmer que si tel phénomène est donné, alors tel autre suit, selon telle loi. Son expression est donc conditionnelle. En outre, la nécessité de l'enchaînement est manifestement une nécessité pensée, et introduite du dehors dans les phénomènes par le jeu des hypothèses et de leurs confirmations empiriques. Mais que se passe-t-il, quand rien n'échappe, dans le réel même des connexions mentales, aux lois d'un inconscient déterministe ? La conditionnalité de l'enchaînement disparaît : tout est déterminé de façon fatale, au sens où la succession des causes et des effets ne peut nulle part être réorientée dans un sens ou dans un autre. Notre sentiment de spontanéité ne pèse alors pas plus lourd, selon le mot de Kant, que l'opinion d'un tourne-broche sur sa liberté d'action. Il est difficile, ainsi, de concilier l'ambition déterministe, donc la réalité de lois causales contraignantes dans la vie psychique (y compris dans ses manifestations ordinairement considérées comme contingentes), et l'idée d'une guérison de la névrose qui remettrait entre les mains du malade quelque chose, un mécanisme sur lequel il pourrait agir, en opérant les choix (moraux ou esthétiques) dont Freud parlait la veille. »
 
 
 
*
 
 
La Nature Humaine est ainsi faite : l'individu cultive des trains de pensées constants, qui constituent le feu roulant de son âme et guident son être au monde. 

Qu'ils soient empreints de joie, d'optimisme, de solitude, ou de tout autre chose, c'est le cours normal de la vie que de se rendre compte qu'il faut les assumer seul, autant que les gérer, pour qu'ils nuisent le moins possible aux autres et à soi-même. 

Ainsi, celui qui pense, ne peut s'empêcher d'adhérer à une idée, et souvent, d'y renoncer dans l'instant qui suit. 

Si nous possédions quelque chose en nous-mêmes qui soit omniscient par rapport à notre conscience - et si, en cédant à la tentation de cette utopie laquelle consiste à croire qu'un accès à cette omniscience souterraine et infaillible était seulement possible - alors, la logique nous démontrerait sans coup férir que toute notre pensée, toute notre âme, a disparue avant même d'avoir vu le jour.  

Parce qu'en étant ainsi souterrainement infaillible par l'abolition a priori de toute imprécision et de tout hasard, rien n'aurait jamais pu empêcher à notre âme et à tout ce qu’elle contient et engendre, de connaître en même temps, à la fois les conditions de sa naissance ainsi que celles de sa propre fin. 

Qu'il soit enfant, adolescent, dans l'âge mûr, ou vieillard, l'individu humain ne peut jamais posséder une « âme souterraine » et omnisciente qui serait ce joug permanent et infaillible pour sa conscience ainsi déterminée. 

La pensée de l'enfant, connaissant parfaitement de façon inconsciente sa propre naissance et sa propre fin en même temps, (pourquoi dans ses « calculs » ne pourrait-elle imaginer l'une et l'autre et décider qu'elles devraient avoir lieu, par exemple, exactement au même instant ?..), ne pourrait même plus être la condition d'émergence de rien qui suit de sa propre vie…

L'on croirait valide de rétorquer qu'une théorie de l'inconscient aussi déterministe (trop déterministe, en réalité...), échappe précisément à notre argument, puisque l'inconscient ne pourrait procéder à aucun calcul avant même d'avoir pu exister ; ni sur lui-même, ni sur la conscience qu'il est censé contrôler de manière infaillible et omnisciente. En somme : pourquoi tenter d'invalider quelque chose qui ne peut pas exister ? Le projet paraît absurde, à première vue. Cela voudrait dire aussi que nous nous tromperions sans doute de cible, et que l'inconscient que nous critiquons, n'est en fait "pas le bon"...

Mais la cible est bien la bonne, même si les psychanalystes ont acquis la coutume de la rendre aussi mouvante qu'une girouette de papier sous un ouragan. Pour s'en convaincre, il suffira de lire attentivement, ne serait-ce que les propos du père de la psychanalyse contenus dans le chapitre 12 de Psychopathologie de la vie quotidienne, considéré comme l'ouvrage phare de la doctrine par les psychanalystes eux-mêmes. Ensuite, la cible n'étant que métaphysique, la logique et l'épistémologie permettent de l'atteindre avec efficacité.

Autrement dit, et nous fondant sur l’affirmation de Binswanger selon laquelle, « l’inconscient n’est que métaphysique et nous le tenons pour réel », nous soutenons que le projet d’invalider des conjectures métaphysiques par le biais des conséquences absurdes qui peuvent en être inférées de manière valide, est lui aussi, valide.

Certes, et comme l’a défendu Karl Popper face au projet des philosophes positivistes du Cercle de Vienne, (où Popper fut admis comme « l’opposition officielle » et non comme un intellectuel partageant les idées du positivisme, ainsi qu’une certaine rumeur (…) a pu l’affirmer), la plupart des projets d’implanter une nouvelle science ont commencé, dans l’histoire des idées, par des conjectures métaphysiques « audacieuses », et donc par des engagements ontologiques. (Et nous soutiendrons que dans l’immense majorité des cas, toutes les sciences ne peuvent se passer, à leurs débuts, voire même au cours de leur évolution ultérieure, de telles conjectures). C’est-à-dire par la formulation de ce qui pourrait être tenu pour « réel » par rapport à un objet de recherche donné, puis comment, par quelles lois causales, cet objet pourrait être « déterminé » ; et plus tard, après transformation des énoncés métaphysiques tentant de le caractériser et qui peuvent devenir testables (lien), en une nouvelle science en construction et en évolution, sur la base de tests dont les conditions initiales sont susceptibles d’être répétées selon des modalités intersubjectives de contrôle.

Donc, l’on ne peut reprocher au père de la psychanalyse d’avoir tenté de nouvelles conjectures, ni même d’avoir corrélativement formulé les engagements ontologiques qui lui paraissaient s’accorder avec la « mode » déterministe de son époque.

Ce que l’on doit reprocher à Sigmund Freud, c’est par contre, d’avoir d’emblée assimilé ce qui ne furent rien de plus que des conjectures entièrement métaphysiques à des « vérités révélées » et ne nécessitant aucun recours à la méthode expérimentale, donc considérées, prima faciae, comme des faits réels incontestables relatifs à la vie psychique, sans aucune preuve valide, d’une part, et, d’autre part, d’avoir, dès son ouvrage intitulé « Introduction à la psychanalyse », justifié de soustraire la méthode analytique à toute procédure de contrôle indépendant, (S. Freud écrira même que l'on ne pourra connaître la psychanalyse que par "ouïe dire"...), que ce soit au niveau théorique, au niveau de la cure elle-même et de ses observations cliniques, et enfin concernant les interprétations réalisées par Freud, toujours de manière isolée, (ou "héroïque", selon la légende...), donc subjective. Sans parler du fait, bien entendu, que les engagements ontologiques princeps de la psychanalyse, étaient déjà viciés par cette erreur sur laquelle nous insistons beaucoup : être allés beaucoup trop loin dans l’option du déterminisme, jusqu’à faire de la psychanalyse un apriorisme absolu, sinon même une « pensée magique ». (Voir à ce sujet, Jacques Bouveresse, in : « Mythologie, philosophie et pseudo-science. Wittgenstein lecteur de Freud ». Editions l’Eclat, Paris, 1991, page : 121), (1). 

Nous ne reviendrons pas, encore une fois, sur le comportement social des psychanalystes, et de Freud lui-même, au sujet de la construction délibérée de légendes, (2), et même de mensonges éhontés, (Voir, Jacques Bénesteau et Mikkel Borch-Jacobsen), puis de toute une stratégie de désinformation, d’infantilisation, et de pathologisation systématiques des critiques externes au mouvement freudien et à la psychanalyse..

Enfin, d'une part, l'affirmation de la psychanalyse d'un déterminisme psychique inconscient prima faciae absolu et excluant tout hasard et tout  non-sens, demeure rigoureusement incontestable, et, d'autre part, puisque l'examen critique de cette théorie ne peut échapper aux usages de la logique et de l'épistémologie, il est tout à fait valide d'affirmer que logiquement, rien ne peut interdire à l'inconscient la possibilité d'entrevoir ou de calculer, à la fois la date de sa propre "naissance" et celle de sa propre "mort", de telle sorte que l'une et l'autre se produisent exactement au même instant, (ce qui, naturellement, n'est qu'une conséquence absurde directement liée au fait que cet "inconscient" revendiquerait des pouvoirs de calculs prima faciae illimités et absolus).

Certes, les termes de "naissance" et de "mort", suggèrent l'existence d'une créature réelle, empirique, mais il n'en est rien. L'inconscient n'est que psychique, et pis encore, entièrement métaphysique. Ce n'est en fait que pour des raisons méthodologiques liées à notre argumentation, et disons à son côté "pédagogique", que nous "personnifions" l'inconscient, et rien d'autre. Cette théorie ne peut échapper, comme toute autre, à un examen logique.

Ce n'est donc pas parce que des arguments logiques mettent en évidence les conséquences absurdes d'une théorie, que ces arguments le sont aussi. 

C'est donc bien parce qu'il est interdit par la logique d'abolir le hasard, autant que l'imprécision dans ce qui relève de la connaissance de la Nature Humaine, (ou de tout autre objet d'étude inclus plus largement dans la Nature), qu'il est permis de supposer l'existence constante d'« interstices » dans notre âme, lesquels ne seraient encore « comblés » par une créature mythologique et métaphysique contrôlant autoritairement la conscience de façon souterraine et infaillible ; mais par l'inconnu, et peut-être l'inconnaissable à jamais.

Même si ces « interstices » dont nous parlons ne peuvent impliquer ou démontrer de manière sine qua non l'existence d'un libre-arbitre, ils n'en constituent pas moins une possibilité logique pour son émergence et son apprentissage, (comme des portes toujours ouvertes pour la liberté), parce que le contenu de ce que la conscience ignore ne se trouve pas nécessairement dans un "inconscient". L'ignorance n'est pas nécessairement de "l'inconscient", ou ne relève pas indubitablement de "l'inconscient" ; ce serait absurde : ce n'est pas parce que nous ignorons des faits qui nous sont encore totalement inconnus parce qu'ils pourraient se manifester dans le futur, que nous en sommes soi-disant "inconscients" dans un sens psychanalytique : la théorie de l'inconscient de la psychanalyse n'a pas le pouvoir de démontrer en quoi de tels faits encore inconnus par la vraie science pourraient avoir une influence sur nos consciences et nos comportements, si de surcroît l'existence de tels faits ne peut juste être imaginé qu'à titre de nouvelles conjectures métaphysiques audacieuses dans un authentique champ scientifique comme la physique, par exemple...

Ainsi, la méfiance dans cette affirmation si largement usitée selon laquelle « la vérité est en nous », au sujet ne serait-ce que de nous-mêmes, nous paraît valide et justifiée. Si le contraire était possible et même régit par une loi de l'inconscient déterministe aussi stricte et aprioriste que celle affirmée par la psychanalyse avec l'arbitraire qui la caractérise, alors, il serait également possible de prédire, non seulement le progrès scientifique, mais plus encore, le cours de l'histoire ! Quoique, selon nos arguments, ni l'un ni l'autre, ne pourrait avoir une existence.

Autrement dit : nul ne peut connaître avec certitude (lien) le contenu de ces interstices, ou comment ils pourraient être comblés : Par le libre-arbitre ? La dépendance ? La folie ? Ou d’autres émotions, sentiments, représentations, ou cognitions à l'échelle humaine ?

Comme nous tentons de le clarifier : s'il n'y avait même qu'une possibilité logique pour le libre-arbitre, (et dans l'univers inconnu des interstices de l'âme, il est impossible d'exclure cette possibilité), alors sa possibilité réelle ne pourrait, elle aussi, jamais être d'emblée exclue, (ou prima faciae exclue), par aucune théorie, (quelle soit psychologique ou physique), sachant que toutes les théories sur la Nature sont toujours échafaudées par l'être humain, et qu'à ce titre, aucune d'entre elles ne peut, ni ne pourra jamais être parfaitement précise.

Donc, aucune théorie ou doctrine quelconque n'aura jamais assez de puissance, ou de portée descriptive testable (lien), pour affirmer avec certitude (lien), (et qui plus est, prima faciae), que dans tout l'univers d'imprécision non encore exploré et relatif à la connaissance de nos motivations, il est possible, non seulement de trancher de manière définitive entre hasard et imprécision pour connaître enfin les causes absolues de notre ignorance, mais encore pour être sûr et certain de rejeter des causes de nos motivations qui relèveraient d'un réel libre-arbitre.

Un autre écueil se présente encore, apparemment, à nos arguments : en effet, si c'était seulement dans ces "interstices" mentaux, (inconnus, ou peut-être inconnaissables), que se situait la seule possibilité du libre-arbitre, ou s'il ne devait dépendre que de l'imprécision de nos connaissances, alors, il serait absurde de supposer que la conscience humaine puisse se dire dotée de capacités de libre choix, puisque nous ne connaîtrions même pas son origine, étant donné qu'il est évident que personne ne sait de quoi est fait l'inconnu, et plus encore l'inconnaissable. En quelques mots : comment affirmer que la conscience est "libre", si, en l'état, nous ne savons même pas comment elle peut l'être, faute d'avoir l'accès à la connaissance requise ?

Mais, comme nous l'avons défendu : dans tout ce qui relève du hasard et de l'imprécision, donc de l'inconnu, nous ne pouvons être certains d'exclure la possibilité de l'émergence de déterminants nécessaires à la conscience pour qu'elle puisse effectuer des choix, contre la théorie du déterminisme psychique inconscient de la psychanalyse, qui elle, interdit absolument et prima faciae cette même possibilité d'émergence de tels déterminants. Il s'agit donc, de défendre une tout autre théorie de l'inconscient, laquelle ne déterminerait pas la conscience de manière infaillible ou absolument certaine, et lui offrirait donc la possibilité d'organiser ses opérations cognitives de manière relativement autonome.

Pour aller plus loin encore, nous pourrions abandonner le recours à la doctrine déterministe pour lui préférer la théorie des propensions, chère à Karl Popper. En effet, nous envisagerions alors la conscience et l'inconscient comme deux univers de propensions, dans une dualité où les deux seraient en interaction, et selon une perspective différente de la psychanalyse. 


Conclusion :
Nous pouvons une nouvelle fois affirmer de manière indiscutable la mise au tombeau d'un cercueil dénommé, « psychanalyse », mais ce cercueil est vide. Et s'il est vide, ce n'est pas parce que cet enterrement ne serait qu'une illusion et que nous n'aurions enterré personne, mais parce  que celui qui fut le fondateur de cette doctrine, la recouvrit d'un linceul qui la fit disparaître immédiatement, (le postulat du déterminisme psychique inconscient et prima faciae absolu), quoique cette disparation n'ait jamais pu échapper au feu d'un rationalisme critique outillé par une épistémologie fondée sur la logique. 
 
Disons alors que la psychanalyse a été incinérée par l'épistémologie fondée sur la logique avant d'être enterrée. Incinération ayant anéanti jusqu'à toutes traces de son ADN. Mais la rhétorique fallacieuse des psychanalystes les plus obsessionnels (mais qui n'est pas obsessionnel parmi la gent psychanalytique ?..), a jusqu'à aujourd'hui toujours permis aux psychanalystes de retrouver cette "ADN" dans ce qui reste de la poussière de cette incinération, et il s'en trouve encore de très nombreux pour être aveuglés par la poudre aux yeux, ou la poudre de perlinpinpin que les prêcheurs de la psychanalyse ne cessent encore de jeter partout dans la société, toujours avec cette obsession vampirique de l'interprétation par l'inconscient laquelle est restée identique depuis les origines.

Par ailleurs, il est amusant de comparer cette  « disparition », (grâce au postulat ontologique que nous venons d'évoquer), avec  un stratagème de soustraction de  la psychanalyse  à la critique, (comme le risque de la réfutation expérimentale, ainsi qu’en atteste la célèbre réponse de Sigmund Freud à Saul Rosenzweig, ou l’isolement du premier, avec ses patients, dans son cabinet d’analyste), mais le déterminisme psychique inconscient prima faciae absolu demeure bien sûr, non testable (lien).

Si la métaphysique peut engendrer des « Dieux » invisibles, ou d’autres mythes pseudo-scientifiques, le monothéisme sectaire déliré par le père fondateur de la psychanalyse et imposé à ses croyants, n'a pu, lui aussi, éviter de susciter la méfiance et la critique, puis enfin l'ironie parfois mordante des incroyants. C'est-à-dire, le nombre de tous ceux qui pour rien au monde ne cèderaient un pouce de leur pensée à la soumission à aucune doctrine ou métaphysique qui leur refuse ou leur refuserait non seulement l'usage de leur esprit critique, (quand celui-ci n'est pas dénié), mais encore qui refuse obstinément de se reconnaître pour ce qu'elle est : une croyance sectaire tout autant que délirante, et qui s’acharne malgré des faits et des arguments accablants, à se réclamer du contraire..

Cependant, les charlatanismes ont la vie dure. Car le propre  des charlatans est précisément de donner vie à  ce qui n’existe pas ou n’a jamais existé, ou de le ressusciter ad nauseam.


(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).



(1) : « Comme l’ont souvent fait remarquer les anthropologues (en particulier Lévi-Strauss), la pensée magique ne se caractérise pas par la négation du déterminisme, mais plutôt par l’adhésion à une forme universelle et particulièrement rigoureuse de déterminisme. Elle exclut le hasard et l’accident de façon beaucoup plus définitive et radicale que ne pourrait le faire la croyance scientifique à l’existence de lois naturelles qui déterminent le cours des événements ».

(2) : Voir, Henri F. Ellenberger, in : "Histoire de la découverte de l'inconscient", traduit de l'anglais par J. Feisthauer. Présentation par Elisabeth Roudinesco. Editions Fayard, Paris, 1994, librairie Arthème Fayard, pages : 587 - 588 (notamment...) : 

"Il est extrêmement difficile d'apprécier objectivement l'influence de Freud. Il s'agit d'une histoire trop récente, déformée par des légendes et dont toutes les données n'ont pas encore été éclairées. (...) La seconde difficulté, plus grave encore, vient de ce que la psychanalyse, dès ses origines, s'est développée dans une atmosphère de légende, si bien qu'une appréciation objective ne sera guère possible avant que l'on ait pu dégager les données authentiquement historiques de cette brume de légendes. Il serait d'un intérêt inestimable de découvrir le point de départ de la légende freudienne et d'analyser les facteurs qui ont permis son développement. Malheureusement l'étude scientifique des légendes, de leur structure thématique, de leur développement et de leurs causes reste l'une des provinces les moins explorées de la science, et jusqu'à ce jour rien n'a été publié sur Freud qui sont comparable à l'étude d'Etiemble sur la légende qui se développa autour du poète Rimbaud".

Mais le livre incontournable, et même pionner, d'Ellenberger, en matière de critique de la psychanalyse paru pour la première fois en 1970, bien avant ceux de Jacques Bénesteau, "Mensonges freudien. Histoire d'une désinformation séculaire" et de Mikkel Borch-Jacobsen, "Folies à plusieurs", "Souvenirs d'Anna O. Une mystification centenaire", et "Le dossier Freud. Enquête sur l'histoire de la psychanalyse", co-écrit avec Sonu Shamdasani, demeure l'une des plus grandes oeuvres de démystification des légendes de la psychanalyse. Ces derniers ouvrages cités offrent de réponses tangibles aux problèmes soulevés par Henri F. Ellenberger, et constituent, du fait de leur teneur, des sources d'informations également incontournables aujourd'hui, pour nous rapprocher de la vérité concernant les légendes immaculées construites autour du héro freudien et de sa science privée : la psychanalyse.


*            *


Discussion sur l'indéterminisme : 

Il nous faut accepter de vivre avec l'indéterminisme et apprendre sans relâche à le transformer pour notre connaissance de la nature et de nous-mêmes. Mais l'indéterminisme ne doit surtout pas être compris comme une fatalité inéluctable qui nous rendrait impuissants, au contraire, il doit être compris comme une source quasi inépuisable d'heuristique et de progrès. L'indéterminisme est toujours une source d'optimisme pour les hommes doués de raison et de courage devant l'effort, pour ceux guidés par la recherche incessante de la Vérité.

L'indéterminisme est certes une condition logique qui peut rendre possible la liberté, mais il n'est certainement pas une condition sine qua non de la liberté concrète, (dans les faits).

Nous voulons dire que ce n'est pas parce que l'indéterminisme est inévitable, (parce que nous ne saurons jamais comment résoudre de manière absolue l'imprécision des mesures et le hasard, donc l'incomplétude de nos connaissances de la nature), que la liberté est quelque chose qui "va de soi", nécessairement, à partir de lui ! En d'autres termes, la liberté ne nous est pas immédiatement "donnée" à partir de l'indéterminisme. 

La liberté n'a du reste jamais été "donnée" à personne en ce sens-là, ni ne le sera jamais. L'indéterminisme ne choisit pas. Il n'a pas de "conscience" : aucun mot n'a jamais eu, ni n'aura jamais aucune forme de "conscience" : il n'y a aucun "esprit" autonome dans les mots lesquels ne peuvent avoir d'influence sans des individus bien réels. L'indéterminisme n'est qu'un terme comme un autre, créé par les hommes, et détaché de tout ce qui peut le caractériser (et encore défini par l'homme, comme l'imprécision, le hasard, l'inconnu, lequel peut contenir ce qui est potentiellement connaissable mais aussi l'inconnaissable), il ne signifie rien et ne possède aucun pouvoir à créer de lui-même la liberté dans les faits. 

Répétons encore une fois que l'indéterminisme n'est pas, ni ne peut être immédiatement identique à la liberté ou cause sine qua non de la liberté réelle : un environnement quelconque peut nous sembler totalement et provisoirement incertain (encore indéterminé par des lois causales corroborées par des tests) et c'est justement parce qu'il est incertain que nous ne pouvons savoir comment choisir, (et à partir de quelles lois ?), les moyens les plus efficaces pour y agir, donc pour y être libres. 

Mais l'une des tâches de la science est justement de réduire l'incertitude, grâce à la corroboration de nouvelles hypothèses, lesquelles donnent lieu à l'accroissement du contenu informatif des classifications scientifiques. Ces dernières permettent donc de mieux discriminer les faits de la Nature, et par cette discrimination, permettent la décision humaine, et par conséquent la possibilité d'agir à partir de choix éclairés et rationnels, donc, la liberté.

En effet, si nous n'avons à notre disposition aucune loi pour nous indiquer ce qui est interdit selon des limites réelles et identifiables par chaque individu, si tout est "égal", non classifié, ou "permis", il n'y a donc aucun repère clair pour orienter l'action. Et que peut bien signifier "orienter l'action"  si ce n'est la possibilité d'un choix dans au moins une alternative ? Et donc, quel sens aurait une liberté dans les faits sans qu'aucun choix possible soit réalisable ? Car toutes les lois universelles, qu'elles soient d'ordre juridique, scientifique ou autre, doivent être comprises comme des interdictions puisqu'elles-mêmes n'ont de contenu identifiable que grâce à leur "contenant" constitué par ce qu'elles excluent a priori dans leurs formulations propres. Une loi qui n'exclue rien, aucun fait, n'a aucune valeur explicative (Spinoza). Une théorie "qui explique tout, n'explique rien du tout" (A. Einstein). Et une théorie qui ne peut être réfutée n'a aucun pouvoir de description sur les faits (K. Popper). Nous nous rangerons donc à l'avis éclairé de Friedrich A. Von Hayek qui écrivit : "Car ce fut toujours la reconnaissance des limites du possible, qui a rendu l'homme capable de faire pleinement usage de ses capacités". (In : Friedrich A. Von Hayek. "Droit, législation et liberté". Tome 1 : "règles et ordres". Chapitre 1 : "Raison et évolution". Editions PUF/Quadrige, Paris, octobre 1995, page : 9).

Donc,  l'indéterminisme, bien qu'il demeure une condition logique sine qua non de la liberté, n'est absolument pas l'unique condition de la possibilité de la liberté réelle : il ne peut générer immédiatement de la liberté "empirique". 

Il nous semble alors tout à fait clair qu'il n'y a qu'une conscience humaine (ou peut-être une intelligence animale d'un niveau suffisamment élevé) qui puisse faire des choix autonomes. Car, comme nous l'avons dit précédemment, la liberté n'est identifiable que dès lors qu'un choix possible est lui aussi reconnu en toute conscience et connaissance de cause par celui qui peut choisir.

Dès lors, il est inutile de nous parler de je ne sais quelle "bête de l'événement" ou autre mythe pour nous faire peur ou nous impressionner sur notre impuissance, ou d'un "cours des choses inéluctable" que des hommes pourtant bien réels n'auraient en premier lieu décidé de qualifier de ces façons là, et par leurs actes, d'y donner vie. Parce que si on comprend l'indéterminisme comme étant la "bête de l'événement", en ce sens-là (inéluctable et nous rendant impuissants à agir), alors on se trompe et on nous trompe : 

(L'apparition du "COVID-19" a été la "bête de l'événement" que nous avons nommée ainsi : "COVID-19". Reste à savoir qui (...) a pu créer la "bête" ou par le fait de quels phénomènes complexes et intriqués elle a pu "apparaître" ? Quoiqu'il en soit (...), le Professeur Didier RAOULT a été (et est encore avec son équipe de l'IHU de Marseille), l'un de ces grands scientifiques qui aura su faire face, le premier et dans l'urgence et avec le plus grand réalisme scientifique à cette forme d'indéterminisme, par des hypothèses scientifiques nécessairement audacieuses avec les premiers tests cliniques sur l'hydroxychloroquine. Il a indiscutablement démontré l'authentique et salutaire voie de la Raison, de l'optimisme, du réalisme et de la vraie Science, contre l'affolement et la peur. Saura-t-on enfin reconnaître l'inestimable valeur de son entreprise ? Ce sera difficile, car pour cela, il faudra que certains "grands enfants" parviennent à surmonter d'autres peurs, sinon même quelques "terreurs", eu égard aux conséquences désastreuses et même dramatiques qu'ont pu avoir leurs décisions politiques toutes soutenues par la stratégie de la peur, la pensée unique totalitaire, et pire encore... Et cette difficulté sera d'autant plus difficile à surmonter qu'elle demeure encore soutenue et entretenue, voire aggravée par tous les autres "grands enfants" qui suivent encore aveuglément "papa" dans l'unique solution de la vaccination de masse et du "pass sanitaire", lesquels ne solutionnent pourtant que bien peu de problèmes, sinon aucun. Mais, pour recouvrer la liberté et une vie d'adultes responsables et éclairés, il va bien falloir que cette régression infantile de masse que l'on a imposée cesse un jour).

Certes, l'on pourra nous rétorquer que certains phénomènes naturels et que Karl Popper situeraient encore pour une large partie dans le "Monde 1", c'est-à-dire celui des objets de la Nature que nous identifions comme autonomes et encore partiellement ou totalement rétifs à des connaissances scientifiques (du "Monde 3"), soient en mesure de constituer, de donner un sens et une vie réelle à un "cours des choses" (autonome) ...

... Mais là encore se pose un problème indépassable : c'est que la Nature n'a jamais "parlé" ni ne parlera jamais, de son propre chef, et en toute autonomie à aucun être humain : "C'est toujours nous qui formulons les questions à poser à la Nature ; c'est nous qui sans relâche essayons de poser ces questions de manière à obtenir un "oui" ou un "non" ferme. (Car la Nature de donne de réponse que si on l'en presse.) Enfin, c'est encore nous qui donnons la réponse ; c'est nous qui décidons, après un examen minutieux, de la réponse à donner à la question posée à la Nature - après avoir longuement et patiemment essayé d'obtenir d'elle un "non" sans équivoque. "Une fois pour toutes", dit Weyl, avec lequel je suis pleinement d'accord, "je désire manifester mon admiration sans bornes pour l'oeuvre de l'expérimentateur qui se bat pour arracher des faits susceptibles d'être interprétés à une nature inflexible si habile à accueillir nos théories d'un Non décisif ou d'un inaudible Oui"."(Karl Popper. In : "La logique de la découverte scientifique." Editions Payot, Paris, 1979, page : 286). 

Comme on le voit, une "Logique de la découverte scientifique", elle même dépendante d'une logique de la connaissance (il ne peut jamais y avoir d'observation "pure" des faits, toute observation est toujours entachée, guidée a priori par la théorie, un préjugé, une représentation quelconque, la mémoire..), nous montre la voie vers l'essentiel : la responsabilité individuelle ; la responsabilité de l'être humain ; sa responsabilité par rapport aux choix cruciaux qui s'offrent à lui : être pessimiste et inactif en s'en "remettant" à de prétendues lois inéluctables ou des phénomènes naturels face auxquels toute conjecture audacieuse serait vaine, c'est-à-dire l'historicisme, ou bien l'optimisme et l'activisme critique, c'est-à-dire assumer l'effort de la pensée créatrice et critique  devant les problèmes inconnus ; assumer l'audace intellectuelle à imaginer de nouvelles conjectures, de nouveaux tests toujours mieux aboutis ; assumer la correction incessante des erreurs ; assumer le courage intellectuel et physique au lieu de céder à la peur ; bref, assumer ce que Popper nommait le "fardeau de la Raison et de la liberté".

Il n'y a donc de "bête de l'événement" que dans un esprit paternaliste et séduit par le totalitarisme (par une réactivation de la pensée magique néo-tribale) qui espère ensuite réactiver aussi le souvenir de cauchemars infantiles chez ceux qui l'écoutent sans réfléchir, puis l'envie d'aller crier avec d'autres enfants apeurés : "papa, au secours !".


*

Où est donc la "liberté" quand il "n'y a pas le choix", ou quand l'on nous leurre sur la (fausse) réalité d'un choix possible avec une mesure aussi injonctive, finalement, que ce "pass sanitaire" ? 

A chaque fois que réapparait, même de manière dissimulée ou "à pas de loup", le spectre du déterminisme strict qui croit pouvoir abroger totalement l'indéterminisme, (comme avec ce "pass sanitaire") puis que l'on tente de le "réaliser" ou de le  "concrétiser" dans certaines mesures qui ne sont rien d'autre que des mesures politiques (...), alors, réapparait aussi les premiers sons, les premiers bruits des pas du totalitarisme. Le "pass sanitaire" est une mesure politique totalitaire. Mais elle procède donc "à pas de loup", déguisée en quelque chose de "démocratique", mais seulement déguisée (parce que le "choix" qu'elle semble proposer n'est qu'une tromperie sur la marchandise). C'est donc une mesure qui doit être qualifiée de "totalitarisme sophistiqué", mais totalitaire tout de même.

La liberté individuelle n'a aucun sens, est inimaginable sans la connaissance des limites de son exercice, la compétence à l'exercer de manière lucide, l'autonomie et la responsabilité personnelle. Mais, pour se rapprocher de "Thélème", les hommes doivent renoncer à la technique de la tabula rasa, aux révolutions violentes et brutales, aux grands plans de transformation sociaux, à l'idéologie constructiviste, au déterminisme strict et à ses plus nuisibles rejetons : l'historicisme, le mythe du destin, le paternalisme et enfin, le totalitarisme. 

Toutes ces dérives de la pensée humaine viennent en effet, selon nous, de la même "matrice" : la peur. Voilà l'ennemi.

Ceux qui ont peur en viennent toujours à être séduits par le déterminisme le  plus strict, la "sécurité totale" par la réduction la plus aboutie possible de l'incertitude, le retour vers la société close, alors que nous vivons dans un univers ouvert de propensions en étant nous-mêmes des propensions (K. Popper). Ceux qui ont peur rêvent aussi de rendre "l'univers des nuages" aussi prévisible sur la durée que celui "des horloges" (K. Popper). Bref, encore une fois, il rêvent de cette chose définitivement impossible qui consisterait à pouvoir abroger l'indéterminisme. Méfions-nous toujours de ceux qui tentent de nous embrigader par la peur, selon des desseins qui ne visent qu'à restreindre nos responsabilités et nos libertés, (afin de les remettre entièrement entre les seules mains d'un Chef ou d'un "Prince"), sous les prétextes de la sécurité, de la prospérité, de la santé..

Mais il est évident que si le monde libre n'avait eu peur que le nazisme s'impose, il ne serait jamais entré en guerre contre lui. Les peurs qui aient donc le plus de chances d'être légitimes et suivies, sont celles qui concernent la privation de liberté, quoique nous devons toujours nous méfier des dérives dans la violence que la privation de liberté peut aussi engendrer au détriment de la Raison. Mais, ceux qui pensent qu'il vaut alors  mieux tenter de construire entièrement la société à l'aide de "plans" qui seraient entièrement rationnels, puis l'individu qui devrait y vivre, n'ont-ils pas peur de la liberté, de l'inévitable indéterminisme lié au facteur humain qu'aucun plan constructiviste ne pourra pourtant jamais anticiper et contrôler de manière absolue ? (F. A. Von Hayek ; K. Popper). Et ceux qui échafaudent des théories psychologiques fondées sur un déterminisme prima faciae absolu et excluant tout hasard et tout non sens, comme les psychanalystes, n'ont-ils par perdu leur foi en l'homme, jusqu'à tenter de lui retirer sa croyance dans la possibilité du libre-arbitre et sa responsabilité ? Et enfin, ceux qui font la promotion de prétendues lois inéluctables du devenir historique (historicisme, avec par exemple l'usage de "modèles mathématiques" de prédiction du climat et des épidémies où l'on pense pouvoir rendre le climat et les épidémies aussi prédictibles que le comportement des horloges par des "lois" inéluctables puisqu'elles peuvent relever des mathématiques !...), n'ont-ils pas peur du changement, et eux aussi, de l'impossible abrogation de l'indéterminisme ? 

Aucune psychologie, ni aucune technologie ne résoudront jamais l'insoluble problème de l'indéterminisme. Jamais la psychologie et la technologie ne parviendront à sceller l'humain dans des plans totalitaires qui ne puissent tôt ou tard être aussi totalement mis en échec avec  le contrôle social initialement souhaité par leurs promoteurs. Les mesures totalitaires sont toujours un non-sens. Elles se heurtent toujours au réalisme opposé par le facteur humain.


Mais, à présent, laissons les derniers mots à Karl Popper : 


« Le déterminisme physique, pourrait-on dire rétrospectivement, était une rêverie d’omniscience qui semblait en voie de se réaliser davantage à chaque progrès en physique jusqu’à ce qu’il devint un cauchemar apparemment sans issue. Mais les rêveries parallèles des psychologues ne furent jamais autre chose que des châteaux en Espagne : c’étaient des rêves utopiques de faire jeu égal avec la physique, avec ses méthodes mathématiques et ses puissantes applications ; et, peut-être même, de la dépasser en façonnant les hommes et les sociétés. (Bien que ces rêves totalitaires ne soient pas sérieux du point de vue scientifique, ils sont très dangereux politiquement ; mais puisque j’ai traité de ces dangers ailleurs, je n’ai pas l’intention de discuter ce problème ici). » (In : Karl POPPER. « La connaissance objective ». Éditions Aubier, Paris, 1991, page : 340).

 
 
(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).


*


Mon roman, "HOAG, un témoignage du futur":













 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Psychanalystes, dehors !

Archives du blog