jeudi 2 juillet 2020

Emmanuel MACRON et la "bête de l'événement". (Patrice Van den Reysen).







Commentaires :

Des propos très creux. En tout cas, le réel état d'esprit du "Prince"... : un état d'esprit typiquement hégélien.

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La "bête de l'événement" a-t-il dit…

Comme si nous étions soumis aux événements. C'est-à-dire, entièrement soumis. Nous voilà donc encore une fois gouvernés par des personnes qui ont bien compris les avantages de la doctrine historiciste pour les intérêts du "Prince".

..."La bête (...) de l'événement"….

L'événement est donc une sorte de créature incarnée pour les besoins d'une stratégie de gouvernance par la peur, mais également désincarnée, métaphysique. En effet, l'emploi incongru de ce mot (la bête), semble vouloir suggérer dans la bouche du "Prince" que nous devrions croire à nouveau aux mythologies et en être terrorisés. Mais ce sont toujours des hommes réels, en chair et en os qui créent les événements, ou bien la Nature. Et si c'était la Nature, il n'y a que des hommes qui puissent interpréter ce qu'ils pensent être vrai ou faux venant d'elle ; leur responsabilité, leur optimisme et leur courage sont toujours en jeu. 
 
La Nature n'a jamais parlé ni ne parlera jamais à aucun homme. Elle ne peut fournir spontanément, aucune description de ce qu'elle est, aucune interprétation, ni aucune explication et prédiction. Car, comme l'écrivit Karl Popper dans "La logique de la découverte scientifique" (Ed. Payot, Paris, 1973, page : 286) : 

"Nous ne tombons pas fortuitement sur des expériences pas plus que nous les laissons venir à nous comme un fleuve. Nous devons, au contraire, être actifs :  nous devons "faire" nos expériences. C'est toujours nous qui formulons les questions à poser à la nature ; c'est nous qui sans relâche essayons de poser ces questions de manière à obtenir un "oui" ou un "non" ferme. (Car la nature ne donne de réponse qui si on l'en presse.) Enfin, c'est nous encore qui donnons la réponse ; c'est nous qui décidons, après un examen minutieux, de la réponse à donner à la question posée à la nature - après avoir longuement et patiemment essayé d'obtenir d'elle un "non" sans équivoque. "Une fois pour toutes", dit Weyl, avec lequel je suis pleinement d'accord, "je désire manifester mon admiration sans bornes pour l'oeuvre de l'expérimentateur qui se bat pour arracher des faits susceptibles d'être interprétés à une nature inflexible si habile à accueillir nos théories d'un Non décisif ou d'un inaudible Oui".

Et quand bien même la Nature serait "bestiale" à l'égard de l'humanité et qu'elle ait décidé de lui nuire, il n'appartiendrait qu'aux hommes de choisir : être pessimistes ou optimistes. Être responsables ou le contraire, être moraux ou le contraire, être libres ou le contraire..

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Nous en serions donc aussi revenus à la société tribale avec son nécessaire "sorcier" et ses théories irréfutables (...), ses dogmes qu'il faut croire et contre lesquels toute critique est exclue, puisque la "bête" étant très méchante et qu'elle peut anéantir tout le monde, il deviendrait criminel d'oser critiquer les "clairvoyants" qui ont compris que sa présence et sa dangerosité risquent (soi-disant) de "dévorer" la terre entière.
 
Ne vous approchez pas du "Minotaure", bonnes gens ! Le premier qui approche et qui suspecte sa non-existence, "on vous le dit" (...) : soit sera banni, ostracisé, psychiatrisé (...), soit sera dévoré par le "Minotaure" lui-même ! 
 
Si ça continue comme ça, les mythologies, la chiromancie et autres boules de cristal vont être décrétées "d'utilité publique" ! Qui osera proférer la moindre suspicion conspirationniste contre de telles histoires à dormir debout sans risquer de se faire enfermer dans un asile psychiatrique ?.... 
 
Mais peut-être que le "Prince" en est réduit à s'en remettre à des sorciers ou d'autres diseurs de bonne aventure comme au temps des Médicis ou des Borgia ?... 

Dites-moi : l'actuel Conseil Scientifique, ou "Big Pharma", ou l'OMS, ce ne sont pas eux les nouveaux "diseurs de bonne aventure" ?.. Ou alors ce sont peut-être les promoteurs de tous ces "modèle mathématiques", ces boules de cristal modernes, autres symptômes de la séduction à l'historicisme donc au totalitarisme, modèles qui seraient capables de prédire l'avenir sur de longues périodes de temps, alors que c'est absurde.

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L'on nous dit et l'on nous répète dans les médias mainstream, la même doctrine gouvernementale historiciste donc prophétique

"il faudra s'habituer à vivre avec le COVID" (...)
"il (le covid), sera toujours là...". 

C'est comme si l'on nous divulguait ces autres affirmations absurdes : "au fond, il y a toujours eu des rhumes ou des grippes, donc il est absolument certain (...) que les rhumes et les grippes seront toujours là."

Bref, la "bête de l'événement" est vraiment comme les créatures mythologiques : elle est immortelle ! (et il est probable que dans beaucoup de cas, bien mal testés (...), elle ne soit d'ailleurs que métaphysique, si je puis dire...). 

Mais ce sont là des points de vue totalisants et des plus pessimistes s'il en est, donc, selon nous, irrationnels. Mais, ils sont bien sûr, indiscutablement historicistes, (donc irrationnels), parce qu'ils prétendent connaître le cours de l'histoire (biologique) future du COVID, histoire qui serait inéluctable (...) et par conséquent imperméable à toute possibilité de changement radical et imprévisible, comme par exemple, la disparition pure et simple du COVID.

Mais pourquoi personne n'est capable de s'apercevoir que de telles prédictions ne sont pas, et ne seront jamais testables rigoureusement, étant donné qu'il est impossible de prévoir à l'avance le nombre et la qualité de toutes les conditions initiales nouvelles, (et sur lesquelles nous ignorons donc tout pour l'instant), lesquelles seront susceptibles d'apparaître et même de se combiner avec celles déjà connues, et... de quelle(s) manière(s) ?! 

Comment et quand nos nouveaux prophètes seraient-ils capables de prédire l'apparition de nouveaux variants du Covid et le moyen infaillible d'y faire face ? Avec leurs "modèles mathématiques"* ? Par d'autres vaccins ? En multipliant ad nauseam le nombre de doses injectées ? Par une évolution des vaccins actuels ? Mais quelles évolutions ? Ils sont aussi devenus capables de prédire l'évolution du savoir scientifique ? Mais c'est totalement et définitivement impossible, pour des raisons indiscutables de logique (pour s'en convaincre, on peut lire ou relire très avantageusement Karl Popper dans : "Misère de l'historicisme" et "L'univers irrésolu. Plaidoyer pour l'indéterminisme"). 

Donc, et a contrario, comment peuvent-ils être aussi certains que le virus du Covid ne pourrait totalement disparaître sur la base de conditions initiales de sa disparition qui soient, par exemple, exclusivement le fait de la Nature et non de je ne sais quelle intervention humaine ?! 

Mais apparemment, cette éventualité leurs semble devoir aussi être exclue tant ils semblent croire que les pouvoirs de la raison sont illimités puisqu'ils sont capables, avec leurs "modèles mathématiques", de maîtriser le futur de ce qui est bien plus proche de "l'univers des nuages" que de celui "des horloges"...

Evidemment, une formule mathématique, lorsqu'elle est valide, le demeure pour l'éternité. Elle est intemporelle. Et il est évident que l'univers des mathématiques est encore plus régulier que celui des horloges les plus fiables et les plus précises que l'être humain puisse fabriquer. Seulement, voilà ce qu'Albert Einstein disait, et je vous laisse y réfléchir : 

"Lorsque la mathématique est certaine, elle ne s'applique pas à la réalité, et lorsqu'elle n'est pas certaine, elle s'applique à la réalité."

L'on objectera enfin, que ces "modèles mathématiques" de prédiction des épidémies, se fondent sur des calculs de probabilités, donc qu'il n'expriment aucune prétendue certitude de prédiction. Mais sur quoi peut bien se fonder un calcul mathématique de probabilité, aussi sophistiqué soit-il ? Il ne peut, en toute logique, se fonder uniquement que sur des cas observés dans le passé. Une probabilité de, disons, 99%, n'est calculée que sur la base de cas observés dans le passé et appartenant tous à la même classe de faits. Seulement, l'on démontre que même une telle probabilité est mathématiquement égale à ..... ZERO si on la rapporte à l'infinité des cas non encore observés et appartenant aussi à la même classe de faits !

Enfin, une dernière objection apparaît : les taux de probabilité calculés par ces modèles mathématiques ne portent évidemment pas sur une infinité de cas à venir, mais sur des périodes de temps limitées, ce qui permet de justifier de leur relative fiabilité et de leur réussite dans les prédictions ! Mais là encore, la réalité, la spécificité même de l'objet en question, épidémiologique, du fait de son intrinsèque complexité et de sa perméabilité aux influences extérieures nous ramène au problème initial demeurant insoluble : l'identification de toutes sortes de conditions initiales qui sont toutes potentiellement changeantes, même dans des labs de temps relativement courts !


*
 
Les sociétés totalitaires contiennent toutes les mêmes ingrédients : le mythe du destin, donc une foi historiciste, et le néo-tribalisme, tout cela se fondant sur le déterminisme strict.  

Il y a une antidote intellectuelle à ce discours macronien : lire « La société ouverte et ses ennemis » de Karl Popper, tome 1 & 2. 

Emmanuel Macron tient à la fois de plusieurs personnages : Hegel, Gabriel Naudé, Nicolas Machiavel.
 


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*A propos des modèles mathématiques, voici quelques extraits de l'article accessible à partir du lien, nous citons, (copié-collé) :

"Qu’est-ce qui limite la fiabilité des prévisions des modèles mathématiques ?

Combien y aurait-il eu de morts en France si la population n’avait pas été confinée au printemps ? Plusieurs épidémiologistes ont proposé de répondre à cette question à l’aide de modèles mathématiques, mais aucun consensus ne semble émerger dans la communauté scientifique. Les prédictions de N. Fergusson, de l’Imperial College de Londres, ont parfois été vertement critiquées comme trop alarmistes, car fondées sur des hypothèses trop simplistes ou irréalistes. Quel crédit apporter aux chiffres avancés ? Qu’est-ce qui limite réellement leur fiabilité ?

La première source d’incertitude vient d’un certain nombre de paramètres que le modélisateur a besoin de connaître pour faire ses prédictions. À cet égard, l’une des principales inconnues au début de l’épidémie est le taux de létalité de la maladie, c’est-à-dire la proportion des individus infectés qui décèdent des suites de l’infection. C’est ce paramètre qui permet de déduire le nombre d’infectés à partir du nombre de décès, et donc d’en déduire la fraction de la population immunisée. La figure ci-dessous montre comment la valeur de ce paramètre affecte les prévisions des modèles concernant ce qui aurait pu se produire sans le second confinement. L’incertitude sur le taux de létalité de la maladie est un donc une source importante de variabilité dans les prédictions."

 

Commentaires : 

 

Selon nous, dans cet "univers de nuages", très imprédictible qu'est celui de la biologie, et en particulier de l'épidémiologie, tous les modèles mathématiques de prédiction seront toujours à la traîne. Ce sont ces "modèles mathématiques", historicistes, qui sont vraiment partie constitutive de la "bête de l'événement" au sujet de cette "crise" sanitaire. Mais ce n'est pas le seul "poil de la bête"...


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Mon roman, "HOAG, un témoignage du futur":















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Psychanalystes, dehors ! Et, pour vivre heureux, vivons cachés.

Les années 2020 seront celles de l'avènement d'une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme sophistiqué dont l'un des traits les plus marquants est cette lutte, cette haine tout à fait scandaleuse et révoltante contre la liberté d'expression, via un combat acharné contre ce qui est nommé le "conspirationnisme" ou le "complotisme".

Les années 2020 seront sans doute identifiées dans l'Histoire comme une "période charnière" entre la fin d'un "ancien monde" et la naissance d'un "nouveau" dont les prémices se révèlent de plus en plus menaçants pour les libertés individuelles.

Nous estimons qu'il est pertinent, plus que jamais, de citer Antonio Gramsci :

"Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître. Et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres".

Mais citons Karl Popper : "L'optimisme est toujours de rigueur".

Et nous-mêmes : "Restons citoyens, restons vigilants, mais, renonçons à la violence et à l'intolérance. Travaillons à sauvegarder la citoyenneté, à en améliorer le contenu et les pouvoirs, les libertés autant que les responsabilités".

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