vendredi 27 mai 2022

Le "Prince" nous ment, et il le sait. Mais il n'en a cure.

 



(Lors d'un concert du groupe "Indochine").



C'est un moyen efficace de décourager la raison de faire usage de la critique : quelle que soit la fausseté de leurs affirmations, aucune critique ne peut les atteindre, puisqu'ils n'ont cure d'aucune critique... 

Nous n'aurons sans doute que rarement vu une manifestation de la raison d'état (qui, en principe, fonctionne en sous-terrain...) et le hiatus qu'elle met en évidence par rapport à la raison et à la morale commune. 

C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le "Prince" n'a plus aucune hésitation à montrer "en live" ce qui est normalement caché à la raison commune : sa motivation à mentir ouvertement, et à se foutre complètement que l'on sache qu'il mente... C'est dire jusqu'où est parvenu le sentiment d'impunité et d'omnipotence du "Prince" sur les esprits des gens ordinaires et l'assurance inébranlable qu'il croit posséder à les contrôler à sa guise. 

Et s'il se trompait ?.. (Pour l'instant, il n'a pas tort d'agir de la sorte, puisque de toute évidence la majorité des gens acceptent, ne s'indignent pas outre mesure de se voir ainsi traités comme de la merde. Mais comprennent-ils que le "Prince" les traite comme de la merde ? En sont-ils conscients ? Voudraient-Ils vraiment qu'on les réveille, qu'on les sorte de leur torpeur ?...).

Mais vouloir ainsi décourager la raison de faire l'usage naturel de la critique, c'est aussi vouloir la détruire. Détruire la pensée, en nature. Parce qu'aucune pensée ne peut exister sans l'usage de la critique.

Passer outre toute accusation fondée de mensonge et montrer ouvertement que l'on passe outre, consiste donc à vouloir aussi détruire la citoyenneté libre et éclairée, laquelle n'a aucune consistance sans la responsabilité individuelle ; par conséquent cela consiste aussi à s'en prendre indirectement à l'Etat de droit.

En effet, qui continuerait de se sentir responsable de l'évolution de la société civile si l'usage même de la responsabilité individuelle en ce qu'elle consiste à dénoncer le Prince de ses mensonges, se trouvait systématiquement renvoyé dans le vide, dans l'impuissance à se faire entendre ?

C'est donc une stratégie typique du totalitarisme, parce qu'en souhaitant ainsi oblitérer la pensée des gens ordinaires, le Prince, (et ses nombreux porte-voix), souhaite que l'on ne puisse que s'en remettre à lui seul : il veut imposer dans l'esprit de toutes les simples "formes vivantes"* que nous sommes, (c'est comme cela qu'il nous voit), que c'est lui, et lui seul qui a "carte blanche" (les pleins pouvoirs...). Il veut s'octroyer l'essentiel : un monopole de la pensée et des décisions qui en découlent. Pour cela, il doit inculquer, grâce à un sentiment de totale impuissance acquis par les gens ordinaires, qu'une direction autocratique des affaires publiques est non seulement souhaitable, mais de toute façon, inévitable, invulnérable, invincible...

C'est typique de tous les totalitarismes, et c'est même de la tyrannie. Elle fonctionne sur une forme de paternalisme : les parents ne veulent rien entendre du bébé qui crie à l'injustice et qui fait sa rage de dents. Ils laissent le bébé crier, jusqu'à ce que vaincu et épuisé, il cesse de lui-même de crier et d'exprimer quoique ce soit, et puis, sa volonté et son discernement étant complètement soumis, il ouvrira grand la bouche pour avaler à grande cuillerées n'importe quel nombre de doses de vaccins ou d'autres soupes indigestes... : 

"On fait aaah, on avale, et on ferme la bouche... On fait aaah, on avale, et on ferme la bouche..." Donc : ne faites plus "aaah", recrachez la merde que l'on veut vous faire avaler dans la figure du Prince, et ne la fermez pas !

*Des "formes vivantes" (Hegel), c'est-à-dire des "formes" sans "fond". Sans "fond" de pensée, sans pouvoir de pensée reconnu par le "Prince". Des vides. Des esclaves.


Que faire ? Persévérer. Ne jamais abandonner. Jamais.

Il faut continuer de résister. Comment ? 

Leur montrer que nous ne cessons pas, que nous ne cesserons jamais de nous informer, de réfléchir, et de critiquer. D'émettre des critiques, et de formuler des questions publiquement, quelles qu'elles soient. 

Leur montrer par cette voie que nous ne renoncerons jamais ni à la liberté d'expression, ni à la liberté tout court, et que nous resterons par conséquent, toujours motivés à mettre en échec toute émergence puis toute mise en oeuvre d'une quelconque forme d'oppression. C'est un devoir citoyen, c'est l'enjeu même de la citoyenneté donc de la pérennité de l'état de droit. 

Le citoyen d'aujourd'hui et de demain ont de nouveaux défis qui se présentent à eux. Des défis probablement inédits dans l'histoire : il doivent faire un saut qualitatif significatif au niveau de leurs compétences intellectuelles, et par suite de leurs capacités à lire, analyser et comprendre l'action politique mais aussi l'action scientifique. Ils ne peuvent plus se contenter de "faire tranquillement des rots de fromage dans le canapé en regardant le match de foot"... En cela ils doivent se rappeler et être toujours guidés par cette pensée de David Herme : "il est rare que la liberté se perde d'un seul coup"

Donc, désormais la citoyenneté exige une vigilance beaucoup assidue et experte dans la critique, qu'avant. C'est je crois la conséquence inattendue issue de cette "crise " du COVID-19. C'est une conséquence inattendue mais positive. Et de toute façon, nous n'avons pas le choix, si nous voulons rester libres. 

Certes, une raison d'état se doit de conserver toujours un temps d'avance sur la raison commune, c'est l'un de ses buts fondamentaux pour assurer la pérennité du pouvoir des gouvernants, leur domination et l'action même de gouverner. Mais l'enjeu d'une citoyenneté "moderne" est maintenant de toujours tenter de réduire l'écart entre la raison d'état et la raison commune, celle des gens comme nous, des gens ordinaires. 

En outre, le peuple ne peut pas gouverner. Seule une représentation populaire est envisageable dans les faits. Et donc la démocratie ne peut, ni ne doit même être le prétendu "gouvernement du peuple par le peuple", (par exemple, impossible de loger 65 millions de sièges dans le Palais Bourbon...). Mais, "chaque citoyen peut intervenir dans le gouvernement de la cité, ne serait-ce que par son vote" (Périclès. 345 avt. J.C.). Par conséquent, il nous semble évident que ce soient les connaissances et les compétences des votants qui doivent évoluer de façon significative, grâce, notamment, à une implication et à un volontarisme bien plus actif et assidu dans la vie politique, et ceci grâce à un accès toujours plus étendu et éclairé à l'information. Dans cet ordre d'idées, le recours au référendum d'initiative citoyenne devrait être plus fréquent, mais il ne peut être évidemment systématique, parce qu'il engagerait des compétences que ne possède pas la majorité de la population et à partir desquelles  doivent pourtant se prendre les décisions politiques les plus complexes et expertes. Cependant, le peuple, les gens ordinaires doivent accéder à des capacités sans précédent d'appréciation et de décision sur les affaires publiques, par auto formation si nécessaire, et cela même contre les intentions de domination étendues du "Prince".

En somme, ce sont les compétences puis les pouvoirs de sanctionner l'action du "Prince" qui doivent être augmentés et remis entre les mains du peuple, à moins, comme nous l'avons dit, que ce soit le peuple qui décide de lui-même de les acquérir ou de se les donner.

L'enjeu est aussi que l'usage de la raison d'état soit au maximum soumis au contrôle de la morale commune et non plus seulement selon l'unique appréciation qui serait fournie par une "morale du Prince", (laquelle, le plus souvent, n'en est pas une, étant donné la propension des "Princes" à faire usage de l'extraordinaire ou même de l'abject dans la raison d'état) ; et que les "Princes" puissent de moins en moins échapper, (et dans les délais les plus brefs), aux jugements du droit constitutionnel, pénal ou civil s'il peut être établi par des preuves dûment administrées, (où personne n'ai pu être juge et partie par quelque moyen que ce soit), qu'ils ont pu fouler aux pieds, non seulement la morale commune, mais également la Justice, la Vérité, les intérêts et la sécurité des gouvernés dans l'exercice d'une raison d'état.

(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).



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Psychanalystes, dehors ! Et, pour vivre heureux, vivons cachés.

Les années 2020 seront celles de l'avènement d'une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme sophistiqué dont l'un des traits les plus marquants est cette lutte, cette haine tout à fait scandaleuse et révoltante contre la liberté d'expression, via un combat acharné contre ce qui est nommé le "conspirationnisme" ou le "complotisme".

Les années 2020 seront sans doute identifiées dans l'Histoire comme une "période charnière" entre la fin d'un "ancien monde" et la naissance d'un "nouveau" dont les prémices se révèlent de plus en plus menaçants pour les libertés individuelles.

Nous estimons qu'il est pertinent, plus que jamais, de citer Antonio Gramsci :

"Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître. Et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres".

Mais citons Karl Popper : "L'optimisme est toujours de rigueur".

Et nous-mêmes : "Restons citoyens, restons vigilants, mais, renonçons à la violence et à l'intolérance. Travaillons à sauvegarder la citoyenneté, à en améliorer le contenu et les pouvoirs, les libertés autant que les responsabilités".

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