mercredi 31 décembre 2014

Charlatans. (Le logique des charlatans).













La logique du charlatan...Qu'elle est -elle ?


Pour en savoir plus, consultez ce lien qui vous renvoie à un article remarquable écrit par William T. Jarvis, Ph.D. et Stephen Barrett, M.D. Cet article s'intitule : Comment le charlatanisme réussit ? A lire de toute urgence avant notre petite synthèse où, comme vous le constaterez, nous avons utilisé des arguments des auteurs.

Evidemment, je pense que Freud était un charlatan, et Lacan encore plus. A travers ce texte, je pense aussi que ceux qui ont pratiqué, en tant que patients, la psychanalyse pendant des années, et qui en sont sortis au même point qu'avant (ou pire, parce que ruinés ou déprimés) reconnaitront les stratagèmes des freudiens. Tout y passe, de l'utilisation de la vanité au dénigrement systématique des rapports d'évaluation comme celui de l'INSERM. Je n'ai pas souhaité, pour le moment, démontrer les ressemblances directes qu'il y a entre les éléments du texte et les freudiens car je pense qu'ils apparaîtront d'eux-mêmes avec suffisamment d'évidence et de clarté.

Ce mot vient du verbe italien chiarlare, qui signifie parler avec emphase. Les charlatans sont donc souvent considérés comme de « beaux parleurs », capables d'escroquer leurs victimes grâce aux artifices de la rhétorique ou à des théories dont les vices internes (comme des sophismes) sont dissimulés. Le Tartuffe de Molière est un exemple de ce type de charlatan.

Le charlatan redoute avant tout d'être démasqué en tant que tel. Ce qui explique qu'il tente toujours de vendre des objets ou des théories qui sont très difficiles sinon impossibles à réfuter, d'où l'utilisation constante de divers stratagèmes, qui soit ont pour fonction d'immuniser davantage le charlatan et son produit de la réfutation, soit qui consistent à imputer aux diverses déficiences de l'observateur (comme son intelligence, son état de santé, ou ses qualités morales), déficiences dont l'invention de circonstance fait partie des stratagèmes du charlatan, le fait de n'avoir pu constater la réussite (selon les cas) de ce que le charlatan a à vendre ou à montrer, puisque son but est de parvenir à faire croire en l'existence de ce qui n'existe pas (un objet, des qualités d'un objet, un phénomène, etc.) afin d'en retirer le maximum de bénéfices.

L'autre caractéristique du charlatan est donc de faire la promotion de quelque chose d'exceptionnel ou de capable de parvenir à des fins exceptionnelles facilement et avec peu de science, en utilisant seulement les moyens de l'homme de la rue (le bon sens, l'évidence, le ressenti, le raisonnement inductif...). C'est la raison pour laquelle le charlatan se croît souvent lui-même doté d'un savoir supérieur, lui donnant réponse à tout, en se protégeant par une attitude qui consiste à ne jamais reconnaître ses torts ou les défauts de ce dont il veut faire la promotion.

Le charlatan fait appel à la vanité de ses victimes (il faut être suffisamment intelligent, sensible, la psychanalyse soigne tout sauf la connerie disent les lacaniens,  etc.) qui doivent admettre les qualités exceptionnelles et cachées de ce qu'il à a vendre. Il utilise aussi la peur en inventant de fausses maladies, de faux souvenirs (...), ou de faux problèmes qu'il est urgent de résoudre et dont il possèderait le remède infaillible. Il utilise l'espoir des malades de sortir enfin de leurs problèmes les plus graves. En cela, en créant de faux espoirs, le charlatanisme revêt ici sa pire forme, car il peut détourner les malades des traitements vraiment efficaces. Ils utilisent également des trucs cliniques consistant à présenter son produit à côté de traitements efficaces en utilisant l'argument de l'alternative. Il est donc particulièrement habile à créer la confiance. Le truc de l'alternative lui permet de pouvoir blâmer le traitement orthodoxe si le sien ne réussit pas.

L'un des aspects les plus remarquables du charlatan est donc la décharge de responsabilité. Ce n'est jamais de sa faute, ni de son produit, mais toujours celle du malade. De plus, plutôt que de vous proposer de guérir, il utilise des arguments justifiant que sa théorie n'a pas pour but de guérir (selon le psychanalyste Alfred Erbs, par exemple, « guérir est un terme médical, pas un terme analytique...»), ce qui requiert des preuves bien plus difficiles à obtenir parce que reposant sur des critères plus observables et précis, mais de vous aider à vous découvrir, et à comprendre. Et là, il ne peut échouer puisqu'il peut toujours imputer aux déficiences intellectuelles de son malade ou à une durée insuffisante de son traitement miracle, le fait que le malade n'ait pas encore réussit à s'épanouir ou se comprendre lui-même.

Les charlatans sont en combat permanent avec les professionnels de la santé légitimes, les chercheurs, les agences de règlementation, et les groupes de protection du consommateur ou même les associations de consommateurs pouvant demander des évaluations, et pour cause ! Que l'on se souvienne de l'incroyable caca nerveux de masse provoqué par le Rapport de l'évaluation des psychothérapies de l'INSERM chez la gent freudo-lacanienne française, caca nerveux qui n'en finit pas de pétarader encore aujourd'hui sous la houlette de Monsieur Karim SARROUB par exemple.. Malgré la force de cette opposition d'ordre scientifique, le charlatanisme jouit de sa popularité. Pour cela il utilise le mensonge et la désinformation.

Le charlatan aime à dire que la science n'a pas toutes les réponses, bien qu'il n'hésite pas, quand il le souhaite, à utiliser frauduleusement le label de scientificité pour vendre son produit, ou alors présenter son opposition par rapport aux vraies sciences médicales comme une sorte de conflit philosophique, plutôt qu'un conflit de méthodes prouvées versus des méthodes frauduleuses, créant ainsi l'illusion d'une guerre de croyance plutôt que d'un conflit qui pourrait être résolu en examinant les faits.

Les faits, c'est ce que redoute aussi beaucoup le charlatan qui pense parfois se réfugier derrière l'argument selon lequel son produit ne s'évalue pas ou ne peut se prêter, du fait de sa nature, à des évaluations. Le charlatan tente donc le plus souvent de vendre un produit aux qualités mystérieuses et évanescentes, qualités d'autant plus valides à ses yeux qu'elles sont justement mystérieuses, inaccessibles à un non-initié, c'est-à-dire quelqu'un qui n'a pas été formaté pour être d'accord avec lui...Le produit typiquement charlatanesque est donc celui qui échappe toujours, tel un gaz, à celui qui tente de l'attraper, qui n'aura jamais assez de subtilité, d'intelligence, de culture, d'expérience, qui sera toujours « à côté », etc. Mais ce gaz c'est le charlatan qui le souffle dans la direction qu'il veut en fonction des circonstances et du client, dans le but de produire un tout autre type de gaz, le « gaz hilarant » des freudiens, c'est-à-dire, le fric. C'est pour cela que par exemple, la psychanalyse, est adaptée à chaque cas, et qu'il peut y avoir autant de psychanalyses que d'individus, écrivent sans faiblir les psychanalystes. Dans ces conditions comment voulez-vous réussir à choper et à comparer la psychanalyse (d'ailleurs un psychanalyste assez courageux et honnête comme André Green prétend que la psychanalyse française n'est qu'un mythe...) dans les mailles d'un filet qui serait assez objectif pour tenter de la saisir et de l'évaluer. On est finalement tenté de croire Mikkel Borch-Jacobsen lorsqu'il écrit que la psychanalyse cela n'a jamais existé et que ce n'est qu'une auberge espagnole, une théorie zéro.

Par conséquent, le charlatan est par définition quelqu'un de « gonflé », dans tous les sens du terme...
Une autre tactique de diversion est d'accuser ceux qui critiquent le charlatanisme d'être biaisés ou d'avoir été « achetés » par les compagnies pharmaceutiques.

Le charlatan est souvent un individu qui opère de manière isolée afin de mieux mettre en exergue le caractère unique et exceptionnel de ce dont il veut faire la promotion, ce qui lui permet aussi de mettre plus facilement des obstacles à toute procédure d'examen critique indépendant qui risquerait de révéler son escroquerie. Le jugement critique et l'indépendance d'esprit sont donc des ennemis que le charlatan doit être capable d'affronter. Opérer de manière isolée en se vantant d'être le soi-disant "Galilée" de la psychologie de son époque, ou je ne sais quel autre "Robinson Crusöe", c'est exactement ce que fit Sigmund Freud lorsqu'il justifia de surcroît et dès l'Introduction à la psychanalyse, que l'analyse ne tolérait aucun témoin, et que le seul moyen de connaître la psychanalyse, ce serait toujours à partir de lui, le seul et unique témoin princeps de "l'inconscient", ou, comme il l'écrit noir sur blanc dans ce même livre : "par ouïe-dire" !...

Le charlatan aime souvent faire des prédictions que personne n'oserait réaliser. Ces théories sont présentées de manière à ce qu'il puisse toujours les réussir parce que ce sont des théories fondées sur un déterminisme qui exclut le hasard ou formulées de telle sorte à ne pouvoir jamais être contredites par les faits. Tout son art consiste alors à masquer ce défaut pourtant rédhibitoire, ou, plus audacieux encore, à le présenter comme la force qui distingue justement ses théories sans se douter qu'au lieu d'être une force, c'en est plutôt la faiblesse essentielle. Et puis les prédictions des charlatans sont le plus souvent des pseudo-prédictions parce qu'elles sont tellement probables qu'elles ne peuvent échouer, ou bien encore parce qu'il les maquille en rétrodictions ou en interprétations.

En somme, l'essentiel des trucs utilisés par le charlatan se basent sur la désorientation de leurs victimes.

Pour terminer, nous invitons maintenant tous ceux qui osent dénoncer le charlatanisme et le combattre, à bien lire ces deux citations. L'une est de La Bruyère dans son livre Les caractères (...) ; l'autre est de John Locke (cité par Jacques Bouveresse dans son livre Prodiges et vertiges de l'analogie). Elles s'appliquent parfaitement aux charlatans auxquels nous pensons sur ce blog...

« Il n'y a point de meilleur moyen pour mettre en vogue ou pour défendre des doctrines étranges et absurdes, que de les munir d'une légion de mots obscurs, douteux et indéterminés. Ce qui pourtant rend ces retraites bien plus semblables à des cavernes de brigands ou à des tanières de renards qu'à des forteresses de généreux guerriers. Que s'il est malaisé d'en chasser ceux qui s'y réfugient, ce n'est pas à cause de la force de ces lieux-là, mais à cause des ronces, des épines et de l'obscurité des buissons dont ils sont environnés. Car la fausseté étant par elle-même incompatible avec l'esprit de l'homme, il n'y a que l'obscurité qui puisse servir de défense à ce qui est absurde ». (John LOCKE, cité par Jacques BOUVERESSE in: "Prodiges et vertiges de l'analogie". Édition: Éditions raisons d'agir. Paris, octobre 1999).

« Il n'y a rien de plus bas, et qui convienne mieux au peuple, que de parler en des termes magnifiques de ceux mêmes dont l'on pensait très modestement avant leur élévation. » (in : La Bruyère, « Les caractères ». Edition : Classiques de Poche. 1995, page : 452).


(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).






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