mardi 20 janvier 2015

Freud et le déterminisme psychique absolu.



Fable dédiée à la vieille intrigante masquée, qui me prend encore pour "Sigmund Freud", et à ceux qui l'assistent dans sa tâche perverse croquignolesque depuis des années. 

Cette fable est donc dédiée à ces créatures débiles qui voudraient bien que j'endosse tout ce que j'ai écrit contre Freud, et qui pensent par ce moyen prétendument me "renvoyer à moi-même" (...).  Mais je ne peux, moi l'auteur de ce blog, absolument rien endosser de "Sigmund Freud" ni jamais me reconnaître, sur aucun point, dans sa personne ou dans tout ce qu'il a fait. Seuls des pervers sociopathes, des charlatans, des débiles mentaux, ou des jobards complets comme le sont les psychanalystes peuvent se reconnaître en lui. Inutile de leur dire de cesser de prendre leurs propres cas pour généralité, ces gens-là ne sont faits ni pour réfléchir ni pour comprendre, ils ne sont faits que pour salir tout ce qui les offense par l'honnêteté et la normalité, et pour nuire.

Mais je pense surtout à cette vieille jobarde mal baisée qui n'aura jamais le courage de dévoiler son identité, elle mérite bien une fable : 






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Freud et le déterminisme psychique prima faciae, absolu, et excluant tout hasard : la pierre de touche de tout le corpus freudien est aussi sa pierre tombale.
 
(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).



« (…), Dans le monde réel, notre monde toujours changeant, la situation, et donc les possibilités objectives, les propensions, changent constamment. Elles peuvent effectivement changer si, comme tout organisme vivant, nous préférons une possibilité à une autre, ou si nous en découvrons une que nous avions jusqu’alors ignorée. Notre compréhension du monde elle-même modifie les caractéristiques de ce monde mouvant. Il en va de même de nos désirs, de nos préférences, de nos motivations, de nos espoirs, de nos rêves, de nos phantasmes, de nos hypothèses, de nos théories. Même les théories fausses changent le monde, bien que les théories correctes puissent, en général, avoir une influence plus durable. Tout cela revient à dire que le déterminisme est tout simplement faux : les arguments traditionnels en sa faveur ont perdu leur vitalité, et désormais l’indéterminisme et le libre-arbitre ne sont plus exclus des sciences physiques et biologiques.
 
L’idée selon laquelle nos actions sont déterminées par des motifs, et ceux-ci à leur tour motivés ou causés par des motifs plus profonds, etc, cette idée paraît bien, (…) avoir été motivée par le désir d’établir l’idéologie déterministe dans le champ des affaires humaines. Or, avec les propensions, cette idéologie perd toute consistance. Les situations passées, qu’elles soient de nature physique, psychologique ou les deux, ne déterminent pas la situation à venir. Elles déterminent plutôt les propensions changeantes qui influencent les situations futures sans les déterminer. Toutes nos expériences, y compris nos désirs et nos efforts, peuvent modifier les propensions, et ce plus ou moins selon les cas. (En dépit de l’instabilité du climat, mes désirs n’ont aucune influence sur l’état du ciel demain ; en revanche, ils peuvent avoir un impact déterminant sur mon voyage en avion de Londres à San Francisco) ». 

(Karl Popper. In « Un univers de propensions. Deux études sur la causalité et l’évolution ». Traduit de l’anglais et présenté par Alain Boyer. Editions l’Eclat, Paris, 1992, page : 39).





 
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Commençons par les propos de Pierre-Henri Castel, psychanalyste lacanien, mais l'un des très rares à avoir consenti à dire la vérité sur la psychanalyse : 

Pierre-Henri Castel, (chargé de recherches au CNRS (Institut d'Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques-Université Paris 1-École Normale Supérieure) et au Centre deRecherche Psychotropes, Santé mentale et Société, (CNRS-INSERM-Université Paris 5), psychanalyste, membre de l'Association Lacanienne Internationale), sur le déterminisme freudien : 


« (...) La position de Freud, pour être conséquente, doit donc interpréter tous les phénomènes considérés en général comme fortuits, comme des produits du déterminisme psychique. Il n'est plus ici question du rêve ou du mot d'esprit, mais de la liste par définition indéfiniment ouverte des ratages qui attestent l'action d'un refoulement. » [http://pierrehenri.castel.free.fr/5conf1.htm#ZG].

Bref commentaire : "tous les phénomènes", signifie évidemment, absolument tous (...) y compris ceux considérés comme "fortuits" (dus au hasard), parce que Freud exclut tout hasard et tout non-sens dans toute forme de causalité psychique inconsciente. Cette affirmation vient donc indiscutablement conforter l'irréfutabilité de la théorie de l'inconscient de la psychanalyse, irréfutabilité due à sa dépendance à l'engagement ontologique princeps de tout l'édifice freudien, (en théorie, et en pratique thérapeutique) : le déterminisme psychique prima faciae absolu.

Puis ceci : 

« (...) Mais quels que soient les aspects étranges que présentent les actes manqués et leurs corrélats, il reste que le déterminisme psychique qu'ils illustrent, s'étendant à tant de manifestations différentes, paraît changer de nature. Il se métamorphose en principe métaphysique. Car pour la science, on l'a dit , il se résume à affirmer que si tel phénomène est donné, alors tel autre suit, selon telle loi. Son expression est donc conditionnelle. En outre, la nécessité de l'enchaînement est manifestement une nécessité pensée, et introduite du dehors dans les phénomènes par le jeu des hypothèses et de leurs confirmations empiriques. Mais que se passe-t-il, quand rien n'échappe, dans le réel même des connexions mentales, aux lois d'un inconscient déterministe ? La conditionnalité de l'enchaînement disparaît : tout est déterminé de façon fatale, au sens où la succession des causes et des effets ne peut nulle part être réorientée dans un sens ou dans un autre. Notre sentiment de spontanéité ne pèse alors pas plus lourd, selon le mot de Kant, que l'opinion d'un tourne-broche sur sa liberté d'action. Il est difficile, ainsi, de concilier l'ambition déterministe, donc la réalité de lois causales contraignantes dans la vie psychique (y compris dans ses manifestations ordinairement considérées comme contingentes), et l'idée d'une guérison de la névrose qui remettrait entre les mains du malade quelque chose, un mécanisme sur lequel il pourrait agir, en opérant les choix (moraux ou esthétiques) dont Freud parlait la veille. »

Bref commentaire : la position (beaucoup trop) déterministe de la psychanalyse, ne peut être une position scientifique. Nous démontrerons dans cet article, (comme l'affirme avec raison Pierre-Henri Castel), qu'elle est, non seulement une position purement métaphysique, mais si mauvaise, qu'elle n'est même pas en mesure d'être dotée d'une valeur "pré scientifique" qui soit susceptible de susciter la transformation de l'objet de recherche de la psychanalyse, (l'inconscient), de manière à le rendre réfutable par des tests empiriques et ainsi engager la psychanalyse sur la voie de la science. En conséquence, et sur la base d'une telle position déterministe, il est rigoureusement impossible que la psychanalyse puisse doter l'une quelconque de ses théories guidant sa thérapeutique d'un contenu d'information identifiable donnant lieu à diverses classifications corroborables (ou réfutables) afin que sur cette base, la cure analytique puisse à son tour avoir une quelconque efficacité qui soit elle-même identifiable de manière valide et qui, par suite, "remette entre les mains du malade quelque chose" concourant à sa guérison ou à un épanouissement. En bref : avec de tels engagements ontologiques, la psychanalyse n'a pu ni ne pourra jamais être une science pas plus qu'une thérapeutique efficace ; ce n'est rien de plus qu'une sorte de "discours", ou une "narration", ou encore une construction intellectuelle ne reposant sur rien.


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L'une des approches critiques fondamentales de la psychanalyse consiste à examiner sa position vis-à-vis du déterminisme (Freud a eu, pendant toute sa vie, une foi inébranlable dans un déterminisme psychique absolu, excluant tout hasard psychique, et « valable sans exception » (Freud)).

En effet, tout corpus théorique qui aspire à la scientificité ou qui se prétend scientifique, a pour but de parvenir à corroborer des lois universelles sensées décrire, expliquer ou prédire les objets ou les phénomènes sur lesquels il oriente la recherche. Le but d'une science est donc de parvenir à corroborer ces lois, par le moyen de tests intersubjectifs, reproductibles, empiriques et indépendants, donc d'indiquer dans quelle mesure ces objets et ces phénomènes sont déterminés.(1).

• Karl Popper, a démontré, dans toute son oeuvre épistémologique, que les lois de la science, avaient toutes, logiquement, la forme d'énoncés universels au sens strict, c'est-à-dire d'énoncés logiquement invérifiables avec certitude mais par contre logiquement réfutables (posant ainsi une asymétrie logique entre vérifiabilité et réfutabilité de tels énoncés). Donc des énoncés qui restent imparfaitement déterminés, malgré la progression toujours possible de leur degré de corroboration à l'issue de tests. En effet, une loi, pour être universelle, doit être formulée « à propos de tous les cas ». Or, si l'on peut, logiquement, vérifier les cas du passé et du présent, conformes à cette loi, il est logiquement impossible de vérifier les cas du futur, parmi lesquels, certains peuvent potentiellement la réfuter. Et les cas pouvant potentiellement réfuter une loi (c'est-à-dire ceux proscrits par la loi, ou que la loi interdit (Popper)), servent à préciser son contenu empirique et explicatif (Popper ; « La logique de la découverte scientifique »).

• Dans son livre « L'univers irrésolu, plaidoyer pour l'indéterminisme » (2), Popper, en s'appuyant sur le déterminisme de Laplace, démontre que dans sa forme la plus forte, le déterminisme « scientifique » n'a aucun pouvoir explicatif et n'est d'aucune utilité pour la science. Selon Popper, « l'idée fondamentale qui sous-tend le déterminisme « scientifique » peut se formuler comme suit : « la structure du monde est telle que tout événement futur peut, en principe, être rationnellement calculé à l'avance, à condition que soient connues les lois de la nature, ainsi que l'état présent ou passé du monde. Mais on ne peut affirmer que tout événement peut être prédit qu'à condition qu'il puisse l'être avec n'importe quel degré souhaité de précision. En effet, la différence de mesure la plus infime peut légitimement être invoquée pour servir à distinguer des événements différents » (Popper ; « L'Univers irrésolu, plaidoyer pour l'indéterminisme »).

• Karl Popper écrit : « L'idée de prédire l'action d'un homme avec le degré voulu de précision, quel qu'il soit, par des méthodes psychologiques est à ce point étrangère à la pensée psychologique qu'on ne peut que difficilement saisir ce qu'elle impliquerait. Elle impliquerait, par exemple, la capacité de prédire, au degré voulu de précision, la vitesse à laquelle un homme monterait à l'étage supérieur en sachant qu'il doit y trouver une lettre l'informant de sa promotion – ou de son licenciement. Il faudrait pour cela combiner des conditions initiales physiques en tout genre (la hauteur des escaliers, le frottement des souliers contre les marches), des conditions initiales physiologiques (l'état de santé de la personne, de son cœur, de ses poumons, etc.), ainsi que, par exemple, des conditions initiales d'ordre économique (l'épargne sur laquelle il peut compter, ses chances de trouver un autre emploi, le nombre de personnes à charge, etc.). Personne ne peut dire comment on devrait procéder pour évaluer de telles réalités, ni comment les évaluer, à supposer qu'elles soient connues. On ignore, plus particulièrement, comment utiliser les conditions psychologiques de manière à pouvoir les traiter comme des forces physiques avec lesquelles on pourrait les comparer et les combiner. Un psychanalyste, au cours de longues années d'étude (bon nombre d'analyses durent en effet plus de dix ans), pourra déterrer des «causes » en tout genre – des motifs et ainsi de suite – enfouies dans l'inconscient de son patient. Ira-t-on pour autant jusqu'à croire que l'analyste, avec toute la science qu'il a des motifs de son patient, serait en mesure de prédire avec précision le temps que celui-ci mettra pour monter les escaliers ? Le psychanalyste affirmera peut-être pouvoir effectuer même cette prédiction, à condition de disposer de suffisamment de données. Mais il sera incapable d'énoncer les données qui seraient suffisantes à cet égard, et d'en rendre compte. Car d'une théorie qui permettrait à l'analyste de calculer le degré de précision requis des données, il n'existe pas même le soupçon. »

• Mais Popper démontre que le déterminisme « scientifique » se heurte toujours à ce qu'il décrit comme le « principe de responsabilité renforcé se référant à la précision des mesures possibles à partir desquelles peuvent se calculer les conditions initiales, plutôt qu'à la précision des conditions initiales » (Popper). Or, comme il est impossible d'avoir une connaissance parfaite des mesures possibles à partir desquelles calculer les conditions initiales d'un projet de prédiction, il est, du même coup, impossible, de rendre compte par avance de tout échec d'une prédiction d'un événement avec le degré de précision voulu.

Ainsi, le « déterminisme scientifique » s'effondre. Mais avec lui, le déterminisme tel qu'il fut revendiqué par Freud, s'effondre aussi.

Pourquoi ?

• Dans « La psychopathologie de la vie quotidienne », Freud, pour illustrer le déterminisme psychique, s'emploie à interpréter des nombres et des mots isolés formulés par ses patients. Il commence par des nombres à 3 chiffres dont il prétend retrouver les causes dans la combinatoire même des chiffres les uns par rapport aux autres dans le nombre, puis des nombres à 6 chiffres tels que « 426718 ». Mais si, comme l'écrit Freud « je veux insister sur les analyses de « cas de nombres », car je ne connais pas d'autres observations qui fassent apparaître avec autant d'évidence l'existence de processus intellectuels très compliqués, complètement extérieurs à la conscience » (Freud), et si « nous ne serons pas étonnés de constater que l'examen analytique révèle comme étant parfaitement déterminés, non seulement les nombres, mais n'importe quel mot » (Freud), alors il aurait pu, logiquement interpréter n'importe quel nombre composé de plus de 6 chiffres, comme des nombres à 1000 chiffres puisque il ne fixe aucune limite quant au nombre de chiffres que doit comporter un nombre à interpréter. Donc, si Freud veut rester conforme au postulat d'un déterminisme absolu excluant tout hasard, il devient une condition nécessaire que d'englober l'ensemble infini de tous les nombres, mais aussi, comme il l'écrit, de tous les mots (!) ;  tout en affirmant que la combinatoire des chiffres composant un nombre n'est pas due au hasard (Freud ne croyait pas au « hasard intérieur »), mais est « causée », ou « déterminée » de manière absolue (...) par les lois aux caractéristiques psycho-sexuelles de l'inconscient. De ces ambitions parfaitement démesurées du déterminisme « freudien », (qui se veut encore plus laplacien que celui de Laplace lui-même), découlent donc des conséquences logiques absurdes lesquelles mettent en exergue l'impossibilité réelle de fonder une technique d'interprétation des associations dites « libres » en prenant comme exemples considérés comme « purs » par Freud, les mots et les nombres isolés. Si ces derniers, doivent bien être tenus pour les « meilleurs exemples » (Freud) d'associations apparemment (selon Freud) libres, ou apparemment « arbitraires » de chiffres, (sous l'arbitrage de la conscience), comme nous l'avons dit, il est logiquement possible de demander à Freud d'interpréter un nombre tel que « 1265478965465487987984654650001145644739098777733222737366216612 » ( !), si, comme il le dit « le patient doit dire tout ce qui lui passe par la tête », si « les » (donc « tous ») nombres sont parfaitement déterminés dans la combinatoire même de leurs chiffres, et enfin, si le patient doit « associer librement » les chiffres entre eux, le thérapeute psychanalyste se faisant fort « d'expliquer » la combinatoire de tous les chiffres de ce nombre, sans le moindre doute, (puisqu'il n'y a pas de « hasard intérieur »), grâce au postulat du déterminisme psychique prima faciae et absolu.

• Mais, en reprenant la critique de Popper, si pour Freud, il y a un « déterminisme psychique absolu » et excluant prima faciae le « hasard intérieur », donc toute possibilité d'imprécision, il lui eut été possible, en principe, (d'après les propriétés supposées valides de son déterminisme) après l'analyse de l'inconscient d'un de ses patients, de prédire les mots ou les nombres isolés que ce dernier pourrait formuler, et ce, avec n'importe quel degré de précision dans le calcul des conditions initiales de son projet de prédiction, (avant la réalisation de ce projet, bien entendu). Mais Freud n'a évidemment jamais tenté ce genre de prédiction qui de toute façon n'aurait jamais pu prouver l'impossible, à savoir : la valeur prédictive et explicative du déterminisme psychique absolu. Du reste, nous ne pouvons croire que Sigmund Freud ignorait ce problème épistémologique majeur qui empêchait tout recours à  la méthode expérimentale, et que, le sachant donc fort bien en lui-même, il employa donc tout son "génie", non seulement à justifier de se passer du recours à la méthode expérimentale, (et à combattre par des moyens divers toute critique dirigée contre son postulat), puis, en conséquence à faire valoir la seule ressource qui était désormais disponible : les confirmations en nombre infini de son postulat intenable sur le déterminisme psychique, puisque le postulat trop déterministe de départ étant rigoureusement irréfutable, il ne permettait plus l'existence de falsificateurs  potentiels, mais uniquement comme l'a précisé Popper dans "La logique de la découverte scientifique", l'infinité logique des énoncés permis a priori par le postulat en question... En outre, Jacques Bouveresse, dans son livre intitulé « Philosophie, mythologie et pseudo-science, Wittgenstein lecteur de Freud » écrit : « indépendamment des questions que l'on peut se poser à propos de la nature et de l'origine de la causalité, il semble, en effet, qu'un processus qui peut être prédit avec certitude est d'une manière ou d'une autre causalement déterminé et qu'inversement le caractère causalement déterminé d'un processus implique la possibilité de le prévoir, pour un observateur qui aurait une connaissance complète de toutes les circonstances qui concourent à sa production et rendent inévitable son occurrence. » (3).

• Par conséquent, Freud, en fondant toute la psychanalyse (des théories jusqu'à la pratique thérapeutique) sur le déterminisme psychique absolu excluant prima faciae le hasard et le non-sens, s'est heurté, lui aussi, à ce que Popper nommait « le principe de responsabilité renforcé » et, si l'on a bien compris les arguments dévastateurs de Karl Popper, l'impossibilité totale (nous soulignions) de l'assumer par un type quelconque de test empirique. Freud savait fort bien qu'il ne pouvait faire de la science à partir de son postulat farfelu, mais a au contraire tout fait pour présenter sa doctrine comme une science authentique digne de celle de Galilée, Copernic ou Newton ! Certes, son projet de faire de la psychanalyse une science était  dans la mouvance épistémologique de l'époque avec son engouement pour la doctrine du déterminisme strict et surtout du positivisme logique, mais de telles "visions" déterministes, des idées aussi extrêmes et absolues en la matière ne pouvaient être le fruit que, soit d'un esprit malade, mégalomaniaque, soit d'un charlatan notoire, ou les deux... Voilà l'une des raisons parmi tant d'autres pour laquelle Freud ne pouvait également ignorer qu'il n'a jamais été autre chose qu'un charlatan. Un charlatan de génie, certes, mais un charlatan tout de même. Un très dangereux et opiniâtre charlatan. 



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Sigmund Freud, prodige des pures constructions intellectuelles et autres abracadabrantesques narrations, acrobate pré-olympique expert dans l'art de mettre n'importe quel fait "à l'envers" selon les besoins de sa doctrine et de sa réputation, ne pouvait donc s'ignorer lui-même en tant que tel. Et, poursuivre toute sa vie une carrière aussi suivie et aboutie dans le mensonge, la manipulation, l'invention pure et simple, la suggestion et la désinformation au fil de ses rencontres avec ses patients et de ses publications ne contenant strictement aucune référence à d'autres travaux que les siens, témoigne de la manière la plus claire de son absence totale de scrupule envers ses patients, ses disciples et son public, absence de scrupule qui est donc allé si loin qu'elle ne permet plus de douter du fait qu'il était aussi un incroyable sociopathe.


Et ce n'est pas un Jacques Lacan, personnage encore plus déjanté que lui, qui aurait pu dire le contraire tant il a su carboniser toutes les bornes de l'imposture intellectuelle ou scientifique, et du délire mental narcissique. 

 

Freud et Lacan, ces deux psychopathes, ont su élever la vanité intellectuelle, le charlatanisme, le narcissisme et l'arrogance à des niveaux tels qu'il semble difficile de trouver des précédents dans l'histoire, (mis à part Hegel, peut-être ?..). Et les caractéristiques de ces deux personnalités malades ont été recopiées ad nauseam avec tout le snobisme et le zèle aveugle et contemplatif que l'on sait par ses contemporains jusqu'aux minables suivants petits bourgeois d'aujourd'hui. 

 

Le mépris, le narcissisme, la vanité intellectuelle et l'arrogance sont d'autant plus élevés chez tous ces écervelés petits Castor et Pollux que sont les psychanalystes qu'ils ne manipulent que du vide sur lequel ils ne peuvent vraiment rien comprendre ni admettre de la réalité (...) du fait même de leur propre bêtise à dénigrer toute épistémologie fondée sur la logique, ou à n'y entraver que couic, c'est-à-dire une épistémologie qui ne soit pas, bien sûr, de la psychanalyse, autrement dit du vide !...

 

La psychanalyse, c'est le snobisme suprême dans une inusable et ridicule mascarade de mots qui ne l'est pas moins. Sur ce dernier point de vieilles jorbardes comme Klein ou Dolto ont vraisemblablement battu tous les records. La psychanalyse n'est que l'outil de cette vengeance narcissique et obsessionnelle permanente de ces personnalités nulles et malades qui croiront mordicus et jusqu'à leur mort sans doute, que l'on peut acheter de l'intelligence et une supériorité tant morale qu'intellectuelle avec cette doctrine, ou je ne sais quel niveau d'épanouissement "hors classe" (...). Mais toute la question, à leurs endroits, demeure donc celle-ci : par quoi la remplacent-ils, alors, l'intelligence, ces bourricots qui se prennent pour des chevaux de course avec leur "psychanalyse" ?..

 

Leur psychanalyse, c'est donc aussi ce drap puant de la chiasse du mépris de classe derrière lequel les psychanalystes et autres sympathisants s'imaginent être justifiés à vous "regarder de biais". Ces gens-là sont des créatures toxiques qui n'ont pas leur pareil à se flatter de manier en virtuoses tout l'art des grimaces suggestives, des modes d'intrusion "en douceur et par le verbe", des silences insultants, inopinés et suggestifs, des rictus et autres postures verbales ou corporelles (...) où ils singent la  maturité ou l'épanouissement. Il y a aussi cet "art" de la ridicule et parfois oppressante vanité du "réponse à tout", à tous les problèmes personnels que vous n'avez jamais souhaité leur confier mais sur lesquels ils ne manquent jamais de baver quelques interprétations dont vous vous fichez sous le couvert de la "communication", ou de votre "bien-être", ou mieux encore des progrès de votre conscience (..!). Tout cela dans une lutte sans fin, obsessionnelle,  égocentrique, mono maniaque, paranoïaque et perpétuellement angoissée à faire triompher leurs egos à tous les coups ou pour vous influencer dans l'espoir de vous plier, de ramener vos forces au niveau de leurs faiblesses et de leur nullité, ou de vous faire adhérer à leurs interprétations saugrenues. Bref, "il vous faut", croient-ils, acquérir une mentalité psychanalytique "pour-votre-bien", autrement dit accepter de devenir une sorte de débile mental, ou un autre de leurs cloportes anthropophages de la liberté d'autrui...


Mais prendre sans arrêt leurs propres cas pour généralité, tenter ad nauseam de rendre au moins aussi malades qu'eux les gens normaux qu'ils jalousent et auxquels ils ne comprennent rien, salir leurs moindre faits et gestes, fait aussi partie des immondices peuplant les écuries d'Augias de leur mentalité et de leur modus vivendi de paumés.

 

La psychanalyse c'est la sous-culture préférée des nains, des égarés, des narcissiques, des huîtres qui ne fabriquent aucune perle, sauf des sottises ou d'autres histoires à dormir debout. C'est la vengeance des nains de l'existence et autres esprits vampiriques qui le resteront avec ceux qu'ils ont endoctrinés, incapables qu'ils sont d'ouvrir leurs oeillères sur la Science et l'épistémologie et de comprendre que la vie est possible malgré tout, et surtout sans eux... 


Les psychanalystes ne sont que des losers déguisés en winners, croyant que leurs méthodes de bluff dupent tout le monde et que l'on gagne quoique ce soit à essayer de triompher par l'usage de constructions intellectuelles burlesques qui n'ont d'autres fins que d'essayer d'enfumer votre raison critique, la faire taire, en oubliant que de ne pas répondre aux vaniteux de cette espèce est sans aucun doute la meilleure leçon que puisse leurs renvoyer la raison critique : puisque c'est au-dessus de toute critique et que ce ne sont que des mots, alors gardez vos phrases et vos mots pour vous, ils ne peuvent intéresser que vous et les gogos.

 

Ne doutez jamais que les psychanalystes et tous les petits bourgeois qui portent leur pseudo-science sur un piédestal ne soient capables de cultiver rien d'autre que ce snobisme qui ne cesse de se flatter lui-même de s'associer avec l'arrogance, la fatuité, le narcissisme, la prétention, la vanité, (et ce détestable mépris de classe), sans jamais être en mesure de se douter que tout cet étalage qui les ridiculise en rendant hilares ceux qu'ils ne peuvent duper, ne constitue jamais rien de plus qu'un bouclier sombre dont le but n'est autre que de masquer leur insondable nullité, quelle soit morale, ou intellectuelle. Je ne peux être, moi, l'auteur de ce blog, identique à ces minables ou à Sigmund Freud : je suis tout à fait capable de supporter les frustrations de toutes sortes, mais ces minables dont je parle, en sont, justement, tout à fait incapables. 


Leur quête ultra narcissique de ce qu'ils appellent un "Moi" triomphant, (ayant soi-disant réussi après l'analyse a prendre le contrôle d'un "inconscient" qui n'est qu'un artefact), ne tolère aucun obstacle dans l'épanouissement de leur vanité et de leur infatuation, aucune égratignure, aucune remarque, ni critique, ni la moindre vexation face aux vérités qu'on leurs montre tant ils croient appartenir à une "race supérieure". Seulement, même leur racisme "grand teint" constamment fardé de cette fausse élégance si maladroitement singée par rapport à ceux qui en sont naturellement dotés, reste toujours du racisme, c'est-à-dire, toujours quelque chose de minable, de détestable, à chier.


Voilà pourquoi ce "bouclier" d'interprétations dont ils usent leurs semble utile, et voilà pourquoi ils pensent qu'il est prétendument efficace pour "renvoyer autrui à lui-même", c'est-à-dire, à des frustrations qu'il n'a pas mais qu'eux voudraient bien qu'il ait aussi et qu'il reconnaisse à la suite de suggestions, manipulations, et autres fumeuses constructions circonstancielles et purement intellectuelles, (donc fondées sur rien)


En effet, leur "inconscient" demeurant une théorie sans aucun fondement démontré, il leur faut construire et reconstruire sans arrêt cet artefact, ad nauseam, toujours à partir des délires pseudo-scientifiques de Freud ou de Lacan, ou de leurs seules perversions, et surtout en dehors de toutes les réalités exprimées par leurs victimes soi-disant consentantes (ou qui devraient l'être, selon eux), et qui leurs servent alors d'exutoire... Il serait donc vain de leurs dire et redire que je n'ai jamais joué au "jeu de l'inconscient" et que je m'y refuse toujours : ils répondraient que j'y ai joué et que j'y joue encore "malgré moi" et "que tout le prouve dans mes propos", ne pouvant en cela s'appuyer que sur l'aspect foncièrement irréfutable de leur théorie de l'inconscient, donc sur son vide descriptif, explicatif et prédictif. 


Et si je m'amusais à leurs reprocher que ce dernier point est tout à fait "inconscient" chez eux, me reprocheraient-ils alors de confondre le fait d'être ignorant avec celui d'être inconscient, chose qu'ils font sans arrêt pour les autres ?! Mais si je le faisais, que vaudrait mon reproche puisque cette théorie de l'inconscient qu'ils défendent ne vaut rien, elle est vide ?...Il ne me resterait plus qu'à les renvoyer à leur ignorance ou à leur mauvaise foi sur les questions de l'épistémologie fondée sur la logique ou à de graves troubles mentaux dont l'explication ne se trouve que dans la biologie. Comment se défendraient-ils si tout à coup ils étaient honnêtes et cultivés en reconnaissant la critique épistémologique dévastatrice qui leurs est adressée dans cet article ? Accepteraient-ils d'y reconnaître leurs propres impasses personnelles et celle de la psychanalyse qui les y a menés ? Comment pourraient-ils encore justifier d'attribuer à "un tour de l'inconscient" (...) le fait d'une non acceptation de ce genre ? Ils ne se délivreraient de rien de ce qui les enchaîne, (la psychanalyse), à cause de leur mentalité authentiquement sectaire, de leur formatage idéologique et sectaire par la psychanalyse, formatage qu'ils veulent imposer à tout le monde et au premier chef à tous ceux qui démontrent sur la base d'arguments indiscutables que leur psychanalyse est complètement bidon, et que de ce fait elle ne peut être utile à personne donc "délivrer" ou "sauver" personne de rien, sauf de ses facultés critiques et de son indépendance d'esprit.


Bien entendu, il n'accepteraient donc jamais de reconnaître que ce qui est frustrant c'est uniquement de ne pouvoir les coincer dans le réel, entre quatre yeux, et de mettre fin à leurs façon de faire, et rien d'autre que cela, plutôt que tout autre type de frustration dont ils voudraient qu'elles se fondent sur de prétendues motivations "psychosexuelles refoulées" ou je ne sais quelle autre sottise. Leur psychanalyse restant donc totalement inefficace, y compris pour eux-mêmes, puisqu'elle ne leur permet pas de les délivrer du comportement de sociopathes obsessionnels et vampiriques, (chose que moi, l'auteur de ce blog, je ne suis pas), je leurs propose donc, dans le réel, une bonne séance de thérapie comportementale et de lire Karl Popper avec beaucoup d'attention et de respect.


Ces psychanalystes aiment constamment s'endimancher d'un luxe de mots et de gestuelles, (nous l'avons dit), de rictus hautains et condescendants et n'ont de "noblesse", ces faux aristocrates, que de se commettre sans arrêt dans le comique involontaire des charlatans qui marchent avec leurs slips descendus jusqu'aux chevilles alors qu'ils se croient revêtus des habits de la science ou de ceux de la raison. Les psychanalystes sont les maîtres de l'imposture, et en cela, ils sont aussi les maîtres du comique et du ridicule involontaire. 


Ces psychanalystes sont bien sûr littéralement obsédés par le fait d'avoir l'ascendant sur autrui, ou d'être des sortes de "dominants". Ils ne peuvent pas du tout supporter de n'avoir le dernier mot sur tous les sujets abordés ou de se faire passer pour plus intelligents, plus matures, etc., etc. Bref, c'est la quête et l'affirmation d'un ascendant qui les obnubile. En fait, tout leur être au monde est organisé autour de ce seul but : que tout le monde reconnaisse ou finisse, bon gré, mal gré, par se plier à leur prétendu ascendant, ou dans le cas contraire, ressente le fait d'avoir été humilié pour y avoir résisté ou s'en être moqué, par une de leur pirouette rhétorique dont le but est qu'au moins vous vous sentiez "à cran" : au bord de l'usage de la violence physique contre eux. En somme, ils cherchent à vous inhiber par l'affirmation d'un ascendant (de pacotille), et leurs modes d'actions privilégiés pour y parvenir est la suggestion, l'infantilisation, ou la condescendance, ou encore le mépris assumé dans le ton. Mais c'est précisément cette conduite qui démontre que ces psychanalystes ne sont que des faibles et des idiots, parce qu'ils sont incapables d'accepter que pour certaines personnes, les "dominants" qui ne songent qu'à rabaisser ou soumettre les autres à leurs égos n'ont que deux fonctions : s'écraser ou finir par se faire écraser. En ce qui concerne l'auteur de ce blog et de ces lignes, jamais il n'a reconnu l'ascendant de qui que ce soit, ni admis aucun soi-disant "dominant", pas plus qu'il n'a jamais souhaité être le "dominant" de personne


Comme il vient de l'écrire lui-même, les "dominants" n'ont pour l'auteur de ce blog que deux fonctions qu'il lui faut répéter : s'écraser ou finir par se faire écraser, rien d'autre. L'auteur de ce blog n'a jamais été et n'est pas inquiet pour son égo envers qui que ce soit et aborde a priori tous les inconnus d'un bon aloi, sans prétendre à rien d'autre qu'une bonne entente. Bref, pour l'auteur de ce blog, les gens peuvent venir comme ils sont, et il lui faut du temps pour avoir un jugement relativement fiable sur eux, mais toujours susceptible d'être remis en question. Avoir peur des autres, ou pour son propre égo, ou de le relation avec l'autre n'a jamais été un problème pour l'auteur de ce blog, ni ne le sera jamais. Cependant, il vaut mieux que les caractères "dominants", quels qu'ils soient, évitent de tenter de s'imposer ou de le soumettre, parce que c'est une entreprise qui n'a jamais abouti et qui n'aboutira jamais, ou alors qui n'a d'autre destin que de risquer d'aboutir à l'usage de la violence.


Voilà donc pourquoi certaines personnes s'entichent tellement de psychanalyse ou de psychologie : acquérir les pouvoirs permettant d'affirmer un ascendant sur autrui. La psychanalyse et la psychologie attirent donc, dans beaucoup de cas, (sinon tous, s'agissant de la psychanalyse), des gens qui ont peur, qui vivent dans la peur et qui ne sont capables d'envisager la relation interindividuelle qu'armés d'artifices et autres méthodes de manipulation ou d'intrusion qui leurs semblent garantir non seulement la meilleure protection contre leurs égos mais aussi des possibilités d'affirmation puis de dominance. L'auteur de ce blog, ne vit pas dans la peur de l'autre, et il s'est aperçu à quel point ce fait pouvait être insupportable pour certains, tout comme son autonomie, son indépendance d'esprit, son intelligence et son esprit critique.


J'ai tout à fait conscience du caractère parfois ordurier de mes propos dans ce paragraphe, lequel est donc aussi un exutoire contre la psychanalyse et les psychanalystes. Il s'agit bien entendu d'une colère non feinte autant qu'elle me semble tout à fait justifiée contre la psychanalyse et ses adeptes. Ceux qui comme moi, auraient préféré une certaine retenue, ou une prise de distance plus rationnelle par rapport à la fange que j'ai tenté de décrire, jugeront mal cet étalage et je ne pourrais leurs en vouloir. Mais l'inacceptable pour moi n'est pas d'être jugé par des gens qui ont de la valeur et que je respecte, mais par ceux que je fustige, lesquels n'ont à mes yeux aucune valeur et ne m'inspirent  ni ne méritent aucun respect.


Ce paragraphe est donc, certes, sujet à caution étant donné sa forme. Mais les psychanalystes doivent comprendre qu'après maintenant un siècle de domination de leur pseudo-science et une attitude qui reste invariable vis-à-vis des critiques les plus dévastatrices qui leur ont été adressées, nous parlons de leur malhonnêteté intellectuelle, de la désinformation, des mensonges, des insultes, des procédés de psychiatrisation ou d'infantilisation de leurs opposants, de l'incessante propagande qu'ils déploient dans tous les médias où ils ont leurs entrées, de la mécompréhension de la méthode scientifique ou des tentatives de sa redéfinition pour les seuls besoins de leur doctrine, et avec elle, l'épistémologie, etc.  ; bref, de leur surdité volontaire et totale à tout ce qui est susceptible de démontrer aux yeux d'un public encore largement acquis à leur cause ainsi qu'à celle de la psychanalyse que celle-ci ne vaut rien et n'est surtout pas une science digne de ce nom ni même une méthode thérapeutique dont l'efficacité fut jamais démontrable ; il y a donc largement de quoi se sentir consterné et même scandalisé par un tel état des choses qui est lamentable et inadmissible.


"Ordurier", ai-je écrit ? Finalement, je vous laisse lire les mots de Michel Houellebecq définissant la psychanalyse et rapportés par Maria Pierrakos pourtant psychanalyste et non des moindres puisqu'elle fut la sténotypiste de Jacques Lacan. Nous la citons à partir de son livre, "La "tapeuse" de Lacan. Souvenirs d'une sténotypiste fâchée. Réflexions d'une psychanalyste navrée", éditions l'Harmattan, Paris, 2003, pages : 48 - 49 : 


"On peut dire en effet qu'il s'agit de libérer le sujet des liens qui l'empêchent de vivre. Mais le résultat de certaines analyses n'est-il pas, au bout de bien des années, de voir ces liens remplacés par une toile d'araignée de mots qui peu à peu perdent leur sens premier pour en avoir un double, un triple, une multitude ; et le sujet qui était dans un monde cohérent de souffrance se trouve dans un univers éclaté où le tout et le rien s'équivalent, pour ne pas dire le tout et n'importe quoi. On est bien obligé alors d'accepter la définition de la psychanalyse par Houellebecq : "La psychanalyse est ce qui transforme une connasse en pétasse." ! Je reprocherai seulement à cette définition d'être trop restrictive : pourquoi les femmes seulement ? L'effet sur certains hommes a été encore plus ravageur. Ecoutons François Perrier parler de ce qu'il appelle les suicides libidinaux : "On a vu errer dans les milieux analytiques, des gens complètement dévastés, acculés à se refabriquer un narcissisme d'emprunt ficelé avec des concepts lacaniens ; à se faire une vie libidinale d'emprunt, de type pervers, dans la recherche de l'excitation ou du donjuanisme, et qui se sont complètement exilés d'eux-mêmes."




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Mais la psychanalyse c'est aussi une doctrine qui contient les principaux éléments idéologiques fondant tous les systèmes de pensée totalitaire : l'historicisme, et en l'occurrence l'historicisme du sujet puisque l'histoire de vie future d'un individu ne pourrait échapper à ce qu'il a pu vivre de "traumatique" dans sa petite enfance, donc le mythe du destin appliqué à l'individu ; ce mythe, cet historicisme n'étant rendus possibles que par une foi préalable, "inébranlable" (S. Freud) et pseudo-scientifique dans cette forme de déterminisme prima faciae absolu que même Pierre Simon Laplace aurait probablement qualifiée de farfelue. Viennent ensuite, logiquement, la négation du libre-arbitre, le culte de l'identification au Chef , premier et seul témoin princeps de "l'inconscient" (Mikkel Borch-Jacobsen) qui n'est autre que Sigmund Freud lui-même, lequel considérait avoir pour patient "la terre entière" ! Qui échappera à l'interprétation psychanalytique ? Mais personne, "urbi et orbi" et selon les saintes écritures freudo-lacaniennes.

« Le déterminisme physique, pourrait-on dire rétrospectivement, était une rêverie d’omniscience qui semblait en voie de se réaliser davantage à chaque progrès en physique jusqu’à ce qu’il devint un cauchemar apparemment sans issue. Mais les rêveries parallèles des psychologues ne furent jamais autre chose que des châteaux en Espagne : c’étaient des rêves utopiques de faire jeu égal avec la physique, avec ses méthodes mathématiques et ses puissantes applications ; et, peut-être même, de la dépasser en façonnant les hommes et les sociétés. (Bien que ces rêves totalitaires ne soient pas sérieux du point de vue scientifique, ils sont très dangereux politiquement ; mais puisque j’ai traité de ces dangers ailleurs, je n’ai pas l’intention de discuter ce problème ici). »
 
(In : Karl POPPER. « La connaissance objective ». Éditions Aubier, Paris, 1991, page : 340).




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L'idée d'une thérapie fondée sur l'interprétation des associations libres du patient, est, comme le dit Jacques Bouveresse dans l'ouvrage déjà cité, une conséquence logique du déterminisme absolu et prima faciae de Freud. L'expression « associations libres », (si elles sont vraiment « libres »), signifie, n'importe quelle association de mots ou de signes verbalisable, ce qui prétend englober une infinité d'associations possibles ! Et seule une conception prima faciae déterministe excluant tout hasard et tout non-sens, comme celle de Freud, peut prétendre le faire, ce qui est, à la lumière de la démonstration de Popper, rigoureusement impossible dans les faits. 

Par conséquent, le projet thérapeutique freudien prétendant se fonder sur des associations « vraiment » libres, échoue, par nature, avant même d'avoir pu commencer : si les associations que peut faire un patient, sont vraiment libres, et si, de surcroît, comme l'a dit Freud, pendant la cure, « le patient doit dire tout ce qui lui passe par la tête », aucune théorie ne peut les expliquer et encore moins les prédire, par des lois causales suffisamment précises et complètes, mais seulement donner des interprétations qui aillent dans le sens des théories de départ, à la lumière desquelles, les associations sont identifiées et interprétées. 

Enfin, si les associations que peut faire le patient ne peuvent donc être parfaitement « libres », il y a donc potentiellement un risque de suggestion des réponses attendues par le thérapeute freudien qui guide son patient dans le sens de ses théories. De ce fait, toute tentative pour tenter de valider la valeur opérante des théories freudiennes pendant la situation si subjective et « privée » de la cure analytique, et de manière indépendante de tout risque que le thérapeute ou même le patient soit "juge est partie", s'effondre. (Freud, à la différence de Charcot, par exemple, ainsi que de tous les médecins novateurs de son époque, n'a jamais admis de témoin indépendant dans son cabinet pour contrôler ses méthodes de travail. Tout, dans la théorie psychanalytique, repose donc sur sa seule personne).


En résumé : 

D'une part, en tenant compte du fait que tout projet thérapeutique est, en lui-même, un projet de prédiction, (puisque le thérapeute freudien « prédit » qu'en employant tel procédé issu de telle théorie, l'on pourra analyser n'importe quel patient, à partir de l'interprétation de ses associations libres, de telle sorte que sa guérison sera possible), et, d'autre part, en s'appuyant sur les exemples de mots et de nombres isolés, considérés par Freud lui-même (et plus tard par Lacan) comme « les meilleurs exemples » possibles (Freud) du déterminisme psychique absolu ; et si les théories de la psychanalyse se fondant sur une conception si spécifique du déterminisme avaient réellement une valeur prédictive corroborable scientifiquement à l'aide de tests indépendants, alors, il eut été possible de demander à Freud, après avoir analysé l'inconscient d'un de ses patients, de faire des prédictions, avec n'importe quel degré de précision dans les conditions initiales (pour être conforme à son postulat du déterminisme absolu excluant tout hasard) sur des mots, ou des nombres isolés que celui-ci pourrait formuler, si, comme il l'a écrit, « les nombres et n'importe quel mot » sont rigoureusement déterminés sans aucune place pour le hasard. (Freud écrivait, sans aucune équivoque possible, ne pas croire au « hasard intérieur », dans son livre « Psychopathologie de la vie quotidienne »). Mais, ce genre de prédiction reste, comme le démontre Karl Popper, irréalisable pour la science selon les arguments invoqués plus haut.



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Quelques citations de Freud se rapportant à sa conception du déterminisme tirées de son livre « Psychopathologie de la vie quotidienne ». Chapitre 12 : « Déterminisme, croyance au hasard et superstition. Points de vue. » :

« La conclusion générale qui se dégage des considérations particulières développées dans les chapitres précédents peut être formulées ainsi : certaines insuffisances de notre fonctionnement psychique (insuffisances dont le caractère général sera défini avec plus de précision tout à l'heure) et certains actes en apparence non-intentionnels se révèlent, lorsqu'on les livre à l'examen psychanalytique, comme parfaitement motivés et déterminés par des raisons qui échappent à la conscience ».

« Je sais depuis longtemps qu'il est impossible de penser à un nombre ou à un nom dont le choix soit tout à fait arbitraire. Si l'on examine un nombre à plusieurs chiffres, composé d'une manière en apparence arbitraire, à titre de plaisanterie ou par vanité, on constate invariablement qu'il est rigoureusement déterminé, qu'il s'explique par des raisons [mais, comme le fera remarquer, Jacques Bouveresse, Freud, confond très souvent, et de façon « habile », les raisons et les causes] qu'en réalité on n'aurait jamais considérées comme possibles. »

« (...) J'ai donc le droit de dire que même ce nombre 2467, lancé sans intention aucune, a été déterminé par des raisons issues de l'inconscient. Depuis ce premier exemple de motivation d'un nombre, choisi avec toutes les apparences de l'arbitraire, j'ai reproduit l'expérience à plusieurs reprises, avec des nombres différents et toujours avec le même succès ; mais la plupart des cas sont d'un caractère trop intime pour que je puisse les publier. »

« Je veux insister sur les analyses de « cas de nombres », car je ne connais pas d'autres observations qui fassent apparaître avec autant d'évidence l'existence de processus intellectuels très compliqués, complètement extérieurs à la conscience ; et, d'autre part, ces cas fournissent les meilleurs exemples d'analyses dans lesquelles la collaboration si souvent incriminée du médecin (suggestion) peut être exclue avec une certitude à peu près absolue. » En effet, les nombres et les mots isolés, auraient pu fournir à Freud, comme il l'écrit, « les meilleurs exemples » du déterminisme psychique absolu, à condition bien entendu qu'un sujet d'expérience ne soit pas suggéré à formuler tel ou tel nombre à partir du moment où l'on lui demande de faire de telles formulations « spontanées », dans le cadre du divan freudien. Cadre très suggestif en lui-même, puisque si un sujet a choisi de venir chez un freudien, c'est en connaissance de cause, et on peut supposer qu'il s'attende à ce que l'on lui pose des questions sur son enfance, ou qu'on lui demande « d'associer librement » sur son enfance. Dans un tel cadre, un sujet d'expérience, pourrait formuler un nombre qui corresponde par exemple à sa date de naissance, ou à la date d'un autre événement « traumatique » de sa vie passée.

Par conséquent, si Freud avait pu proposer des expériences de prédiction de nombres et de mots isolés, indépendamment du cadre très subjectif et suggestif de la cure, on aurait pu, à la rigueur, « croire » en ses théories sur le déterminisme. Mais Freud n'a jamais montré comment il avait analysé l'inconscient d'un de ses patients, et sous quel contrôle intersubjectif, afin de proposer une série de tests sur des prédictions de nombres ou de mots isolés par ces mêmes patients, sachant que, comme il l'affirme, un nombre est invariablement et rigoureusement déterminé. Mais il reste vrai, que si l'on pouvait corroborer scientifiquement qu'un nombre est déterminé causalement et de façon absolue dans la combinatoire même des chiffres qui le compose, et ce, en dehors de tout risque de suggestion inhérent aux caractéristiques de la cure analytique, ce serait une preuve bien plus probante qu'une phrase, une affirmation ou n'importe quelle autre verbalisation composée de mots se rattachant, par leur définition et leur signification, à ce qui est déjà interprétable par la théorie de Freud. (Des mots touchant à la sexualité, à des problèmes de personnalité, des problèmes relationnels avec les parents, etc.).

Mais, loin d'être les «meilleurs exemples » du déterminisme psychique absolu, destinés à le corroborer, les mots et les nombres isolés, sont, au contraire, les « meilleurs exemples » de son impossibilité. Pourquoi ? Parce que dans la « Psychopathologie de la vie quotidienne », Freud se livre exclusivement à des interprétations et non à des prédictions. Or, il est toujours possible d'interpréter un nombre et la combinatoire des chiffres qui le composent, dans le sens des théories de Freud. D'autant que Freud n'hésite pas à procéder à des additions entre les chiffres d'un même nombre pour parvenir, (à tout coup) à ses fins. Cependant Freud, parle très clairement d'un déterminisme psychique absolu, excluant tout hasard intérieur. Et aussi, lorsqu'il évoque les nombres comme étant rigoureusement déterminés, il se borne à écrire : « les » nombres. C'est-à-dire qu'il ne donne, à priori, aucune classification (corroborée à l'issue de tests) de nombres, suivant le nombre de chiffres qui peuvent les composer, et aussi suivant les représentations et autres souvenirs refoulés auxquels ils seraient sensés renvoyer. En effet, si «les » nombres sont déterminés en excluant tout hasard, Freud ne peut avancer aucune classification à priori, et il ne peut même pas essayer d'en proposer une. Parce que dans de telles conditions, n'importe quel chiffre, peut être associé avec n'importe quel autre, dans n'importe quel ordre, et aussi, autant de fois que l'on veut, si, comme le dit Freud, le patient doit dire « tout ce qui lui passe par la tête », d'une part, et d'autre part, s'il doit associer « librement » sans être suggéré ou limité par son thérapeute. Et aussi, si ce sont bien « les nombres » que Freud se propose d'interpréter à la lumière de son déterminisme absolu !

Parvenir à corroborer le déterminisme absolu excluant tout hasard, ç'eut été, pour Freud, réussir n'importe quelle prédiction de nombre ou de mot isolé, et ce, en ayant précisé, avant la prédiction, n'importe quel degré de précision dans le calcul des conditions initiales du projet de prédiction. C'est exactement cela que Freud aurait dû réussir. Et, il ne pouvait, logiquement, omettre de tenter d'interpréter des nombres et des mots isolés après avoir affirmé une position aussi ferme sur le déterminisme. Mais des interprétations restent des interprétations et ne sont jamais des prédictions. De toute évidence, Freud s'est rendu compte de cette difficulté parfaitement insurmontable et funeste pour toute sa théorie déterministe et aussi pour toute la psychanalyse. C'est pourquoi, pour justifier ne pas fournir davantage de « preuves », voici ce qu'il écrit, dans la « Psychopathologie de la vie quotidienne » : « (...) j'ai reproduit l'expérience à plusieurs reprises, avec des nombres différents et toujours avec le même succès ; mais la plupart des cas sont d'un caractère trop intime pour que je puisse les publier. » ( !). Les questions que l'on est, dès lors, en droit de poser à Freud sont les suivantes : de quel type « d'expérience » s'agit-il ? Si ce sont encore des interprétations, ce ne sont pas de véritables expériences scientifiques indépendantes. Si il a reproduit ses expériences, pourquoi ne donne-t-il pas des tableaux statistiques précis, avec des classifications scientifiquement corroborées ? Est-ce qu'un scientifique digne de ce nom peut, compte tenu de la nécessité logique de soumettre son travail et ses résultats au contrôle de la communauté scientifique, pour en évaluer de manière intersubjective le caractère objectif et universel, se retrancher derrière l'argument du « caractère trop intime » de ses résultats pour éviter de les soumettre à une évaluation externe tout en continuant d'en revendiquer la valeur scientifique, donc objective et universelle ? En conclusion, comme on peut le voir, les nombres et les mots isolés, loin d'être « les meilleurs exemples » du déterminisme psychique absolu, en sont, au contraire, les « meilleurs exemples » de son impossibilité, ainsi que de toute théorie de l'inconscient ou du refoulement sensée en être issue, en droite ligne, sans parler de la pratique thérapeutique entièrement fondée sur l'interprétation des associations dites « libres » qui est, elle aussi, une conséquence de cette conception freudienne du déterminisme. (J. Bouveresse).

Jacques Lacan :

« C'est à celui qui n'a pas approfondi la nature du langage que l'expérience d'association sur les nombres pourra démontrer d'emblée ce qu'il est essentiel ici de saisir, à savoir la puissance combinatoire qui en agence les équivoques, et pour y reconnaître le ressort propre à l'inconscient. En effet, si des nombres obtenus par coupure dans la suite des chiffres du nombre choisi, de leur mariage par toutes les opérations de l'arithmétique, voire de la division répétée du nombre originel par l'un des nombres scissipares, les nombres résultants s'avèrent symbolisants entre tous dans l'histoire propre du sujet, c'est qu'ils étaient déjà latents au choix où ils ont pris leur départ ». (In : J. Lacan, Ecrits, Paris, Seuil, 1966, p. 269.).

Sigmund Freud :

• « Nous ne serons pas étonnés de constater que l'examen analytique révèle comme étant parfaitement déterminés, non seulement les nombres, mais n'importe quel mot énoncé dans les mêmes conditions. »

• « On sait que beaucoup de personnes invoquent à l'encontre d'un déterminisme psychique absolu, leur conviction intime de l'existence d'un libre-arbitre. Cette conviction refuse de s'incliner devant la croyance au déterminisme. »

• « Ce qui me distingue d'un homme superstitieux, c'est donc ceci : Je ne crois pas qu'un événement, à la production duquel ma vie psychique n'a pas pris part, soit capable de m'apprendre des choses cachées concernant l'état à venir de la réalité ; mais je crois qu'une manifestation non-intentionnelle de ma propre activité psychique me révèle quelque chose de caché qui, à son tour, n'appartient qu'à ma vie psychique [d'où le postulat d'une déterminisme absolu exclusivement psychique]; je crois au hasard extérieur (réel), mais je ne crois pas au hasard intérieur (psychique). C'est le contraire du superstitieux : il ne sait rien de la motivation de ses actes accidentels et actes manqués, il croit par conséquent au hasard psychique ; en revanche, il est porté à attribuer au hasard extérieur une importance qui se manifestera dans la réalité à venir, et à voir dans le hasard un moyen par lequel s'expriment certaines choses extérieures qui lui sont cachées. Il y a donc deux différences entre l'homme superstitieux et moi : en premier lieu, il projette à l'extérieur une motivation que je cherche à l'intérieur ; en deuxième lieu, il interprète par un événement le hasard que je ramène à une idée. »

Dans « 5 leçons sur la psychanalyse », Freud réaffirme, en début de chapitre (lequel est notamment consacré au "principe du déterminisme psychique") sa "foi la plus absolue" dans ce même principe :

« (...) C'est celui du déterminisme psychique, en la rigueur duquel j'avais la foi la plus absolue. »

• « (...) Je peux donc passer au troisième groupe de phénomènes psychiques dont tire parti la technique psychanalytique. Ce sont tous ces actes innombrables de la vie quotidienne, que l'on rencontre aussi bien chez les individus normaux que chez les névrosés et qui se caractérisent par le fait qu'ils manquent leur but (...) actes manqués, (...)les lapsus linguae, les lapsus calami, les erreurs de lecture, les maladresses, la perte ou le bris d'objets, etc., toutes choses auxquelles on n'attribue ordinairement aucune cause psychologique et qu'on considère simplement comme des résultats du hasard, des produits de la distraction, de l'inattention, etc. A cela s'ajoutent encore les actes et les gestes que les hommes accomplissent sans les remarquer et, plus forte raison, sans y attacher d'importance psychique : jouer machinalement avec des objets, fredonner des mélodies, tripoter ses doigts, ses vêtements, etc. Ces petits faits, les actes manqués, comme les actes symptomatiques et les actes de hasard, ne sont pas si dépourvus d'importance qu'on est disposé à l'admettre en vertu d'une sorte d'accord tacite. Ils ont un sens et sont, la plupart du temps, faciles à interpréter. On découvre alors qu'ils expriment, eux aussi, des pulsions et des intentions que l'on veut cacher à sa propre conscience et qu'ils ont leur source dans des désirs complexes refoulés, semblables à ceux des symptômes et des rêves. »

« Vous remarquerez déjà que le psychanalyste se distingue par sa foi dans le déterminisme de la vie psychique. Celle-ci n'a à ses yeux, rien d'arbitraire ni de fortuit ; il imagine une cause particulière là où, d'habitude, on n'a pas l'idée d'en supposer. Bien plus : il fait souvent appel à plusieurs causes, à une multiple motivation, pour rendre compte d'un phénomène psychique, alors que d'habitude on se déclare satisfait avec une seule cause pour chaque phénomène psychologique. »

Citations sur le déterminisme freudien (in : Introduction à la psychanalyse. Tome 1) :

• Page 16 : « Nous nous adressons maintenant à quelqu'un qui soit tout à fait étranger à la psychanalyse et nous lui demanderons comment il s'explique la production de ces faits. Il est certain qu'il commencera par nous répondre : « Oh, ces faits ne méritent aucune explication ; ce sont de petits accidents. » Qu'entend-il par là ? Prétendrait-il qu'il existe des événements négligeables, se trouvant en dehors de l'enchaînement de la phénoménologie du monde et qui auraient pu tout aussi bien ne pas se produire ? Mais en brisant le déterminisme universel, même en un seul point, on bouleverse toute la conception scientifique du monde. On devra montrer à notre homme combien la conception religieuse du monde est plus conséquente avec elle-même, lorsqu'elle affirme expressément qu'un moineau ne tombe pas du toit sans une intervention particulière de la volonté divine. Je suppose que notre ami, au lieu de tirer la conséquence qui découle de sa première réponse, se ravisera et dira qu'il trouve toujours l'explication des choses qu'il étudie. Il s'agirait de petites déviations de la fonction, d'inexactitudes du fonctionnement psychique dont les conditions seraient faciles à déterminer. ».

• Page 98 : « Je m'étais déjà permis une fois de vous reprocher votre croyance profondément enracinée à la liberté et à la spontanéité psychologiques, et je vous ai dit à cette occasion qu'une pareille croyance est tout à fait antiscientifique et doit s'effacer devant la revendication d'un déterminisme psychique. Lorsque le sujet questionné exprime telle idée donnée, nous nous trouvons en présence d'un fait devant lequel nous devons nous incliner. En disant cela, je n'entends pas opposer une croyance à une autre. Il est possible de prouver que l'idée produite par le sujet questionné ne présente rien d'arbitraire ni d'indéterminé et qu'elle n'est pas sans rapport avec ce que nous cherchons. »

• Page 103 : « Or même, dans les cas d'oublis de noms, nous avons un moyen de retrouver le nom véritable, oublié et plongé dans l'inconscient. Lorsque, concentrant notre attention sur les noms de remplacement, nous faisons surgir à leurs propos d'autres idées, nous parvenons toujours, après des détours plus ou moins longs, jusqu'au nom oublié, et nous constatons que, aussi bien les noms de remplacement surgis spontanément, que ceux que nous avons provoqués, se rattachent étroitement au nom oublié et sont déterminés par lui. »



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Critiques historiques :

Comme le démontrent, parmi bien d'autres, des auteurs tels que Jacques Bénesteau dans son livre « Mensonges freudiens », et aussi Mikkel Borch-Jacoben et Sonu Shamdasani dans le « Dossier Freud. Enquête sur l'histoire de la psychanalyse . », la psychanalyse serait particulièrement allergique à l'histoire. En effet, selon ces auteurs, « l'enquête historique, de par sa nature, menacerait les fondements mêmes de la psychanalyse » (Borch-Jacobsen & Shamdasani) : « ce n'est pas seulement que les historiens débarrassent la théorie de Freud des multiples légendes dont il l'a entourée, comme s'il ne s'agissait au fond, que de dégager le noyau rationnel ou empirique de la psychanalyse de sa gangue mythique, politique ou spéculative. En mettant en évidence le décalage constant entre les récits de Freud et le matériel dont il partait, en faisant apparaître le processus de construction que sa narration légendaire s'emploie à occulter, en montrant la fabrication (la facture) des « faits » et des « données » psychanalytiques avant leur cristallisation en objets de consensus culturel, les historiens du freudisme divulguent à la fin qu'il n'y a jamais eu de noyau. ». « En faisant ressortir l'arbitraire qui se dissimule derrière les interpréfactions narratives de Freud, l'histoire relativise et délégitime en profondeur la théorie psychanalytique, bien plus efficacement que toute critique épistémologique. Au lieu d'essayer de prouver que Freud ne peut pas prouver (vérifier, tester, valider) ce qu'il avance - ce qui, comme chacun sait, n'a jamais empêché personne d'être convaincu par la force persuasive de ses récits - , la critique historique fait tout simplement voler en éclat le pacte herméneutique qui lie Freud et ses lecteurs, en rendant son texte définitivement suspect. » (Borch-Jacobsen et Shamdasani, page 333 et 334).

Il ressort de ce qui précède que la critique historique doive vraisemblablement occuper le premier plan, même si les arguments épistémologiques, voire thérapeutiques, sont déjà accablants pour la psychanalyse. En outre, il est patent qu'une mise en relation des critiques épistémologiques, historiques et thérapeutiques de la psychanalyse soit toujours nécessaire. Puisque, comme le disent Borch-Jacobsen et Shamdasani dans « Le dossier Freud. Enquête sur l'histoire de la psychanalyse », la psychanalyse freudienne ne fut qu'une « science privée » (c'est-à-dire une pseudo-science étant donné que toute science ne peut rester « privée » mais doit s'ouvrir aux risques de la critique intersubjective par le moyen de tests indépendants) issue en droite ligne de l'auto-analyse de Freud, tout dépend donc de la probité intellectuelle, et de la valeur des diverses méthodes de celui qui s'est affirmé comme en étant le seul maître fondateur. Si l'on peut démontrer avec preuves historiques à l'appui, qu'il y a bien eu, à de multiples reprises, fabrication, « mensonges » et « désinformation » (Bénesteau), alors il est légitimement permis de douter de la valeur épistémique des « preuves » fournies par Freud pour valider les théories de la psychanalyse et ses réussites thérapeutiques (Jacques Bénesteau, pour ne citer que lui, a voulu démontrer que tous les grands cas traités par Freud, furent de échecs).


Conclusion :

Le navire freudien n'a jamais fait naufrage. Puisqu'il n'est jamais sortit du port. Il n'est jamais sortit du port, faute de cartes bien corroborées par des tests indépendants, extra cliniques et intersubjectifs, qui lui auraient permis d'aller naviguer dans les eaux troubles de l'âme humaine.

« la légende freudienne s'efface lentement devant nos yeux et avec elle la psychanalyse, pour laisser la place à d'autres modes culturelles, à d'autres conversations thérapeutiques. Hâtons-nous de l'étudier pendant qu'il est encore temps, car bientôt nous ne saurons sans doute même plus ce qu'aura été la psychanalyse – et pour cause : elle n'a jamais eu lieu. » (Mikkel Borch-Jacobsen & Sonu Shamdasani. In : "Le dossier Freud. Enquête sur l'histoire de la psychanalyse.").



Notes.

(1) Karl Popper :

« La tâche du savant est de rechercher des lois qui lui permettront la déduction de prévisions. Cette tâche peut se diviser en deux parties. D'une part, il doit essayer de découvrir des lois qui le mettront en mesure de déduire des prévisions relatives à des cas individuels (des lois « causales » ou « déterministes », ou « énoncés de précision »). D'autre part, il doit essayer d'avancer des hypothèses relatives à des fréquences, c'est-à-dire des lois énonçant des probabilités, afin de déduire des prévisions relatives à des fréquences. Il n'y a rien dans ces deux tâches qui les rendent incompatibles. (...) Dans sa quête des lois, (...), rien n'arrêtera jamais le savant. Et quelque puisse être le succès obtenu à l'aide d'évaluations de probabilités, nous ne devons pas en conclure qu'il est vain de rechercher des lois précises. Le monde est-il oui ou non régi par des lois strictes ? Je considère que cette question est de nature métaphysique. Les lois que nous trouvons sont toujours des hypothèses ; ceci signifie qu'elles peuvent toujours être dépassées et qu'il est possible qu'elles soient déduites d'évaluations de probabilités. Pourtant dénier la causalité reviendrait à essayer de persuader le théoricien de renoncer à sa recherche. Or l'on vient de montrer qu'une tentative de ce type ne peut reposer sur rien qui ressemble à un argument. Ce qu'on appelle « principe causal » ou « loi causale », de quelque manière qu'on puisse le formuler, a un caractère très différent de celui de loi naturelle ; et je ne puis être d'accord avec Schlick lorsqu'il dit que « l'on peut éprouver par des tests la vérité de la loi causale, exactement dans le même sens que n'importe quelle autre loi naturelle. La croyance en la causalité est métaphysique. Elle n'est rien d'autre qu'un cas typique d'hypostase métaphysique d'une règle méthodologique bien justifiée : la décision du savant de ne jamais arrêter de poursuivre sa recherche des lois. La croyance métaphysique en la causalité semble donc plus fertile dans ses diverses manifestations que n'importe quelle métaphysique indéterministe du genre invoqué par Heisenberg. Nous pouvons, en effet, constater l'effet paralysant que les commentaires de ce dernier ont eu sur la recherche. (...). D'un point de vue historique, l'émergence de la métaphysique indéterministe est assez compréhensible. Pendant longtemps les physiciens ont cru en une métaphysique déterministe. Et, parce que la situation logique était incomplètement comprise, l'échec des divers essais visant à déduire les spectres lumineux – qui sont des effets statistiques – d'un modèle mécanique de l'atome ne put manquer d'engendrer une crise du déterminisme. Aujourd'hui, nous voyons clairement que cet échec était inévitable puisqu'il est impossible de déduire des lois statistiques à partir d'un modèle non statistique (mécanique) de l'atome. Mais à ce moment-là (aux environs de 1924, du temps de la théorie de Bohr, Kramers et Slater), il pouvait seulement sembler que des probabilités prenaient la place de lois strictes dans le mécanisme de chaque atome individuel. L'édifice déterministe fut détruit principalement parce qu'on exprima des énoncés de probabilité sous la forme d'énoncés formellement singuliers. Sur les ruines du déterminisme, s'éleva l'indéterminisme, soutenu par le principe d'incertitude d'Heisenberg. Mais il naquit, comme nous le voyons à présent, de la même mésintelligence de la signification des énoncés de probabilité formellement singuliers. La leçon de tout ceci nous incite à essayer de découvrir des lois strictes – des interdits – que puisse ruiner l'expérience. Cependant, nous devrions nous abstenir de dispenser des interdits fixant des limites aux possibilités de la recherche. »

(In : Karl Popper, « La logique de la découverte scientifique ». Edition, Payot, Paris, 1973, pages 250 – 255).


(2) Karl Popper :

« Le Démon de Laplace était censé opérer, comme un savant humain, avec des conditions initiales et avec des théories, c'est-à-dire, des systèmes de lois naturelles. Les théories qui correspondent entièrement à son dessein pour des systèmes physiques appropriés peuvent recevoir la dénomination : « prima faciae déterministes ». (...) Je suggère la définition suivante :

Une théorie physique est prima faciae déterministe si et seulement si elle permet de déduire, à partir d'une description mathématiquement exacte de l'état initial d'un système physique fermé décrit dans les termes de la théorie, la description, avec n'importe quel degré fini de précision stipulé, de tout état futur du système.

Cette définition ne requiert pas des prédictions mathématiquement exactes, même si les conditions initiales sont supposées être absolument exactes. Nous ne pouvons exiger davantage sous peine de voir la mécanique newtonienne exclue par la définition, puisque nous ne disposons que de méthodes d'approximation pour résoudre des problèmes concernant plus de deux corps. On pourrait faire valoir, pour des raisons analogues, que la définition devrait être affaiblie par l'ajout des mots : « à condition que le système physique ne soit pas trop complexe ». Car nous ignorons s'il existe des méthodes satisfaisantes pour la résolution par approximation de problèmes concernant plusieurs corps lorsque le système en question contient un très grand nombre de corps, et tout particulièrement lorsque leurs masses et leurs distances sont toutes d'un même ordre de grandeur. Le problème est évidemment celui-ci : même lorsque nous disposons de conditions initiales mathématiquement exactes, les méthodes de calcul numérique introduisent elles-mêmes, dans le cas de certains systèmes complexes, des imprécisions que nous sommes incapables de réduire, par des étapes d'approximation successives, au-dessous d'un certain niveau. Il peut, par conséquent, être impossible d'obtenir une prédiction ayant un degré de précision aussi grand que souhaité. »

(In : Karl Popper, « L'univers irrésolu, plaidoyer pour l'indéterminisme ». Edition, Hermann, Paris, 1984, page 27.)


(3) Jacques Bouveresse :

« Il y a évidemment une différence considérable entre la certitude que la vie mentale elle-même doit être considérée comme gouvernée intégralement par le principe de causalité et la possibilité de formuler des lois causales précises qui rendent compte de ce qui s'y passe. De toute façon, même si l'on était tenté de croire que Freud a effectivement réussi, comme il le suggère, à soumettre à des lois causales rigoureuses, des événements qui semblaient jusque-là inexplicables ou fortuits, on devrait tout de même admettre que la connaissance des causes, que la psychanalyse prétend détenir, est d'une manière générale bien incapable d'autoriser le genre de prédiction qu'exigerait la thèse du déterminisme scientifique, si on la comprend à la façon de Popper. Tout au plus la psychanalyse pourrait-elle, sur la base d'une certaine connaissance acquise par la méthode spécifique qu'elle utilise, de la constitution particulière de l'inconscient du sujet, indiquer au départ que des événements ou des comportements d'un certain type (rêves, lapsus, oublis, actes manqués, jeux de mots, etc., de telle ou telle espèce) sont susceptibles de se produire avec une certaine probabilité et rendre intelligible, une fois qu'il s'est produit, tel ou tel d'entre eux. Mais, pour avoir une chance d'expliquer, par exemple, l'occurrence de tel ou tel jeu de mots précis, il faudrait évidemment faire intervenir une quantité d'autres facteurs dont la psychanalyse ne dit rien et dont nous ne savons généralement à peu près rien. Il est difficile, dans ces conditions, de ne pas donner raison à Wittgenstein, lorsqu'il remarque que la psychanalyse ne nous donne pas une explication causale, mais nous fournit simplement une raison du mot d'esprit, une raison qui nous satisfait et dont il est essentiel, même lorsqu'elle pourrait donner au premier abord l'impression du contraire, qu'elle nous satisfasse. Ce qui est déconcertant dans la façon dont on considère habituellement les choses est le fait de présenter l'explication psychanalytique comme étant la seule qui soit susceptible d'expliquer réellement le mot d'esprit, ce qui est une façon de dire qu'aucune explication purement causale, au sens usuel du terme, de ce qui a suscité son occurrence n'y réussirait véritablement, et en même temps de l'interpréter comme étant elle-même une explication causale et, qui plus est, la véritable explication causale.

Comme l'écrit Mc Guiness, à propos de la thèse du déterminisme psychique : « Ce qui semble un scepticisme et une hostilité salubres dirigés contre le hasard, en tant que facteur intervenant dans les affaires humaines, est en réalité un préjugé aveugle en faveur d'une certaine manière de rendre compte des choses » (...) Là où Freud estime avoir fait une découverte scientifique majeure, Wittgenstein pense qu'il a surtout réussi à susciter un changement d'attitude et de réaction tout à fait caractéristique à l'égard des phénomènes considérés. (...) Wittgenstein suggère qu'une attitude de ce genre pourrait bien être finalement plus proche de la superstition caractérisée que de l'approche rationnelle qui est supposée avoir été rendue possible par les découvertes de Freud. L'avantage de Freud est de réussir à donner l'impression qu'il n'y a de choix qu'entre accepter sa façon de voir et se résigner à l'ignorance ou à l'incompréhension pure et simple, qu'aucun être rationnel ne peut accepter. Wittgenstein pense qu'accepter, dans un domaine comme celui dont il s'agit, de ne pas savoir ou de ne pas avoir d'explication ou de raison n'est pas nécessairement la preuve d'un manque de rationalité. »

(In : Jacques Bouveresse, « Philosophie, mythologie et pseudo-science, Wittgenstein lecteur de Freud. » Edition de l'Eclat. Paris, 1991, page 105).
 
 
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