L'utilisation du "sens", du "sens-que-cela-prend-pour-le-sujet", etc., etc... Bref, cet usage inductiviste de la notion de "sens", lequel peut toujours sauver n'importe quelle interprétation psychanalytique de toute critique, et permettre de "renvoyer le sujet à lui-même", afin de mieux éviter qu'il ne retourne sa raison critique contre cette même tactique, et les prétendus principes théoriques qui sont censés la "fonder" ; est employée ad nauseam, depuis toujours, par la psychanalyse.
C'est une véritable "tactique-piège" qui autorise tous les rebonds rhétoriques et interprétatifs de la part des psychanalystes, les transformant en véritables vampires-trampolinistes de l'interprétation, laquelle est bien sûr, totalement infondée, dès lors qu'elle se fonde sur l'induction + le "sens".
Il existe beaucoup d'arguments épistémologiques démontrant de manière indiscutable que la psychanalyse, toute son entreprise d'hier ou d'aujourd'hui, et qu'elle soit "scientifique", "thérapeutique", voire même "philosophique", est nulle est non avenue. Autrement dit, qu'elle ne fournit ni description, ni explication valide sur tout ce qui touche au sujet humain. Mais cet argument-là est l'un des plus importants à connaître. Elle permet aussi une partie de la soi-disant "thérapie" (l'analyse) qui ne repose que sur la suggestion, la manipulation mentale, des moyens de pression divers, etc. (fort bien décrits par un certain Nathan STERN dans "La fiction psychanalytique").
L'usage du concept inductiviste de sens est une "protection princeps" de tout l'édifice psychanalytique et, en particulier, du pouvoir d'interprétation (délirant) de tout psychanalyste.
C'est un stratagème massif d'immunisation de la psychanalyse que ce soit de la théorie et surtout de sa pratique. On peut même se lancer dans des interprétations ou tenter encore de renvoyer le critique à lui-même en lui demandant quel "sens" personnel il donne à son choix de critiquer la psychanalyse sur la base d'arguments aussi rationnels que ceux de l'épistémologie ou de la logique!, dans le but d'ouvrir la voie à une "interprétation" de la critique, qui sera de nature "thérapeutique" : commencer à suggérer à celui qui critique, sur la base d'un début de questionnement sur le "sens" (subjectif) de sa critique, qu'il possède des "motivations cachées" ("inconscientes" dans un sens favorable à la théorie psychanalytique...) de nature prétendument "névrotiques", et que toute son entreprise est vaine contre la psychanalyse qu'il ne fait finalement que confirmer!
Bref, cette tactique permet au psychanalyste de se sortir de toutes les critiques rationnelles dirigées contre son vampirisme interprétatif de trampoliniste de la rhétorique (en suggérant frauduleusement qu'elles ne l'étaient pas) et de pouvoir renvoyer les critiques les plus indiscutables et leurs argumenteurs à "eux-mêmes" (...) c'est-à-dire à leurs prétendus troubles psychiques, puisque pour tout psychanalyste, critiquer la psychanalyse c'est être "malade" et "en avoir besoin" (de l'analyse) !...
Dans l'examen que fait Karl Popper sur le statut frauduleux que donne Hegel à la contradiction comme soi-disant productrice de toute pensée, on ne confondra pas, évidemment, ce statut-là avec la nécessité de la controverse.
Car il ne peut exister de véritable pensée sans la controverse. En effet, "penser" dans un sens heuristique, c'est-à-dire dans le but de découvrir quelque chose (une description valide ou vérifiable, une explication, une interprétation), nécessite la mise à l'épreuve du contenu même de ce sur quoi on pense. Car aucune pensée ne progresse en se retournant sans arrêt sur elle-même, en s'autojustifiant à partir d'elle-même, ou en ne cherchant que des faits ou d'autres confirmations qui ne peuvent qu'étayer ce qu'elle a déjà énoncé a priori.
Il n'y a donc pas de véritable pensée qui ne soit "heuristique", donc orientée par la découverte sans l'usage du rationalisme critique. Seulement, cette orientation heuristique nécessite la contradiction... mais dans le sens où il faut chercher des faits, des arguments qui peuvent potentiellement prendre en défaut la "pensée" de départ, pour l'obliger à progresser. Comment ? Par un ou plusieurs tests qui l'obligent à reconnaître qu'elle est fausse ou partiellement fausse, ou bien qu'elle peut être considérée comme corroborée.
La "pensée" ne peut donc progresser que de manière dialectique, mais certainement pas sur la base d'une dialectique hégélienne comme nous l'explique Karl Popper.
Toute pensée n'existe et ne continue d'exister et de progresser que sur la base d'une seule méthode possible, c'est-à-dire dont la nécessité est démontrable avec des arguments logiques : c'est le rationalisme critique qui s'actualise, en Sciences, par la méthode hypothético-déductive de contrôle au moyen de tests indépendants et contrôlables de manière intersubjective.
En psychanalyse, et tout au long de son histoire, il n'y a jamais eu, et il n'y a toujours pas le moyen d'administrer validement aucun test de ce genre. La psychanalyse est donc obligée de vivre selon une "méthode" (..?) qui s'apparente un peu à une dialectique hégélienne : reposer sur un postulat de départ qui décourage ou disqualifie toute possibilité d'existence de ces controverses sur des faits potentiellement dangereux pour elle et qui risqueraient de la réfuter.
Ce postulat est celui du déterminisme psychique inconscient prima faciae absolu, et qui exclut, d'emblée tout hasard et tout non-sens dans toute causalité psychique inconsciente, donc qui prétend résoudre, a priori, ce qui est logiquement insolvable, à savoir, le problème de la définition de n'importe quel degré de précision dans les mesures possibles à partir desquelles l'on pourrait aussi calculer le degré de précision de conditions initiales dans les "prédictions" que serait censé faire cet "inconscient psychique" défendu par les psychanalystes.
Avec ce postulat qui règle tout, dès le départ, faire des expériences indépendantes du cadre de la clinique, fournir donc des preuves indépendantes devient inutile puisque tout, absolument tout est déjà potentiellement confirmable, envisageable ou vérifiable par la théorie.
De plus, la psychanalyse utilise donc tous les faits potentiellement contradictoires comme des confirmations de ce qu'elle énonce, via sa théorie irréfutable de l'inconscient ; confirmations toujours "découvertes" en nombre forcément innombrable et qui sont faussement interprétées ou présentées comme des "preuves" des progrès théoriques de la doctrine, de son (faux) pouvoir heuristique, et encore plus, de son pouvoir d'explication, qui en réalité, est totalement nul.
En fin de compte, il demeure toujours impossible de soumettre une quelconque théorie issue de la psychanalyse a de véritables tests expérimentaux qui respectent les exigences de la logique de la découverte scientifique mises en évidence par Karl Popper. Ce qui signifie qu'il est donc impossible d'évaluer si la psychanalyse est "vraie" (ou proche de la Vérité) ou même "fausse". En l'absence de tests authentiques nous n'avons accès à strictement aucune information fiable, que ce soit sur la fausseté, ou la vérité de la psychanalyse, et ce, contrairement à toutes les apparences qu'elle se donne.
N'étant fondé à croire, ni en la fausseté, ni en la vérité de cette théorie, on est donc obligé de dire que la psychanalyse demeure, depuis toujours, sans fondement. Parce que la seule chose qui puisse fonder une croyance humaine de manière valide, et admissible sur le plan objectif, c'est la possibilité de faire des tests indépendants, valides (reconnus comme tels dans leur procédure et par une communauté de personnes, sur la base de la logique et de l'épistémologie, notamment), et qui soient empiriquement contrôlables.
(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).
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