Soyons bref :
1. Un témoignage n'est jamais, d'emblée, une preuve, et une accusation non plus. Pour qu'une accusation soit admissible, il faut qu'elle soit fondée sur des preuves administrées de manière valide et indépendante de toute partie, (car il n'est jamais valide d'être juge et partie), et encadrées par les institutions qui ont la charge de le faire ; et certainement pas par le tout venant, le citoyen lambda, la populace.
2. La Vérité n'est pas une affaire de sentiments, d'impressions, de "sense data", d'émotions, ou de "bonne foi".. C'est une affaire de logique : un jugement est vrai, lorsqu'il correspond aux faits. (A. Tarski ; K. Popper). (Et la procédure d'administration de la preuve, entre la Science et le domaine juridique, est fondamentalement identique).
3. Ce n'est pas parce que l'on est accusé, que l'on est, de fait, coupable. S'il faut qu'un prévenu soit jugé "coupable" ou "innocent", il faut qu'il le soit selon des méthodes, un examen des faits pouvant fonder des preuves, puis la valeur objective de preuves, qui transcendent toute subjectivité, toute autorité humaine. Car, dans tous les domaines : scientifique, juridique, sportif, etc., etc., une authentique vérité objective doit toujours transcender toute autorité humaine. Autrement dit, elle doit mettre tout le monde d'accord, être au-dessus de tout sentiment personnel, de tout intérêt personnel. Ce qui implique que l'innocence ou la culpabilité établie d'un prévenu doit soumettre par son objectivté, l'autorité d'un juge, d'un procureur, de tous les avocats, de l'accusé, de la partie civile, de l'opinion publique, etc., etc., elle doit mettre tout le monde d'accord, ou "transcender toute autorité humaine".
4. La Justice, dans un Etat de Droit, digne de ce nom, doit tout mettre en oeuvre pour résister aux fantasmes d'une certaine populace toujours avide de trouver des exutoires avec des "désignés-coupables-d'office", sans avoir la moindre preuve de leur culpabilité. Tout commence, de nos jours, par une certaine forme de lynchage médiatique.
5. Être citoyen, consiste parfois à éclairer les ignorants sur ces principes fondamentaux, sans lesquels Etat de Droit ou Démocratie ne sont plus que des mots creux.
6. Tout le monde a le droit d'être défendu, y compris lorsqu'il y a des preuves avérées de la culpabilité d'un accusé. Sinon, répétons-le, c'en est fini de la Démocratie et de l'Etat de Droit.
(Patrice Van den Reysen).
P.S. :
Il ne s'agit pas de défendre qui que ce soit, mais des principes, nuance. Et il ne s'agit pas non plus de "tirer sur les ambulances" qui emportent de possibles victimes. Mais, comprenne qui pourra...
* *
Mémoire collective (La Loi des Suspects du 17 septembre 1793), sans parler de la terrible loi du 22 prairial 1794 ... :
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Psychanalystes, dehors ! Et, pour vivre heureux, vivons cachés.
Les années 2020 seront celles de l'avènement d'une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme sophistiqué dont l'un des traits les plus marquants est cette lutte, cette haine tout à fait scandaleuse et révoltante contre la liberté d'expression, via un combat acharné contre ce qui est nommé le "conspirationnisme" ou le "complotisme".
Les années 2020 seront sans doute identifiées dans l'Histoire comme une "période charnière" entre la fin d'un "ancien monde" et la naissance d'un "nouveau" dont les prémices se révèlent de plus en plus menaçants pour les libertés individuelles.
Nous estimons qu'il est pertinent, plus que jamais, de citer Antonio Gramsci :
"Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître. Et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres".
Mais citons Karl Popper : "L'optimisme est toujours de rigueur".
Et nous-mêmes : "Restons citoyens, restons vigilants, mais, renonçons à la violence et à l'intolérance. Travaillons à sauvegarder la citoyenneté, à en améliorer le contenu et les pouvoirs, les libertés autant que les responsabilités".