samedi 16 juin 2018

"H. Blues"







Des crevures ailées s'acharnaient sur une dépouille,
Celle d'un vieux cheval, qui pour elles, 
Fut honorable d'être mort.

Donc, des vautours, des mâles et des femelles, ainsi mêlés,
Etaient venus faire claquer leurs becs, 
Sur ce qu'il en restait.

Cette populace emplumée, et se cooptant avec arrogance de sa lâcheté,
Pour tenter de se nourrir, 
N'eût encore que la ressource de se vanter,

De la fin de celui qu'elle avait tant raillé, espionné et diffamé.
Il ne restait bien qu'un mort, 
Et cela, c'était vrai, mais,..

L'âme du défunt, s'était enfuie depuis longtemps, ailleurs,
Bien plus haut que jamais, 
Et surtout au-delà des cieux sombres,

Où la meute de ces fourbes créatures pouvait régner, et,
Renouveler les crachats, les déjections, sur cette contrée,
Où le cheval vivait jadis, aux côtés de la Vérité.

L'un d'entre eux exprima une frustration :
"...mais, qu'y a-t-il ? Je ne sens rien sous mon bec !"
Un autre lui répond : "Moi non plus, redoublons d'efforts !"

Tout au-dessus de cette racaille, l'âme du cheval observait.
Transformée en un Pégase insouciant de ce qui se passait, 
Il pensa quand même : "que ce spectacle est amusant, mon Dieu, faites qu'il se prolonge".

Et Dieu l'entendit, 
Donna aux vautours du vide à croquer,
Et à Pégase, un ciel bleu resplendissant,

Et l'Eternité pour y jouer.

(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).




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