mercredi 24 mai 2017

Gabriel Naudé, théoricien de l'abject et des coups fourrés d'Etat. (Yves Charles Zarka).




Cher(e)s récalcitrant(e)s éclairé(e)s,


Vous n'êtes pas sans ignorer, je suppose, toute la levée de bouclier à la mode, ces derniers temps, contre le "conspirationnisme", (ou le "complotisme").

Loin de nier qu'il existe des "conspirationnistes" qui affirment, sans aucune preuve tangible, l'existence de complots ou de conspirations, l'histoire montre cependant que les complots, les "coups fourrés d'Etat", les conspirations, la raison d'Etat, ont toujours accompagné la vie politique des pays développés, et ce, depuis pratiquement les débuts de la civilisation occidentale, notamment.

Alors ? Que faut-il faire du "conspirationnisme" ?

C'est peut-être la question que beaucoup aiment se poser, afin de dénigrer les hypothèses de complots, quelles qu'en soient la nature, la valeur et la prudence, ainsi que les arguments ; dans l'autre but que l'on évite peut-être de se poser cette autre question qui est à nos yeux, beaucoup plus importante : que faire de ceux qui critiquent les soupçons de complots ou de conspirations ? Que faire de leurs théoriciens, de leurs théories, et quelles sont les intentions de ces nouveaux inquisiteurs contemporains vis-à-vis de la Démocratie et de l'Etat de droit ?

En fin de compte, nous pensons qu'il est tout aussi absurde de nier l'existence toujours possible de complots, de "coups fourrés d'Etat", etc., que d'affirmer à tout crin, et sans aucune preuve, nous le répétons, que tel ou tel événement plus ou moins tragique, serait indubitablement l'oeuvre sournoise d'un ou plusieurs conspirateurs.

Cependant, nous croyons par ailleurs pertinent de souligner encore que cette sorte de pensée inquisitoriale qui tend à se lever, de nos jours, (et sans aucun discernement), contre tous les soupçons et hypothèses de "coups fourrés", de conspirations qui tentent de s'exprimer, est encore plus dangereuse, non seulement pour l'Etat de droit, mais encore pour le citoyen ; et, qu'elle serait (...) susceptible de trahir les intentions des inquisiteurs eux-mêmes contre la Démocratie et l'Etat de droit.



*


Voici donc, cher(e)s récalcitrant(e)s éclairé(e)s, un chapitre tiré d'un ouvrage collectif de niveau universitaire, et écrit sous la plume de Yves Charles Zarka. Le titre de cet ouvrage est le suivant : "Raison et déraison d'Etat". Sous la direction de Yves Charles Zarka. Presses Universitaires de France. Fondements de la Politique. Paris, 1° édition, 1994. Il présente les différentes théories "modernes" de la raison d'Etat depuis celui qui est considéré comme le père de la doctrine, l'italien Giovanni Botero.

Yves Charles Zarka nous présente donc dans ce chapitre la notion de raison d'Etat chez Gabriel Naudé, qui fut notamment bibliothécaire de Mazarin. Je pense que vous serez édifié sur la valeur et la nature de son contenu, très informant, voire choquant à certains moments. Enfin, vous verrez (vous pourrez rendre plus lisible les captures ci-dessous, en cliquant dessus) :






















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Psychanalystes, dehors ! Et, pour vivre heureux, vivons cachés.

Les années 2020 seront celles de l'avènement d'une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme sophistiqué dont l'un des traits les plus marquants est cette lutte, cette haine tout à fait scandaleuse et révoltante contre la liberté d'expression, via un combat acharné contre ce qui est nommé le "conspirationnisme" ou le "complotisme".

Les années 2020 seront sans doute identifiées dans l'Histoire comme une "période charnière" entre la fin d'un "ancien monde" et la naissance d'un "nouveau" dont les prémices se révèlent de plus en plus menaçants pour les libertés individuelles.

Nous estimons qu'il est pertinent, plus que jamais, de citer Antonio Gramsci :

"Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître. Et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres".

Mais citons Karl Popper : "L'optimisme est toujours de rigueur".

Et nous-mêmes : "Restons citoyens, restons vigilants, mais, renonçons à la violence et à l'intolérance. Travaillons à sauvegarder la citoyenneté, à en améliorer le contenu et les pouvoirs, les libertés autant que les responsabilités".

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