mercredi 15 avril 2020

Aurélien BARRAU, prophète de la "décroissance". ("Ainsi soit-il" ?).









 
En résumé, et pour être le plus bref possible : 

Aucune "décroissance" ne pourra jamais être créée à partir de rien, "ex nihilo" : toute décroissance nécessitera l'usage du savoir acquis puis des modes de croissance déjà connus ainsi que de nouveaux modes à inventer (et ces inventions ne pourront elles-mêmes surgir du néant, elles nécessiteront elles aussi l'usage du savoir acquis et engendreront de la croissance). Une décroissance nécessitera donc, inévitablement de la croissance et probablement bien plus que ne le pensent les promoteurs d'une décroissance "pure" ou entièrement non polluante. Il demeurera pour toujours impossible de connaître à l'avance l'évolution de la connaissance scientifique et ses conséquences exactes (Karl Popper). Nous ne pouvons donc savoir à l'avance si une quelconque forme de décroissance pourrait être "pure" ou non polluante. (P.S. : demandez donc aux pays africains et autres pays sous-développés si c'est vraiment de la "décroissance" qui est souhaitable pour eux...).


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Commentaires : 
 
Pour commencer, mise en contexte d’une justification de la “décroissance” par Aurélien Barrau : le climat. Nous commençons donc tout de suite par des arguments logiques puis scientifiques contre les prédictions catastrophistes à long terme qui sont propagées par le GIEC :
 
Tous les “modèles climatiques” catastrophistes (ou non) que l’on tente de construire, de valider, et de faire valoir aux yeux de l’opinion publique sont finalement absurdes dans leur principe. Pourquoi ? Parce qu’ils représentent le rêve inaccessible que l’univers de la climatologie scientifique puisse être rapproché ou devenir conforme à la régularité puis à la prédictibilité de “l’univers des horloges” (K. Popper), alors que la climatologie scientifique est surtout plus proche de “l’univers des nuages”, (c’est bien le cas de le dire !).
 
(Il y a bien une volonté tout à fait claire de rendre l’univers de la climatologie scientifique conforme à “l’univers des horloges”, puisque qui dit “modèle climatique”, dit aussi modèle climatique mathématisé et informatisé !).
 
Mais voici plutôt quelques avis éclairés et scientifiques des “climato-réalistes” : sur la modélisation du climat ; climat et principe d’incertitude. Nous citons, à partir du second lien :
 
« La pensée politiquement correcte en la matière (qui considère que nous devons collectivement prendre des mesures drastiques aujourd’hui pour prévenir le changement climatique de demain) est tellement insuffisante qu’elle nous porte à remettre en question la santé mentale de l’humanité. On peut hasarder hypothèse que l’humanité (du moins la fraction de l’humanité devenue à la fois sur éduquée et plus fragile en raison d’une augmentation massive de sa richesse dans le passé récent) serait en manque de croyances religieuses. L’humanité a érigé le changement climatique en religion de substitution pour guider et au bout du compte contrôler le comportement humain. Cette nouvelle croyance ressemble aux religions traditionnelles en ce sens qu’elle est plus ou moins impossible à prouver scientifiquement. » (Garth William Paltridge))
 
La physique est plus proche de “l’univers des horloges” que ne l’est la climatologie scientifique puisque certaines explications climatologiques peuvent être réduites à des explications physiques et jamais l’inverse. (Rappelons qu’une réduction scientifique probante est toujours un grand succès sur le plan scientifique). Autre exemple, la logique est plus proche encore de “l’univers des horloges” que les mathématiques. 
 
Dernier exemple, la psychanalyse, avec son déterminisme psychique inconscient et prima faciae absolu excluant tout hasard et tout non-sens, s’est voulue rigoureusement identique à “l’univers des horloges”, et même plus encore, puisque personne ne peut prédire en excluant tout hasard et toute imprécision le temps exact qu’il faudra à une horloge pour “s’user” et donner une heure fausse. La psychanalyse appartient donc à l’univers de la pensée magique, de la mauvaise métaphysique allant même encore plus loin que l’hypothèse métaphysique du “Démon de Laplace” !
 
Dès lors, comment à partir d’un tel univers (celui des “nuages”) dont même les prédictions à court terme sont hasardeuses, peut-on justifier des prédictions à long terme sans risquer de dire des absurdités et de verser dans le domaine de la pseudo-science, puis de l’idéologie climatique ?.. Comment fonder des prédictions à long terme sur le devenir de la société ou de la planète, que ce soit par la croissance ou la “décroissance” que défend Aurélien Barrau, sans que ces prédictions ne soient d’entrée de jeu, toutes, vouées à l’échec, et qu’il soit jamais possible de les soumettre au moindre test valide ?..
 
« Compte tenu de la diversité des processus (rayonnement, convection, formation des nuages, fonte des glaciers, transpiration des plantes, ruissellement, infiltration des eaux dans le sol, etc.), de la multiplicité des échelles spatiales (du centimètre pour la turbulence de la couche limite à des ondulations de 10000 kms pour les zones de haute et de basse pression) et temporelles (de la seconde pour les vagues de surface à plusieurs siècles pour les courants océaniques), et des interactions que les diverses parties du système climatique ont les unes sur les autres, l’entreprise des modélisateurs apparaît comme démiurgique (ou pour le dire plus sobrement, relève du scientisme). » (Usbek).
 
« L’incertitude des prévisions climatiques résulte essentiellement de la nature turbulente des processus qui se déroulent dans l’atmosphère et les océans. La prédictibilité des processus intervenant dans des fluides turbulents est régie par les dimensions des « portions d’espace » dans lesquelles ces phénomènes turbulents aléatoires se développent. Ainsi, des prévisions raisonnablement correctes du climat mondial moyen sont en principe possibles. Mais il reste encore à démontrer que des prévisions climatiques utiles à long terme sont possibles même de façon théorique, par exemple à l’échelle de régions beaucoup plus petites que les grands bassins océaniques. » (Garth William Paltridge).
 
« Aucun modèle ne peut, en l’état actuel de l’art, représenter fidèlement la totalité des processus physiques en Jeu. Au contraire, ces modèles sont fondamentalement empiriques et font nécessairement appel à des paramètres arbitraires qui doivent être ajustés … Par conséquent, actuellement, les modèles de la science climatique théorique, tout cela est engagé sur une voie sans issue… malheureusement, les modélisateurs, qui ont une connaissance détaillée des codes numériques et formules physiques, n’ont plus une compréhension approfondie du fonctionnement de l’environnement réel dans tous ses aspects physiques. Je dois dire qu’il est facile de perdre de vue la multiplicité des processus dynamiques, physiques, chimiques, géologiques qui influencent le climat » (Pierre Morel).


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Ces prophéties catastrophistes peuvent même sembler "justifiées" par le recours à de très impressionnantes données statistiques, lesquelles permettent ensuite de les présenter d'un point de vue mathématique, comme "hautement probables". (D'autant plus que ces statistiques sont réalisées à partir de théories que l'on souhaite "justifier"). C'est comme si pour nous convaincre qu'il est "justifié" de croire que "tous les cygnes sont blancs", l'on nous exposait des statistiques portant sur d'autres cygnes blancs, ce qui ne sert strictement à rien.

Seulement, une épistémologie fondée sur la logique comme celle de Karl Popper démontre, non seulement qu'aucune théorie universelle ne peut être "justifiée" par ce biais, ni même "vérifiée", mais que la seule manière d'avoir une information réelle  du contenu empirique d'une théorie reste de pouvoir la soumettre à des mise à l'épreuve dont la logique consiste toujours à tenter de la réfuter par des tests expérimentaux. 

Arguer de la probabilité mathématique d'une théorie, comme le démontre Karl Popper dans "La logique de la découverte scientifique", ne peut donc pas être un moyen d'en démontrer la valeur informative, mais par contre permet de l'immuniser contre toute critique en lui épargnant le risque de mises à l'épreuve expérimentale.


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Ce nouveau "messie" ressemblant à Jésus (...), n'est qu'un “communiquant” de plus... (Peut-être a-t-il été “missionné” par le GIEC en raison de son charisme et de sa ressemblance au “Messie” porteur des évangiles de cette institution essentiellement politique d’ailleurs (...) sur les causes du réchauffement climatique). A moins bien sûr qu'il n'envisage les changements qu'il évoque, au coup par coup, et selon une socio-technique fragmentaire (K. Popper), (donc sur la base de plans successifs de très courte durée), et non sur celle d'une grande prophétie historiciste et faussement optimiste de la "décroissance".
 
Prophétiser à long terme sur la croissance ou la “décroissance” sur la base de théories « probables » conforte des théories irréfutables (non testables)
 
La probabilité ne peut pas être un critère de démarcation entre une théorie métaphysique et une théorie scientifique dotée de pouvoirs de prédiction testables. (Voir à ce sujet : Karl Popper. « La logique de la découverte scientifique »). 
 
Dans ce même livre, Karl Popper rappelle que même pour une théorie jugée mathématiquement probable dans 99% des cas, cette probabilité est mathématiquement égale à … 0 si on la rapporte à l’infinité des cas non encore observés et appartenant tous à la même classe. Et de plus, Aurélien Barrau évoque des théories enchevêtrées, (interdépendantes), multiformes, multifactorielles où, je le répète les innombrables et complexes conditions initiales de testabilité réduisent à néant toute estimation de probabilité sur une longue période. Sans le savoir sans doute, Aurélien Barrau compte maîtriser tout un univers de propensions et selon une méthode déterministe ! 
 
Si la "croissance" n'a jamais été une "loi du Destin" contre laquelle les hommes n'auraient soi-disant rien pu faire pour en limiter les effets négatifs, il ne faudrait pas s'accorder non plus à ce qu'une nouvelle idéologie de la "décroissance" la remplace, et se présente ainsi comme une inéluctable nécessité à laquelle nous devrions tous consentir à ne pas échapper. Car il se pourrait bien que de façon contradictoire, la "décroissance" exige des progrès dans des secteurs technologiques et industriels (donc de la croissance), tels que ces progrès contredisent entièrement dans les faits une réelle décroissance.
 
En d'autres termes, comment va-t-on soutenir la "décroissance" sans un progrès de la connaissance et de la technologie, (donc un progrès scientifique), et par suite, (pour la mettre en œuvre dans ses applications diverses), sans encore la technologie et l'industrie qui lui seront nécessaires ? N’oublions pas également que la science moderne exige de plus en plus de moyens technologiques pour sa création, à moins que les prophètes de la décroissance ne lui demandent aussi de revenir en arrière et donc de se passer des moyens techniques les plus modernes indispensables à cette “innovation” que serait la “décroissance” ? (C’est absurde).
 
Des progrès dans la connaissance seront bien incontournables pour assumer tous les nouveaux déterminants qui seront consécutivement corrélés à une “décroissance”. C’est-à-dire des déterminants sociaux (éducatifs, relations sociales diverses, etc.), économiques, technologiques, industriels et scientifiques, puisque de nouveaux moyens pour une “science de la décroissance” puis une "technologie" et une "économise de la décroissance", exigeront aussi des moyens industriels pour être concrétisés par diverses applications techniques dans nos sociétés modernes. Nous sommes donc bien en présence d’un vaste “univers de propensions” avec toutes les difficultés d’études, de tests, et de prédictions que cela implique.
 
Comment donc faire “décroître” la production industrielle et continuer d’assumer l’approvisionnement en biens de première nécessité ? (Et ce n’est, bien entendu qu’un exemple). Il faudra inventer des sources de “substitution” inédites lesquelles ne verront donc le jour sans de nouvelles découvertes, de nouvelles connaissances, de nouvelles techniques lesquelles ne pourront, comme ça, sortir du “néant” ou “revenir à l’âge de pierre”... 
 
Donc, comment ces nouvelles techniques de la “décroissance” pourraient-elles apparaître “ex nihilo” (...) en évitant de profiter en théorie puis en pratique, (et en quasi-totalité), des théories et techniques déjà connues, (sans parler de leur progrès toujours imprévisible avec exactitude ?...) ? 
 
En somme, comment ces nouvelles techniques de la "décroissance" ne bénéficieraient-elles d’un accroissement de la connaissance sur d’autres déterminants non directement corrélés* eux aussi avec l’accroissement de cette connaissance sur la décroissance dans quasiment tous les secteurs déjà connus, mais pourtant indispensables à la "décroissance" ? 
 
Il sera donc impossible d’éviter de résoudre de tels problèmes pour démontrer que toute "décroissance" sera indépendante de toute croissance, y compris dans les secteurs scientifiques, technologiques et industriels incriminés par les partisans de la "décroissance"
 
Comme on le voit, tous ces problèmes viennent contredire l’idéologie de la “décroissance nécessaire et inéluctable” prônée par Aurélien Barrau, qui n'est rien de plus qu'un (mauvais) prophète partisan d'un retour à l'âge de pierre. Ou peut-être à "l'âge de glace", le climat ayant profité de la "décroissance", et nous tous revenus à l'état de cueilleurs de noisettes.



Une "vision de Paradis", selon le prophète Aurélien BARRAU...


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Et les pays du tiers-monde ? Qu’attendent-ils au juste, selon notre prophète ? De la “décroissance” ou bien l’accès à une vie meilleure, à un confort de l’existence comparable à celui des sociétés développées ? Que faudrait-il pour assumer leur autonomie industrielle, économique et sociale, leur souveraineté ? De la “décroissance” ? Ils doivent eux aussi “décroître” à partir du niveau où ils se trouvent déjà ?... (Absurde). Si nous relâchons nos efforts industriels, la production de machines outils qu’ils ne peuvent pas produire en nombre suffisant, (voire pas du tout, dans certains cas les plus dramatiques), quelles seront donc les conditions de vie des citoyens de ces pays s’ils sont liés à notre prochaine “décroissance” ?

Si ce monsieur rêve d'un retour harmonieux à "l'état de nature", qu'il sache que ce rêve merveilleux et romantique ne se réalisera pas sur terre. Qu'il sache surtout, que les hommes étant mus par la résolution des problèmes (toute vie est résolution de problèmes), ils ne peuvent logiquement éviter de se confronter à des problèmes nouveaux sur la base des découvertes des solutions aux anciens problèmes. 

Car toute connaissance débute dans les problèmes et engendre de nouveaux problèmes à résoudre : les découvertes issues de la connaissance (scientifique ou non) permettent en quelque sorte aux hommes de leurs "ouvrir les yeux" sur des problèmes pour lesquels ils demeuraient en partie "aveugles" faute de nouvelles théories pour les décrire, les appréhender et y apporter des solutions inédites. 




Les découvertes, (scientifiques), donnent ainsi de nouveaux pouvoirs théoriques et pratiques à l'humanité sur sa "niche écologique", son environnement social et technologique, etc. Ce n'est ni de la psychologie, ni de la sociologie, c'est de la logique. C'est indiscutable.

Par conséquent, il est impossible que l'Humanité abandonne son savoir acquis sur les problèmes résolus. Il est absurde de penser que l'Humanité fasse d'un coup table rase de tout ce qu'elle sait et des conséquences pratiques qu'elle tire et pourrait encore exploiter de ce savoir, dans tous les secteurs. Et à partir de ce savoir, il est donc tout aussi inévitable qu'une théorie de la décroissance s'y enracine et que ses promoteurs en tirent les conséquences : comment les promoteurs de la "décroissance" vont-ils faire pour nous démontrer qu'il leurs est soi-disant possible de viabiliser la "décroissance" sans aucun accroissement du savoir, ou sans qu'une inévitable augmentation du savoir n'engendre à sont tour des conséquences sur des progrès technologiques (nécessaires à la concrétisation de la "décroissance") lesquels ne pourront être possibles sans une utilisation de la technologie existante (et polluante) puisque une "nouvelle technologie" de la décroissance ne sortira pas du néant, ni ne tombera jamais du ciel..? 

En somme, il est donc inévitable que la mise en oeuvre d'une décroissance entraîne à son tour un accroissement du savoir acquis lequel créera de nouveaux problèmes prévisibles et d'autres imprévisibles, car l'être humain ne peut avoir un accès à des prédictions absolues
 
Donc...

La "décroissance" nécessitera de manière sine qua non... la croissance, sans que nous soyons jamais capables de définir avec toute la précision que nous souhaiterions les effets des nouvelles conséquences prévisibles, sans parler des conséquences imprévisibles.

“L’avenir est ouvert” (Karl Popper). Vouloir l’enfermer dans une idéologie quelconque, mène, tôt ou tard, au totalitarisme. Or, il nous semble clair qu’à travers les allégations d’Aurélien Barrau, la “bête immonde”, c’est-à-dire la tentation totalitaire nous montre, une fois de plus, (et malgré les apparences...), son visage inquiétant.

Que faire ?

Notre position est celle-ci : occupons-nous des problèmes les plus urgents à traiter et qui concernent le bien-être des populations et l'avenir de notre planète. Comment s'en occuper ? Au coup par coup, petit-à-petit, étape par étape, avec un objectif pour chacune d'entre elles, et après chacune d'entre elles une évaluation, autant que possible (...) scientifique des résultats obtenus.
 
 
Pour la pollution. Qu'est-ce qui est le plus urgent ? Les plastiques ? Celle issue de l'énergie fossile ? Le parc automobile ? Quoi ? Il faut faire des évaluations et ne pas vouloir tout faire en même temps, selon de “grands plans globaux” en programmant les choses sur une période trop longue
 
Il vaut mieux procéder étape par étape, selon des prédictions à court terme (plus aisément testables), et en constater les effets après chaque étape, également les effets possibles sur d'autres secteurs de la vie économique et sociale avant de décider d'aller plus loin. Mais surtout évitons les prophéties catastrophistes à long terme. Elles sont toutes, nous soulignons encore, foncièrement absurdes, et aussi anxiogènes pour les gens qui y croient sans réfléchir.

(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).

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Monseigneur l'évêque Aurélien BARRAU, grand apôtre de la nouvelle inquisition écologiste et revêtu des attributs et autres symboles de l'opulence, prie pour nous, pauvres et méprisables athées que nous sommes (mais visiblement, la "décroissance" ce n'est pas pour lui) : 
 
 

 

... "
in nomine patris et filii et spiritus sancti
amen ! ...







1 commentaire:

  1. pourquoi ne pas envoyer ce paragraphe a Aurélien pour avoir son point de vu ?

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Psychanalystes, dehors !

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