mercredi 22 mars 2023

Rima ABDUL MALAK, ministre de la culture : l'oeuvre artistique et la pédopornographie.

 




« Nul ne devrait mettre au monde des enfants s'il ne veut pas préserver jusqu'au bout leur nature et leur éducation »

 

PLATON



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Madame Abdul Malak, en haut, à gauche. A sa droite, Frédéric Mitterand. En bas à gauche, Jack Lang : 





La ministre de la culture défend une oeuvre contenant une représentation pédopornographique, au nom de la liberté d'expression (lien).


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Si les projets abjects de sexualisation des enfants et de légalisation de la pédophilie, ourdis par l'OMS, le WEF, et l'ONU, passent, alors, les pires crapules de ce monde n'auront plus aucun complexe à assumer "au grand jour" leurs "tendances", puis à nous accuser en voulant les combattre, de les "stigmatiser", ou d'user d'une "discrimination" qui serait soi-disant incompatible avec une nouvelle "morale" démocratique.

"Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair obscur, surgissent les monstres". (Antonio Gramsci).

Sous la blanche peau d'agneau de la défense de la liberté d'expression, de la liberté de création ou de la tolérance, la bête immonde tente son entrée dans la bergerie... Ne soyons pas faibles. Soyons moraux. Restons citoyens, restons vigilants, et soyons responsables : le monde ne change pas seul, et les idées n'ont aucun prétendu pouvoir autonome sur les individus, et qui soit indépendant de leurs pensées, de leurs raisonnements, et de leurs actions.


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Nous ne changerons pas l'essentiel de cet article, (ni son titre, ni son contenu), lequel contient des suspicions sur les intentions possibles de Miriam Cahn, suspicions que nous avions exprimées, et que nous devons aujourd'hui, ce 28 avril 2023, considérer comme nulles, mais avec quelques réserves

Mais nous ne cacherons pas notre erreur "sous le tapis". Ce qui est écrit, est écrit, et restera ici :  l'auteur de ce blog en est, seul, responsable

Nous tenons à apporter, en fin d'article, une mise au point qui nous semble très claire, laquelle consiste, sur la base des informations fournies par Arianne Bilheran au sujet du nazisme et de la pédocriminalité, à démontrer qu'il est tout à fait admissible que les intentions de Miriam Cahn pourraient être louables si elles sont sincères, (mais au sujet de la sincérité de l'artiste, nous ne pouvons finalement rien en juger puisque nous ne l'avons pas interrogée et que nous ignorons tout de Miriam Cahn, en tant que personne, et de sa vie privée).

Donc, selon toute vraisemblance (...) le projet artistique de Miriam Cahn aurait bien été de montrer, de manière radicale, jusqu'où a pu aller l'horreur d'une certaine oppression, dans une relation de "dominant à dominé" (...), et peut-être aussi que le crime pédophile fut bien utilisé pendant la seconde guerre mondiale par les nazis, dans les jeunesses hitlériennes, mais aussi dans des camps de concentration en Pologne.

Cependant, nous maintiendrons fermement que l'art ne peut servir comme une sorte "d'alibi" pour représenter des morbidités impliquant des enfants. Il ne faut, à aucun prix, sous aucun prétexte, ni aucune forme d'alibi que se banalise la pédophilie, et la pédocriminalité. 


Ceci est abject, madame la ministre. C'est intolérable, inadmissible, et vous devriez vous élever devant la nation pour éradiquer ce genre d'horreurs : 




...c'est donc ça, cette "Europe" que vous défendez avec vos comparses et quelques autres : le déclin assumé et organisé de la morale, des valeurs les plus fondamentales, sans parler de la destruction des souverainetés et des cultures nationales, tout cela ourdi par des dirigeants corrompus par l'oligarchie US, laquelle ne songe qu'à l'asservissement des gens ordinaires. Nous ne voulons pas de cette "Europe", ni de votre "nouveau monde", madame Abdul Malak.


Dès lors, tout au plus (...), ce tableau de Miriam Cahn devrait être exclusivement réservé à un public adulte et averti et sachant donc prendre toute la mesure d'un tel contenu, pour finalement le rejeter : si l'on cautionnait l'artiste qui représente des scènes morbides impliquant des enfants, pourquoi d'autres ne prendraient-ils sa suite, et, la force du nombre aidant, ne parviendraient-ils à créer une nouvelle "mode" pour le moins repoussante et inadmissible ?

Notre position nous semble donc claire : ce tableau de Miriam Cahn n'aurait jamais dû paraître dans des lieux d'exposition ouverts à tout public, et, en fin de compte, ne devrait plus jamais reparaître nulle part.

Le risque d'une promotion, même involontaire, de la pédocriminalité, était donc bien réel par la diffusion d'un tel tableau. Un risque pris, et inadmissible.

Il reste que la défense du tableau de Miriam Cahn, accusé de représenter une scène de pédocriminalité impliquant un enfant, demeure indiscutablement sujette à caution : 

- pourquoi, madame le ministre a-t-elle si clairement défendu l'artiste en relayant sa pensée par l'affirmation selon laquelle ce n'était donc pas un enfant qui était représenté dans cette scène de pédopornographie ? 

- Ou, plus simplement encore, (et normalement, je pourrais m'arrêter ici) : est-ce que la représentation d'une scène de pédopornographie est possible sans y inclure celle d'un enfant ? Dans la négative, quelle serait alors son sens et son aptitude à dénoncer l'utilisation de la sexualité comme "arme de guerre" ? Miriam Cahn pourrait-elle nier qu'il s'agit de pédopornographie étant donné qu'elle-même a affirmé vouloir montrer la sexualité comme "arme de guerre" ?


Mais voici la réaction du journal "Libération" au récent vandalisme commis contre la toile de Miriam Cahn représentant indiscutablement une scène de pédopornographie : 




("Libération" : un torchon qui a depuis toujours tombé le masque pour son soutien à la pédophilie (lien), ici, la pédopornographie, sous le couvert de "liberté d'expression". Mais "Libération" met le "voile" sur le reste de la toile. Pourquoi ?... Les faits sont trop têtus ?..)

- pourquoi donc refuser d'admettre les faits les plus évidents pour tout le monde : c'est bien un enfant qui est représenté ?

- pourquoi Miriam Cahn elle-même a-t-elle aussi nié de la manière la plus claire et selon le témoignage de madame la ministre, que ce soit un enfant qui est représenté ?

A cette dernière question, l'on voit bien qu'un doute affreux subsiste, et justifie pleinement les réserves que nous avions émises au début. 

1. En effet, comment peut-on affirmer que ce n'est pas un enfant qui est représenté, et, en même temps peindre une scène au contenu très clair : il s'agit d'une fellation d'un enfant sur un adulte. 

2. De plus, comment soutenir encore qu'il ne s'agit pas d'un enfant, tout en prétendant démontrer comment un acte "sexuel" impliquant une relation de "dominant à dominé", utilise la représentation d'un "dominé" qui a toutes les caractéristiques physiques d'un enfant ? 

3. Enfin, puisque c'est, nous dit-on, la sexualité qui a été utilisée comme "arme de guerre", pourquoi ni l'artiste, ni madame le ministre  n'assument-t-elles complètement le fait qu'il est bien représenté  une scène de pédopornographie, scène ne pouvant impliquer qu'un adulte et un enfant ?


(Patrice Van den Reysen).


Karl ZERO : 




Nous sommes donc, entièrement d'accord avec les propos de Karl ZERO.


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Le mot "art", est un nom commun madame le ministre. Il a donc, indiscutablement, le même statut logique que n'importe quel autre nom commun, tel que : "voiture", "eau", "poisson", "enfant", "comète", "poussière", etc., etc.

Comme tous les noms communs, et sans qu'aucune exception soit possible, madame, le mot "art" est donc lui aussi un terme universel. C'est-à-dire, ainsi que nous le démontre Karl Popper dans "La logique de la découverte scientifique", un terme qui ne peut pas être "constitué".

Mais citons Karl Popper : 

"(...) nous ne pouvons exprimer aucun énoncé scientifique qui n'aille au-delà de ce qu'on peut connaître avec certitude "sur la base de l'expérience immédiate". (L'on peut se référer à ce fait comme à la "transcendance inhérente à toute explication") Chaque fois que nous décrivons, nous utilisons des noms (ou symboles ou notions) universels ; tout énoncé a le caractère d'une théorie, d'une hypothèse. L'énoncé "voici un verre d'eau" ne peut être vérifié par aucune espèce d'observation. En effet, les termes universels qui apparaissent dans cet énoncé ne peuvent être mis en corrélation avec aucune expérience sensible spécifique. (Une "expérience immédiate" n'est "donnée immédiatement" qu'une seule fois ; elle est unique.) Par le mot "verre", par exemple, nous dénotons des corps physiques qui présentent un certain comportement régulier (quasi légal) ceci vaut également pour le mot "eau". Les termes universels ne peuvent être réduits à des classes d'expériences ; ils ne peuvent être "constitués"." (Karl Popper, "La logique de la découverte scientifique". Editions Payot, Paris, 1973, pages : 93 - 94).

De ce qui précède, nous pouvons déduire ce qui suit de manière valide :

c'est que le terme universel ou nom commun, "art", comme tous les autres, implique de manière sine qua non, une théorie universelle stricte c'est-à-dire, un énoncé universel au sens strict (et non au sens numérique), tel que : "toutes les fois que nous verrons telle création humaine, nous pourrons dire que c'est de l'art, à l'exclusion de toute autre chose". Comme les énoncés universels au sens strict, énoncés "à propos de tous" les faits du passé, du présent, et du futur, ne sont, ni limités dans le temps, ni dans l'espace, ils ne sont donc pas non plus "constitués". 

De ce fait, ils sont tous rigoureusement invérifiables de manière empirique, et leur vérification ne peut jamais être justifiée par une classe d'expériences ou d'observations réalisées, ou même un fort taux de probabilité. Cependant, les énoncés universels au sens strict, dès lors qu'ils ne contiennent aucune contradiction interne, sont tous potentiellement réfutables. 

Autrement dit, ils sont tous, logiquement réfutables, mais pas toujours empiriquement réfutables. Ajoutons, "qu'il ne suit rien d'observable d'un énoncé universel (au sens strict), sans conditions initiales". (K. Popper), ce qui veut dire que personne ne peut observer de l'art sans disposer, a priori de son observation, de conditions au préalable relativement précises mais jugées non problématiques (K. Popper) en elles-mêmes, lesquelles lui permettront de dire que "c'est de l'art". 

"C'est de l'art, à condition que...", voilà la proposition qui devrait guider tout observateur souhaitant distinguer la production artistique à l'exclusion de toute autre, (sinon, "tout est de l'art"). Mais parfois, il arrive que certaines personnes doutent sur l'usage de deux termes, comme "art" et "sport", lorsqu'elles observent, par exemple, un spectacle de gymnastique rythmique et sportive, ou de la natation synchronisée, ou encore de la danse sur glace, en ce qu'elles ont du mal à identifier où se situe la part d'artistique qu'elles souhaiteraient attribuer dans la prestation offerte par les pratiquants, par rapport à ce qui est jugé "sportif".

Reste à savoir si de telles conditions initiales à tout projet d'observation d'une oeuvre susceptible d'être jugée "artistique", doivent ou peuvent rester entièrement subjectives, ou tantôt subjectives ou objectives, ou bien uniquement objectives...

Par exemple, est-ce que ce qui ne relève que d'une "mode" associée à une idéologie et dont le succès est le fruit d'une propagande relative à un groupe d'individus, est d'emblée de "l'art", ou peut finir par être reconnue objectivement comme étant de "l'art" ?..En d'autres termes : est-ce qu'une "vérité artistique" fondée sur des critères objectifs permettant d'identifier "l'art" à l'exclusion de toute autre production humaine, doit admettre le relativisme ? (Le "chacun peut voir midi à sa porte", quand il s'agit de juger si "c'est de l'art, ou non"...).

Nous montrerons, avec l'appui de l'épistémologie de Karl Popper, qu'il ne peut pas en être question : en science, comme dans "l'art", le "chacun voit midi à sa porte" est irrecevable, parce que non valide : il ne peut y avoir de vérité puis de valeur artistique qui puisse être admise comme "objective", mais qui resterait en même temps, et de façon absurde, "relative" à chaque artiste. En conséquence, un jugement sur la valeur artistique et le sens de l'oeuvre de Miriam Cahn, jugement qui souhaiterait être admissible par tous, ne peut rester  "relatif" à la seule Miriam Cahn. 

En science, comme dans l'art, le relativisme et le psychologisme, ne sont pas acceptables, ils sont les ennemis de la vérité, de son élaboration, de son identification, et de son acceptation. 

Le psychologisme, (et le relativisme), sont les ennemis mortels de la Science, mais aussi de l'Art, de la Justice, du "Soi" (...), et finalement de tout jugement que nous portons sur les productions de l'être humain, son environnement naturel ou matériel. 


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L'être humain ne peut rien faire sans avoir une idée préconçue, et même imprécise, de ce que peut être la Vérité objective, comme nécessaire référence extérieure à lui-même

Par exemple, même un individu isolé qui essaierait de s'infliger une douleur physique sans l'utilisation d'un objet, (donc en utilisant uniquement son propre corps), ne saurait rien de ce que l'on nomme, "la douleur", s'il ignorait le mot "douleur", mot existant au préalable en dehors de lui, et s'il n'avait déjà été informé par ses semblables des correspondances connues que l'on peut établir entre certaines sensations physiques et le mot, "douleur", en tant que désignation objective de sensations physiques spécifiques. Mais, il est  absurde de croire qu'un tel individu puisse projeter de se faire mal volontairement et de façon autonome, sans considérer que même ignorant le mot "douleur", une connaissance de la souffrance physique ne se trouve déjà inscrite dans son patrimoine génétique : l'être humain connaît de manière innée la "douleur", mais ce qui ne peut être inné c'est la connaissance du terme universel qui lui est associé. Or, les mots, les termes universels, les propositions, les théories universelles, bref, le langage, sont ce qui permet l'action autonome et consciente, raisonnée, et organisée vers des buts concrets, buts que l'on peut alors choisir de poursuivre ou d'abandonner. Ils sont le contenu de tout ce qui rend possible les essais sur soi-même, l'environnement, les hypothèses et les corrections des erreurs, puisqu'il ne peut y avoir d'observation qui soit "pure des faits" (K. Popper). Ils sont ce qui permet l'action concrète, laquelle peut finir par être automatisée, coordonnée avec d'autres individus et sujette à des critiques.

En souhaitant parfois éliminer la Vérité (objective), l'homme ne se doute pas qu'il "s'élimine aussi lui-même", car seule la Vérité peut fonder l'individu.

Même si une oeuvre d'art offre souvent à chacun la possibilité de l'apprécier avec sa propre sensibilité, (et si l'artiste n'a voulu qu'exprimer une sensibilité personnelle sur un sujet ou un problème), dès lors que l'artiste divulgue son oeuvre, c'est qu'il souhaite faire comprendre quelque chose, et par conséquent transmettre un message, que ce message ait une portée subjective ou objective. 

Et si l'artiste publie son oeuvre, alors, elle restera incompréhensible en totalité  ou en partie, s'il n'a jamais pris appui sur des éléments de la culture ou d'une tradition artistique qui le précédaient avant même la réalisation de son oeuvre. Toute oeuvre artistique compréhensible par le plus grand nombre, et au-delà de tout "cercle d'initiés", transmet un message dont la portée objective doit être évaluée "sans l'artiste" ; c'est-à-dire, indépendamment du jugement qu'il porte lui-même sur son oeuvre. 

Mais l'art ne peut être, ni une question de mode, ni de "cercle d'initiés". Il n'a aucune valeur, si aucun contenu objectif n'est compréhensible par personne ou par le plus grand nombre, et ce, indépendamment du seul jugement de l'artiste ou du groupe de ceux qui partagent la même idéologie que lui et souhaitent en faire la propagande.





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Donc, le mot "art", comme terme universel, doit, de par le contenu possible auquel il fait allusion, être reconnu et compris par tous, donc selon des critères objectifs. Son objectivité transcende toute subjectivité, toute autorité  humaine, y compris celle des artistes.

Dans le cas contraire, le mot "art" pourrait signifier une chose différente pour chaque individu, et chacun pourrait décider qu'il est un "artiste", ou que n'importe lequel de ses gestes, de ses comportements, peut ou pourrait être qualifié "d'artistique". 

En somme, "l'art" serait tout et n'importe quoi. Ce qui veut dire que celui qui décide de la valeur artistique, serait le seul individu isolé de toute culture et donc en dehors de tout jugement intersubjectif, puis en dehors de tout public auquel la production artistique serait pourtant destinée.

Karl Popper : 

"Peut-être devrais-je commencer par une critique d'une théorie de l'art généralement acceptée : il s'agit de la théorie selon laquelle l'art est l'expression personnelle, ou expression de la personnalité de l'artiste, ou, peut-être, expression de ses émotions. (Croce et Collingwood sont deux des nombreux propagateurs de cette théorie. Il découle de mon point de vue antiessentialiste que les questions du type "qu'est-ce que ?" comme "Qu'est ce que l'art ?", ne sont jamais de vrais problèmes.) Ma principale critique de cette théorie est simple : la théorie expressionniste de l'art est vide de sens. Car tout ce que peut faire l'homme ou l'animal est (entre autres) l'expression d'un état intérieur, d'émotions, et d'une personnalité. C'est là une vérité banale qui vaut pour toutes sortes de langages humains et animaux. Cela vaut tout aussi bien pour la façon dont un homme tousse ou se mouche, que pour la façon dont un homme ou un lion marchent, ou dont l'un et l'autre peuvent vous regarder ou vous ignorer. Cela vaut pour la manière dont un oiseau fait son nid, dont une araignée tisse sa toile, et dont un homme construit sa maison. Autrement dit, ce n'est pas une caractéristique de l'art. Pour la même raison, les théories expressionnistes ou émotives du langage sont banales, redondantes, inutiles.

Il est évident que je ne propose pas de répondre à la question "Qu'est-ce que l'art ?". Mais je tiens à suggérer que ce qui rend une oeuvre d'art intéressante ou importante est quelque chose de bien différent de l'expression personnelle. D'un point de vue psychologique, l'artiste doit être doté de certaines capacités, que l'on pourrait définir par l'imagination, peut-être l'enjouement, le goût, et - chose importante - le dévouement total à son travail. Il faut que ce travail soit tout pour lui, il faut qu'il transcende sa personnalité. Mais ceci est tout simplement l'aspect psychologique du problème et, pour cette raison même, d'une importance mineure. Ce qui importe, c'est l'oeuvre d'art. Mais d'abord, j'aimerais dire un certain nombre de choses négatives.

Il peut y avoir de grandes oeuvres d'art sans aucune originalité. Il est peu probable qu'il y ait une grande oeuvre d'art que l'artiste ait voulue avant tout originale ou "différente" (sauf, peut-être, par jeu). Le but principal de l'artiste véritable est la perfection de son oeuvre. L'originalité est un don divin. Comme la naïveté, elle est innée, elle ne s'acquiert pas. Si l'on essaie sérieusement d'être original ou différent, et aussi d'exprimer sa propre personnalité, cela entraîne une intrusion dans ce qu'on appelle "l'intégrité" de l'oeuvre d'art. Dans une grande oeuvre d'art, l'artiste n'essaie pas d'imposer ses petites ambitions personnelles à son oeuvre, mais les utilise pour la servir. C'est ainsi qu'il pourra évoluer en tant que personne, par l'interaction avec son travail. Par une espèce de rétroaction, il pourra acquérir plus de savoir-faire, et d'autres forces qui font l'artiste.

(...)

Dans ma liste des thèses platoniciennes, (...), je vais maintenant faire découler la théorie moderne de l'article en tant qu'expression. Mon objection principale est la suivante : si l'on prend la thèse de l'inspiration et de la fièvre mais en écartant sa source divine, on arrive immédiatement à la théorie moderne de l'art en tant qu'expression personnelle, ou plus précisément, en tant qu'auto-inspiration, expression et communication des émotions. Autrement dit, la théorie moderne est une espèce théologie sans Dieu. La nature ou l'essence cachée de l'artiste prenant la place des dieux, l'artiste s'inspire lui-même.

Il est manifeste que cette thèse subjectiviste doit éliminer, ou du moins diminuer, l'importance du point 3° qui veut que l'artiste et son public soient affectés émotionnellement par l'oeuvre d'art. Pourtant, ce dernier point me semble être précisément la théorie qui donne un aperçu exact de la relation entre l'art et les émotions. C'est une théorie objectiviste qui soutient que la poésie ou la musique sont capables de décrire, de dépeindre ou de dramatiser les scènes qui ont une importance émotionnelle. Elles peuvent même décrire ou dépeindre les émotions en tant que telles. (Notez que cette thèse n'implique pas que c'est là la seule manière dont l'art peut avoir un sens.)

(...)

Ma thèse est la suivante : la doctrine de l'art en tant qu'expression personnelle est tout simplement banale, confuse et pauvre de contenu - quoiqu'elle ne soit pas forcément défectueuse (à moins qu'on la prenne au sérieux, auquel cas elle peut facilement conduire à des attitudes égocentriques et à la mégalomanie). Mais la doctrine du génie devant être en avance sur son temps est presque totalement fausse et défectueuse. Elle expose l'univers de l'art à des évaluations qui n'ont rien à voir avec les valeurs de l'art.

Intellectuellement, ces deux thèses sont si médiocres qu'il est étonnant qu'elles aient pu être prises au sérieux. La première peut être rejetée dans sa banalité et sa confusion, d'un point de vue purement théorique, sans même se pencher sur l'art lui-même. La deuxième - l'art comme expression du génie en avance sur son temps - peut être réfutée par les exemples innombrables de génies qui ont été sincèrement appréciés par des amateurs d'art de leur propre époque. 

(...)

La théorie suivant laquelle l'art progresse parce que les grands artistes sont à l'avant-garde n'est pas qu'un mythe. Elle a entraîné la formation de coteries et de groupes de pression qui, avec leurs appareils de propagande, ressemblent presque à un parti politique ou à une faction religieuse.

(...)

Anton von Webern faisait exception à cette croyance. C'était un musicien fervent et un homme simple et avenant. Mais il avait été formé selon la doctrine philosophique de l'expression personnelle, et jamais il ne douta du bien-fondé de celle-ci. Un jour, il me dit comment il écrivait ses Orchesterstüke : il se contentait d'écouter les sons qui venaient à lui, et il les notait. Quand plus rien ne venait, il arrêtait. Ceci expliquait, disait-il, l'extrême brièveté de ses morceaux. Personne ne pouvait douter de la pureté de son coeur. Mais il n'y avait pas beaucoup de vraie musique dans ses modestes compositions."

(Karl Popper, "La quête inachevée". Editions Calmann-Lévy, Agora, Pocket, Paris, 1981, pages : 83 - 96).

Ainsi que pourrait s'en apercevoir madame le ministre, après avoir lu ces quelques arguments de Karl Popper, (et contrairement à ce qu'elle a affirmé avec cette légèreté qui lui est si coutumière), l'art doit être consensuel, et en sens là, objectif. 

Que vaudrait donc l'oeuvre artistique si les émotions que l'artiste juge de portée universelle n'était donc ni perçues, ni ressenties par personne, parmi son public ? Il devrait commencer à douter de cet autre aspect qui conditionne l'art en tant qu'activité de production de messages objectifs, par exemple, la technique qu'il utilise. Et ensuite, que vaudrait une oeuvre artistique, si l'artiste ne tentait de représenter que ses propres émotions dans un seul but narcissique, telles qu'elles ne pourraient être comprises que par lui-même ?

Autres questions : quelle portée, quelle valeur doit-on accorder à une oeuvre artistique, si l'on admettait que chacun peut l'interpréter comme il l'entend, y trouver le sens qu'il souhaite, quitte pour cela à ce qu'il comprenne ce qu'il voit ou entend, de manière radicalement différente d'un autre ou de l'artiste ? Est-il raisonnable d'interpréter le "Guernica" de Picasso comme étant la représentation d'une simple fête foraine ou un bal du samedi soir, alors qu'il représente les horreurs de la guerre en Espagne au début des années 30  ?




Regardez donc ci-dessus, le "Guernica" de Picasso, cette oeuvre que tout le monde connaît, madame le ministre : ne reconnaissez-vous pas un cheval ? Un taureau ? Un homme criant les deux bras levés ? Une femme criant avec son enfant dans les bras ? Un mourant gisant au sol ? Et tout en haut, vers le centre, une ampoule ? Vous voyez : Picasso a été obligé d'utiliser des choses existantes et que l'on peut toutes désigner avec des noms communs, autrement dit, des termes universels

C'est-à-dire, des lois universelles strictes contenant des caractéristiques quasi légales, et sans lesquelles, ni vous, ni moi, ni personne, ne reconnaîtrait un cheval, un homme, une femme, un enfant, une ampoule, ou des cris.. à l'exclusion de tout autre chose. Picasso lui-même, comme tout autre artiste qui souhaite transmettre un message de portée objective, universel, n'a pu éviter d'utiliser des lois universelles qui lui préexistaient et qui ne pouvaient donc que transcender sa propre subjectivité, son seul désir d'expression personnelle.

Dès lors, madame le ministre, comment est-ce que Miriam Cahn auteur de cette peinture (...) où tout le monde peut reconnaître un enfant ligoté faisant une fellation  à un adulte, aurait-elle pu éviter de se soumettre elle-même à des théories universelles strictes lui permettant d'utiliser les caractéristiques universelles et communes à tous les hommes adultes et à tous les enfants ; donc des caractéristiques identifiables par tous, "consensuelles"... ?


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Encore :

Vous avez donc affirmé de la manière la plus claire que, nous vous citons, mot pour mot : "l'art n'est pas consensuel". 

"Consensuel" vient du latin, consensus, qui signifie "accord"

N'entend-t-on pas parler, à tort ou à raison d'un consensus scientifique autour des causes du réchauffement climatique ? (Bien que dans la vraie science, il n'y ait jamais de véritable "consensus", étant donné que tous les paradigmes scientifiques doivent pouvoir être controversés par des théories concurrentes, et finir par être réfutés par des tests inédits). 

Mais vous ne semblez pas vous rendre compte que cet argument, "l'art n'est pas consensuel", se retourne contre votre propre défense de la justification de l'oeuvre de Miriam Cahn. En effet, pourquoi cette artiste aurait-elle souhaité que sa représentation des horreurs de la guerre et de la relation oppresseur-opprimé ne soit comprise que par elle-même, et demeure donc hors de portée de l'appréhension cognitive et émotionnelle par un public !? 

Pourquoi donc Miriam Cahn n'aurait-elle pas souhaité "faire consensus" autour de son oeuvre, quitte pour cela, à susciter le choc ? C'est absurde. Mais il reste parfaitement incongru, déplacé, et hors contexte que d'avoir représenté une scène de pédopornographie pour tenter de faire valoir l'horreur de la relation oppresseur-opprimé dans le contexte général de la guerre.

Vous accusez madame Caroline Parmentier, députée qui vous soumet ses arguments, de n'avoir pas compris le sens de l'oeuvre de Miriam Cahn, parce qu'elle y dénonce, à juste titre, une représentation d'un acte de pédopornographie. Mais, si madame Parmentier n'aurait donc pas compris le "sens" de l'oeuvre, c'est donc que l'artiste a échoué à lui donner une portée objective, et par conséquent "consensuelle", et ceci montre encore l'erreur que vous commettez dans l'usage de ce terme pour tenter de défendre l'oeuvre de l'artiste ! 

Vous pourriez alors tenter de continuer de défendre cette oeuvre, à l'aide de la théorie inductiviste du "sens" (dévastée par Karl Popper) : 

En effet, l'histoire de l'art nous montre l'apparition de diverses modes qui ne sont souvent comprises que par un cercle restreint d'initiés, artistes eux-mêmes ou intellectuels partageant la même idéologie (...), et que si ce qu'ils appellent de "l'art" n'est pas compris par le peuple, c'est alors au peuple qu'il incomberait de "s'élever" au niveau de l'oeuvre et d'en comprendre le "sens". C'est-à-dire, que ce serait au public de s'initier, "d'aller vers l'artiste" et son expression personnelle, en admettant que le consensus pourtant partagé par le plus grand nombre et selon lequel l'oeuvre de l'artiste est incompréhensible, ne représente aucun message universel décisif ou innovant, ou est illicite, doit donc être rejeté !..

Par conséquent, il ne resterait donc plus à l'artiste qu'à immuniser contre toute critique la prétendue qualité de son oeuvre, comme nous l'avons dit précédemment : par l'usage de la théorie inductiviste du sens

Comment  ? 

Citons, Karl Popper : 

"Une forme de dogmatisme tout à fait analogue est le credo quia absurdum de Tertullien : si l’absurdité, la contradiction interne est élevée au rang de motif de la croyance, cette dernière est sur un plan inaccessible aux arguments. (Et c’est bien là aussi « l’essence » la plus intime de la croyance).

C’est précisément cette même protection que l’on peut obtenir en introduisant le concept inductiviste de sens. Une fois ce concept introduit, tout combat contre lui est vain : toute objection est jugée comme vide de sens. Aucune objection adressée au concept de sens ne peut en effet relever de la « science de la nature » (et être ainsi douée de sens), puisque le concept de sens n’est pas lui-même un concept qui relève de la science de la nature. Il se tient sur un plan supérieur ; il demeure toujours hors de portée des arguments dont il reconnaît la validité." (In : Karl POPPER. « Les deux problèmes fondamentaux de la théorie de la connaissance ». Éditions Herrmann, Paris, 1999, pages : 310 – 311).

...Ainsi, n'importe quelle personne se prétendant artiste "d'avant-garde", et appartenant à un cercle d'initiés, "vraiment-capables-de-comprendre" (...), pourrait-elle toujours reprocher à un public de non initiés de n'avoir pas saisi "tout le sens" d'une oeuvre. "L'artiste" pourrait jouer, ad nauseam, avec le "sens" de mots, la polysémie, le symbolisme, etc., etc. L'oeuvre artistique se situerait donc au-delà de toute critique, de toute possibilité de réfutation de la valeur de son contenu expressif, et ne possèderait par conséquent, aucun véritable contenu consensuel qui soit réellement identifiable. 

Citons Karl Popper : 

"La théorie suivant laquelle l'art progresse parce que les grands artistes sont à l'avant-garde n'est pas qu'un mythe. Elle a entraîné la formation de coteries et de groupes de pression qui, avec leurs appareils de propagande, ressemblent presque à un parti politique ou à une faction religieuse. (...) Il y a peut-être quelque chose dans l'ambition d'écrire une grande oeuvre. Et une telle ambition peut sans doute contribuer à créer une grande oeuvre, bien que de nombreuses grandes oeuvres aient été composées sans autre ambition que celle de bien faire son travail. Mais l'ambition d'écrire une oeuvre en avance sur son temps et qui ne serait de préférence pas comprise trop tôt - n'a rien à voir avec l'art, même si de nombreux critiques ont entretenu et popularisé cette attitude." (Karl Popper, "La quête inachevée". Editions Calmann-Lévy, Agora, Pocket, Paris, 1981, page : 95 - 96).

Si des critiques d'art, ont, comme l'écrit Popper, tendance à favoriser des coteries, ou des cercles d'initiés, alors, ils ne peuvent plus prétendre à l'objectivité de leurs évaluations de l'oeuvre artistique. De plus, la valeur consensuelle d'une oeuvre artistique doit bien sûr être appréciable  indépendamment des artistes, parce qu'il n'est jamais valide d'être juge et partie, madame le ministre. Ce n'est donc pas à Miriam Cahn de décider de la valeur artistique de son oeuvre, pas plus que de la portée objective, universelle de son sens.

Madame le ministre ne peut donc prétendre à une évaluation objective du sens donné par l'oeuvre de Miriam Cahn, sur la seule base de son jugement tombé en accord avec celui de l'artiste, et dans le but commun de dénier avec elle la réalité manifeste d'une scène de pédopornographie représentée dans une toile. 

Ce ne sont pas des "discussions avec l'artiste", ou avec un cercle d'initiés qui soutient son oeuvre, qui soient en mesure de garantir l'objectivité d'un jugement sur son oeuvre. Car, au cours de telles discussions, il est évident que l'artiste peut toujours influencer, voire manipuler ceux qui l'écoutent, sans parler de ceux qui seraient a priori tout prêts à accepter n'importe quel argument de l'artiste parce qu'ils partagent ses valeurs ou son idéologie.

Ce n'est pas le public qui doit "aller vers l'artiste", mais l'inverse, madame le ministre : ce que fait l'artiste doit être imaginé en direction du public, "vers lui".



*


Vous dites qu'il faut replacer cette peinture dans son contexte, et que Miriam Cahn a voulu représenter la volonté de l'oppresseur, son pouvoir sur l'opprimé en temps de guerre ? Mais pourquoi choisir de représenter une scène de pédocrimanilité ? Picasso l'a-t-il fait ? Pourquoi n'y a-t-il pas songé ? Et pourquoi Miriam Cahn a-t-elle songé à une telle incongruité ? Croit-elle que les actes de pédocriminalité sont monnaie courante dans les crimes de guerre ? Ou bien, est-ce que tout soldat digne de ce nom, évite précisément de s'en prendre aux civils et surtout veille à épargner le plus possible les enfants ?

Il s'agit bien d'une scène "sexuelle" de la dernière perversité, laquelle engage un adulte et un enfant. Et comment pouvez-vous dire, (ou Miriam Cahn), qu'il ne s'agit pas d'un enfant sans sombrer dans le déni des faits le plus évident et contradictoire, sinon le plus absurde, puisque l'artiste reconnaît qu'elle représente le "sexe" comme arme de domination dans une scène de pédocriminalité !?

Nous soulignerons encore une fois qu'il est donc absurde, madame le ministre, totalement absurde de soutenir que Miriam Cahn n'ait pas voulu représenter un enfant victime d'un acte de pédocriminalité, acte qui nous semble peu probable en temps de guerre, ou minoritaire, et par conséquent tout à fait incongru pour symboliser une relation de dominant à dominé. 

Il y avait maintes façons de dénoncer des crimes de guerre, y compris ceux perpétrés contre des enfants, sans que l'on verse de manière des plus suspectes (...) dans le choix d'une scène de pédocriminalité. Est-ce que les SS se sont livrés à de tels actes sur les enfants juifs avant de les tuer avec leurs mères dès leur arrivée dans les camps ? C'était chose courante ? Est-ce qu'un artiste juif survivant à l'horreur de la Shoa a représenté une seule et unique fois des actes de pédocriminalité perpétrés par les SS sur des enfants juifs ?

La liberté d'expression est garantie par la loi, dites vous ? N'est-il pas interdit par la loi de publier des photos ou toute autre représentation de crimes pédophiles ? 

Et vous dites que chacun peut interpréter l'oeuvre comme il l'entend... Mais dans ces conditions, je vous renvoie à ce que nous avons dit précédemment dans ce billet, madame le ministre : où est donc la portée objective de l'oeuvre d'art, si tout le monde peut en dire ce qu'il veut et si le plus grand nombre ne peut qu'objectivement réfuter les intentions réelles de l'artiste, comme vous le dites, ou les dénoncer ?

Renvoyer ensuite à "l'ensemble de l'exposition" de Miriam Cahn, ne constitue nullement un argument en faveur de l'artiste pour justifier d'une représentation d'une scène de pédocriminalité, mais précisément le contraire, madame. Pourquoi ? Parce qu'une telle scène, si "spécifique" parce qu'uniquement relative au sexe, n'a pas la moindre chance d'éviter de paraître complètement incongrue, "à côté", et en fin de compte, sans aucun rapport, même symbolique avec des crimes de guerre. Une telle scène sort de son contexte d'expression des crimes de guerre : elle est tout à fait incongrue, à cause du sens fort et très spécifique qu'elle exprime. C'est-à-dire, qu'une telle "innovation" n'est inscrite dans aucune tradition artistique picturale à représenter les crimes de guerre. Vous ne verrez dans aucune représentation artistique sur le sujet, aucune scène de pédopornographie.

L'on ne peut d'ailleurs s'empêcher de penser que cette peinture représentant une scène de pédopornographie, n'est le fruit que des fantasmes sexuels personnels de Miriam Cahn, son goût pour des pratiques dites "sexuelles" (il s'agit plutôt de perversions...) qui l'ont poussée à passer outre le fait indiscutable que ce serait complètement incongru dans le reste de son "oeuvre".

Madame le ministre, je n'aurais pas de mot assez durs, ni assez méprisants pour qualifier votre conduite. Vous faites honte à notre pays. Vous devez partir, vous excuser, faire retirer cette horreur, et être condamnée pour votre défense, même indirecte, de la pédocriminalité.


C'est intolérable, madame le ministre. C'est insupportable. C'est abject.


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Revenons, encore une fois sur l'essentiel, madame le ministre : 


"La vérité transcende toute autorité humaine" 

(Karl POPPER).


Donnons des exemples pour faire comprendre cette phrase de Popper à propos de la vérité objective :

- Même si vous n'étiez pas d'accord avec la loi sur la vitesse de la lumière d'Albert Einstein, cette loi continuerait de s'appliquer à vous, à moi, et à n'importe qui d'autre, que cela vous plaise ou non, madame le ministre, tant que cette même loi ne serait pas reconnue comme scientifiquement réfutée par de nouveaux tests. Et il en va de même absolument pour toutes les autre lois corroborées par la Science.

- Même si vous n'étiez pas d'accord avec le fait que l'ensemble des entiers naturels en mathématiques est un ensemble infini, ce fait continuerait de s'appliquer à vous, à moi, ou à n'importe qui d'autre, et pour toujours, que cela vous plaise ou non, madame le ministre.

Donc, et que cela vous plaise ou non, à vous, tout comme à Miriam Cahn, auteur de cette "peinture", il existe bien des lois universelles, admises par tous, et permettant de reconnaître immanquablement les caractéristiques physiques d'un enfant par rapport à celles d'un adulte. 

Par exemple : la taille d'un enfant par rapport à celle d'un adulte. La créature humaine représentée par Miriam Cahn qui est en train de faire une fellation, n'est ni une femme, ni une petite fille, c'est un petit garçon. C'est n'est pas non plus un animal ou un objet physique quelconque, inhumain. C'est une créature humaine, c'est un enfant, et c'est un petit garçon.

Miriam Cahn a donc utilisé des lois universelles liées à des critères objectifs impliquant des caractéristiques physiques universellement admises pour représenter de manière picturale, un enfant, et même, un petit garçon. Il est donc parfaitement impossible et inadmissible d'affirmer que ce n'est pas un petit garçon qui est peint sur cette toile, à moins de dire des absurdités. 

Miriam Cahn n'a donc pas davantage été en mesure d'éviter d'utiliser ces mêmes lois universelles, transcendant son autorité, sa subjectivité, et lui préexistant, pour pouvoir représenter un petit garçon en train de faire une fellation à un homme adulte ! 

Rien ne se créé à partir de rien, ex nihilo, ou d'un niveau zéro de connaissance et de mémoire. C'est pour toujours, interdit par la logique, madame le ministre, et cela aussi, que cela vous plaise ou non. 

Miriam Cahn, comme toute autre artiste, scientifique, et plus largement, comme n'importe qui, a été obligée d'utiliser des connaissances universelles qui lui préexistaient et qui faisaient donc autorité sur elle en transcendant sa subjectivité. C'est-à-dire que Miriam Cahn n'a pu inventer l'enfant en général, juste pour l'occasion de peindre cette toile. Autrement dit : les enfants, avec toutes leurs caractéristiques physiques étaient bien entendu, déjà connus avant elle ! Et c'est bien sûr la raison pour laquelle, tout le monde reconnait immédiatement que c'est bien un enfant qui est représenté par Miriam Cahn.

Dès lors, madame le ministre, Miriam Cahn, elle-même, ou toute autre personne, n'a pas le droit de dire que ce n'est pas un enfant qui est représenté sur sa toile, puisqu'elle n'a pu éviter d'utiliser des lois universelles transcendant son autorité pour le peindre : 

Miriam Cahn n'a pas autorité pour dire que ce n'est pas un enfant. Ni elle, ni vous, ni moi, ni personne d'autre à titre individuel (subjectif), et cela, même si c'est elle qui a "tenu le pinceau", à moins que l'on puisse apporter la preuve par les faits que l'utilisation des lois universelles pour représenter l'enfant est réfutée dans cette toile, c'est-à-dire, que le dessin lui-même comporte des caractéristiques factuelles et contrôlables de manière intersubjective et démontrant que ce n'est pas un enfant qui est peint.



(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).






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Voilà à présent l'action citoyenne et de salubrité publique de quelques parents responsables, vis-à-vis du tableau de Miriam Cahn. Ceci ressemble à un autodafé, mais il n'a rien de dogmatique, de sectaire, ou d'inquisitorial. Il est entièrement justifié par la morale, sans le soutien de laquelle, aucune société ne peut demeurer pérenne : 




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Je vous demande, maintenant, madame la ministre d'écouter attentivement le contenu de cette vidéo où s'exprime une experte en matière d'évaluation des effets catastrophiques de la sexualisation des enfants, et également de la pédocriminalité. C'est à partir de 23 minutes et 20 secondes de vidéo : 

Arianne Bilheran nous apprend qu'effectivement les nazis utilisaient, non seulement la pornographie et les viols des enfants dans les jeunesses hitlériennes, mais également dans les camps de concentration en Pologne, où les tortionnaires ne laissaient qu'un choix aux enfants : "soit je te viole, soit tu vas dans les chambres à gaz".

Par conséquent, il y a bien eu dans l'histoire, (contrairement à ce que nous avions affirmé plus haut dans ce billet), et comme a sans doute voulu le représenter Miriam Cahn, une utilisation de la pédocriminalité, en temps de guerre, selon les chantages les plus abjects.

Mais, si c'est donc bien une scène de pédocriminalité représentée par Miriam Cahn, alors, c'est bien un enfant qui est représenté, contrairement à la défense qu'en a faite la ministre de la culture, et l'on ne peut interpréter cette toile comme on l'entend, ainsi que l'a aussi affirmé madame la ministre : elle aurait un sens objectif indiscutable.

Nous sommes alors obligés de réviser ici, un jugement très négatif que nous avions porté contre le tableau de Miriam Cahn : son souhait était, selon toute évidence, une dénonciation extrême et sans aucun voile du jusqu'au boutisme dans l'horreur de la Shoa... : ce n'est donc pas selon des intentions perverses que Miriam Cahn aurait utilisé la représentation d'un crime pédophile, mais pour dénoncer de façon encore plus radicale l'horreur de la Shoa. 

A notre sens, il n'est donc pas valide d'accuser Miriam Cahn d'avoir fait une promotion intentionnelle de la pédocriminalité.

Seulement, n'y a-t-il pas une limite à la publicité de ce genre d'oeuvre ? Ne doit-on pas la réserver à un public strictement adulte, étant donné le danger que représente pour les mineurs, le contact avec la pornographie et plus encore avec la pédopornographie, ainsi que nous en alerte Arianne Bilheran dans la vidéo ci-dessous ?

Comme nous l'avons soutenu en introduction de cet article, la réponse doit être sans équivoque : ce tableau ne doit plus jamais reparaître nulle part ainsi que plus aucune représentation de scènes morbides impliquant des enfants.





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