La maltraitance dans les relations de travail
lundi 28 octobre 2002, par Patrick
Extrait d’un article intitulé « La maltraitance dans les relations de travail » paru le 6 octobre 2001 dans Le Concours médical, une revue de formation continue lue par les médecins généralistes.
Co-auteurs : Marie Grenier-Pezé, Marie-Christine Soula, Paul Bouaziz, Martine Imbeaux, Catherine Roche, Nicolas Sandret, Sylvie Rondet.
« Le suivi d’une centaine de patients a permis de répertorier les mécanismes utilisés pour harceler.
Les techniques relationnelles
Elles assoient la relation de pouvoir : il s’agit de tutoyer sans réciprocité, de couper la parole, d’utiliser un niveau verbal élevé et menaçant, de faire disparaître les savoir-faire sociaux (ni bonjour, ni au revoir, ni merci), de critiquer systématiquement le travail ou le physique du salarié, d’utiliser des injures publiques, sexistes, racistes, de cesser toute communication verbale (Post-it, notes de service), de siffler le salarié, de le regarder avec mépris, de le bousculer, le frapper.
Les techniques d’isolement
Elles visent la séparation du sujet de son collectif de travail par des changements d’horaires, l’omission d’information sur les réunions, l’injonction faite aux autres salariés de ne plus communiquer avec la personne désignée.
Les techniques de persécution
Elles passent par la surveillance des faits et gestes : contrôle des communications téléphoniques par amplificateur ou écoute, vérification des tiroirs, casiers, poubelles, sacs à main du salarié, contrôle de la durée des pauses, des absences, contrôle des conversations et des relations avec les collègues, obligation de laisser la porte du bureau ouverte « pour que je vous voie » ; enregistrement, notations sur un cahier.
Les techniques d’attaque du geste de travail
Elles visent la perte du sens du travail.
Les techniques punitives
Elles mettent le salarié en situation de justification constante : notes de service systématiques (jusqu’à plusieurs par jour), utilisation de lettre recommandée avec accusé de réception, avertissements pour fautes montées de toutes pièces, heures supplémentaires non payées, indemnités d’arrêt maladie non payées, vacances non accordées au dernier moment.
Ces mécanismes sont de véritables techniques altérant le rapport du sujet au réel du travail et dont le but ultime est la désaffiliation du collectif de travail. L’analyse des décisions de justice sanctionnant la maltraitance recoupe et confirme la typologie répertoriée dans notre série clinique. Le juriste rattache les techniques à la violation d’une règle de droit :
Marie Grenier-Pezé, Marie-Christine Soula, Paul Bouaziz, Martine Imbeaux, Catherine Roche, Nicolas Sandret, Sylvie Rondet
CASH Nanterre/Hôpital Raymond Poincaré, Garches/CIEAMT Versailles/SOMIE Paris/CHU Créteil/DRTEFP Ile-de-France
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Psychanalystes, dehors ! Et, pour vivre heureux, vivons cachés.
Les années 2020 seront celles de l'avènement d'une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme sophistiqué dont l'un des traits les plus marquants est cette lutte, cette haine tout à fait scandaleuse et révoltante contre la liberté d'expression, via un combat acharné contre ce qui est nommé le "conspirationnisme" ou le "complotisme".
Les années 2020 seront sans doute identifiées dans l'Histoire comme une "période charnière" entre la fin d'un "ancien monde" et la naissance d'un "nouveau" dont les prémices se révèlent de plus en plus menaçants pour les libertés individuelles.
Nous estimons qu'il est pertinent, plus que jamais, de citer Antonio Gramsci :
"Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître. Et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres".
Mais citons Karl Popper : "L'optimisme est toujours de rigueur".
Et nous-mêmes : "Restons citoyens, restons vigilants, mais, renonçons à la violence et à l'intolérance. Travaillons à sauvegarder la citoyenneté, à en améliorer le contenu et les pouvoirs, les libertés autant que les responsabilités".