dimanche 30 avril 2017

Karl POPPER. Pensée révolutionnaire, rationalisme critique et monolithisme social.





"Au moment où je mets un nouvelle fois un point final à cet ouvrage, je suis plus que jamais conscient de ses imperfections. Elles sont, pour une part, la conséquence de la dimension excessive que je lui ai donnée, et, pour l'autre, de ma faillibilité personnelle. Ce n'est pas pour rien que je suis un faillibiliste. Je crois, par ailleurs, que cette approche a beaucoup à offrir à la philosophie sociale. Un faillibiliste critique peut nous placer dans la perspective nécessaire à une meilleure évaluation tant de la tradition que de la pensée révolutionnaire, parce qu'il reconnaît le caractère critique, donc révolutionnaire de toute pensée humaine ; parce qu'il sait que ce que nous apprenons, nous le devons à nos erreurs et non à une accumulation de faits ; parce qu'il sait aussi que les problèmes et les sources de notre pensée sont à ce point enracinées dans nos traditions que ce sont presque toujours ces dernières que nous critiquons ; mieux encore, il peut nous montrer que le rôle de la pensée est de susciter des révolutions non par la violence et par la guerre, mais grâce à la discussion critique, conformément à la grande tradition du rationalisme occidental, issu d'une civilisation essentiellement pluraliste ; il peut, enfin, nous aider à comprendre ce que le monolithisme social, est, au contraire : la mort de la liberté, de la recherche de la vérité, de la raison et de la dignité de l'homme."

(Karl Popper. In : "La société ouverte et ses ennemis". Tome 2. "Hegel et Marx". Traduit de l'anglais par Jacqueline Bernard et Philippe Monod. Editions du Seuil, Paris, 1979, page : 206).











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