L'article du NouvelObs psychanalyse_nouvelobs_19_4_12.
« Les attaques contre la psychanalyse doivent être comprises dans le cadre d’une crise globale de l’intellectualité. Une crise qui, si l’on veut la résumer, se caractérise par la tentative de remplacer le « sujet » par l’individu. (…) »
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Les « attaques », écrit-elle. Voilà donc déjà un mot à connotation émotionnelle pour nous diriger vers l’inconscient de la psychanalyse, mais aussi sans doute, pour nous dire qu’elles sont inédites, que personne n’en a connu d’une telle ampleur auparavant, bref, que tout le monde était d’accord avec la psychanalyse, parce qu’elle aurait toujours su répondre, validement, à toutes les critiques que l’on a pu lui opposer.
Est-ce le cas ? Bien sûr que non. Depuis les débuts de son histoire jusqu’à aujourd’hui, la psychanalyse n’a pas cessé, sans interruption de rejeter la critique avec ses habituelles stratégies immunisatrices : pathologisation, idéologisation, politisation, diabolisation, mensonges, désinformations, diffamations, censures, etc., etc.
Ce qui se passe aujourd’hui, c’est qu’après des livres comme ceux de Borch-Jacobsen, Bénesteau, ou Onfray, après la mise au jour des véritables causes de grandes pathologies comme la schizophrénie ou l’autisme par de vrais scientifiques, une partie de plus en plus large du public commence à être mieux informée sur le caractère nul sinon dangereux de cette doctrine.
Ce qui se passe bien sûr, c’est que le salutaire travail de Sophie Robert sur l’autisme et les plaintes et requêtes justifiées des parents ont réussi à se faire entendre. Le reportage vidéo de Sophie Robert fut accablant contre la psychanalyse, car il y montrait sa démission et son irresponsabilité sous des formes multiples :
.Démission devant la vraie démarche scientifique ;
.Irresponsabilité qu’elle a même justifiée face à l’assistance de devoir envers les enfants autistes.
.Démission et irresponsabilité devant les critiques : refus de reconnaître les travaux scientifiques sur les causes de l’autisme signant avec clarté l’arrêt de mort de toute cause prétendument « psychique » qui puisse être explicable par le biais de la psychanalyse.
.etc.
Roudinesco affirme en outre, qu'à l'instar du darwinisme, la psychanalyse ne serait ni une science, ni une philosophie, mais une pensée, et une pratique. Se rend-elle compte que ses arguments se retournent tous contre la psychanalyse. Pourquoi ?
Le premier est évident. Il a pour but de faire de toute critique épistémologiquement fondée sur des éléments non psychologiques, un coup d'épée dans l'eau, et d'éviter à la psychanalyse l'accusation de n'être qu'une pseudo-science. Mais si la psychanalyse n'est pas une science comment alors faisons nous pour contrôler les prétentions de ses théories à être universelles, objectives, et à s'appliquer aux faits, etc... Si ce n'est pas une science dont les théories pourraient être validées par des institutions encadrant une communauté de chercheurs dont la formation par diplômes est reconnue, qui a donc le droit de dire que la théorie de l'inconscient est objective, et selon quels critères ? Et de même : de quel droit certains représentants de la psychanalyse comme Roudinesco affirment-ils que ce n'est pas une science ? Reconnaissent-ils donc la valeur des critères poppériens avec les conséquences que cela suppose : reconnaître aussi la nullité de la valeur objective corroborée par des tests des théories défendues, etc. ?..
La psychanalyse n'est pas une philosophie. Encore un argument immunisateur qui pourrait éviter à la psychanalyse d'être évaluée selon les critères rigoureux d'un Bertrand Russell, par exemple. Mais si cela ne peut être au moins une philosophie de "vie", qu'est-elle donc la psychanalyse ?..
La psychanalyse est une "pensée". Voilà l'argument immunisateur le plus total. Parce que tout le monde "pense". Les nazis, les staliniens, eux aussi "pensaient"! Quels sont alors les critères d'une pensée "qui pense", par rapport à ceux d'une pensée "qui ne pense pas", ou autrement dit : une pensée valide qui peut s'appliquer aux faits, et une "pseudo-pensée", parce qu'incohérente, ou reposant sur des délires, des affirmations péremptoires ou dogmatiques, des énoncés non prouvés, uniquement métaphysiques, et dont le côté métaphysique contient des éléments délirants ? Dire que c'est une "pensée", c'est tellement vague que cela permet à la psychanalyse d'être comme le dit Mikkel Borch-Jacobsen, une "auberge espagnole". C'est-à-dire quelque chose qui peut dire sont mot sur tout, s'adapter à tout, et faire tout et n'importe quoi, en se réservant, par exemple, la possibilité de se soustraire à l'expérience indépendante, donc à une certaine liberté et indépendance de jugement, donc de pensée. Si l'on suit notre dernier argument, voici ce que nous proposons : est-ce qu'une pensée qui peut comporter la possibilité d'exclure ou de rejeter l'indépendance d'esprit par la liberté de la juger elle-même, et de s'auto-juger elle-même, en reste toujours une ? Nous pensons que non. Cela devient un cadre sectaire.
La psychanalyse est une pratique. Mais il n'y strictement aucune pratique humaine qui ne puisse être orientée a priori par une préjugé théorique, ou même par un seul mot! Comme la plupart des mots composant les énoncés, sont des termes universels dépendant de théories universelles, il devient possible d'évaluer, dans une certaine mesure, leur correspondance avec les faits, mais aussi de juger comment on tente de réaliser cette correspondance : par la méthode clinique ? Par le sophisme post hoc ergo propter hoc ? Par la méthode inductive ? Ou...par la méthode expérimentale ? Peut-être aussi par la suggestion...la manipulation mentale, l'intimidation, etc., etc....
Rappelons une réflexion de Michel Bitbol :
"...Freud estime avoir apporté (...) "une preuve incontestable de l'existence (...)..." de l'inconscient et des instances de sa topique. Même si l'on met entre parenthèses les critiques du caractère scientifique de la psychanalyse, fondées sur un critère de démarcation comme celui de Popper; même si l'on accepte de jouer le jeu en appliquant de bout en bout à la psychanalyse les normes qui régissent les sciences, on peut émettre de sérieux doutes au sujet de la validité de cette "preuve d'existence" offerte par Freud. En toute rigueur, ni la cohérence explicative ni l'efficience pratique obtenues sous l'hypothèse de l'existence d'une entité, n'en constituent une preuve scientifique indubitable. Seule la démonstration que cette entité constitue la seule explication possible d'un ensemble de phénomènes attestés serait unanimement acceptée comme fournissant une telle preuve; on appelle cette procédure idéale une inférence vers l'unique explication. (... Le problème est que sur ce terrain de l'explication extrinsèque, mécanique et causale des comportements, les thèses freudiennes rencontrent de sérieux concurrents, comme par exemple la neurophysiologie. Le système de la topique psychanalytique n'est donc pas la seule explication disponible de ce type; de surcroît, la question de savoir si elle est la meilleure, et selon quelle échelle de valeur elle peut être tenue pour telle, reste largement ouverte."
(Michel BITBOL, chercheur au CNRS, chargé de cours à l'Université Paris-1. in: "Physique et philosophie de l'esprit." Edition, Flammarion, Paris, 2000. Page : 132.)
« Qu’est-ce que le « sujet » ? C’est l’être humain compris comme un réseau de capacités qui lui permettent de penser, créer, partager, agir collectivement, aller au-delà de ses singularités, ce qui est la condition de la liberté. Bien sûr, le sujet est porté par l’individu et se singularités – un corps, une identité, une position sociale, des pulsions – mais ne s’y réduit pas. Être sujet, c’est circuler entre la singularité et l’universalité, et c’est sur cet écart que la psychanalyse fonde son action : elle aide l’individu à devenir pleinement sujet. En cela c’est une discipline émancipatrice avant d’être thérapeutique. »
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Comment, par cette définition, l’individu ainsi animé d’une identité et d’une position sociale, ne pourrait-il en tant que tel, penser, agir et créer, au-delà de ses singularités en faisant usage de ses capacités, de ses compétences et de ses habiletés ? Les deux « définitions » que donne Roudinesco sont redondantes et il est inutile de séparer ainsi « sujet » et « individu ». On peut admettre, et nous admettrons certainement une dualité entre le « corps » et « l’esprit », mais dans l’acception de Roudinesco, être « sujet », ou « individu », c’est la même chose.
Un « individu » n’est jamais isolé au sein du corps social, c’est-à-dire des autres individus et du reste du monde qui l’entoure. Il est perpétuellement producteur de « Monde 2 » par sa conscience subjective, notamment, pour entrer en contact avec les éléments du « Monde 3 » des choses universelles et objectives, comme les connaissances scientifiques et leurs réalisations qui s’appliquent à tous, et d’autres « Mondes 2 » d'autres individus. Il n’y a donc pas lieu d’effectuer cette distinction inutile entre « sujet » et « individu ».
La psychanalyse n’a jamais émancipé personne. Tout ce qu’elle a pu faire et peut faire, consiste à formater un esprit, à l’endoctriner pour qu’il devienne « freudien » ou « lacanien », c’est-à-dire pour qu’il adopte les délires et les problèmes du seul Freud ou de Lacan. Par les procédés de suggestion, de manipulation mentale qu’elle a adoptés, la psychanalyse ne peut jamais être soi-disant émancipatrice mais au contraire n’être qu’une mise sous tutelle de l’individu sous ses dogmes. Aucune doctrine fondée sur un déterminisme prima faciae et absolu et niant ouvertement le libre-arbitre pour le ramener à des causes psychiques inconscientes jamais démontrées scientifiquement et de manière indépendante, ne peut être « émancipatrice », mais le contraire.
« Aujourd’hui, on nous dit qu’être un individu suffit largement. C’est le discours du libéralisme soi-disant démocratique et libéral, mais qui produit des individus malléables, soumis, enfermés, incapables d’actions communes : des individus privés de la capacité d’être sujet ».
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Tout ce catastrophisme politisant et anti-libéral, n’est qu’élucubrations et histoires à dormir debout. Tout ce que dit Roudinesco est constamment, chaque jour, chaque heure, chaque minute même, totalement démenti par les faits !
« D’abord, la psychanalyse, comme formation de psychopathologie, est enseignée dans les départements de psychologie, laquelle n’est pas prête à prendre en charge l’inconscient et n’a pas la culture liée à sa compréhension ».
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Mais comment fait-on pour écrire des énormités pareilles ? Et toutes les recherches en psychologie cognitive expérimentale, pour ne citer qu’elles ? Mais comprenons bien Roudinesco : pour elle, il n’y a toujours qu’une « voie royale » malgré l’énorme claque que vient de prendre la psychanalyse avec les causes de l’autisme, c’est uniquement la théorie délirante de l’inconscient qu’elle dispense.
« La psychologie obéit à des évaluations qui n’ont rien à voir avec les sciences humaines ».
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Donc, les sciences humaines c’est la psychanalyse, ou tout ce qui y est affilié, et la psychologie n’a rien à voir avec tout ce champ bizarre qui « s’autorise de lui-même » avec ses propres critères : le dogmatisme, l’obscurantisme, le rejet de la critique, de toute évaluation indépendante, et même de la méthode expérimentale en général, allant jusqu’à affirmer dans les cas les plus fanatiques que « la Science n’est qu’une illusion totalitaire » !
La psychologie scientifique est, pourrait-on dire une « science humaine » par excellence, même avec les graves limitations épistémologiques qu’elle comporte toujours, ainsi que les a définies, par exemple, Karl Popper.
« Le « pas en avant » dont parle Alain Badiou serait de se mettre à l’écoute de cette nouvelle demande. »
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Mais la psychanalyse, comme le démontrent Mikkel Borch-Jacobsen et Sonu Shamdasani dans « Le dossier Freud. Enquête sur l’histoire de la psychanalyse », est une « auberge espagnole » qui, parce qu’elle peut dire tout et n’importe quoi sur tout et n’importe quoi, « s’adaptera » (…) à tout et à n’importe quoi mais sans changer d’un pouce sur son dogme de départ : une théorie nulle de l’inconscient.
« (…) Pour autant, toutes les critiques ne sont pas recevables. Par exemple, on assiste à un phénomène nouveau : les malades veulent décider de leurs traitements (…) Mais on va vers une transformation du patient en maître de son destin, et ce n’est pas souhaitable. (…) ce qui a été perdu dans les sociétés de psychanalystes, c’est la position de maître (…). La position de maître permet le transfert (…) ».
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Le caractère stalinien de Roudinesco reviendrait-il au grand galop ? Pour elle, il pourrait être inacceptable que les patients puissent enfin choisir entre un traitement d’orientation psychodynamique et un traitement efficace ?? Bien sûr que oui. La psychanalyse, doit toujours s’imposer, même contre l’assentiment des patients qui n’en veulent pas. On se demande où se trouve cette mirobolante volonté d’émancipation des patients avec la psychanalyse dont nous parle plus avant Roudinesco, si déjà on leur refuse le droit de choisir, et si on s’effraie du fait qu’ils souhaitent être de vrais individus autonomes maitres de leur destin, (ou des "sujets" comme l'écrit Roudinesco!) jetant ainsi à la poubelle les petits chefs de la cause psychanalytique qui dominent encore les institutions de santé mentale avec leur pseudo-science qui n'a d'autre "vertu" que d'être un totalitarisme sophistiqué.
* * *
La réaction de Sophie ROBERT, après l'annonce du verdict de son procès perdu contre la psychanalyse :
"La psychanalyse d'aujourd'hui est dans une dévire sectaire". Seule objection : la psychanalyse a toujours été sectaire. Ce fait fut identifié dès les débuts, et encore par Henri Ellenberger.
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Psychanalystes, dehors ! Et, pour vivre heureux, vivons cachés.
Les années 2020 seront celles de l'avènement d'une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme sophistiqué dont l'un des traits les plus marquants est cette lutte, cette haine tout à fait scandaleuse et révoltante contre la liberté d'expression, via un combat acharné contre ce qui est nommé le "conspirationnisme" ou le "complotisme".
Les années 2020 seront sans doute identifiées dans l'Histoire comme une "période charnière" entre la fin d'un "ancien monde" et la naissance d'un "nouveau" dont les prémices se révèlent de plus en plus menaçants pour les libertés individuelles.
Nous estimons qu'il est pertinent, plus que jamais, de citer Antonio Gramsci :
"Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître. Et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres".
Mais citons Karl Popper : "L'optimisme est toujours de rigueur".
Et nous-mêmes : "Restons citoyens, restons vigilants, mais, renonçons à la violence et à l'intolérance. Travaillons à sauvegarder la citoyenneté, à en améliorer le contenu et les pouvoirs, les libertés autant que les responsabilités".