Chers internautes,
Il nous faut, hélas, revenir sur l'infâme afin d'éviter que l'on oublie cette lamentable affaire où l'auteur des Mensonges freudiens fut indiscutablement diffamé, porta plainte, et fut débouté par les juges, malgré des preuves vérifiables et pourtant non discutées ni même évoquées au cours du procès. Il importe en effet d'y revenir, pour ne pas oublier comment certains personnages peuvent quasiment tout se permettre.
Jamais dans son livre « Mensonges freudiens. Histoire d'une désinformation séculaire », Jacques Bénesteau ne profère le moindre propos ou sombre allusion à des thèses favorables de près ou de loin au négationnisme, au révisionnisme ou à l'antisémitisme (fut-il masqué), lesquels ont été convoqués de manière totalement mensongère et donc diffamatoire par Élisabeth Roudinesco pour mieux « moraliser » son auteur et enfin discréditer totalement son livre qui obtint pourtant le prix de l'histoire de la médecine, délivré par la SFHM, en 2002, et à l'unanimité du jury. Ce même jury qui ne fait partie d'aucune officine que l'on pourrait suspecter d'être « droitière » et qui n'avait relevé aucune trace d'antisémitisme ou de négationnisme dans l'ouvrage. Il est à noter que Roudinesco fut elle aussi primée par la même société pour l'un des ses livres...
Pour se rendre compte de l'évidence de la construction mensongère et diffamatoire de Roudinesco, il suffit de lire l'article qu'elle publie dans « Les temps modernes » (« Le Club de l'Horloge. Chronique d'un antisémitisme masqué »), et que l'on retrouvera en lisant ce billet, et aussi le livre de Bénesteau (bien que la lecture en soit fort plaisante, attrayante même étant donné l'extraordinaire richesse en informations historiques des plus accablantes et indiscutables qu'elle permet de découvrir sur Sigmund Freud).
Jamais Jacques Bénesteau n'a souhaité que sa plainte soit associée à celle du Club de l'Horloge, et ce fut pour des raisons qui n'avaient rien à voir avec la politique que Bénesteau choisit son avocat, puisqu'il s'est toujours dit, justement, apolitique.
Ce n'est pas parce que le Professeur Jacques Corraze, préfacier du livre de Bénesteau est aussi l'auteur du rapport pour le Prix Lyssenko décerné à Roudinesco pour le Club de l'Horloge, rapport notamment étayé sur le texte de Bénesteau, que ce dernier est un sympathisant de la droite extrême ou un antisémite. Henry Le Lesquen a lui-même rédigé le rapport pour le Prix Lyssenko attribué à Pierre Bourdieu par le club sur la base d'un livre de Jeanine Verdès Lerroux, ce qui n'en fait pas une fasciste ou une antisémite. Mais sans doute qu'au sein de la clique freudo-lacanienne française, il est de bon ton de suspecter d'antisémitisme tous ceux qui osent critiquer la psychanalyse, comme ce fut encore le cas de Roudineso (...) sur la parution du Livre noir de la psychanalyse, qu'elle n'hésita pas à déclarer antisémite à Ursula Gauthier, journaliste au Nouvel Observateur, avant même sa parution.
Voici maintenant un paragraphe en majeure partie censuré par Wikipédia.fr sur l'article consacré à Roudinesco. Les « maîtres d'œuvre de la censure » sont des conchitas membres de la clique freudo-lacanienne de Wikipédia, les dénommés « Ouicoude » et « Perky »...
Querelle judiciaire :
Élisabeth Roudinesco a été poursuivie pour diffamation, ainsi que les éditions Gallimard et Claude Lanzmann, par le Club de l'Horloge, qu'elle accuse d'antisémitisme masqué à la suite d'un article publié dans Les Temps modernes n°627, avril, mai, juin 2004, sous le titre « Le Club de l'Horloge et la psychanalyse. Chronique d'un antisémitisme masqué ». Elle en a fait de même pour le brulôt de J. Bénesteau : « Mensonges freudiens. Histoire d'une désinformation séculaire ». À la suite d'une requête individuelle de Jacques Bénesteau qui fut associée sans concertation avec celle du Club de l'Horloge, elle est relaxée par le tribunal correctionnel lors du jugement du 2 juin 2005 (L'auteur, défendu par Maître Wallerand de Saint Just, est débouté et ne fait pas appel (ayant attaqué seul, il ne peut, pour des raisons financières s'engager une nouvelle fois), contrairement à Henry de Lesquen, président du Club de l'Horloge et défendu par Maître Niolay Fakiroff. Elisabeth Roudinesco est défendue par Maître Muriel Brouquet-Canale et Maître Georges Kiejman). Le jugement de première instance est confirmé le 1 mars 2006, par la cour d'Appel de Paris qui déboute le Club de l'Horloge. La Cour de Cassation rejette finalement, le 6 mars 2007, le pourvoi du Club de l'Horloge, jugeant que l'article d'Élisabeth Roudinesco ne comporte pas d'imputations diffamatoires. ( Lien...).
Cependant les avis demeurent controversés au sujet de cette affaire, même si certaines personnes appartenant au monde des médias ont essayé de l'étouffer ou ont pris fait et cause, d'emblée, pour Elisabeth Roudinesco. Ce fut le cas de quotidiens tels que Le Monde, L'Humanité, et Libération. Dans tous ces journaux, Roudinesco fut présentée comme une psychanalyste « rudoyant l'extrême droite » (Lien...). D'autres personnalités ont défendu Jacques Bénesteau, sans se lier avec le Club de l'Horloge, comme le Professeur François Aubral (Professeur à la Sorbonne). Ce dernier voit dans les attaques d'Elisabeth Roudinesco, de la diffamation parfaitement constituée (Lien...). D'autres commentateurs plus anonymes, comme Patrice Van den Reysen, enseignant, ont démontré sur la base de faits vérifiables, que Roudinesco a inventé de toute pièce une phrase au contenu antisémite et négationniste qui ne se trouve pas dans le livre de Jacques Bénesteau, pour mieux l'accuser d'antisémitisme et de négationnisme ; alors que l'auteur, au contraire, reconnaît explicitement l'existence d'un antisémitisme de fait, à Vienne, entre la fin du XIX° siècle et le début de l'Anschluss (Lien...).
Dans son livre, Jacques Bénesteau s'emploie à démontrer de la page 189 à 191, en reprenant notamment les travaux d'Henri Ellenberger, que les raisons du retard de la nomination au poste de Professor extraordinarius de Sigmund Freud, ne sont probablement pas à imputer aux origines juives de Freud (Jacques Bénesteau. Mensonges freudiens. Histoire d'une désinformation séculaire. Mardaga. Sprimont, 2002. Page 189.). Henri Ellenberger, lui, parle même de légende (à propos de cette affaire, et de manière bien plus récurrente encore à l'endroit de l'histoire du mouvement freudien). (Henri Ellenberger. Histoire de la découverte de l'inconscient. Fayard, 1994, page 478.). Plus loin dans le livre, à la page 190, Bénesteau relate une attitude hostile aux manifestations d'antisémitisme de l'Empereur François-Joseph, ainsi que celle de Wilhelm Freiherr von Hartel qui condamna l'antisémitisme devant le parlement viennois à cette époque.
Mais les attaques de Roudinesco contre Bénesteau portent aussi sur une « comptabilité franchement nauséabonde » à laquelle se serait livré l'auteur des Mensonges freudiens. Dans son article publié dans la revue Les temps modernes, elle écrit :
« (...), l'auteur des Mensonges, affirme qu'il n'existait aucun antisémitisme à Vienne « entre la fin du XIX° siècle et l'Anschluss », puisque, je cite, « plus de la moitié des médecins et des avocats étaient juifs, et que la plupart des banques et la quasi totalité de la presse étaient contrôlés par des Juifs ». Fort de ce raisonnement qui nie l'existence d'une réalité pourtant parfaitement établie, et tout en s'appuyant sur une « comptabilité » franchement nauséabonde, Bénesteau en vient alors à accuser Freud d'être l'inventeur d'une persécution antisémite dont on ne trouverait nulle trace en Autriche jusqu'en 1938, mais qui lui aurait permis de se faire passer, en tant que Juif, pour la victime d'un complot fabriqué par les non-juifs. » (Lien...).
On notera, après relecture du livre de Bénesteau, que :
1. Jamais l'auteur nie qu'il existait de l'antisémitisme à Vienne entre la fin du XIX° siècle et le début de l'Anschluss, mais le contraire (Jacques Bénesteau. Ibid, pages 189 à 191.).
2. Jacques Bénesteau écrit plutôt que : « selon David Klein, on dénombrait à Vienne, un an avant la naissance de Freud, environ 6000 Juifs, soit 1% de la population de la capitale, puis en 1900, 147000, soit un peu moins de 9%. À la fin du XIX° siècle, 1,5% de la population de tout l'empire Austro-Hongrois et moins de neuf pour cent des Viennois étaient Juifs » (Il cite le livre de Klein (1981), Jewish origins of the Psychoanalytic Movement). Ensuite Bénesteau écrit plus loin que : (...) « dans l'élite intellectuelle, les attitudes antisémites ne jouaient pour ainsi dire aucun rôle » (il cite Hirschmüller) ; puis que : « Bien sûr, au printemps 1933, après l'accession de Hitler au pouvoir, Sigmund Freud n'aura guère de raison de changer son jugement « en ce qui concerne la nature humaine, spécialement l'aryano-chrétienne » (il cite Freud, dans une lettre au paster Pfister du 28/5/1933). « Mais, en 1936, à Vienne, deux ans avant l'Anschluss nazi, dans des conditions adverses bien troublées, 62% des avocats et 47% des médecins étaient juifs » (il cite un recensement de Steven Beller (1990), Vienna and the Jews 1867-1938, mais s'appuie aussi sur Ellenberger ; Hirschmüller ; Sulloway ; Klein ; Forrester ; Webster ; Oxaal ; Pollak et Botz). (Jacques Bénesteau. Ibid, pages 190 et 191.).
3. La phrase de Roudinesco, qu'elle précède par « je cite », et mise entre guillemets en l'attribuant à Bénesteau, « plus de la moitié des médecins et des avocats étaient juifs, et que la plupart des banques et la quasi totalité de la presse étaient contrôlés par des Juifs », se trouve bien dans le livre de Bénesteau, mais la précédente, elle aussi mise entre guillemets, ne s'y trouve pas.
4. Jamais l'auteur des Mensonges freudiens accuse Freud « d'être l'inventeur d'une persécution antisémite dont on ne trouverait nulle trace en Autriche jusqu'en 1938 ». D'une part, Bénesteau montre qu'il y a bien, indiscutablement, un antisémitisme de fait en Autriche, à cette époque, ne serait-ce qu'en relatant l'attitude hostile à l'antisémitisme de l'Empereur François-Joseph et de son excellence Wilhelm Freiherr von Hartel, et d'autre part, Bénesteau, se limite prudemment à affirmer que : « (...) une réception antisémite de son allocution du mois d'octobre 1886 est difficile à admettre : trois de ses quatre contradicteurs (von Bamberger, Rosenthal, Meynert, Leidesdorf) étaient juifs eux-mêmes (...) ». (Jacques Bénesteau. Ibid, page 189.).
5. A aucun moment Bénesteau ne relate un complot des non-juifs contre Freud. Il relate seulement le fait que Freud, « en 1988, voulut démissionner de la « société des médecins » car cette « honorable Chrétienté est très indécente » : elle voulait en effet inciter ses membres à souscrire pour la revue Wiener klinishe Wochenschrift, laquelle devait soi-disant soutenir les vues élevées, chrétiennes et purifiées, d'un cortège de pontifes ayant « depuis longtemps oublié le sens du mot travail ». » (Il cite Freud dans une lettre caviardée à Fliess du 4/2/1888). (Jacques Bénesteau. Ibid. page 189.).
Il est à préciser que dans son article, Elisabeth Roudinesco reconnaît le caractère indiscutable des sources sur lesquelles s'appuie Jacques Bénesteau dans son livre. Elle écrit en effet : « Formé à la tradition universitaire, Jacques Bénesteau donne à sa dénonciation une allure respectable en s'appuyant sur une bibliographie impressionnante et sur des sources indiscutables citées à la fin de chaque chapitre » (Lien...).
Principaux témoins en faveur d'Elisabeth Roudinesco : Elisabeth Badinter, Elisabeth de Fontenay, Roland Gori, Fethi Benslama, Jean-Pierre Sueur, Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet, Henry Rousso, Pierre Milza.
Liens internet :
* « Elisabeth Roudinesco ou comment utiliser les médias pour discréditer les opposants à la théorie freudienne », par Romina Bianco et Esteve Freixa i Baqué, Département de psychologie, Université de Picardie Jules Verne.
* « A-t-on le droit de critiquer Freud et la psychanalyse ? », par le Professeur François Aubral.
* « Le pouvoir absolu », par Patrice Van den Reysen.
* « L'accusation d'antisémitisme et de révisionnisme comme instrument de disqualification et de terrorisme intellectuel utilisé contre les critiques de la psychanalyse et du freudisme. », par Patrice Van den Reysen.
* « Complicité d'antisémitisme masqué », par Philippe Gouillou.
* « Roudinesco, entre reniement et diffamation », par Pierre Tevanian, Sylvie Tissot, Septembre 2003.
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Psychanalystes, dehors ! Et, pour vivre heureux, vivons cachés.
Les années 2020 seront celles de l'avènement d'une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme sophistiqué dont l'un des traits les plus marquants est cette lutte, cette haine tout à fait scandaleuse et révoltante contre la liberté d'expression, via un combat acharné contre ce qui est nommé le "conspirationnisme" ou le "complotisme".
Les années 2020 seront sans doute identifiées dans l'Histoire comme une "période charnière" entre la fin d'un "ancien monde" et la naissance d'un "nouveau" dont les prémices se révèlent de plus en plus menaçants pour les libertés individuelles.
Nous estimons qu'il est pertinent, plus que jamais, de citer Antonio Gramsci :
"Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître. Et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres".
Mais citons Karl Popper : "L'optimisme est toujours de rigueur".
Et nous-mêmes : "Restons citoyens, restons vigilants, mais, renonçons à la violence et à l'intolérance. Travaillons à sauvegarder la citoyenneté, à en améliorer le contenu et les pouvoirs, les libertés autant que les responsabilités".