dimanche 15 novembre 2015

Être citoyen, oui, mais comment ?..




Périclès : “Chaque citoyen peut intervenir dans le gouvernement de la cité, ne serait-ce que par son vote”. (345 av. J.C.).
Nous croyons que les gens ne comprennent pas (par ignorance : on ne les a pas formés suffisamment avec la culture épistémologique, notamment, qui est cruciale) ce que signifie "être citoyen", et tout ce que cela peut impliquer. 
Il leur manque aussi une formation "de base" en philosophie politique. Ils doivent comprendre les problèmes logiques liés à la liberté, au droit, à la démocratie, au totalitarisme, à la violence, et à l'intolérance, pour l'essentiel... 
Or, Karl Popper (mais il n'est pas le seul) est pour nous un maître capable d'expliquer avec des arguments logiques imparables, les diverses erreurs et autres confusions qui sont faites par la plupart des gens et même de grands intellectuels sur tous ces concepts. 
Les gens doivent comprendre qu'être citoyen ne se limite pas à aller voter, ou de temps en temps à manifester dans les rues. Il faut montrer aux décideurs que nous réfléchissons, et que nous en sommes capables de manière outillée de telle façon que l'on puisse invalider (s'il y a des erreurs de logique) ou réfuter (si ce qu'ils disent ou décident de peut correspondre aux faits, ou s’il y a des faits tangibles dont l'existence démontre que leurs éventuels projets courent à la catastrophe) les idées, les idéologies qu'ils répandent et utilisent, et les diverses solutions politiques qu'ils nous proposent ou nous imposent. 
Il faut donc être beaucoup plus actifs sur le plan intellectuel, et discuter. Discuter entre nous, et leur MONTRER que nous discutons de manière rationelle et critique avec les meilleurs outils : la logique, l'épistémologie, une analyse des faits et de leur correpondance avec le réel, et aussi des connaissances en histoire et en géopolitique qu'il faut acquérir. 
Voilà, selon nous, l'effort qui doit être fait par les citoyens pour le devenir davantage, voire même, pour accéder au titre de "citoyen". 
Bien entendu, il y a toujours l'histoire officielle écrite dans les livres et la véritable histoire. Tout comme il y a la politique "visible" et populaire avec ces discours et rhétoriques, et l'autre politique...

Nous n'avons donc d'autre choix que de montrer que nous nous questionnons, que nous interrogeons sans arrêt les hiatus toujours possibles entre "l'histoire" et la véritable histoire, la "politique" et l'autre politique. C'est la seule solution qui s'offre à nous. Nous devons donc travailler et nous cultiver ensemble en partageant au maximum nos connaissances.



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Liberté

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom


Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom


Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom


Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom


Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom


Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom


Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom


Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom


Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom


Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom


Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom


Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom


Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom


Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom


Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom


Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom


Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom


Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom


Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom


Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté. 


(Paul ELUARD)


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