Si tous les nombres sont parfaitement déterminés par cet "inconscient", comme tu l'affirmes, en excluant tout le hasard possible, ainsi que tout le non-sens ; je te demande, pour moi, Méphisto Phélès, d'interpréter d'abord ce nombre, que j'ai diaboliquement composé à ton intention :
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Alors ?! Est-ce « moi », ou « l'autre », Sigmund ?!
En tout cas, amuse-toi bien outre tombe pauvre charlatan avec tes interprétations freuduleuses (...), celles qui te permettent de retomber à tous les coups sur tes pieds en invoquant la sexualité, mais j'espère pour toi que ce n'est pas mon frère, sinon tu auras à faire à « moi ».
Et encore... je n'ai pas été vache avec toi, Sigmund, c'est un nombre sans virgule, et en plus je ne te demande même pas de me dire si c'est un nombre premier lui aussi imaginé dans mon "chaos inconscient" lequel serait "réglé" par mon "invariant unaire" : "le refoulé".
Mais, si le coeur t'en dis, tu peux toujours soumettre cette question à ton acolyte qui bouffe aussi les pissenlits par la racine, à l'heure qui l'est : Jacquot Lacangourou !
A présent, et puisque tu prétends mordicus un déterminisme aussi strict sur les nombres, tes meilleurs exemples, as-tu écrit en toutes lettres, (tu aurais dû essayer les mouches...), et si tu prétend avoir un accès aussi absolu à mon inconscient, alors, et comme je te l'ai dit un peu plus haut, prédis avec l'exactitude la plus absolue le prochain nombre que je vais librement formuler, (mais je ne te dirais pas quand, ce sera encore plus amusant), et en prédisant aussi la place de chaque membre qui le compose, sans te tromper d'un seul, ... Et tu devras aussi apporter la preuve valide que ta prédiction était fondée. C'est-à-dire une preuve indépendante, extra-clinique, et qui fut contrôlée de manière répétée et intersubjective. Tu as compris, Sigmund ?....
...Sinon, je te fais empaler sur un tournebroche, et griller jusqu'à la fin des temps. Ainsi, tu auras une idée moins métaphysique du déterminisme et de ton libre-arbitre.
Enfin, Sigmund, mon ami, si tel est bien ton déterminisme, si tu es vraiment plus fort que mon enfant, le Démon de Laplace, que j'adore par-dessus tout, alors prédis aussi sans te tromper sur le nombre et sur la place d'une seule et unique lettre, le prochain mot absurde et aussi long que je voudrais que je formulerai quand je voudrais...
...Sinon, du fond de ta tombe, j'enverrais l'âme de Lacan venir te tourmenter sans fin à chercher ce qui, en toi, ne fut pas résolu...
Réponse à Kasia, au sujet de votre prétendue capacité à « faire le vide » pour mieux « ressentir », et, in fine, comprendre ce qu'est l'analyse.
Ainsi, vous, les humains, vous seriez capables de faire le « vide » en vous-mêmes, pour justement mieux ressentir ce que vous avez...en vous-mêmes. Mais n'allez pas plus loin, ce que vous avez de plus sûr, en vous-mêmes, je le dis en passant, c'est Moi, votre Maître, et non mon frère et sa pitoyable inspiration.
Mais supposons que je vous laisse en paix, derechef, et que cette fois, vous soyez seuls, et pour de bon, avec « vous-mêmes » et ce vide qui y règnerait.
Si donc vous êtes enfin parvenu (et par le biais de ma très haute bienveillance), à faire « le vide » en votre âme, c'est donc qu'il n'y reste strictement plus rien, oh, Kasiaaa..Vous touchez enfin au « Néant », et, sans que vous le sachiez vraiment, aux Ténèbres aussi. Vous voyez, tout nous rapproche toujours. Ah, Kasia, je vous comprends, « pourquoi la chose, plutôt que rien ». Tiens, tiens, Leibniz et Freud pourraient-ils s'entendre, ma chère Kasia ? Curieux non ?...
C'est aussi pour cela que je suis le Maître. Car, comme Freud, mon royaume est irréfutable. Car dès que l'on croît utiliser un moyen autonome pour m'éviter, on finit toujours par me retrouver sur son chemin. Si Freud ou ses modestes et serviles gnomes vous demandent de « faire le vide », afin de mieux « ressentir », c'est parce qu'il croît, qu'ainsi « vidés », vous serez le réceptacle idéal pour ses fantasmes et ses délires. Et, Diable, il a raison !
Croyez-vous ?... Hélas, même Freud ne peut rien contre moi, Méphisto Phélès, Prince des Ténèbres.
Si donc vous réussissiez vraiment à faire ce vide qui vous importe tant, je vous le redis, il n'y aurait donc plus rien en vous. Ni émotions, ni souvenirs, ni mots, ni chants, ni pleurs, ni crainte, ni désir, ni attentes, ni théories, ni opinions, plus rien, oh Kasiaaa...Le Nihilisme individuel le plus totalitaire. Aaahh....j'aime ça !!
Il n'y aurait donc aussi, plus aucune conscience, et plus aucun inconscient. Plus rien. Le vide. Où donc Freud pourrait-il alors chercher cet inconscient, ce refoulé, oui, cet « autre » qui ne serait pas moi, et qui, de ce fait, m'insulte, chère Kasia...
Partant de cette situation pour le moins scabreuse, comment feriez-vous donc pour faire émerger du « ressenti », à partir du Néant, sans que l'on vous suggère totalement, les mots, les souvenirs, les mimiques mêmes de ce « ressenti » qui ne sera pas le vôtre, et dans sa totalité ?
Et puis, pour « faire le vide », quel mode d'emploi ? Celui de Freud assurément ! Ah ! J'ai compris, Kasiaaa...Vous êtes diabolique vous aussi ! Qu'est-ce que je vous disais : on revient toujours à moi. C'est fort bien, ça, continuez, continuez...
Vous devez commencer par parler de vos parents, de vos rêves, de votre sexualité ? Ou bien devez-vous dire « tout ce qui vous passe par la tête » ? Autrement dit, faire des « associations libres » ? Mais comment les formuler si, au préalable, vous vous êtes « vidés » de tous vos mots et de votre mémoire, donc de toute possibilité d'expression, vous trouvant ainsi rabaissée au stade de l'amibe, et encore... ?
Vous voyez, Kasia, « faire le vide » est logiquement impossible.
S'il ne vous reste en vos pensées que celles vous indiquant comment vous devez faire le vide, alors, de toute évidence, votre pensée n'est pas vide à cet instant. Votre pensée...se guide par un préjugé méthodologique.
Il vous faudra un préjugé, une hypothèse, n'importe quoi d'autre si vous voulez, pour vous aidez dans votre choix. Il n'y a donc pas de « vide » qui pourra servir de base de recherche à votre ressenti, chère amie. Votre mémoire vous sera nécessaire, sauf si vous êtes subitement devenue une grenouille de laboratoire que l'on vient de décérébrer d'un coup d'aiguille, ou bien encore une de ces momies vivantes que l'on peut voir déambuler dans les salles obscures de certaines sectes.
Justement, puisqu'on en parle, (des sectes), la psychanalyste Maria Pierrakos, les décrit bien ces gens qui ont été victimes de la psychanalyse lacanienne et qui, je cite, « se sont complètement exilés d'eux-mêmes ». Et cette mémoire dont je parlais, et qu'il vous faut pour vos futures pérégrinations psychiques, rend-elle pour autant « nécessaire » la théorie de l'inconscient telle que Freud la concevait ? Assurément non. Car cet inconscient-là, qui serait régit par un démon encore plus démoniaque que celui de Laplace, n'est qu'une lubie, le plus grand délire conceptuel de toute la psychanalyse.
Il faut donc que je cite encore Maria Pierrakos, une sacrée diablesse : « On peut dire en effet qu'il s'agit de libérer le sujet des liens qui l'empêchent de vivre. Mais le résultat de certaines analyses n'est-il pas, au bout de bien des années, de voir ces liens remplacés par une toile d'araignée de mots qui peu à peu perdent leur sens premier pour en avoir un double, un triple, une multitude ; et le sujet qui était dans un monde cohérent de souffrance se trouve dans un univers éclaté où le tout et le rien s'équivalent, pour ne pas dire le tout et le n'importe quoi. On est obligé alors d'accepter la définition de la psychanalyse par Houellebecq : "la psychanalyse est ce qui transforme une connasse en pétasse !" Je reprocherai à cette définition d'être trop restrictive : pourquoi les femmes seulement ? L'effet sur certains hommes a été encore plus ravageur. Ecoutons François Perrier parler de ce qu'il appelle les suicides libidinaux : "on a vu errer dans les milieux analytiques, des gens complètement dévastés, acculés à se refabriquer un narcissisme d'emprunt ficelé avec des concepts lacaniens; à se faire une vie libidinale d'emprunt, de type pervers, dans la recherche de l'excitation ou du donjuanisme, et qui se sont complètement exilés d'eux-mêmes ».
C'est Kant qui avait bien montré que l'introspection ne mène qu'à la folie. Cette folie, Freud l'a vécue lui-même avec son auto-analyse, dont il admit l'échec complet et qui pourtant est bien connue comme étant la matrice originelle de toute l'entreprise freudienne. Mais cette matrice est, elle aussi, autant viciée que celui qui la porte, selon les termes du psychanalyste Gérard Haddad qui nous raconte un Lacan préoccupé à remettre la psychanalyse sur ses pieds, c'est-à-dire à liquider post mortem, un « morceau de névrose » que Freud n'aurait pas liquidé dans son auto-analyse, laquelle ne serait donc plus pure et immaculée comme le veut la sacro-sainte légende. Faut-il y voir là mon œuvre ? Et pourquoi pas !
Donc Kasia, moi, Méphisto Phélès, je sonne le glas de votre argument.
On ne peut « faire le vide », surtout s'il s'agit de « ressentir ». Car si l'on y parvient, on élimine aussi le matériau à partir duquel pourrait émerger le « ressenti ». Bien sûr vous pouvez piquer quelqu'un pendant son sommeil profond (là où il peut vraiment « faire le vide »), et le faire sursauter. Mais ce n'est pas de cela que nous parlions, bien entendu. Nous parlions de la possibilité de « faire le vide », en étant au départ, totalement conscient.
L'esprit humain, n'est pas un seau vide qui se remplit passivement, contrairement à ce que vous croyez, Kasia. Vous êtes constamment actifs. Et cette action nécessite une mémoire en partie inconsciente, cela, je veux bien en convenir. Seulement, cette mémoire inconsciente, ne peut, comme le croyait Freud, vous déterminer en excluant tout hasard et tout non-sens, c'est-à-dire tout risque d'erreur. Ce sont-là des idées « diaboliques » qui relèvent du Démon de Laplace. Et je m'y connais dans ce domaine. Freud, pauvre créature humaine qu'il fut, n'a pu avoir été aussi fort que moi, Méphisto Phélès. Moi seul maîtrise le hasard, le passé, le présent et l'avenir dans lequel je peux lire !...Seul le Prince des ténèbres que je suis, peut prédire et décider du sens de l'Histoire.
Si vous avez un « autre » qui est en vous et qui agit selon ses propres règles (et puis, même en me retournant de façon inopinée, je ne vois personne derrière moi...), et à votre insu, cet « autre », ne peut donc être démoniaque (laplacien, ou ultra-déterministe si vous voulez). Il n'y a que moi, qui puisse l'être, dois-je vous le rappeler ?
Aucun homme n'a en lui une intelligence diabolique qui dépasserait sa propre personne, fut-elle « inconsciente ». Nous ne pouvons avoir en nous ce « super-ordonnateur » de nous-même, car, comme le disait ce sale suppôt de la Vérité que fut Karl Popper, aucun prédicteur, ne peut s'auto-prédire lui-même avec n'importe quel degré de précision, comme le voudrait cette sotte croyance en votre déterminisme psychique inconscient et prima faciae absolu, ma chère Kasiaaa...
Diaboliquement vôtre...
Méphisto Phélès.
Bravo. Bien document et bien pensé
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