(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).
Voici, cher(e)s récalcitrant(e)s éclairé(e)s, un extrait d'un
livre de Françoise Dolto. Si vous aviez commencé votre journée dans une
atmosphère de tristesse, ce texte sera apte à solliciter vos zygomatiques, mais
ne riez pas trop fort, cela ne plaît pas aux psychanalystes...
Il serait vain de dresser un aperçu de l'influence qu'a pu avoir Françoise Dolto dans toute la sphère éducative française, tant celle-ci est importante.
Mais il est tout aussi vain de tenter d'expliquer à sa juste mesure l'ampleur abyssale du fossé qui impose une distance entre les prétentions faramineuses de tous ses écrits et leur quelconque possibilité de correspondance avec les faits, correspondance qui ait pu être testée, ou qui soit même testable, tant ils sont truffés d'absurdités, d'affirmations arbitraires et n'ayons pas peur des mots, tant elles sont délirantes.
Dès lors, une question s'impose : comment certains décideurs ont-ils pu se laisser convaincre par de telles histoires à dormir debout pour laisser cette dame répandre une véritable peste intellectuelle, non seulement contre la science mais aussi contre la morale et les enfants, si l'on en jugeait également par rapport à ses diverses promotions à peine voilées de la pédophilie, lesquelles apparaissent dans d'autres de ses affirmations, promotions toutes inacceptables et même monstrueuses ? (A propos, vous constaterez que le lien précédent, en bleu, renvoie désormais vers une vidéo qui a été mise en mode "privé" sur Youtube... Que voulez-vous : ces gens-là ne se sentent jamais responsables ni coupables de rien. Ils n'ont aucun scrupule, aucune morale, et ils s'en flattent. Et ils ont bien compris que pour protéger le culte à leur idole, il valait bien mieux "cacher la poussière sous le tapis").
*
Commentaires :
Dolto : "Mais d'abord
le mot "lire" est un mot qui, pour certains enfants, éveille quelque
chose de totalement tabou : c'est le lit conjugal des parents."
Dolto a écrit : "certains
enfants". Déjà ce "certains" (...) nous gène. Lesquels ?
Quels enfants ? Quelles en sont leurs caractéristiques précises ? Quel âge ?
Quel sexe ? Quelle origine sociale ? Quel milieu de vie ? Quels centres
d'intérêts ? Voilà tout ce que ce mot ("certains") employé par Dolto
peut englober. Il est donc employé comme un grand sac fourre-tout, où le vague
et l'imprécision ôtent d'emblée le risque de la réfutation de ce principe
théorique posé arbitrairement par Dolto. Où sont les classifications, les
statistiques, les chiffres, etc., fournies par Dolto et qui permettraient d'y
voir clair, à travers cette expression : "certains enfants"
?
Ce qui est affirmé dans la
théorie de Dolto c'est un lien de cause à effet entre deux phénomènes :
1. La lecture (ou peut-être l'énonciation par un tiers) du mot "lire", et 2. Ce qui serait déjà dans les représentations de l'enfant et compris comme un tabou : le lit conjugal des parents. Ce serait donc par la lecture ou l'énonciation par un tiers du mot "lire" que l'enfant verrait se réveiller en lui (de manière consciente ou inconsciente ...) un tabou lié au lit conjugal des parents, (il ne doit pas savoir ce qui s'y passe, cet accès lui est tabou, interdit).
La problématique de Françoise Dolto :
L'interlocuteur à privilégier, est donc, comme l'on s'en doute, non pas tant ce que dit l'enfant, (ou ses parents), mais son "inconscient" et celui de ses parents ; quoique la psychanalyse présuppose ou plutôt affirme sans preuve que "l'inconscient" détermine sans coup férir toute activité consciente. Enfin, et par extension, nous verrons comment Françoise Dolto croit, semble-t-il, pouvoir parer à toute objection, en convoquant aussi "l'inconscient" des maîtres ou des instituteurs qui seraient incrédules ou ignorants (...) des multiples ficelles dont dispose cet "inconscient" pour rester le "maître dans la maison"...
1. La lecture (ou peut-être l'énonciation par un tiers) du mot "lire", et 2. Ce qui serait déjà dans les représentations de l'enfant et compris comme un tabou : le lit conjugal des parents. Ce serait donc par la lecture ou l'énonciation par un tiers du mot "lire" que l'enfant verrait se réveiller en lui (de manière consciente ou inconsciente ...) un tabou lié au lit conjugal des parents, (il ne doit pas savoir ce qui s'y passe, cet accès lui est tabou, interdit).
La problématique de Françoise Dolto :
L'interlocuteur à privilégier, est donc, comme l'on s'en doute, non pas tant ce que dit l'enfant, (ou ses parents), mais son "inconscient" et celui de ses parents ; quoique la psychanalyse présuppose ou plutôt affirme sans preuve que "l'inconscient" détermine sans coup férir toute activité consciente. Enfin, et par extension, nous verrons comment Françoise Dolto croit, semble-t-il, pouvoir parer à toute objection, en convoquant aussi "l'inconscient" des maîtres ou des instituteurs qui seraient incrédules ou ignorants (...) des multiples ficelles dont dispose cet "inconscient" pour rester le "maître dans la maison"...
*
Examinons maintenant comment Dolto s'y prend pour croire démontrer ce lien de cause à effet :
F. Dolto :
"Au moment où
l'enfant est en train d'élaborer son interdit de l'inceste, le verbe du
"lit" que leur paraît être le mot "lit" rend ce mot banni,
et les activités qui entourent le fait de lire sont quelque chose qui le met
dans un très grand trouble".
Pour commencer, quelles sont
les preuves fournies par la psychanalyse (preuves indépendantes, extra
cliniques, bien entendu...), que l'enfant (tout enfant) "élabore
(inconsciemment ou consciemment) un interdit de l'inceste", et de surcroît que ce même "interdit" serait causalement lié avec le fait que tout enfant pourrait (...) refuser de lire ou de s'intéresser à la lecture ?
Ensuite, et puisque la psychanalyse postule depuis toujours un déterminisme psychique inconscient, (mais prima faciae absolu), quel genre de procédure de test Françoise Dolto pourrait-elle ou a-t-elle proposée lui permettant d'assumer la responsabilité de l'absence de toute erreur dans les "calculs" que devrait faire un "inconscient" qui déterminerait ainsi sans coup férir la motivation, (ou le contraire), à la lecture ?... (Mais avec les arguments de Karl Popper contenus dans son livre "L'Univers irrésolu. Plaidoyer pour l'indéterminisme" au sujet du "principe de responsabilité renforcé", l'on peut d'ores et déjà démontrer que tout projet "scientifique" de ce type est d'emblée voué à l'échec).
Ensuite, et puisque la psychanalyse postule depuis toujours un déterminisme psychique inconscient, (mais prima faciae absolu), quel genre de procédure de test Françoise Dolto pourrait-elle ou a-t-elle proposée lui permettant d'assumer la responsabilité de l'absence de toute erreur dans les "calculs" que devrait faire un "inconscient" qui déterminerait ainsi sans coup férir la motivation, (ou le contraire), à la lecture ?... (Mais avec les arguments de Karl Popper contenus dans son livre "L'Univers irrésolu. Plaidoyer pour l'indéterminisme" au sujet du "principe de responsabilité renforcé", l'on peut d'ores et déjà démontrer que tout projet "scientifique" de ce type est d'emblée voué à l'échec).
A l'époque de Dolto, il n'y avait déjà strictement aucune preuve d'un "interdit (inconscient) de l'inceste". Et aujourd'hui, c'est toujours pareil : la psychanalyse n'a toujours pas fourni la moindre preuve valide, (fondée sur des tests valides, donc loin de ce prétendu "laboratoire de la psychanalyse" que serait le divan, ainsi que l'a soutenu Daniel Widloecher), que tout enfant élaborerait, (inconsciemment ou consciemment), un "interdit de l'inceste".
Tout ce que la psychanalyse a pu fournir, ce ne sont jamais que des confirmations
de cette théorie qui n'ont pu être lues qu'à partir d'elle, donc, qui n'en
constituent pas des preuves valides. Ce ne sont que des biais de
confirmation d'hypothèse, quoique s'agissant "d'hypothèse", il
est plutôt question de vérité révélée, posée de manière totalement arbitraire,
parce que, nous le répétons : sans aucune preuve valide.
François Dolto écrit ensuite, "le
verbe du lit" (peut-être a-t-elle pensé au “lit qui chante” (...), ou
“qui grince”, par ses ressorts, lorsque les parents, eux, utilisent d’autres
verbes d’action..?). Voilà bien une syntaxe tout à fait bizarre et incorrecte
en tout cas. "Le verbe du lit" cela ne se dit pas en langue
française. Pas plus qu'il soit correct d'écrire par exemple, "le verbe de
la maison", ou "le verbe de l'arbre", ou de tout ce que vous
voudrez d'autre. Et s'il avait été question du verbe lire dans l'expression de
Dolto, c'était la même chose. En français, il est incorrect d'écrire, "le
verbe du couru", ou le "verbe du mangé", ou de n'importe quel
autre verbe.
La "méthode" de
Françoise Dolto utilisée ici n'est donc qu'une sorte de "forceps" dont la grossièreté
est parfaitement ridicule.
A quoi est censé lui servir ce
forceps ? : à faire sortir à toutes forces de son raisonnement ce qui est
justement et naturellement interdit par la logique, voire même par le seul bon
sens* : il n'est pas du tout évident, a priori, sauf à tenter de le faire
croire par l'usage de telles expressions ("le verbe du lit"), qu'un
enfant fasse, de manière indubitable, une association de sens, entre le mot
"lit" (en l'occurrence, le lit conjugal des parents comme tabou pour
l'enfant) comme un lieu "d'action" (où se conjuguent sans doute
d'autres "verbes"...), donc comme un "verbe", et le verbe
"lire", lui-même.
Voilà donc comment Dolto n'hésite pas à employer des forceps rhétoriques aussi ridicules qu'incongrus, pour, d'une part, tenter de "faire sortir" une vérité qui n'existe pas, et d'autre part, pour ensuite nous la faire entrer dans nos esprits qui seraient crédules...
Voilà donc comment Dolto n'hésite pas à employer des forceps rhétoriques aussi ridicules qu'incongrus, pour, d'une part, tenter de "faire sortir" une vérité qui n'existe pas, et d'autre part, pour ensuite nous la faire entrer dans nos esprits qui seraient crédules...
Mais il est possible que l’effet de sidération provoqué par
l’audace d’une telle formule ait dû en convaincre plus d’un. L'on peut, par exemple s'interroger sur les divers effets de suggestion que peut engendrer l'usage d'incongruités toutes aussi farfelues les unes que les autres mais "contextualisées" dans un argumentaire qui ne l'est pas moins sur des gens qui n'ont ni le temps ni les connaissances pour, dès leur réception, en identifier le caractère inepte et suggestif, mais suggestif de fausseté : ces incongruités n'ont alors d'autre fonction que de faire accepter, sans condition, ce qui est faux, absurde, ou non démontrable. Sans doute que les psychanalystes y verraient là une autre preuve de l'action de "l'inconscient" chez ceux qui se laissent berner par ce genre d'arguties, mais malheureusement, être ignorant n'est pas nécessairement être "inconscient".
Il n'en faut alors pas plus à Françoise Dolto pour affirmer que le
mot "lit" est soi-disant "banni" par l'enfant (tout enfant,
ou "certains" (...) enfants) sur la base non démontrée du fait que
l'enfant ferait une association inconsciente des plus douteuses et improbables entre un nom
commun et un verbe d'action. Comment ? En essayant de faire passer l'absurdité
suivante : le nom commun "lit" est aussi pour Dolto un verbe d'action
(comme lire), peut-être parce que dans un lit conjugal il peut s'y produire
"beaucoup d'actions" que l'enfant ne doit pas connaitre.
Cependant, notons qu'en général, il n'est
évidemment pas absurde d'associer des noms communs à des verbes d'action. En effet, tout objet connu par
un être humain est désigné par un nom commun, c'est-à-dire un terme
universel. A moins qu'un objet soit connu pour ne servir à rien, les autres
sont connus pour suggérer une action particulière, laquelle peut au minimum,
suggérer un verbe d'action particulier, sachant que le verbe suggérer signifie
"faire venir à l'esprit".
Par exemple, il est évident
qu'une personne habituée à manipuler un stylo, lui associera probablement en le
voyant, le verbe "écrire" (c'est-à-dire que l'action d'écrire,
suggérée par la vue du stylo, est la plus probable qui puisse lui venir à
l'esprit). De la même façon, un enfant qui verrait un jouet désignable sous un
nom commun quelconque, pourrait aussi lui associer toute une série de verbes
d'action relatifs à son usage.
Mais, dans le cas de la méthode employée par
Dolto, l'on se demande vraiment pourquoi deux objets aussi éloignés qu'un lit,
et un autre relié à l'action de la lecture (comme un livre), pourraient être
associés dans l’esprit d'un individu (et à fortiori celui d'un enfant), alors
que d'ordinaire et surtout en faisant implicitement référence à l'activité
sexuelle que peuvent avoir les gens dans
un lit, il n'y a strictement aucun lien entre le fait de lire et une quelconque
activité sexuelle.
Comment démontrer que des enfants, y compris les plus jeunes, possèderaient un niveau d'abstraction suffisant puis un accès à des formes de représentations inconscientes qui les rendraient aptes à imaginer des liens "symboliques" et sexuels entre leur propre activité de lecture et le refus de s'y livrer, et ce que peuvent faire leurs parents dans un lit ? De telles capacités d'abstraction ne peuvent-elles être, au contraire, que le fruit de la seule imagination ou capacité de construction métaphysique tout à fait consciente et "symbolique" dont seuls des adultes soient capables ?
Ou peut-être, s’il était question
d'une lecture érotique ; mais les enfants ne sont pas du tout censés y
avoir accès ou même s'y intéresser spontanément, à moins que l'on ne fasse
comme les psychanalystes, c'est-à-dire que l'on attribue indûment des
motivations "sexuelles" ou "érotiques" inconscientes à tout
et n'importe quoi et en particulier en faisant usage de la prétendue "sexualité
infantile"...
Enfin, il peut s'agir d'une activité intellectuelle, (lire ou écrire), effectuée dans le contexte d'une autre, comme une activité sexuelle. Mais, dans ce cas, (comme du reste, dans tous les autres), comment un enfant pourrait-il en avoir eu spontanément l'idée sans que jamais il n'ait eu un exemple sous ses yeux auparavant, où, accidentellement, il aurait pu surprendre des adultes se livrant à de telles activités associées ?
En ayant été le témoin d'une telle scène, un enfant pourrait-il en avoir été traumatisé au point qu'il ne puisse plus lire ou écrire quoique ce soit, ou bien qu'il devienne rétif à toute injonction qui lui serait faite d'écrire ou de lire, pour réaliser, par exemple, son travail scolaire ?.. Après tout, c'est sans doute plausible. Mais, hormis un raisonnement non valide post hoc ergo propter hoc, ("avant ça, donc la cause de ça"), quelle preuve indépendante de liens de cause à effet sont établies à ce sujet, preuves qui engageraient le rôle d'un "inconscient psychique" tel qu'imaginé en psychanalyse ?
Et même dans ce dernier cas d'association, il n'y a donc, en l'absence de preuves valides, vraiment
aucune raison valable d'affirmer qu'un interdit sur une activité sexuelle
pourrait être relié à un autre, comme sur celui de la lecture (ou de l'écriture) ou de son
apprentissage, sauf en utilisant la
machine symbolique délirante de la psychanalyse, diverses suggestions opérées sur les enfants (et
leurs parents), des analogies croquignolesques, et l'effet de sidération
ainsi que l’incongruité occasionnés
par des formules aussi grotesques que "le verbe du lit",
employées par Françoise Dolto.
*
Cependant, il y a un point sur
lequel notre argumentation critique pourrait être perfectible et donner raison
à Dolto :
En effet, la phonétique
des deux mots, "lit" (le lit conjugal des parents) et "lis"
(le verbe lire conjugué à l'impératif), est identique. En tout cas, il est incontestable
qu'elle puisse apparaître identique à l'oreille d'un individu qu'il soit
adulte ou non.
Par conséquent, il est possible de conjecturer ceci : lorsque
l'enfant reçoit cette injonction : "lis" (ce livre, ou ce texte,
etc.), la phonétique du mot qu'il entend, en tous points identique à celle du
mot "lit", (le lit de ses parents) peut sans doute éveiller en lui
des souvenirs ou des représentations diverses liées au mystère de ce que
peuvent faire ses parents dans leur chambre (dans leur lit, notamment.. ou peut-être lui rappeler en mémoire une scène sexuelle dont il n'aurait jamais dû être le témoin et qui l'a traumatisé...?), et à
un interdit posé par eux, du genre : "nous
ne voulons pas que tu entres dans notre chambre". Cette similitude
phonétique serait donc des plus favorables à une association
"inconsciente" par l'enfant, entre le "tabou", l'interdit
de savoir ce qui se passe dans la chambre des parents (et dans leur lit), et
une sorte de suggestion inconsciente à assimiler cet interdit à un autre : lire
un texte ou même d'apprendre à lire ?..
Avec de l'imagination (...),
l'on peut aussi formuler cette autre conjecture : il est possible que l'enfant
se représente une ressemblance entre les pages d'un livre que l'on feuillette
devant ses yeux et les draps d'un lit que l'on ouvre, pour s'y coucher (?) et
que c'est par cette voie qu'il associe le lit conjugal de ses parents aux
livres qu'on lui demande de lire (?). Ou alors, qu'il ait vu ses parents dans une activité sexuelle où l'un d'eux était en train de lire ?..
Mais, sans preuve, et avec le symbolisme, on
peut faire ce que l'on veut, et formuler beaucoup de conjectures (plus ou moins
loufoques), en oubliant parfois qu'elles
ne sont issues que d'un esprit adulte, et pas de celui d'un enfant. Or, il
nous semble que les psychanalystes, notamment avec leur fumeuse théorie de la
"sexualité infantile", soient très enclins à considérer les enfants
avec leurs probables représentations, comme des "adultes en
miniature", ce qu'ils ne sont pas.
L'on pourrait cependant rétorquer qu'un psychologue aurait pu réussir à faire avouer à un enfant qui refuse de lire, qu'il a vu ses parents dans leur chambre alors qu'ils avaient une relation sexuelle et que l'un d'eux était justement en train de lire. Cela suffirait-il pour en conclure que "c'est donc ça !" ? La réponse est évidemment : non. C'est non, parce que le psychologue ne pourrait se justifier d'avoir émancipé sa méthode de l'erreur du sophisme post hoc ergo propter hoc, sauf, bien entendu, si des connaissances scientifiques préalablement corroborées par des tests valides sur ce problème précis lui étaient auparavant disponibles...
Les psychanalystes ont donc tendance à attribuer arbitrairement aux enfants des niveaux de représentation de leur environnement et d'eux-mêmes qui sont trop souvent beaucoup trop proches de ceux des adultes (voire même identiques). Parce qu'étant dans l'impossibilité totale d'approcher les enfants et leurs véritables représentations avec des théories qui soient d'emblée parfaitement conformes à ce que sont réellement les enfants dans leurs idées et leurs motivations, loin de commencer avec d'authentiques hypothèses testables de manière valide, ils sont obligés du fait même de l'autre obligation de "faire réussir les théories de la psychanalyse", de traiter toutes les hypothèses qu'ils formulent à partir de leur seuls esprits d'adultes, comme des faits avérés et ensuite de les imposer “sous l’anathème de l’inconscient”. Anathème qui condamne à tous les coups à la folie celui qui n’y croit pas, (ou qui émet la moindre critique), et qui de ce fait opère aussi comme un chantage.
Les psychanalystes ont donc tendance à attribuer arbitrairement aux enfants des niveaux de représentation de leur environnement et d'eux-mêmes qui sont trop souvent beaucoup trop proches de ceux des adultes (voire même identiques). Parce qu'étant dans l'impossibilité totale d'approcher les enfants et leurs véritables représentations avec des théories qui soient d'emblée parfaitement conformes à ce que sont réellement les enfants dans leurs idées et leurs motivations, loin de commencer avec d'authentiques hypothèses testables de manière valide, ils sont obligés du fait même de l'autre obligation de "faire réussir les théories de la psychanalyse", de traiter toutes les hypothèses qu'ils formulent à partir de leur seuls esprits d'adultes, comme des faits avérés et ensuite de les imposer “sous l’anathème de l’inconscient”. Anathème qui condamne à tous les coups à la folie celui qui n’y croit pas, (ou qui émet la moindre critique), et qui de ce fait opère aussi comme un chantage.
Quoiqu'il
en soit, le problème de la preuve d'une relation de cause à effet entre divers
éléments essentiels de cette conjecture, reste entier. Et Françoise Dolto ne
fournit, justement, aucune preuve valide, elle affirme de façon péremptoire et
arbitraire, et rien d'autre. En conséquence, les questions qui suivent nous semblent s'imposer, et les psychanalystes partisans des affirmations de Françoise Dolto devraient y répondre :
- Quelle(s) preuve(s) de cause à effet démontrée (et démontrable) y a-t-il entre la réception auditive par un enfant du mot "lis" (du verbe lire) et la mobilisation de représentations inconscientes liées au mot "lit" (le lit conjugal des parents) ?
- Quelle(s) preuve(s) de cause à effet démontrée (et démontrable) y a-t-il entre la réception auditive par un enfant du mot "lis" (du verbe lire) et la mobilisation de représentations inconscientes liées au mot "lit" (le lit conjugal des parents) ?
- Quelle(s) autre(s) preuve(s) de cause
à effet sur les représentations existe-t-il entre deux mots possédant une
phonétique identique, mais deux sens différents ?
- Quelles sont les conditions
environnementales, et autres, qui peuvent provoquer des différences "d'effets de représentations
inconscientes" d'un premier mot sur un second, et où les deux ont
pourtant la même phonétique, mais des sens différents ?
- Quels sont les tests valides,
extra cliniques et reproductibles que Dolto a soumis à la critique pour
démontrer l'existence de telles preuves, sur de possibles relations de causes à
effet ? Réponse : aucun.
Notre question essentielle
reste et revient toujours de la même façon : quelles sont les preuves du lien
de cause à effet fournies par Dolto, lui permettant d'affirmer une telle
relation entre le statut de tabou du lit conjugal des parents pour un enfant,
et le fait que le mot "lire" éveillerait en lui "un très grand trouble" ?
Où sont les preuves ? Nous savons bien qu'il n'y en a, une fois encore,
strictement aucune de valide, aucune. Point.
* *
Pour terminer, voilà en quelque sorte en quoi
consiste l'essentiel de la méthode psychanalytique :
1. Partir d'une théorie de l'inconscient toujours non démontrée de
manière valide, et du reste, non démontrable, mais posée
arbitrairement sur la base d'une croyance en un déterminisme psychique
inconscient, prima faciae absolu, lequel interdit à cette théorie toute mise à
l'épreuve par des tests expérimentaux valides. C'est une théorie
irréfutable, qui oblige (nous soulignons) leurs utilisateurs, à ne voir
constamment (et uniquement) que des confirmations toujours lues à partir
d'elle, d'une part, et, d'autre part, à s'obstiner ad nauseam à ignorer cet
argument épistémologique pourtant dévastateur : non, les confirmations déductibles
d'une théorie, et toujours lisibles à partir d'elles, ne sont pas des preuves
valides et indépendantes de cette théorie.
2. Utiliser une méthode
symbolique farfelue, parce qu'elle ne s'interdit aucun excès, aucun
rapprochement, aucune analogie, aucun ridicule, et parce qu'elle n'est
finalement le support que d'une "pensée"
sophistique, (par sophismes), des psychanalystes, voire même d'une "pensée
magique", comme la qualifia Claude Lévy-Strauss (Cf. Jacques
Bouveresse. "Philosophie, mythologie et pseudoscience. Wittgenstein
lecteur de Freud", éditions l'Eclat, Paris, 1991). La méthode symbolique,
entre les mains d'un psychanalyste, cela devient vraiment des histoires à
dormir debout pour identifier tout et n'importe quoi dans n'importe quel
comportement humain (ou même dans l'esprit) du moment que cela
"confirme" (...) les théories de la psychanalyse ou les préjugés du
psychanalyste.
3. Poser, d'entrée de jeu,
comme une vérité de base et non problématique, (l’existence de « l’inconscient »,
notamment), mais qui reste pourtant toujours à démontrer comme tel, et
qui ne le fut ni ne l'est encore de manière valide, (quoiqu'en pensent les
psychanalystes) ; et prétendre utiliser cette "vérité" comme un
outil infaillible d'identification, de description et d'explication des
motivations et des comportements humains.
4. Donc, traiter ce qui ne sont
rien de plus que des conjectures
métaphysiques le plus souvent très hasardeuses (pour ne pas dire
ridicules), comme des faits établis et se rapportant au réel de manière
indiscutable. (Traiter des hypothèses
comme des faits). Ce qui revient peu ou prou, à la même chose que
précédemment.
5. Utiliser de façon massive
(mais ils y sont obligés, notamment à cause du point 1.), la
"méthode" par sophisme post hoc ergo propter hoc, puisqu'ils
sont dans l'impossibilité de fournir la moindre preuve valide d'un lien de
cause à effet, entre deux phénomènes qui
peuvent se suivre dans le temps. Or, il est clair qu'un phénomène
inconscient que l'on tient pour la cause d'un phénomène conscient, le
précède toujours dans le temps.
Le reste de ce qu'a écrit
Dolto, c'est du même tonneau et tombe sous les mêmes critiques. Une phrase
comme "Bien sûr, les maîtresses d'école ne le savent pas et cela doit
rester inconscient", est affligeante. Elle est affligeante de
ridicule, encore une fois. Et pourquoi ? On y ressent la dévotion aveugle de Françoise
Dolto pour ses propres théories qu'elle tient pour des "savoirs"
dignes de respect, et ceux qui n'y seraient pas encore rompus, comme de pauvres
ignorants qu'il faudrait éclairer de leur lumière..
Doit-on y ressentir de la
naïveté chez Dolto, ou bien pire : de l'hypocrisie et du charlatanisme qui
tente d'exciter la vanité des non croyants en leur montrant d'abord leur
stupidité, (donc en les infantilisant), mais le "gain d'intelligence" qu'ils auraient à gagner à
croire en pareilles histoires à dormir debout...?
Le fait que "certains
enfants" ne représentent jamais la chambre à coucher des parents dans
leurs dessins est encore typique de ce qui a attiré l'attention de Françoise Dolto
et de sa méthode : toujours relever les faits à la lumière de la théorie,
en pensant que ce sont des "preuves". Or, il y a bien d'autres possibilités
qui peuvent motiver un enfant à ne pas représenter la chambre à coucher de ses
parents dans de tels dessins, mais nous sommes sûrs qu'un psychanalyste
pourrait trouver un moyen de toujours "retourner à Rome" (…).
Enfin, ce lien de cause à effet
entre l'anorexie de "certains enfants" (...) et ce que Dolto nomme "l'anorexie scolaire" liée au
manque de désir d'apprendre, et bien, c'est toujours pareil : toujours les
mêmes "méthodes" employées.
*Mais à cet
argument, les psychanalystes pourraient répondre que "l'inconscient cela
n'a pas de logique". Voilà encore une de leur théorie (bien pratique pour
affirmer sans preuve, et pour échapper à la logique la plus élémentaire)
fondamentale, non démontrée, et non démontrable.
Peut-être que
Dolto prétendait aussi faire comme Lacan ? C'est-à-dire, "parler
l'inconscient" (de l'enfant), tout en le décrivant, donc avoir été en
prise directe avec lui ? Allez savoir !..
*
Dernière
question : Françoise Dolto était-elle cinglée ?
Comme nous
l'avons démontré plus haut, il y a, selon Françoise Dolto, une sorte de lien
(?) "inconscient", dans l'esprit de l'enfant, entre le lit conjugal,
et le verbe lire, lequel conjugué à la troisième personne du présent de
l'indicatif, donne aussi, (il) "lit". En résumant, Dolto pense que
l'enfant associe (inconsciemment) le tabou sur ce qui se passe dans le lit
(...) conjugal de ses parents, et une autre "interdiction", celle
d'aimer lire.
En fin de
compte, si un enfant n'aime pas lire, c'est, selon Dolto, parce qu'il
"sait" qu'il ne doit pas savoir ce que font ses parents quand ils
sont enfermés dans leur chambre.. (Enfin.., son "inconscient" le
"sait", mais pas véritablement l'enfant lui-même dont la conscience
serait prétendument tributaire en totalité de son "inconscient").
Il fallait
mettre en évidence, (s'il en était besoin), la totale gratuité des « arguments »
de Françoise Dolto, le côté
foncièrement arbitraire et dénué de
tout scrupule quant à un minimum de rigueur méthodologique de la démarche
employée et l’absence de toute méfiance un tant soit peu rationnelle dont elle
fit preuve sur sa propre manière de penser, d'argumenter et de
démontrer.
Nous ajouterons
que le niveau de naïveté de Françoise Dolto sur le fait qu'elle ait pu croire
que tout son charabia fut rationnellement fondé et n'éveillerait plus
tard aucun soupçon sur sa santé mentale et son honnêteté est si consternant
et incroyable que cela nous amène inévitablement à penser plutôt ceci : est-ce
qu’elle ne savait pas tout simplement qu'elle disait et écrivait n'importe
quoi, et qu'elle trompait son public, en
se fichant éperdument de ce que les gens pouvaient penser d'elle, voire en s'en amusant beaucoup en son for intérieur ? Est-ce que Dolto n'avait pas tout à
fait conscience de faire partie intégrante de ce qu'il convient de nommer
: les charlatans de la psychanalyse ?
Pour nous, la
réponse est claire, c'est : oui.
Seulement, il y
a un autre niveau de réponse :
Selon nous, si
Françoise Dolto avait vraiment une attitude aussi malhonnête face à son
auditoire et à ses lecteurs, donc, s'il elle savait qu'elle disait et
écrivait sciemment n'importe quoi, et, sur la base de tous ses écrits
fumeux et charlatanesques, si, de surcroît, elle était consciente de pouvoir en
constater les conséquences bénéfiques pour elle qui en résultaient en matière
de notoriété et d'influence (nul doute qu'elle l'était), alors, c'est que cette
dame était aussi victime de mégalomanie, et qu'elle était par conséquent,
cinglée.
Ou bien
Françoise Dolto cultivait-elle une forme particulière de "perversion
narcissique" (...) en constatant que son obsession du pouvoir ainsi que son obsessionnel besoin d'emprise sur
les gens crédules et ses confrères psychanalystes si prompts à vomir
sur l'épistémologie de Karl Popper et les règles de logique les plus
élémentaires, lui autorisaient seulement d'ouvrir les bras avec un grand
sourire, et de dire : venez à moi, je sais tout, et je détiens des vérités que
nul n'osera contester. Ce fut encore une vue de l'esprit de sa part, et
manifestement une erreur ...
*
Les psychanalystes devraient méditer sur ces propos de Claude Bernard :
"En résumé, la méthode expérimentale puise en elle-même une autorité impersonnelle qui domine la science. Elle l’impose même aux grands hommes au
lieu de chercher comme les scolastiques à prouver par les textes qu’ils
sont infaillibles et qu’ils ont vu, dit ou pensé tout ce qu’on a
découvert après eux."
(In : Claude BERNARD. « Introduction à l’étude de la médecine expérimentale ». Editions Champs, Flammarion, Paris, 1984, pages 74 – 78).
(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).
*
Mon roman, "HOAG, un témoignage du futur":






Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Psychanalystes, dehors ! Et, pour vivre heureux, vivons cachés.
Les années 2020 seront celles de l'avènement d'une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme sophistiqué dont l'un des traits les plus marquants est cette lutte, cette haine tout à fait scandaleuse et révoltante contre la liberté d'expression, via un combat acharné contre ce qui est nommé le "conspirationnisme" ou le "complotisme".
Les années 2020 seront sans doute identifiées dans l'Histoire comme une "période charnière" entre la fin d'un "ancien monde" et la naissance d'un "nouveau" dont les prémices se révèlent de plus en plus menaçants pour les libertés individuelles.
Nous estimons qu'il est pertinent, plus que jamais, de citer Antonio Gramsci :
"Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître. Et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres".
Mais citons Karl Popper : "L'optimisme est toujours de rigueur".
Et nous-mêmes : "Restons citoyens, restons vigilants, mais, renonçons à la violence et à l'intolérance. Travaillons à sauvegarder la citoyenneté, à en améliorer le contenu et les pouvoirs, les libertés autant que les responsabilités".