jeudi 4 janvier 2018

Francis BLANCHE, récalcitrant très éclairé.







...mais nous sommes tous, "condamnés" à perpétuellement manquer la perfection, (sauf en logique et dans la plupart des branches des mathématiques). A l'appui de cette affirmation, il y a des arguments logiques, issus de l'épistémologie de Karl Popper, lesquels sont strictement imparables... 

(Tout se ramène à l'impossibilité totale de définir a priori ou même a posteriori une mesure parfaitement précise de quoique ce soit qui touche au monde de la Nature, nature humaine comprise, évidemment). 

...mais est-ce vraiment une "condamnation" ? Non ! Il faut y voir, bien au contraire, la possibilité (infinie) d'une heuristique. C'est-à-dire la possibilité toujours offerte à de nouvelles découvertes sur la base des connaissances déjà corroborées et sur la base de la correction de nos erreurs liée à l'imperfection de ces précédentes connaissances, par l'amélioration du contenu et de la précision des tests. De nouvelles découvertes, cela signifie donc, la possibilité de "tests toujours renouvelés et toujours affinés" (Karl Popper), permettant encore d'enrichir le "savoir acquis". 

Ainsi, le "jeu de la science" est-il logiquement sans fin ; et "l'avenir est ouvert". Notre faillibilisme, c'est-à-dire l'imperfection liée à l'être humain et à tout ce qu'il échafaude, offrira toujours, si nous le voulons, la possibilité de corriger toujours mieux nos erreurs. En somme, avec Karl Popper, l'optimisme est toujours de rigueur !

Puisque nous avons évoqué les mathématiques, rappelons aux psychanalystes lacaniens, et autres "mathématiciens de l'âme" (...) le mot d'Albert Einstein : 

"Si la mathématique est certaine, elle ne s'applique pas à la réalité, et si elle n'est pas certaine, alors, elle s'applique à la réalité"

Je souhaite soutenir la validité d'un lien avec l'affirmation, (sans aucune preuve possible), d'un déterminisme psychique prima faciae absolu et excluant tout hasard et tout non-sens revendiqué par le fondateur de la psychanalyse, pour en déduire de manière également valide qu'il est indiscutable que toute la psychanalyse se fonde sur un postulat indissociable d'une vision délirante d'une possible certitude quant aux causes psychiques inconscientes de nos comportements. Tout cela pour dire que la psychanalyse, si elle était raisonnablement (...) envisageable comme une "mathématique de l'âme", ne pourrait échapper à l'argument d'Albert Einstein. En d'autres termes, Jacques Lacan a encore plus enfoncé le clou de l'inapplicabilité de la psychanalyse, ou de son impossibilité totale à prouver de manière valide son efficacité ou ses prétendus "effets de réels". 


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Un paradoxe pour le moins étrange demeurera : c'est que nous pouvons être absolument certains que nous n'atteindrons jamais la certitude dans le monde des sciences de la Nature, ou même en tentant d'avoir une description de ce monde, autrement que par des moyens scientifiques ; c'est répétons-le, d'emblée interdit par la logique.

Toute science, digne de ce nom, sera donc, (si on la compare à la Vérité certaine), perpétuellement .... fausse :

Toutes les théories authentiquement scientifiques, sont donc scientifiques, si et seulement si, elles sont fausses par rapport à la Vérité (certaine), parce qu'il est impossible qu'une théorie universelle (ou même un énoncé singulier) puisse fournir une description de quoique ce soit qui appartienne au monde la Nature avec une précision absolue, laquelle est, et restera à jamais impossible à définir. Par conséquent, une science qui propose, qui postule, ou qui affirme la certitude, à n'importe quel moment de son développement, (de ses premiers engagements ontologiques jusque vers ses derniers tests empiriques), ne peut pas en être une

Karl Popper : "la science est faillible, parce qu'elle est humaine".




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La psychanalyse, avec son postulat ontologique du déterminisme psychique inconscient, prima faciae absolu et excluant donc a priori tout hasard et tout non sens dans toute causalité psychique inconsciente a, depuis son origine, tourné le dos à la "Voie de la Science". En effet, ce postulat totalement invalide d'un point de vue épistémologique, fait de la psychanalyse, non seulement un apriorisme, mais encore un apriorisme absolu, voire même une "pensée magique", comme le remarqua Claude Lévy-Strauss. De plus, la pratique thérapeutique qui découle naturellement de ce postulat, (l'interprétation des associations dites "libres"), fait que la psychanalyse ne pourrait plus prétendre à ce qu'elle est en théorie et en pratique, sans ce même postulat. Enfin, ce fut encore Karl Popper qui démontra dans son livre, l'Univers irrésolu. Plaidoyer pour l'indéterminisme, qu'un tel postulat rend impossible toute mise à l'épreuve d'une théorie qui s'y fonderait, parce qu'un prédicteur qui formulerait un projet de description sur la base d'une telle version du déterminisme, serait obligé de rendre compte de quelque chose d'impossible à réaliser : calculer n'importe quel degré de précision dans les mesures possibles à partir desquelles il devrait aussi calculer le degré de précision des conditions initiales de son projet de description. C'est ce que Popper nomme, le "principe de responsabilité renforcé". (Cf. K. Popper, ibid, Edition Hermann, p. 9 - 11).

Par conséquent, personne n'a jamais pu véritablement soumettre aucune théorie de la psychanalyse à des tests authentiquement scientifiques, sauf à la débarrasser, au préalable, de sa "carte d'identité" qui en constitue son essence propre, le postulat (beaucoup trop) déterminisme que nous avons évoqué précédemment. Ce qui signifie, "qu'en nature", la psychanalyse demeure toujours non testée, et non testable, donc, rigoureusement non scientifique, quoiqu'en dise Roudinesco. 

Ensuite, ceci a comme conséquence, qu'en toute rigueur, personne ne sait encore si la psychanalyse est "vraie" ou "fausse", puisqu'il n'existe aucun test probant qui puisse fonder une croyance, (sur la base de preuves issues de tests), soit en sa proximité à la Vérité, soit en sa fausseté. En l'absence de telles fondations sur des tests valides, donc en l'absence de preuves de ses pouvoirs de description, la seule option restante est que la psychanalyse n'est ni vraie, ni fausse, mais sans aucun fondement. Elle ne possède aucune base empirique identifiable. (Cf. K. Popper).

Certes, les psychanalystes revendiquent des preuves "cliniques", mais la méthode clinique ne peut précisément pas fournir les preuves du niveau requis par une Science ; et surtout pas dans le cadre de la cure analytique, entièrement soumis à des procédés de suggestion, de manipulation mentale, de soumission, de conditionnement "bi-directionnels" (Cf. Jacques Van Rillaer et également Nathan Stern dans son livre "La fiction psychanalytique"). La suggestion, et son utilisation massive parce qu'obligatoire en psychanalyse, voilà l'épine dans le pied de tout thérapeute analyste qui prétendrait que "la situation du divan" pourrait soi-disant être un "laboratoire" pour la psychanalyse, (D. Widlocher), et qu'il y serait possible, de surcroît, de recourir à des "contrôles intersubjectifs" dans le sens où Karl Popper l'entendait, ce qui, naturellement, est impossible.









Ce que ne comprennent toujours pas les psychanalystes, c'est que leur théorie qui se veut "fondée" sur un déterminisme prima faciae absolu, donc une "perfection" a priori, ne permet de rien atteindre du tout ; quoiqu'ils soient perpétuellement obligés de se contenter de proposer la médiocrité de leur doctrine et de leur thérapie à ceux qui ont un certain goût du risque : aller s'allonger sur leur divan.


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La Roudinesco était présente sur LCP, Public Sénat, émission Entre les Lignes, le 18  novembre vers 11 h 30. Voici, entre autres choses ce qu'elle a déclaré :

"La psychanalyse a subi nombres d'injures, l'une des pires injures a été d'affirmer qu'elle n'est pas une science".

De tels propos, sont non seulement une injure à l'épistémologie, à la Science digne de ce nom, à l'intelligence, (mais par quoi cette dame la remplace-t-elle ?), mais aussi à la Vérité.

Premièrement, il ne peut y avoir, à proprement parler, de prétendues "sciences humaines". Je demande à La Roudinesco de lire Karl Popper avec bien plus de respect, et d'attention, (mais l'a-t-elle lu, et en est-elle seulement capable ? D'après Adolf Grünbaum, cette dame serait tout à fait incapable, intellectuellement, d'aborder une oeuvre de ce niveau). Voici ce que dit Popper, par exemple :

"Le concept d'unique s'oppose à celui de typique : le typique se laisse entrevoir dans l'homme individuel lorsqu'on le considère d'un point de vue général donné. C'est pourquoi tout changement de point de vue entraîne un changement dans l'aspect typique. Il semble dès lors impossible à une psychologie, à une sociologie, quelles qu'elles soient, ou à tout autre espèce de science, de venir à bout de l'individuel ; une science sans point de vue général est impossible". (Citation de Arne Friemuth Petersen, in "Popper et la psychologie : les problèmes et la résolution des problèmes". Colloque de Cerisy, Karl Popper et la science d'aujourd'hui. Editions : Aubien. 1989. Pages : 377 - 378).

Deuxièmement, l'on démontre avec des arguments épistémologiques rigoureusement indiscutables, (mais aussi sur la base de faits historiographiques comme ceux présentés dans tout le travail de Mikkel Borch-Jacobsen, Jacques Bénesteau, pour ne citer qu'eux), que jamais la psychanalyse n'a pu répondre à aucun critère de scientificité ; qu'il soit d'ordre positiviste, donc erroné, ou hypothético-déductiviste, comme celui de Karl Popper. Il faut rappeler, que de toute évidence, les psychanalystes, ne comprennent toujours rien, Jean Laplanche en tête, semble-t-il, au critère de démarcation de Popper, et en particulier qu'il ne suffit pas qu'une théorie soit logiquement réfutable pour qu'elle soit qualifiable de scientifique. Il faut qu'elle soit réfutable à trois niveaux de réfutabilité, tous nécessaires mais non suffisants : la réfutabilité logique ; la réfutabilité empirique, et la réfutabilité méthodologique. Nous avons démontré cela dans un article publié sur ce blog, sur la base des thèses de Karl Popper.

Troisièmement, quelques psychanalystes admettent, heureusement, que la psychanalyse n'est pas une science, mais qu'elle est par contre une pratique. Cet argument est bien entendu tout à fait lucide dans sa première partie, mais la seconde ne peut permettre à la psychanalyse d'échapper aux critiques sévères issues de l'épistémologie poppérienne, comme celle-ci : il n'y a tout simplement aucune pratique qui ne soit fondée, a priori, par une théorie. La théorie précède toujours la pratique, quelle qu'elle soit. Donc, si la théorie n'est pas valide, pas réfutable, la pratique qui en est issue ne peut pas être indépendante des conséquences de l'irréfutabilité de la théorie qui l'oriente nécessairement.

Cette affirmation de La Roudinesco est évidemment une très grossière provocation, et un coup de bluff encore plus grossier destiné à toutes les personnes qui ignoreraient l'épistémologie de Karl Popper, et ses arguments dévastateurs. C'est donc aussi une pitoyable manoeuvre d'enfumage, de désinformation ; bref, tout bonnement un autre énorme proton pseudos pondu par La Roudinesco pour vendre la respectabilité de la psychanalyse : elle serait bien une "science", mais c'est entièrement faux, et c'est même l'archétype de toutes les pseudo-sciences.

La Science, la vraie, oriente le travail des scientifiques vers l'approche jamais réalisée, et jamais réalisable, en toute logique, de la Vérité certaine, absolue, de la perfection. C'est cette recherche de la Vérité, qui motive les scientifiques à se montrer toujours insatisfaits et prompts à imaginer de nouveaux tests, "toujours renouvelés et toujours affinés" (K. Popper, LDS). Ainsi, les corroborations obtenues en Science, à l'issue de tests indépendants, et dont la répétabilité à pu être contrôlée de manière intersubjective, ne contentent jamais tout à fait les scientifiques ; et, du fait du travail commun, collégial, outillé par le rationalisme critique, et non le sectarisme et l'obscurantisme, comme en psychanalyse,  les résultats scientifiques bien qu'étant toujours imparfaits, n'ont strictement rien de commun avec la médiocrité sinon la lamentable nullité des histoires délirantes ou à dormir debout de toute la psychanalyse, d'hier à aujourd'hui.

Depuis les débuts de la psychanalyse jusqu'à aujourd'hui, il n'existe dans toute l'histoire de cette doctrine de charlatans, strictement aucun test qui puissent être conforme aux critères logiques de la scientificité, parce que c'est totalement impossible. Et c'est impossible, parce que la psychanalyse n'est pas, ou ne serait pas la psychanalyse, sans son postulat ontologique "princeps" et délirant : l'affirmation d'un déterminisme psychique inconscient, prima faciae absolu, en ce qu'il exclut, prima faciae, tout hasard et tout non-sens.

Une question demeure : fallait-il, encore une fois, donner un écho aux sottises de La Roudinesco, ou même seulement les prendre au sérieux, ne serait-ce qu'en les démolissant ? Nous considérons qu'étant donné l'évidence : la psychanalyse n'est pas, et ne peut pas être une science, c'est toujours une injure de devoir rappeler à des sourds volontaires comme La Roudinesco, les principaux arguments de l'épistémologie contre la psychanalyse. Comme on le constate, ces gens-là restent sourds et aveugles aux meilleurs arguments contre la psychanalyse. Ils ne veulent pas entendre raison, parce que leur niveau d'endoctrinement et d'aveuglement est tel, qu'ils ne savent plus ce que veut dire "penser", mais l'ont-ils seulement jamais su ?...

En conclusion, par ses dernières déclarations, La Roudinesco a amplement mérité ses galons de volaille enragée.






 


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Psychanalystes, dehors ! Et, pour vivre heureux, vivons cachés.

Les années 2020 seront celles de l'avènement d'une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme sophistiqué dont l'un des traits les plus marquants est cette lutte, cette haine tout à fait scandaleuse et révoltante contre la liberté d'expression, via un combat acharné contre ce qui est nommé le "conspirationnisme" ou le "complotisme".

Les années 2020 seront sans doute identifiées dans l'Histoire comme une "période charnière" entre la fin d'un "ancien monde" et la naissance d'un "nouveau" dont les prémices se révèlent de plus en plus menaçants pour les libertés individuelles.

Nous estimons qu'il est pertinent, plus que jamais, de citer Antonio Gramsci :

"Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître. Et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres".

Mais citons Karl Popper : "L'optimisme est toujours de rigueur".

Et nous-mêmes : "Restons citoyens, restons vigilants, mais, renonçons à la violence et à l'intolérance. Travaillons à sauvegarder la citoyenneté, à en améliorer le contenu et les pouvoirs, les libertés autant que les responsabilités".

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