Pierre-Henri Castel, (chargé de recherches au CNRS (Institut
d'Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques-Université Paris
1-École Normale Supérieure) et au Centre deRecherche Psychotropes, Santé
mentale et Société, (CNRS-INSERM-Université Paris 5), psychanalyste, membre de
l'Association Lacanienne Internationale), sur le déterminisme freudien :
« (...) La position de Freud, pour être conséquente, doit
donc interpréter tous les phénomènes considérés en général comme fortuits, comme
des produits du déterminisme psychique. Il n'est plus ici question du rêve ou
du mot d'esprit, mais de la liste par définition indéfiniment ouverte des
ratages qui attestent l'action d'un refoulement. » [http://pierrehenri.castel.free.fr/5conf1.htm#ZG].
Puis ceci :
« (...) Mais quels que soient les aspects étranges que
présentent les actes manqués et leurs corrélats, il reste que le déterminisme psychique
qu'ils illustrent, s'étendant à tant de manifestations différentes, paraît
changer de nature. Il se métamorphose en principe métaphysique. Car pour la
science, on l'a dit , il se résume à affirmer que si tel phénomène est donné, alors
tel autre suit, selon telle loi. Son expression est donc conditionnelle. En outre,
la nécessité de l'enchaînement est manifestement une nécessité pensée, et introduite
du dehors dans les phénomènes par le jeu des hypothèses et de leurs
confirmations empiriques. Mais que se passe-t-il, quand rien n'échappe, dans le
réel même des connexions mentales, aux lois d'un inconscient déterministe ? La
conditionnalité de l'enchaînement disparaît : tout est déterminé de façon
fatale, au sens où la succession des causes et des effets ne peut nulle part
être réorientée dans un sens ou dans un autre. Notre sentiment de spontanéité
ne pèse alors pas plus lourd, selon le mot de Kant, que l'opinion d'un
tourne-broche sur sa liberté d'action. Il est difficile, ainsi, de concilier
l'ambition déterministe, donc la réalité de lois causales contraignantes dans
la vie psychique (y compris dans ses manifestations ordinairement considérées
comme contingentes), et l'idée d'une guérison de la névrose qui remettrait entre
les mains du malade quelque chose, un mécanisme sur lequel il pourrait agir, en
opérant les choix (moraux ou esthétiques) dont Freud parlait la veille. »
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