lundi 13 avril 2020

COVID-19. Le Ministre de la Santé, et la "déraison d'Etat" ?



Hier, Monsieur le Ministre de la Santé à tenu des propos pour le moins étonnants sur la non moins très étonnante chaîne de télévision, "BFMTV".

Il a dit : au printemps, si la grippe s'arrête, c'est parce que l'on ouvre les fenêtres et les portes ; on est plus confiné, on va dehors. (c'est pas la chaleur qui arrête ce virus alors ?... ). Donc, renchérit-il, c'est le confinement qui provoque la ... circulation du virus !

Donc, si nous avons bien compris (...) :

1. ce n'est pas en se protégeant de personnes qui ont la grippe (donc en restant confiné) qu'on se protège de la grippe : il faut aller dehors. D'où il en déduit (implicitement) que :

2. le confinement n'est pas la solution pour arrêter le virus. Mais surtout l'affirmation très explicitement exprimée :

3. c'est le confinement lui-même qui provoque la circulation du virus. Et c'est là que, quand même, il y a comme, disons, un "menu problème" :

- pourquoi lorsqu'on isolerait une personne potentiellement porteuse d'un virus contagieux, (par exemple en lui imposant un confinement), ce serait plus dangereux que de l'exposer au contact des autres (qui ne sont pas dans le même lieu, je veux dire qui ne fréquentent pas le même domicile ou le même lieu de travail) ? S'il vous plaît, il faudrait mieux m'expliquer cette logique, mais de grâce, Monsieur le Ministre, je vous en conjure, soyez plus pédagogique...

(...)

A un tel niveau de... (je n'ose dire quoi, Monsieur le Ministre, je n'ose le dire..), ce n'est plus de la "raison d'Etat", mais bien de la "déraison d'Etat", n'est-ce pas, Monsieur le Ministre ?...

Malgré tout... il y a peut-être un argument qui pourrait défendre ceux de notre Ministre !?.. En effet, une personne malade d'une affection contagieuse et qui reste confinée avec un entourage non infecté présente le risque d'infecter les autres...

Donc, dans ce cas précis, nous répèterons que c'est précisément le confinement d'une personne infectée par une maladie contagieuse et qui vit dans le même lieu que d'autres personnes non infectées qui présente indiscutablement un problème.

Mais... (et oui, il y a toujours un "mais", Monsieur le Ministre), je ne crois pas du tout qu'en l'occurrence, et étant donné le contexte dans lequel est appliqué le confinement en France notamment ; que ce soit cela que vous souhaitiez évoquer dans vos propos.

Il est en effet absurde de maintenant dénigrer la mesure de confinement, sans visiblement tenir compte de la possibilité que des gens confinés peuvent aussi être infectés sans le savoir : s'ils sont déconfinés, ils risquent de contaminer d'autres personnes. Mais comment le savoir si au départ les personnes ne sont pas dépistées ?....

Ensuite, en admettant que des personnes confinées et infectées peuvent bien entendu en infecter d'autres qui sont confinées au même endroit qu'elles, donc "faire circuler le virus" au sein même de cette situation privée de confinement, il demeure encore et toujours absurde d'abandonner le confinement de toutes ces personnes (qui doivent être dépistées et soignées), et donc, en les laissant sortir puis se mêler au reste de la population dans des lieux publics, favoriser la circulation du virus...

Une voie de sortie ? Mais c'est bien entendu le dépistage de toute la population et la distribution, par millions, de masques efficaces à toute la population. Et, parallèlement, pour endiguer la pandémie et contrer la mortalité au plus tôt, appliquer à toute la population dépistée positive, les recommandations thérapeutiques du Professeur Didier Raoult. Voilà, Monsieur le Ministre..

En somme, vos allégations sont totalement absurdes, à un point tel, qu'au lieu d'en rire comme je l'ai fait, il vaudrait sans doute mieux s'en inquiéter en invoquant une "déraison d'Etat"..
 

*

Et j'ai encore quelques questions, Monsieur le Ministre :

1. la "déraison d'Etat", selon vous, est-ce un virus contagieux ? Si oui, combien de membres du gouvernement en sont déjà atteints ou susceptibles d'en être infectés et avec quelles conséquences pour nos concitoyens ? Faut-il "confiner" (ou le contraire) les membres du gouvernement ?

2. Est-ce BFMTV qu'il faut "confiner" (ou le contraire), Monsieur le Ministre ?


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