("Tant pis" et "tant mieux", les fameux médecins de Jean de la Fontaine, mais tout psychanalyste est, à l'envi, à la fois, "tant pis" et "tant mieux).
"(...) De façon très wittgensteinienne, Timpanaro observe que Freud "élève au rang d'une règle générale des cas dont il est possible qu'ils soient vérifiables dans certaines occasions", mais qui constituent certainement une minorité négligeable par rapport aux innombrables exemples qui sont explicables de façon purement "mécanique" : "...Une manie de la psychologisation, une conviction que l'erreur la plus triviale répond toujours à une intention, conduit à l'invention d'une essence non existante - ou, ce qui revient au même, totalement indémontrable - à un niveau de réalité qui ne peut pas être étudié (p. 144). Or il est clair que : "Quiconque se lance dans une étude du "lapsus" avec une telle conviction a priori fermement ancrée et dénuée de fondement de ce qui constitue son "essence" ou qui est tellement anxieux de la vérifier à n'importe quel prix qu'il considère comme axiomatique ce qui est uniquement une hypothèse de travail, imposera n'importe quelle interprétation pour parvenir à ses fins. Nous avons déjà vu la chose se produire dans le cas de aliquis et Signorelli, et nous pouvons en trouver la confirmation dans de nombreux autres exemples. Les pages de La psychopathologie nous révèlent progressivement une relation d'antagonisme et néanmoins en même temps de collaboration et de complémentarité entre Freud et ses "cobayes" (p. 132). Il est évidemment beaucoup moins important de convaincre le sujet que l'explication proposée pour telle ou telle faute d'inattention à première vue complètement banale et tout à fait innocente est vraie, que de le persuader que ce genre d'explication proposée doit être vrai dans tous les cas qui pourraient se présenter. A partir du moment où l'expérimentateur réussit à faire partager au sujet de l'expérience sa conviction "axiomatique" qu'une explication est nécessaire et qu'elle ne peut être que celle-là, il n'a évidemment pas grande difficulté à lui faire accepter même les interprétations les moins plausibles et les plus extravagantes."
(In : Jacques BOUVERESSE. "Philosophie, mythologie et pseudo-science, Wittgenstein lecteur de Freud". Éditions l'Éclat, Paris, 1991, page : 117).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Psychanalystes, dehors ! Et, pour vivre heureux, vivons cachés.
Les années 2020 seront celles de l'avènement d'une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme sophistiqué dont l'un des traits les plus marquants est cette lutte, cette haine tout à fait scandaleuse et révoltante contre la liberté d'expression, via un combat acharné contre ce qui est nommé le "conspirationnisme" ou le "complotisme".
Les années 2020 seront sans doute identifiées dans l'Histoire comme une "période charnière" entre la fin d'un "ancien monde" et la naissance d'un "nouveau" dont les prémices se révèlent de plus en plus menaçants pour les libertés individuelles.
Nous estimons qu'il est pertinent, plus que jamais, de citer Antonio Gramsci :
"Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître. Et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres".
Mais citons Karl Popper : "L'optimisme est toujours de rigueur".
Et nous-mêmes : "Restons citoyens, restons vigilants, mais, renonçons à la violence et à l'intolérance. Travaillons à sauvegarder la citoyenneté, à en améliorer le contenu et les pouvoirs, les libertés autant que les responsabilités".