« Misère de la psychanalyse. »
(ce titre, ainsi que la démonstration qui va suivre, s'inspirent d'une page contenue dans le site de Jean BRISSONNET vers lequel nous avons fait un lien dans notre page d'accueil. L'objet de cette page est de développer des arguments démontrant l'inefficacité du confirmationnisme psychanalytique à fonder, d'une part, l'encrage empirique de l'inconscient, d'autre part, la scientificité de la psychanalyse laquelle demeure un archétype de pseudoscience voire d'imposture scientifique.).
«...Freud estime avoir apporté (...) «une preuve incontestable de l'existence (...)...» de l'inconscient et des instances de sa topique. Même si l'on met entre parenthèses les critiques du caractère scientifique de la psychanalyse, fondées sur un critère de démarcation comme celui de Popper; même si l'on accepte de jouer le jeu en appliquant de bout en bout à la psychanalyse les normes qui régissent les sciences, on peut émettre de sérieux doutes au sujet de la validité de cette «preuve d'existence» offerte par Freud. En toute rigueur, ni la cohérence explicative ni l'efficience pratique obtenue sous l'hypothèse de l'existence d'une entité, n'en constituent une preuve scientifique indubitable. Seule la démonstration que cette entité constitue la seule explication possible d'un ensemble de phénomènes attestés serait unanimement acceptée comme fournissant une telle preuve; on appelle cette procédure idéale une inférence vers l'unique explication. (... Le problème est que sur ce terrain de l'explication extrinsèque, mécanique et causale des comportements, les thèses freudiennes rencontrent de sérieux concurrents, comme par exemple la neurophysiologie. Le système de la topique psychanalytique n'est donc pas la seule explication disponible de ce type; de surcroît, la question de savoir si elle est la meilleure, et selon quelle échelle de valeur elle peut être tenue pour telle, reste largement ouverte.»
(Michel BITBOL, chercheur au CNRS, chargé de cours à l'Université Paris-1. in: «Physique et philosophie de l'esprit.» Edition, Flammarion, Paris, 2000. Page : 132.)
Toujours la même erreur : l'expérience subjective de la cure et les confirmations que l'analyste et l'analysé y découvrent, prouveraient "indubitablement" la réalité des processus décrits en théorie par la psychanalyse... (Ou : « post hoc, ergo propter hoc »).
Mais c'est encore une fois oublier que les confirmations qui sont toujours lues à la lumière de la théorie qui permet justement de les relever ne prouvent pas que la dite théorie a un contenu explicatif et empirique. Elles ne mettent pas la théorie en face de son "état limite" (1).
Les confirmations ne constituent pas, à elles seules, la base empirique des théories. C'est l'existence d'une classe non vide de falsificateurs potentiels ou énoncés de base, qui, s'ils sont confirmés ou infirmés par un test, (indépendant, extra-clinique, et intersubjectif) révèlent le contenu explicatif et empirique d'une théorie. (2).
(Il est important de préciser que la classe des énoncés de base d'une théorie universelle est constituée de deux sous-classes : la classe des énoncés singuliers de base compatibles avec la théorie, et la classe des énoncés incompatibles ou contradictoires qui peuvent éventuellement corroborer une hypothèse falsifiante de la théorie universelle. Par exemple, la théorie universelle « tous les cygnes sont blancs » est dotée de la base empirique suivante : « il y a un cygne blanc à tel endroit» et «il y a un cygne non-blanc à tel endroit, observable sous certaines conditions initiales précises ». De ces deux énoncés singuliers de base, seul le dernier peut faire l'objet d'une hypothèse falsifiante, compte tenu de certaines conditions initiales, de la théorie universelle : « tous les cygnes sont blancs », il est le seul type d'énoncé de base à pouvoir rendre compte du contenu explicatif et empirique de la théorie, en révélant sa limite. Précisons, encore une fois, que l'on ne peut déduire aucun énoncé de base de quelque énoncé universel que ce soit, sans conditions initiales nécessaires à cette déduction. Popper : «...si l'on nous donne une théorie t et des conditions initiales r, dont nous déduisons la prédiction p, l'énoncé de base r.p. sera un falsificateur virtuel de la théorie et donc un énoncé de base.» En effet, rien ne suit de directement observable de la simple formule : «tous les cygnes sont blancs», il faut préciser, sous quelles conditions initiales on observerait des cygnes blancs et, à fortiori, des cygnes non-blancs).
L'expérience de la cure ne permet donc pas de prouver que les théories qu'utilise l'analyste comme fondement de ses procédés thérapeutiques, ont un contenu... Sauf si les psychanalystes étaient en mesure de considérer que certains échecs répétés constituent d'authentiques réfutations expérimentales de leur conception de l'inconscient et de l'organisation psychique, ce qui n'en est rien, comme nous le verrons par la suite.
Mais c'est encore une fois oublier que les confirmations qui sont toujours lues à la lumière de la théorie qui permet justement de les relever ne prouvent pas que la dite théorie a un contenu explicatif et empirique. Elles ne mettent pas la théorie en face de son "état limite" (1).
Les confirmations ne constituent pas, à elles seules, la base empirique des théories. C'est l'existence d'une classe non vide de falsificateurs potentiels ou énoncés de base, qui, s'ils sont confirmés ou infirmés par un test, (indépendant, extra-clinique, et intersubjectif) révèlent le contenu explicatif et empirique d'une théorie. (2).
(Il est important de préciser que la classe des énoncés de base d'une théorie universelle est constituée de deux sous-classes : la classe des énoncés singuliers de base compatibles avec la théorie, et la classe des énoncés incompatibles ou contradictoires qui peuvent éventuellement corroborer une hypothèse falsifiante de la théorie universelle. Par exemple, la théorie universelle « tous les cygnes sont blancs » est dotée de la base empirique suivante : « il y a un cygne blanc à tel endroit» et «il y a un cygne non-blanc à tel endroit, observable sous certaines conditions initiales précises ». De ces deux énoncés singuliers de base, seul le dernier peut faire l'objet d'une hypothèse falsifiante, compte tenu de certaines conditions initiales, de la théorie universelle : « tous les cygnes sont blancs », il est le seul type d'énoncé de base à pouvoir rendre compte du contenu explicatif et empirique de la théorie, en révélant sa limite. Précisons, encore une fois, que l'on ne peut déduire aucun énoncé de base de quelque énoncé universel que ce soit, sans conditions initiales nécessaires à cette déduction. Popper : «...si l'on nous donne une théorie t et des conditions initiales r, dont nous déduisons la prédiction p, l'énoncé de base r.p. sera un falsificateur virtuel de la théorie et donc un énoncé de base.» En effet, rien ne suit de directement observable de la simple formule : «tous les cygnes sont blancs», il faut préciser, sous quelles conditions initiales on observerait des cygnes blancs et, à fortiori, des cygnes non-blancs).
L'expérience de la cure ne permet donc pas de prouver que les théories qu'utilise l'analyste comme fondement de ses procédés thérapeutiques, ont un contenu... Sauf si les psychanalystes étaient en mesure de considérer que certains échecs répétés constituent d'authentiques réfutations expérimentales de leur conception de l'inconscient et de l'organisation psychique, ce qui n'en est rien, comme nous le verrons par la suite.
L'argument qui s'apparente à la fameuse expression "et pourtant ça marche" est évidemment fondé sur une autre erreur très coriace à corriger dans nos pays latins où la psychanalyse a toujours autant du succès : c'est l'erreur positiviste reposant sur la croyance erronée (l'inductivisme) que l'on parvient à justifier les énoncés universels au sens strict après l'observation d'un grand nombre de confirmations ou que la validation de la connaissance procède du particulier au général.
Tout se passe comme si "mon expérience" de la cure suffirait à prouver la vérité des énoncés généraux constitutifs de la psychanalyse. Mais un grand nombre de confirmations, ou, en l'occurrence, de cures réussies, même par des individus différents, ne prouveront pas que les théories de la psychanalyse ont un contenu explicatif et empirique s'appliquant à la réalité psychique. Il faut que les théories de la psychanalyse puissent être testées indépendamment de tout risque de suggestion, d'influence de l'analyste sur l'analysé.
Précisons aussi qu'un autre argument lui aussi largement employé au niveau d'une réflexion du sens commun se révèle tout à fait incapable de fournir une base solide à toute justification et vérification d'énoncés généraux. Cet argument repose sur la notion de probabilité. En effet, le sens commun affirme volontiers qu'une thérapie « T » « marche » ou « marchera » ou « a marché » (le mode d'emploi de ce verbe dénote bien sûr l'énoncé : « toutes les fois que nous utiliserons cette thérapie cela marchera ») sur la base d'un grand nombre de « réussites » précédemment observées, lesquelles seraient l'argument indiscutable d'un fort taux de probabilité de réussite (disons par exemple 99....%).
Voilà un argument des plus rigoureux semble-t-il, puisque se fondant sur la notion mathématique de probabilité. Un fort taux de probabilité voulant exprimer ici, de fortes chances de réussites futures, et en définitive, la « vérification » des énoncés généraux que l'on soumet à cette appréciation. Mais tout ceci s'effondre dans la mesure où lorsque nous disons qu'une théorie est «vérifiée» parce qu'estimée probable dans 99...% des cas, nous ne pouvons omettre le fait qu'il s'agit de cas observés nécessairement dans le passé, et que face à l'infinité des cas non encore observés dans le futur, cette probabilité impressionnante est mathématiquement égale à zéro !
Les « cas observés » dont nous parlons sont les observations empiriques ou cliniques effectuées à la lumière de la théorie qu'ils sont censés étayer. Et comme nous l'avons déjà dit plus haut, ils n'apportent aucune information supplémentaire sur le contenu de la dite théorie. Les cures jugées « réussies » et confirmant simplement les théories de l'analyste au cours de la cure psychanalytique ne permettent d'apporter aucune information supplémentaire pour le jugement que nous pourrions porter sur le contenu des théories de la psychanalyse.
Tout se passe comme si "mon expérience" de la cure suffirait à prouver la vérité des énoncés généraux constitutifs de la psychanalyse. Mais un grand nombre de confirmations, ou, en l'occurrence, de cures réussies, même par des individus différents, ne prouveront pas que les théories de la psychanalyse ont un contenu explicatif et empirique s'appliquant à la réalité psychique. Il faut que les théories de la psychanalyse puissent être testées indépendamment de tout risque de suggestion, d'influence de l'analyste sur l'analysé.
Précisons aussi qu'un autre argument lui aussi largement employé au niveau d'une réflexion du sens commun se révèle tout à fait incapable de fournir une base solide à toute justification et vérification d'énoncés généraux. Cet argument repose sur la notion de probabilité. En effet, le sens commun affirme volontiers qu'une thérapie « T » « marche » ou « marchera » ou « a marché » (le mode d'emploi de ce verbe dénote bien sûr l'énoncé : « toutes les fois que nous utiliserons cette thérapie cela marchera ») sur la base d'un grand nombre de « réussites » précédemment observées, lesquelles seraient l'argument indiscutable d'un fort taux de probabilité de réussite (disons par exemple 99....%).
Voilà un argument des plus rigoureux semble-t-il, puisque se fondant sur la notion mathématique de probabilité. Un fort taux de probabilité voulant exprimer ici, de fortes chances de réussites futures, et en définitive, la « vérification » des énoncés généraux que l'on soumet à cette appréciation. Mais tout ceci s'effondre dans la mesure où lorsque nous disons qu'une théorie est «vérifiée» parce qu'estimée probable dans 99...% des cas, nous ne pouvons omettre le fait qu'il s'agit de cas observés nécessairement dans le passé, et que face à l'infinité des cas non encore observés dans le futur, cette probabilité impressionnante est mathématiquement égale à zéro !
Les « cas observés » dont nous parlons sont les observations empiriques ou cliniques effectuées à la lumière de la théorie qu'ils sont censés étayer. Et comme nous l'avons déjà dit plus haut, ils n'apportent aucune information supplémentaire sur le contenu de la dite théorie. Les cures jugées « réussies » et confirmant simplement les théories de l'analyste au cours de la cure psychanalytique ne permettent d'apporter aucune information supplémentaire pour le jugement que nous pourrions porter sur le contenu des théories de la psychanalyse.
Voici un autre argument afin d'essayer de comparer la situation de « testabilité » dans laquelle serait la psychanalyse (pour les psychanalystes et les analysés pour qui « ça a marché ») avec la testabilité d'autres théories, scientifiques celles-là, comme les théories constitutives d'un vaccin.
Qu'est ce qui fonde l'efficacité d'un vaccin ? Qu'est ce qui prouve la valeur empirique des théories constitutives d'un vaccin ?
Ce qui fonde l'efficacité d'un vaccin "A" ce sont les théories, les diverses formules chimiques ou autres, qui ayant été testées en laboratoire par leur mise à l'épreuve (tentative de réfutation) sur un virus "B" , (supposant que les facteurs humains concernés et déjà reconnus scientifiquement font partie des conditions initiales de la mise à l'épreuve et sont donc considérées au moment du test comme "non problématiques") n'ont pas été réfutées par l'expérience de laboratoire. Si ces théories n'ont pas été réfutées par la dite expérience, on suppose que le vaccin, son efficacité, sera confirmée, selon certaines conditions initiales (par exemple certaines limites d'utilisation du vaccin "A"), sur l'être humain.
Mais ces confirmations, aussi nombreuses soient elles n'apporterons rien de plus, en contenu explicatif et empirique, sur la valeur des théories constitutives du vaccin "A", seules une ou des réfutations si possible (puisqu'un seul échec peut être considéré comme purement accidentel), c'est-à-dire des échecs répétés, et reconnus par la communauté scientifique, peuvent faire l'objet d'un questionnement sur l'élaboration des théories constitutives du vaccin "A" et motiver la nécessité de reformuler les théories constitutives du vaccin (si ce sont ces théories qui sont considérées comme problématiques), ou les conditions initiales du test (outils d'expérimentations, hypothèses sur les facteurs humain, ou sur le virus) si ce sont elles qui sont devenues problématiques aux yeux des scientifiques à l'issue des échecs de terrain répétés et constatés.
Qu'est ce qui fonde l'efficacité d'un vaccin ? Qu'est ce qui prouve la valeur empirique des théories constitutives d'un vaccin ?
Ce qui fonde l'efficacité d'un vaccin "A" ce sont les théories, les diverses formules chimiques ou autres, qui ayant été testées en laboratoire par leur mise à l'épreuve (tentative de réfutation) sur un virus "B" , (supposant que les facteurs humains concernés et déjà reconnus scientifiquement font partie des conditions initiales de la mise à l'épreuve et sont donc considérées au moment du test comme "non problématiques") n'ont pas été réfutées par l'expérience de laboratoire. Si ces théories n'ont pas été réfutées par la dite expérience, on suppose que le vaccin, son efficacité, sera confirmée, selon certaines conditions initiales (par exemple certaines limites d'utilisation du vaccin "A"), sur l'être humain.
Mais ces confirmations, aussi nombreuses soient elles n'apporterons rien de plus, en contenu explicatif et empirique, sur la valeur des théories constitutives du vaccin "A", seules une ou des réfutations si possible (puisqu'un seul échec peut être considéré comme purement accidentel), c'est-à-dire des échecs répétés, et reconnus par la communauté scientifique, peuvent faire l'objet d'un questionnement sur l'élaboration des théories constitutives du vaccin "A" et motiver la nécessité de reformuler les théories constitutives du vaccin (si ce sont ces théories qui sont considérées comme problématiques), ou les conditions initiales du test (outils d'expérimentations, hypothèses sur les facteurs humain, ou sur le virus) si ce sont elles qui sont devenues problématiques aux yeux des scientifiques à l'issue des échecs de terrain répétés et constatés.
Dans le domaine de la pharmacologie clinique on distingue 4 phases nécessaires d'expérimentation avant la mise sur le marché d'un nouveau médicament :
1) Une phase de première administration sur l'homme afin de définir la posologie du médicament.
2) Des essais cliniques sur les maladies sélectionnées pour confirmer la validité des posologies et les relations entre effets thérapeutiques et médicament.
3) Définition des conditions exactes d'utilisation par la définition des indications et contre-indications.
4) Suivi du nouveau médicament sur le marché pour mettre en évidence les effets indésirables.
Ceci est pratiquement identique au cas évoqué précédemment, à savoir que tout au long de ce processus, les confirmations positives n'apporteront aucune information supplémentaire sur le contenu explicatif et empirique des théories constitutives du médicament, seuls certains résultats négatifs et reproductibles renseigneront efficacement les chercheurs.
On objectera qu'un psychanalyste peut aussi mettre à l'essai l'efficacité de sa thérapeutique sur chaque patient, et que dans le cas de la psychanalyse, action thérapeutique et recherche clinique, en quelque sorte, se confondent. Mais compte tenu des aspects spécifiques de la thérapie psychanalytique, reposant essentiellement sur le langage par l'utilisation de certaines verbalisations de l'analysé sélectionnées par l'analyste en fonction des théories psychanalytiques qui sont sensées être « testées », il est logiquement impossible pour l'analyste de rechercher autre chose que des confirmations positives de ses théories, sauf à considérer qu'au fur-et-à-mesure des « réfutations » observées, ses théories doivent, les unes après les autres, être reconnues comme sans fondement.
Par ailleurs, puisque toute la psychanalyse repose sur la notion d'inconscient puis de refoulement inconscient, inobservables empiriquement, accepter des « réfutations » issues de la cure, reviendrait pour les psychanalystes, à accepter l'absence totale de fondement de leur théorie de l'inconscient et du refoulement. Ils sont donc contraints à adopter une conduite «épistémologique» visant à sans arrêt rechercher des stratagèmes conventionnalistes (Popper) pour immuniser leurs théories contre les réfutations. C'est de ce problème, que provient en partie, le qualificatif de non-réfutabilité des énoncés de la psychanalyse.
On objectera qu'un psychanalyste peut aussi mettre à l'essai l'efficacité de sa thérapeutique sur chaque patient, et que dans le cas de la psychanalyse, action thérapeutique et recherche clinique, en quelque sorte, se confondent. Mais compte tenu des aspects spécifiques de la thérapie psychanalytique, reposant essentiellement sur le langage par l'utilisation de certaines verbalisations de l'analysé sélectionnées par l'analyste en fonction des théories psychanalytiques qui sont sensées être « testées », il est logiquement impossible pour l'analyste de rechercher autre chose que des confirmations positives de ses théories, sauf à considérer qu'au fur-et-à-mesure des « réfutations » observées, ses théories doivent, les unes après les autres, être reconnues comme sans fondement.
Par ailleurs, puisque toute la psychanalyse repose sur la notion d'inconscient puis de refoulement inconscient, inobservables empiriquement, accepter des « réfutations » issues de la cure, reviendrait pour les psychanalystes, à accepter l'absence totale de fondement de leur théorie de l'inconscient et du refoulement. Ils sont donc contraints à adopter une conduite «épistémologique» visant à sans arrêt rechercher des stratagèmes conventionnalistes (Popper) pour immuniser leurs théories contre les réfutations. C'est de ce problème, que provient en partie, le qualificatif de non-réfutabilité des énoncés de la psychanalyse.
« (...) Le résultat de leur analyse est que l'observation qu'ils font d'un effet thérapeutique positif sur la levée abréactive des refoulements, qu'ils interprètent dans le sens de leur hypothèse thérapeutique, mène à la morale étiologique suprême qui suit. Hypothèse étiologique (E) : un refoulement accompagné de la suppression d'une charge affective est causalement nécessaire pour la pathogénèse initiale et pour la persistance d'une névrose. Il est clair que cette hypothèse étiologique E permet de déduire de façon valide la découverte thérapeutique dont font état Breuer et Freud et qui est formalisée dans leur hypothèse thérapeutique T : la levée cathartique des refoulements des souvenirs traumatisants d'événements qui occasionnent les symptômes engendre la disparition des symptômes. Et, comme ils nous le disent explicitement, cette découverte thérapeutique est la «preuve» qu'ils avancent pour leur hypothèse étiologique cardinale E. Mais je maintiens que cet argument inductif est vicié par ce que j'aime à appeler le «sophisme de la pseudo-confirmation hypothético-déductive grossière». (...) «Ainsi les récits psychanalytiques sont-ils remplis de la croyance selon laquelle une scénario étiologique hypothétique qui est inclus dans le récit psychanalytique de l'affliction d'un analysé est rendu crédible uniquement parce que l'étiologie postulée permet alors la déduction logique ou l'inférence probabiliste des symptômes névrotiques qu'il faut expliquer.» (...)
Mais (...) le succès thérapeutique durable sur lequel Freud se fonde ne se réalisa pas, comme il fut obligé de l'admettre à la fois au début de sa carrière et à sa toute fin. Mais même dans les cas où un gain thérapeutique transitoire a été obtenu, Freud n'a pas réussi à éliminer l'hypothèse rivale rendant caduque l'attribution d'un tel gain à la levée des refoulements par association libre, à savoir l'hypothèse menaçante de l'effet placebo, selon laquelle ce sont les ingrédients du traitement autres que la compréhension des refoulements du patient - comme la mobilisation par le thérapeute de l'espoir du patient - qui sont responsables des améliorations ultérieures (...). D'autre part, les autres analystes n'ont pas éliminé, eux non plus, l'hypothèse de l'effet placebo au cours du siècle passé.» (In : Adolf Grünbaum. Revue Sciences et Avenir, n°127, juillet-août 2001. «L'inconscient à l'épreuve». Pages : 47, 49).
Mais comme l'a soulevé Adolf Grünbaum contre Karl Popper : pourquoi les psychanalystes auraient-ils besoin d'immuniser leurs théories contre les réfutations si celles-ci n'étaient pas réfutables ? En effet, il est démontré que certaines théories de la psychanalyse sont réfutables, mais à quel degré ? C'est-à-dire, sont-elles intersubjectivement réfutables comme le veut l'épistémologie poppérienne, et quel est le degré de testabilité ? A la lecture de ce qu'écrit Eysenck, on peut légitimement se demander si les différentes expériences proposées par certains psychanalystes pour tester leurs théories, respectent rigoureusement la méthode scientifique.
Or, il apparaît que non, dans quasiment tous les cas. Ensuite, les quelques théories psychanalytiques qui ont pu être testées, ont, selon Grünbaum, été réfutées. Quoiqu'il en soit de la controverse entre Grünbaum et Popper au sujet de la réfutabilité de la psychanalyse et donc de son accès au statut de science empirique, nous donnerons, malgré certains arguments indiscutables de Grünbaum, encore nettement raison à Karl Popper (d'ailleurs, Grünbaum lui-même, reconnaît dans son livre «la psychanalyse à l'épreuve», le recours à des stratagèmes immunisateurs des psychanalystes pour sauver leurs théories), en raison de la revendication d'un déterminisme psychique absolu par la théorie de l'inconscient freudien, et surtout en raison de la conception erronée et aussi le rejet sans équivoque de la méthode expérimentale par les psychanalystes contemporains, je cite par exemple : « Il n'est pas scientifique de recourir, pour vérifier l'hypothèse de l'inconscient, à des procédures qui le nient, et il est problématique de critiquer la rigueur méthodologique des recherches expérimentales en donnant à penser qu'avec un peu plus d'application le singulier pourrait se laisser appréhender par cette voie ». (http://www.seinemedia.com/manifestepourlapsychanalyse/article?id=38). Cette affirmation est typique de "l'ignorance crasse" (Pierre Henri Castel) dont font preuve les psychanalystes au sujet de la méthode scientifique : en effet, il n'y a, logiquement, que des procédures visant à réfuter, ou à "nier" l'inconscient qui puisse être en mesure d'en révéler une éventuelle portée descriptive...
Comme je viens de le démontrer les confirmations positives (dans un sens inductiviste) ne prouvent rien. Absolument rien. Seules les réfutations réussies ou les échecs lors de tentatives de réfutations de théories mises à l'épreuve, prouvent que les théories testées ont un contenu.
On peut contester, qu'un seul individu peut constituer, (du fait de sa complexité faisant aussi son originalité), à lui tout seul, une expérience cruciale ou un test sévère et indépendant pour le vaccin "A" (ou pour la thérapie "...") parce qu'il possèderait en lui-même assez de contenu pour « demander » à la théorie du vaccin « A » quelque chose d'inédit quant à son efficacité, et qu'il est possible d'inférer inductivement la validité générale d'une théorie si le cas individuel ne la réfute pas, ou si "ça a marché".
On pourra aussi objecter le fait que « l'on n'inocule pas la psychanalyse à un patient comme on inocule un vaccin » ! Pourtant, le psychanalyste, tout comme le médecin qui vaccine une personne malade, espèrent tous les deux que l'application, sur leur malade, d'un certain produit, se traduira par sa guérison. Ce produit, ne peut être, dans les deux cas, que le fruit de théories générales qui ont permis de le fabriquer, de l'imaginer, qu'il soit constitué par des repères plus on moins stricts sur les décisions que le thérapeute analyste jugera devoir prendre au cours d'une cure pour guérir l'analysé, ou par cette substance que l'on injecte...
On pourra aussi objecter le fait que « l'on n'inocule pas la psychanalyse à un patient comme on inocule un vaccin » ! Pourtant, le psychanalyste, tout comme le médecin qui vaccine une personne malade, espèrent tous les deux que l'application, sur leur malade, d'un certain produit, se traduira par sa guérison. Ce produit, ne peut être, dans les deux cas, que le fruit de théories générales qui ont permis de le fabriquer, de l'imaginer, qu'il soit constitué par des repères plus on moins stricts sur les décisions que le thérapeute analyste jugera devoir prendre au cours d'une cure pour guérir l'analysé, ou par cette substance que l'on injecte...
Certes, si le vaccin "A" ne marche pas sur un cas, c'est aux scientifiques qui ont conçu le vaccin de prendre une décision pour savoir s'il faut considérer ce "cas" comme un falsificateur potentiel, qui se trouve en l'occurrence vérifié, de la théorie du vaccin, pour que les scientifiques considèrent qu'il y a dans "ce cas là" l'élément d'information suffisant pour constituer une falsification de la théorie générale du vaccin (tout comme il y aurait dans l'énoncé singulier "voici un cygne noir" assez d'éléments d'information reconnus par la communauté scientifique pour falsifier la théorie générale "tous les cygnes sont blancs"). Mais une réfutation de ce genre, comme du reste toutes les réfutations empiriques, prouve seulement que la théorie générale est fausse et qu'elle doit être reformulée, parce que dans sa formulation initiale elle avait un contenu insuffisant pour englober le cas qui la réfute. Elle était donc d'un niveau d'universalité insuffisant par rapport à la nouvelle formulation qui l'a supplantée.
Par conséquent, lorsqu'une équipe médicale va sur le terrain avec un nouveau vaccin, elle s'attend à voir des confirmations de la théorie du vaccin et pas des réfutations. Cela veut dire que normalement, on ne met pas sur le circuit un vaccin qui ne risque pas de trouver un grand nombre de confirmations, ces "confirmations" que sont les individus sur lesquels le vaccin fonctionne doivent être "totalement" (par un énoncé universel au sens strict portant sur "tous" les cas présents, passés et futurs) anticipées par la théorie, elles ne sont pas des éléments nouveaux pour la théorie, lesquels pourraient la mettre à l'épreuve.
Ces confirmations ne permettent donc en rien de révéler le contenu de la théorie du vaccin, ou la limite de son efficacité. Seule une réfutation reconnue révèle le contenu de la théorie du vaccin ou la limite de son efficacité. Ce n'est qu'à partir du moment où une théorie générale, quelle qu'elle soit, s'est révélée réellement fausse par la confirmation d'un de ses falsificateurs potentiels, que l'on peut avoir une information réelle, supplémentaire, sur son contenu de vérité.
Ces confirmations ne permettent donc en rien de révéler le contenu de la théorie du vaccin, ou la limite de son efficacité. Seule une réfutation reconnue révèle le contenu de la théorie du vaccin ou la limite de son efficacité. Ce n'est qu'à partir du moment où une théorie générale, quelle qu'elle soit, s'est révélée réellement fausse par la confirmation d'un de ses falsificateurs potentiels, que l'on peut avoir une information réelle, supplémentaire, sur son contenu de vérité.
Notre démonstration peut paraître mal adaptée...parce que le cas de la psychanalyse est encore plus précaire que le cas de la validation des vaccins. Parce qu'il n'y a aucune expérience de laboratoire possible des théories de la psychanalyse avant leur application sur le « terrain de la cure « où elles pourraient être confirmées !
Il n'y a aucune expérience de ce genre possible à cause du fameux problème du déterminisme prima faciae et absolu excluant tout hasard psychique avant toute expérience scientifique, c'est-à-dire excluant la possibilité d'existence de toute classe de falsificateurs potentiels de la théorie de l'inconscient freudien, qui se trouve donc condamnée dès le départ à une énorme erreur, une erreur caricaturale et fondamentale : celle qui consiste à trouver partout des confirmations, et à être formulée (à l'aide du déterminisme psychique) pour ne jamais être mise en échec.
On pourra contredire notre argument en invoquant le fait que, malgré tout, des expériences extra-cliniques ont déjà été faites à partir de théories psychanalytiques, mais comme le souligne Eysenck, dans l'immense majorité des cas, sinon dans tous les cas, les expérimentateurs ont négligé des hypothèses alternatives, et, selon nous, pour que ces expériences aient été possibles, il a fallu nécessairement s'écarter des postulat initiaux de Freud, comme le déterminisme psychique absolu et prima faciae, avec lequel aucune théorie n'est testable puisqu'il est impossible de satisfaire au «principe de responsabilité» dont parle Popper dans « L'univers irrésolu... », c'est-à-dire de trouver des conditions initiales de testabilité qui soient «suffisamment précises», en conformité avec les exigences du déterminisme absolu revendiqué par Freud et jamais démenti par aucun psychanalyste qui lui ait succédé.
Il n'y a aucune expérience de ce genre possible à cause du fameux problème du déterminisme prima faciae et absolu excluant tout hasard psychique avant toute expérience scientifique, c'est-à-dire excluant la possibilité d'existence de toute classe de falsificateurs potentiels de la théorie de l'inconscient freudien, qui se trouve donc condamnée dès le départ à une énorme erreur, une erreur caricaturale et fondamentale : celle qui consiste à trouver partout des confirmations, et à être formulée (à l'aide du déterminisme psychique) pour ne jamais être mise en échec.
On pourra contredire notre argument en invoquant le fait que, malgré tout, des expériences extra-cliniques ont déjà été faites à partir de théories psychanalytiques, mais comme le souligne Eysenck, dans l'immense majorité des cas, sinon dans tous les cas, les expérimentateurs ont négligé des hypothèses alternatives, et, selon nous, pour que ces expériences aient été possibles, il a fallu nécessairement s'écarter des postulat initiaux de Freud, comme le déterminisme psychique absolu et prima faciae, avec lequel aucune théorie n'est testable puisqu'il est impossible de satisfaire au «principe de responsabilité» dont parle Popper dans « L'univers irrésolu... », c'est-à-dire de trouver des conditions initiales de testabilité qui soient «suffisamment précises», en conformité avec les exigences du déterminisme absolu revendiqué par Freud et jamais démenti par aucun psychanalyste qui lui ait succédé.
Freud a donc créé lui-même une circularité, le propre piège de la psychanalyse, un piège qui lui interdit toute efficacité thérapeutique avant même d'avoir pu commencer, qui l'oblige aux artifices du langage , à la rhétorique, et il est vrai, un grand art pour pouvoir presque toujours retomber sur ses pattes...et c'est précisément là que cela ne « fonctionne plus » parce qu'une véritable science et un chercheur honnête et scrupuleux dans ses méthodes, ne peut justement jamais toujours "retomber sur ses pattes", il y a toujours la possibilité ouverte d'une réfutation.
Or, les cauchemars constituaient une réfutation possible de la théorie des rêves (hypothèse auxiliaire de la théorie de l'inconscient, "noyau dur" du programme de recherche de Freud (Lakatos)), mais au lieu de considérer que la théorie des rêves était réfutée, Freud a utilisé un stratagème ad hoc visant à dire que les cauchemars étaient des rêves d'angoisse. Comme le souligne Imre Lakatos dans son livre "histoire et méthodologie des sciences", la "méthode" employée par Freud ne lui permet pas de révéler le contenu réel de ses théories puisqu'il invente les hypothèses toujours en réponse aux faits et sans jamais en prédire de nouveaux. En d'autres termes, la théorie psychanalytique ne permet jamais à Freud de faire de véritables prédictions, mais seulement des rétrodictions.
Par conséquent, l'argument des psychanalystes selon lequel les théories de la psychanalyse apparaîtraient comme indubitablement vraies qu'à celui qui a fait une analyse, n'est pas recevable, parce que celui-là ne pourra que relever des confirmations du type de celles que nous venons de décrire.
Cet argument est donc, en lui-même, une escroquerie, puisque l'on gruge celui qui est prêt à y croire en utilisant le mode de pensée le plus usuel, celui du sens commun, justement enclin à croire aux confirmations positives et fonctionnant plus volontiers selon le mode inductiviste.
C'est l'argument typique des charlatans (Essayez , essayez ma mixture, mon elixir, mon philtre magique, vous m'en direz des nouvelles !) Jacques Benesteau, nous en parle dans son livre «Les mensonges freudiens» en écrivant que cet argument consiste à affirmer que : « pour apprécier Mozart il faudrait être compositeur, ou pour apprécier une omelette, être capable de pondre des œufs. » On gruge les gens en utilisant un procédé créateur de leur croyance qui s'accorde le mieux avec leur mode de raisonnement, et la capacité de critique dont ils disposent le plus souvent, laquelle se fonde en partie sur des connaissances épistémologiques qu'ils ne possèdent pas dans la majorité des cas. Le geste est grossier, usité, vieux comme le monde, il consiste tout simplement à «aller dans le sens du poil» et c'est pour cela qu'il fonctionne à merveille. Et puisque certaines archives de Freud ne seront ouvertes aux investigations des historiens qu'en l'an 2113, pour certaines d'entre elles, et compte tenu de la complexité des connaissances épistémologiques, les freudiens sont tranquilles : ils savent qu'ils pourront encore pendant longtemps perpétuer leurs dogmes, adorer leur totem de l'inconscient et faire avaler des couleuvres en jouant, tels des fakirs, les avaleurs de sabres, quand, grâce à leur rhétorique en bois, ils parviennent à absorber toutes les critiques.
Cet argument est donc, en lui-même, une escroquerie, puisque l'on gruge celui qui est prêt à y croire en utilisant le mode de pensée le plus usuel, celui du sens commun, justement enclin à croire aux confirmations positives et fonctionnant plus volontiers selon le mode inductiviste.
C'est l'argument typique des charlatans (Essayez , essayez ma mixture, mon elixir, mon philtre magique, vous m'en direz des nouvelles !) Jacques Benesteau, nous en parle dans son livre «Les mensonges freudiens» en écrivant que cet argument consiste à affirmer que : « pour apprécier Mozart il faudrait être compositeur, ou pour apprécier une omelette, être capable de pondre des œufs. » On gruge les gens en utilisant un procédé créateur de leur croyance qui s'accorde le mieux avec leur mode de raisonnement, et la capacité de critique dont ils disposent le plus souvent, laquelle se fonde en partie sur des connaissances épistémologiques qu'ils ne possèdent pas dans la majorité des cas. Le geste est grossier, usité, vieux comme le monde, il consiste tout simplement à «aller dans le sens du poil» et c'est pour cela qu'il fonctionne à merveille. Et puisque certaines archives de Freud ne seront ouvertes aux investigations des historiens qu'en l'an 2113, pour certaines d'entre elles, et compte tenu de la complexité des connaissances épistémologiques, les freudiens sont tranquilles : ils savent qu'ils pourront encore pendant longtemps perpétuer leurs dogmes, adorer leur totem de l'inconscient et faire avaler des couleuvres en jouant, tels des fakirs, les avaleurs de sabres, quand, grâce à leur rhétorique en bois, ils parviennent à absorber toutes les critiques.
Le lieu de la cure individuelle n'est donc pas le lieu qui permet à la psychanalyse de prouver le contenu de ses théories ou des théories qui fondent l'action thérapeutique de l'analyste.
Le seul endroit où la psychanalyse pourrait prouver que ses théories ont un contenu serait une situation de laboratoire où les conditions initiales des tests que l'on pourrait construire seraient intersubjectivement contrôlables et manipulables. Une situation dans laquelle le concept d'inconscient, par exemple, serait isolé, autant que possible, des stratagèmes d'immunisation pratiqués par les psychanalystes. Inutile de préciser que le Divan, situation subjective s'il en est, ne peut, en aucun cas, constituer un laboratoire pour la psychanalyse.
En effet, en pareille situation, le psychanalyste peut injecter tout et n'importe quoi (suggestion, manipulation affective, etc.) dans la relation que le lie à l'analysé, et surtout, il fait lui-même partie des incontrôlables conditions initiales dont il ne peut être indépendant et avec lesquelles il va appréhender son patient, pour tenter d'examiner, sélectivement, les aspects de son psychisme. Dans de telles conditions il ne peut pas garantir et soumettre à un contrôle le fait que les théories, (consciemment formulées ou non), qu'il a choisies pour «regarder» son patient, ne sont pas l'objet d'incessants stratagèmes pour les remodeler afin d'éviter qu'elles ne s'adaptent pas à ce qu'il recherche par le regard qu'il a sur son patient, et qu'elles réussissent toujours à expliquer, interpréter, voire créer, avec la complicité du patient (Cf. Borch-Jacobsen, in «Folie à plusieurs»), le fait pathologique.
Comme nous l'avons déjà dit plus haut, lorsqu'un échec à lieu au cours de la cure, nous voulons dire quelque chose qui peut remettre en question un des grands concepts théoriques de la psychanalyse, il ne s'agit nullement d'une réfutation, mais de la preuve d'une absence de fondement. Ce point là est tout à fait crucial. Les échecs en psychanalyse ne réfutent pas les théories de la psychanalyse, ce qui lui permettrait de faire de véritables progrès, ils prouvent leur absence de fondement.
De plus, disons encore une fois qu'il est impossible de répéter et de contrôler intersubjectivement ces pseudo-réfutations psychanalytiques en contrôlant les conditions initiales de la répétition intersubjective, dans d'autres cas, sur d'autres divans, car c'est aussi la subjectivité, omniprésente en psychanalyse, qui lui empêche d'être une Science. « L'histoire de la psychanalyse est celle d'un perpétuel conflit d'interprétations - libido contre protestation virile, Oedipe contre trauma de la naissance, inceste fantasmé contre abus sexuel réel, mère œdipienne contre père symbolique, etc. - et il serait vain de vouloir chercher dans ces controverses un quelconque développement cumulatif. Ce qui est présenté comme «progrès de la psychanalyse » n'est le plus souvent que la dernière interprétation en date ou la plus acceptable dans un contexte institutionnel, historique ou culturel donné. » (In: Mikkel Borch-Jacobsen. Folies à plusieurs. Le psychanalyste en caméléon. Edition : les empêcheurs de penser en rond. Le Seuil, mars 2002, page 315).
Le seul endroit où la psychanalyse pourrait prouver que ses théories ont un contenu serait une situation de laboratoire où les conditions initiales des tests que l'on pourrait construire seraient intersubjectivement contrôlables et manipulables. Une situation dans laquelle le concept d'inconscient, par exemple, serait isolé, autant que possible, des stratagèmes d'immunisation pratiqués par les psychanalystes. Inutile de préciser que le Divan, situation subjective s'il en est, ne peut, en aucun cas, constituer un laboratoire pour la psychanalyse.
En effet, en pareille situation, le psychanalyste peut injecter tout et n'importe quoi (suggestion, manipulation affective, etc.) dans la relation que le lie à l'analysé, et surtout, il fait lui-même partie des incontrôlables conditions initiales dont il ne peut être indépendant et avec lesquelles il va appréhender son patient, pour tenter d'examiner, sélectivement, les aspects de son psychisme. Dans de telles conditions il ne peut pas garantir et soumettre à un contrôle le fait que les théories, (consciemment formulées ou non), qu'il a choisies pour «regarder» son patient, ne sont pas l'objet d'incessants stratagèmes pour les remodeler afin d'éviter qu'elles ne s'adaptent pas à ce qu'il recherche par le regard qu'il a sur son patient, et qu'elles réussissent toujours à expliquer, interpréter, voire créer, avec la complicité du patient (Cf. Borch-Jacobsen, in «Folie à plusieurs»), le fait pathologique.
Comme nous l'avons déjà dit plus haut, lorsqu'un échec à lieu au cours de la cure, nous voulons dire quelque chose qui peut remettre en question un des grands concepts théoriques de la psychanalyse, il ne s'agit nullement d'une réfutation, mais de la preuve d'une absence de fondement. Ce point là est tout à fait crucial. Les échecs en psychanalyse ne réfutent pas les théories de la psychanalyse, ce qui lui permettrait de faire de véritables progrès, ils prouvent leur absence de fondement.
De plus, disons encore une fois qu'il est impossible de répéter et de contrôler intersubjectivement ces pseudo-réfutations psychanalytiques en contrôlant les conditions initiales de la répétition intersubjective, dans d'autres cas, sur d'autres divans, car c'est aussi la subjectivité, omniprésente en psychanalyse, qui lui empêche d'être une Science. « L'histoire de la psychanalyse est celle d'un perpétuel conflit d'interprétations - libido contre protestation virile, Oedipe contre trauma de la naissance, inceste fantasmé contre abus sexuel réel, mère œdipienne contre père symbolique, etc. - et il serait vain de vouloir chercher dans ces controverses un quelconque développement cumulatif. Ce qui est présenté comme «progrès de la psychanalyse » n'est le plus souvent que la dernière interprétation en date ou la plus acceptable dans un contexte institutionnel, historique ou culturel donné. » (In: Mikkel Borch-Jacobsen. Folies à plusieurs. Le psychanalyste en caméléon. Edition : les empêcheurs de penser en rond. Le Seuil, mars 2002, page 315).
Conclusion :
« Post hoc, ergo propter hoc ».
Ceci est le sophisme célèbre qui affirme que parce qu'un événement suit d'un autre, il serait causé par le premier. Les arguments de ce type sont à l'origine de beaucoup de croyances magiques et de superstitions. Mais si l'on affirme qu'un événement (B), qui suit de (A), est causé par (A), on peut aussi affirmer que cet événement (B) est vrai, ou vérifié, parce que (A) est, au départ, considéré comme vrai, si (B) suit de (A). Ce qui revient à affirmer que :
Ceci est le sophisme célèbre qui affirme que parce qu'un événement suit d'un autre, il serait causé par le premier. Les arguments de ce type sont à l'origine de beaucoup de croyances magiques et de superstitions. Mais si l'on affirme qu'un événement (B), qui suit de (A), est causé par (A), on peut aussi affirmer que cet événement (B) est vrai, ou vérifié, parce que (A) est, au départ, considéré comme vrai, si (B) suit de (A). Ce qui revient à affirmer que :
« Si (A) est vrai ; alors (B) l'est aussi. » [mais, dans le cas de la psychanalyse, sans jamais apporter de preuve indépendante que la vérité de (A) impliquerait celle de (B)].
L'affirmation qui précède, revient à faire une affirmation selon le sophisme «post hoc, ergo propter hoc».
Donnons quelques exemples afin de démontrer que l'argument des analystes freudiens et de leurs analysants, selon lequel les réussites des analyses «prouveraient» ou «valideraient» les théories de la psychanalyse :
Ex 1. : « S'il est vrai que je résiste aux interprétations de mon analyste (A) ; alors, il est vrai que ces résistances sont causées par des refoulements pathogènes inconscients et non encore liquidés (B).»
Ex 2. : « S'il est vrai que les hommes rechignent à accorder aux femmes les mêmes droits qu'eux (A) ; alors, il est vrai que c'est une peur inconsciente de la castration qui en est la cause (B).»
Ex 3. : « S'il est vrai que j'ai guéri de mes névroses après mon analyse freudienne (A) ; alors, il est vrai que les théories de la psychanalyse sont validées et ont prouvé leur efficacité (B).»
Mais, si l'affirmation générale que nous avons donnée plus haut, et selon laquelle : «si (A) est vrai ; alors (B) l'est aussi» est valide et nous permet de prouver que (B) est bien causé par (A), ou que la vérité de (A), entraîne nécessairement celle de (B), si (A) et (B) se succèdent, alors l'exemple qui suit peut parfaitement illustrer comment (B) serait «prouvé» par (A) :
Ex 4. : « S'il est vrai que l'horizon est plat lorsque je le regarde de la fenêtre de ma chambre (A) ; alors, il est vrai que la cause cachée (par analogie avec l'inconscient) de la platitude de l'horizon, c'est que la Terre est aussi plate que l'horizon (B).»
L'argument de la cure est donc un jeu de dupes où Freud a su forcer la raison critique à jouer souvent à colin-maillard, voire à s'engager dans un labyrinthe dont il lui est parfois très difficile de sortir après cette chasse au minotaure qu'est l'inconscient. Mais heureusement, c'est grâce aux «résistances» ou au génie de certains auteurs (Wittgenstein, Popper, Lakatos, Bouveresse, Kraus, Van Rillaer, Debray-Ritzen, etc.) que la vérité, a une fois encore réussi à retrouver son chemin. L'argument des psychanalystes repose donc sur la vieille croyance erronée et inductiviste du progrès des connaissances objectives, elle s'apparente à la théorie de la connaissance du sens commun (au cours de la cure mon bon sens devrait m'ouvrir les yeux sur la prétendue indubitabilité et universalité des processus tels qu'ils sont décrits par les psychanalystes) et c'est, comme nous l'avons dit plus haut, pour cette raison qu'elle "accroche" facilement "des êtres constitués comme nous le sommes" (Jacques Bouveresse), c'est-à-dire des êtres à la recherche de régularités, de confirmations, de connaissances absolument certaines et "indubitables" qui semblent s'accorder au mieux avec la force de l'évidence donnée par l'observation de certains faits.
Mais l'évidence, (ainsi que le voudraient sans doute les psychanalystes et les analysés pour qui «ça a marché», pour proclamer la réalité de l'inconscient à partir de certaines «confirmations») n'a jamais été un guide fiable pour les scientifiques. En effet, quand j'ouvre ma fenêtre, et que je regarde l'horizon, il semble évident que celui-ci est plat, il n'en faut pas moins, si l'on suit la logique des psychanalystes freudiens (laquelle consiste à croire, que la cause d'un phénomène doit ressembler au phénomène lui-même), pour confirmer que la Terre est aussi plate que l'horizon... c'est évident !
Mais l'évidence, (ainsi que le voudraient sans doute les psychanalystes et les analysés pour qui «ça a marché», pour proclamer la réalité de l'inconscient à partir de certaines «confirmations») n'a jamais été un guide fiable pour les scientifiques. En effet, quand j'ouvre ma fenêtre, et que je regarde l'horizon, il semble évident que celui-ci est plat, il n'en faut pas moins, si l'on suit la logique des psychanalystes freudiens (laquelle consiste à croire, que la cause d'un phénomène doit ressembler au phénomène lui-même), pour confirmer que la Terre est aussi plate que l'horizon... c'est évident !
Notes :
(1) 1°) : Si quelqu'un nous dit qu'une certaine chose empirique, de l'eau par exemple, (représentée par un terme universel), est présente partout, ou universellement observable (vérifiable), dans la totalité de l'espace et du temps, cela revient à affirmer, en quelque sorte, que cette chose est «tout» , et ne se distingue d'aucune autre par des limites spécifiques qui lui donneraient un contenu qui lui serait propre. Puisque cette chose n'aurait pas de limite spécifique, donc pas de contenant pour nous permettre de distinguer son contenu, alors c'est que cette chose n'existerait pas empiriquement. Il est important de s'apercevoir, que lorsque nous supprimons les limites, ou le contenant, d'un concept (universel) «X» (tout ce qui est «non-X»), nous rendons ce concept logiquement irréfutable, mais aussi vide de tout contenu explicatif et empirique (en prétendant qu'il n'y a aucun non-sens psychique, ou que le hasard psychique n'existe pas au niveau d'une causalité inconsciente, et en ne donnant aucun cas humain qui puisse se soustraire à la définition de l'inconscient, Freud, supprime le contenant «...Nous ne pouvons exprimer aucun énoncé scientifique qui n'aille au-delà de ce qu'on peut connaître avec certitude «sur la base de l'expérience immédiate». (L'on peut se référer à ce fait comme à la «transcendance inhérente à toute description.») Chaque fois que nous décrivons, nous utilisons des noms (ou symboles ou notions) universels; tout énoncé a le caractère d'une théorie, d'une hypothèse. L'énoncé «voici un verre d'eau» ne peut être vérifié par aucune espèce d'observation. En effet, les termes universels qui apparaissent dans cet énoncé ne peuvent être mis en corrélation avec aucune expérience sensible spécifique. (Une «expérience immédiate» n'est «donnée immédiatement» qu'une seule fois; elle est unique.) Par le mot «verre», par exemple, nous dénotons des corps physiques qui présentent un certain comportement régulier (quasi légal) ceci vaut également pour le mot «eau». Les termes universels ne peuvent être réduits à des classes d'expériences; ils ne peuvent être «constitués». (Karl R. POPPER, in: «La logique de la découverte scientifique.» Chapitre 5: « Le problème de la base empirique. » Section 25: « L'expérience perceptive comme base empirique: le psychologisme. » Édition: Payot. Page: 94.
2°) : Si nous affirmons maintenant et sans plus de précision concernant, par exemple, quelques coordonnées spatio-temporelles, que : (A) "il y a de l'eau". Comme on le voit, (A), en tant qu'énoncé existentiel au sens strict, est irréfutable et "vérifiable", car on ne peut observer toute la partie du temps et de l'espace pour vérifier que l'eau n'existe pas. De la même façon, on peut formuler l'énoncé suivant (A') « il y a un inconscient freudien » à titre de conjecture et considérer que cet énoncé est confirmé par des événements jugés caractéristiques que nous aurons observés ou analysés, mais toujours à la lumière de cet énoncé. Mais dans ces conditions, (A') est toujours vérifiable (confirmable) et irréfutable, et c'est d'ailleurs sous cette forme logique qu'il faut entendre et aborder la théorie de l'inconscient freudien telle qu'elle a toujours été présentée et défendue par les psychanalystes.
Par contre l'énoncé universel au sens strict : (B) « toutes les fois que certaines conditions seront réunies, de l'eau tombera sous forme de pluie », est invérifiable universellement et réfutable, car nous ne pouvons observer toute la partie du temps et de l'espace pour vérifier que rien n'existe qui soit exclu par cet énoncé. (Popper).
L'énoncé, « il y a de l'eau », ou « il existe de l'eau », se distingue de l'énoncé, « voici de l'eau », car les formules, « il y a...X » ou « il existe...X », font références à des quantités indéfinies de « X » dans l'espace et le temps, si toutefois nous ne précisons aucune coordonnées spatio-temporelles, comme dans un énoncé universel au sens strict.
A l'opposé, la formule, « voici...X », fait référence à une quantité de « X», ici et maintenant, c'est-à-dire selon des coordonnées spatio-temporelles définies.
En conséquence, tous les énoncés précédés de, « voici...», sont des énoncés existentiels singuliers et pas au sens strict. Ces énoncés disent « qu'il y a telle chose « X », ici et maintenant », ou qu'il existe cette chose « X » ici et maintenant, ils ne disent pas si cette même chose serait encore présente dans le futur, ou l'était dans le passé.
C'est la raison pour laquelle, ce dernier type d'énoncé ne peut vérifier un énoncé universel au sens strict par la seule expérience sensible qu'il représente». Par voie de conséquence, c'est aussi la raison pour laquelle une seule cure analytique réussie (« voici une cure « X », comportant telles caractéristiques, qui est réussie parce qu'elle a permis la disparition définitive de symptômes spécifiquement traités »), ne permet pas de vérifier l'énoncé universel au sens strict selon lequel la thérapie analytique est (toujours) efficace. Et il en va de même pour toutes les formes de thérapies, quelles qu'elles soient, prétendant prédire une guérison quelconque, qu'elle que soit la pathologie concernée, dans n'importe quel domaine.
On aura remarqué que les énoncés, « Il y a...X, ici et maintenant » et « voici...X » sont équivalents.
Ce qui rend les choses observables, empiriques, c'est l'existence possible d'un contenant, qui a lui aussi une existence empirique, observable. Nous ne pouvons prétendre qu'une chose a une existence ou une réalité empirique quelconque si nous prétendons qu'elle peut se trouver partout, qu'elle est toujours vérifiable, c'est-à-dire, dans le cas de la théorie de l'inconscient, qu'elle n'a pas de contenant qui puisse nous la révéler en tant que... contenu.
Nous ne pouvons connaître le Bien que parce que nous lui connaissons une limite « empirique » : le Mal. Autrement dit, nous ne pouvons savoir que telle action est bonne que si nous disposons, à priori, d'une référence sur quelque action mauvaise. Nous savons qu'agir de telle manière est «bien» parce que nous supposons, à priori, qu'agir d'une autre manière sera « moins bien » ou carrément «mauvais», compte tenu de certaines conséquences possibles. Sans cette nécessaire opposition, aucune action jugée bonne ou mauvaise n'existerait. « moyennement bien », n'est plus le « Bien » absolu et en constitue déjà une limite. Il ne peut exister que le Bien, sans aucune forme de Mal, ou l'inverse, parce qu'alors ni l'un ni l'autre n'existerait dans notre monde empirique sous une quelconque manifestation et nous ne serions capables de distinguer ni le Bien ni le Mal : il n'y aurait aucun système de valeurs morales. Il en va de même pour les notions de chaud ou de froid, ou pour toute autre notion ou concept relatif à notre monde empirique. Nous faisons cette démonstration, parce que pour les psychanalystes, depuis Freud, il n'y a aucun cas humain (passé, présent et futur) qui ne puisse vérifier leur théorie de l'inconscient, les psychanalystes ne précisent pas dans quelle mesure cette théorie de l'inconscient pourrait être réfutée, ils ne voient, ou ne donnent à voir que ce qui peut confirmer positivement leur théorie, même les arguments critiques contre leur théorie sont interprétables, en tant que « résistances», comme des confirmations. Nous ne parlons pas de la théorie du refoulement, ou des autres théories comme les névroses, sur les rêves, ou certaines « conséquences » possibles de la théorie comme la psychosomatique, etc., mais uniquement de la théorie qui est à la base de tout ce qui précède, (y compris du refoulement lequel est pour Freud un processus inconscient empêchant la prise de conscience du matériel pathogène inconscient), la théorie de l'inconscient psychique Freudien.
Nous ne pouvons connaître le Bien que parce que nous lui connaissons une limite « empirique » : le Mal. Autrement dit, nous ne pouvons savoir que telle action est bonne que si nous disposons, à priori, d'une référence sur quelque action mauvaise. Nous savons qu'agir de telle manière est «bien» parce que nous supposons, à priori, qu'agir d'une autre manière sera « moins bien » ou carrément «mauvais», compte tenu de certaines conséquences possibles. Sans cette nécessaire opposition, aucune action jugée bonne ou mauvaise n'existerait. « moyennement bien », n'est plus le « Bien » absolu et en constitue déjà une limite. Il ne peut exister que le Bien, sans aucune forme de Mal, ou l'inverse, parce qu'alors ni l'un ni l'autre n'existerait dans notre monde empirique sous une quelconque manifestation et nous ne serions capables de distinguer ni le Bien ni le Mal : il n'y aurait aucun système de valeurs morales. Il en va de même pour les notions de chaud ou de froid, ou pour toute autre notion ou concept relatif à notre monde empirique. Nous faisons cette démonstration, parce que pour les psychanalystes, depuis Freud, il n'y a aucun cas humain (passé, présent et futur) qui ne puisse vérifier leur théorie de l'inconscient, les psychanalystes ne précisent pas dans quelle mesure cette théorie de l'inconscient pourrait être réfutée, ils ne voient, ou ne donnent à voir que ce qui peut confirmer positivement leur théorie, même les arguments critiques contre leur théorie sont interprétables, en tant que « résistances», comme des confirmations. Nous ne parlons pas de la théorie du refoulement, ou des autres théories comme les névroses, sur les rêves, ou certaines « conséquences » possibles de la théorie comme la psychosomatique, etc., mais uniquement de la théorie qui est à la base de tout ce qui précède, (y compris du refoulement lequel est pour Freud un processus inconscient empêchant la prise de conscience du matériel pathogène inconscient), la théorie de l'inconscient psychique Freudien.
(2) (Cf: Karl R. Popper. « La logique de la découverte scientifique. » Edition : Payot. Pages : 84 à 86.) du terme « inconscient ». Sous l'acception freudienne, le terme universel, « inconscient », n'a aucune limite explicative testable. Sous cette même acception, ce terme est donc vide de tout contenu empirique. Et Freud renforce encore l'irréfutabilité et l'apriorisme dogmatique de sa conception de l'inconscient, en affirmant que cette prétendue base ultime de notre vie psychique est justifiable, en tant que telle, par le postulat ontologique d'un déterminisme mental prima faciae et absolu. Ce que nous voulons dire, ici, c'est que, même si l'énoncé : « Tous les hommes ont un inconscient du type freudien », est logiquement réfutable, c'est Freud, qui en modifiant la nature du terme inconscient, fait que cette théorie devient empiriquement irréfutable). Par conséquent, ce qui nous permet d'observer de l'eau, (ou n'importe quelle autre objet du monde empirique) c'est le fait apparemment paradoxal, que les termes universels sous lesquels sont caractérisés les objets du monde réel, sont réfutables, et invérifiables universellement, car même un grand nombre d'énoncés singuliers tels que « voici de l'élément X » (ici et maintenant), ne peuvent vérifier définitivement qu'il y aura toujours de l'élément « X ». C'est-à-dire que les énoncés universels ou les lois auxquels doivent répondre les caractéristiques propres à cet élément « X » (définissable par un certain terme universel) pour lui permettre d'exister dans le réel, sont réfutables du fait de leur forme logique, et peuvent être éventuellement réfutées, et modifier ainsi notre système d'attentes perceptives concernant cet élément « X ».
(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).
(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).
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