vendredi 19 février 2021

Henri Le LESQUEN, récalcitrant très éclairé.

 

 


 

Je suis conscient du fait que la formule que je vais employer puisse paraître arrogante, mais Henri Le Lesquen a raison dans ses critiques épistémologiques concernant la possibilité de faire des prédictions ou des prophéties à long terme sur les épidémies ou sur le climat.
 
Mais je ne suis pas d'accord avec lui sur la question du rejet du cosmopolitisme, ni même concernant les propos qu'il a pu tenir par le passé au sujet de la "musique nègre", propos que je rejette en totalité. 
 
Je ne prends ici en considération que ses critiques épistémologiques concernant la prédictibilité des épidémies et du climat et rien d'autre.
 
Et oui : une épistémologie rigoureuse et impartiale, fondée sur la logique, ça existe, et ses argument sont imparables. Henri Le Lesquen démolit le déterminisme trop strict des modèles mathématiques, que ce soit en épidémiologie ou en climatologie : ces deux domaines appartiendront toujours à "l'univers des nuages", et jamais à "l'univers des horloges". C'est-à-dire que leur aspect aléatoire est tel qu'il sera pour toujours totalement impossible de maîtriser l'ensemble quasi-infini et spontanément renouvelable de toutes les conditions initiales qui entrent en jeu et d'autres encore à découvrir qui pourront peut-être (...) entrer en jeu...
 
Que les irréductibles lisent enfin Karl Popper : "L'univers irrésolu. Plaidoyer pour l'indéterminisme".
 
C'est au fond toujours le même problème : il y a trop, beaucoup trop de conditions initiales de testabilité en prendre en compte pour que soit justement possible un pré-test puis un post-test lesquels seraient séparés par une longue période de temps (rappelons que le GIEC, par exemple, ou d'autres commentateurs favorables à ses positions, se livrent à des prédictions catastrophistes sur plusieurs décennies, ce qui est logiquement absurde). 
 
Sur plusieurs décennies, ou même seulement quelques années (et qui sait, sur une période encore plus courte), peuvent apparaître de nouvelles conditions initiales donc de nouvelles connaissances qui puissent être corroborées par la science. Il se peut par exemple, que la science découvre qu'un phénomène naturel encore mal connu ou inconnu en provenance du cosmos joue un rôle significatif dans l'influence du climat et personne ne peut se déplacer dans le futur pour en savoir maintenant quelque chose, c'est l'évidence même. L'on nous rétorquera qu'un calcul de probabilité pourrait remplir cette tâche ? Mais une probabilité est toujours calculée à partir d'une classe de faits forcément déjà connue. Est-il nécessaire d'aller plus loin ?.. Alors, allons plus loin : une probabilité mathématique de 99% portant obligatoirement sur des cas observés (tous dans le passé, bien sûr) est mathématiquement égale à zéro si on la rapporte à l'infinité des cas non encore observés et appartenant à la même classe.
 
Il faudrait donc, pour chacune des nouvelles conditions initiales découvertes revoir la formulation d'un pré-test, puis d'un post-test à chaque fois !... 
 
Enfin, aucun modèle mathématique aussi sophistiqué soit-il ne peut prédire avec toute l'exactitude souhaitée à l'avance, l'émergence de possibilités ou d'occurrences de phénomènes naturels ou autres (sociaux, par exemple), encore totalement inconnues par la science, et Karl Popper démontre clairement qu'il est impossible de prédire l'évolution du savoir scientifique, et cela pour des raisons de logique indiscutables. N'en citons qu'une : il faudrait que soit solvable ce qui est insolvable pour toujours : le problème de la définition de mesure parfaitement précises (voir à ce sujet, dans "La logique de la découverte scientifique", la section 37 : "Domaines logiques. Notes sur la théorie des mesures". Et ensuite, voir dans "L'univers irrésolu. Plaidoyer pour l'indéterminisme", Ed. Hermann, page 10 - 11, ce que dit Popper sur le "principe de responsabilité renforcé" à propos des conditions initiales d'un projet de prédiction).
 
 
(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).
 
 


 
 
 

 

 

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Psychanalystes, dehors ! Et, pour vivre heureux, vivons cachés.

Les années 2020 seront celles de l'avènement d'une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme sophistiqué dont l'un des traits les plus marquants est cette lutte, cette haine tout à fait scandaleuse et révoltante contre la liberté d'expression, via un combat acharné contre ce qui est nommé le "conspirationnisme" ou le "complotisme".

Les années 2020 seront sans doute identifiées dans l'Histoire comme une "période charnière" entre la fin d'un "ancien monde" et la naissance d'un "nouveau" dont les prémices se révèlent de plus en plus menaçants pour les libertés individuelles.

Nous estimons qu'il est pertinent, plus que jamais, de citer Antonio Gramsci :

"Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître. Et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres".

Mais citons Karl Popper : "L'optimisme est toujours de rigueur".

Et nous-mêmes : "Restons citoyens, restons vigilants, mais, renonçons à la violence et à l'intolérance. Travaillons à sauvegarder la citoyenneté, à en améliorer le contenu et les pouvoirs, les libertés autant que les responsabilités".

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