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"Le vrai problème de l'union européenne c'est qu'elle refuse tout enracinement à la fois géographique, historique, culturel et religieux, et ne se conçoit que comme "grand marché", si possible planétaire, et pour l'instant européen." Il cite ensuite Alexis de Tocqueville : "L'âge démocratique réduira chaque nation à n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux".
Ce qui signifie, selon le Général Jean-Yves Lauzier, qu'il est possible qu'il y ait une sorte de décadence ou de perversion de la démocratie : les individus n'y seraient plus que des animaux laborieux et utiles, à la fois consommateurs et producteurs. (Mais, selon moi, ce ne serait plus, alors, une véritable démocratie, mais une autre forme encore de "dictature sophistiquée"..).
En somme, selon le Général Lauzier, l'Union européenne est un danger contre la démocratie où les individus n'auraient d'autres fonctions que de travailler, consommer, produire et se soumettre (comme en Chine).
Donc, il y a un paradoxe pour le moins pervers que le Général Lauzier met en lumière : c'est que la doxa idéologique étendue qui guide l'Union Européenne fondée sur le libre échange et les droits de l'homme est en train de se retourner contre... l'individu et les droits de l'homme. Cette idéologie n'est qu'un ver engendré par un mauvais fruit et qui détruit le fruit de l'intérieur.
Ce que j’en pense ?
J’ai écouté attentivement sa réflexion, et je suis d’accord avec les thèses qu’il défend. J’y ai trouvé même des points d’accord avec la pensée de Popper contenue au début du tome 2 de « La société ouverte et ses ennemis », où concernant la religion, il relate, si mes souvenirs sont exacts, les effets bénéfiques du christianisme sur la démocratie.
Le général Lauzier montre qu’avec l’Union européenne, il y a une faillite des valeurs religieuses et de leurs pouvoirs de guidance susceptibles de régler les conflits entre les nations. Les notions de « Bien » et de « Mal » son remises en question. Il y a eu une perte de la moralité, par une perte de la croyance et de la religion suite à l’Esprit des Lumières et la Révolution Française. Par conséquent, l’athéïsme révolutionnaire voit aujourd’hui les conséquences délétères qu’il a engendrées au niveau de l’Europe et la « prémonition » d’Alexis de Tocqueville. « En éliminant du champ politique Dieu, on a ouvert la voie à des rivalités sans fin, entre les français et les allemands… ».
Ce constat qui me paraît juste permet ensuite de le relier à l’hégélianisme et son influence : le pouvoir politique régulateur entre nations de la religion, a été remplacé par l’intérêt de chaque nation à le défendre par la guerre contre toute autre (au détriment du « Bien » et du « Mal »), et à son extrême à penser qu’une nation qui se considèrerait comme temporairement porteuse de « l’Esprit Universel » dans l’histoire, pourrait justifier de considérer les autres, et les autres peuples comme « sans droit » par rapport à elle.
Le Général Lauzier énonce ensuite un fait incontestable mais qui fâche toujours les « généreux utopistes » : « les inégalités sont inhérentes à la nature humaine ».
Viennent ensuite des propos essentiels sur la tradition, une critique claire de la méthode de la "tabula rasa", une critique de la destruction de la famille, etc.
etc.
Au final, il me semble que les thèses du Général Lauzier sont motivées par une sincère volonté à "épurer" la grande idée de la démocratie des dérives qui sont en train de la pourrir de l'intérieur, mais évidemment, sans supprimer la démocratie. En d'autres termes, il s'agirait de retrouver la démocratie, mais non avec des motivations réactionnaires (avec tout le sens péjoratif habituellement attaché à ce terme), contrairement à ce que l'on pourrait croire à certains moments.
(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).
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Psychanalystes, dehors ! Et, pour vivre heureux, vivons cachés.
Les années 2020 seront celles de l'avènement d'une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme sophistiqué dont l'un des traits les plus marquants est cette lutte, cette haine tout à fait scandaleuse et révoltante contre la liberté d'expression, via un combat acharné contre ce qui est nommé le "conspirationnisme" ou le "complotisme".
Les années 2020 seront sans doute identifiées dans l'Histoire comme une "période charnière" entre la fin d'un "ancien monde" et la naissance d'un "nouveau" dont les prémices se révèlent de plus en plus menaçants pour les libertés individuelles.
Nous estimons qu'il est pertinent, plus que jamais, de citer Antonio Gramsci :
"Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître. Et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres".
Mais citons Karl Popper : "L'optimisme est toujours de rigueur".
Et nous-mêmes : "Restons citoyens, restons vigilants, mais, renonçons à la violence et à l'intolérance. Travaillons à sauvegarder la citoyenneté, à en améliorer le contenu et les pouvoirs, les libertés autant que les responsabilités".