vendredi 29 mai 2020

Patrick COHEN contre l’hydroxychloroquine : un jugement qui élude des faits méthodologiques essentiels.




Préambule :

Nous rappellerons pour commencer quelques unes des conditions initiales utilisées par le Professeur Raoult et son équipe, dans sa première étude clinique des effets de l’association hydroxychloroquine et azithromycine sur le SARS Cov-2, que l’on peut donc lire dans un travail de recherche intitulé : « Hydroxychloroquine and azithromycin as a treatment ofCOVID-19: results of an open-label non-randomized clinical trial». (Comme il est déjà spécifié dans le titre même de la recherche, il ne s’agit pas d’une étude randomisée, bien qu’elle utilisait de manière tout à fait claire et incontestable, des groupes de contrôles). :
Nous citons (copié-collé) :
  • « Chinese experts recommend that patients diagnosed as mild, moderate and severe cases of COVID-19 pneumonia and without contraindications to chloroquine, be treated with 500mg chloroquine twice a day for ten days ».
  • « Hospitalized patients with confirmed COVID-19 were included in this study if they fulfilled two primary criteria: i) age >12 years; ii) PCR documented SARS-CoV-2 carriage in nasopharyngeal sample at admission whatever their clinical status. »
  • « Patients were excluded if they had a known allergy to hydroxychloroquine or chloroquine or had another known contraindication to treatment with the study drug, (…) ».
  • « All patients in Marseille center were proposed oral hydroxychloroquine sulfate 200 mg, three times per day during ten days » (Ce qui fait 600mg par jour pour chaque patient testé).

Par conséquent, tout le monde peut constater que le Pr. Raoult avait exclu dès sa première étude des patients présentant des allergies connues à l’hydroxychloroquine ou la chloroquine et d’autres contre indications au traitement avec ce médicament. 

Par ailleurs l’on constate également que le Professeur Raoult a respecté les recommandations des chinois, à la différence près que la dose journalière à administrer fut différente et qu’il a utilisé de l’hydroxychloroquine au lieu de la chloroquine, ce qui explique sans doute cette différence de dosage. 

Cependant, il ne s’agissait pas pour le Professeur Raoult d’évaluer l’essai clinique chinois.
Il s’agissait d’en reprendre les méthodes et les données, et de tenter une dose inférieure, mais avec un autre produit dérivé de la Chloroquine : l’hydroxychloroquine, mais cette fois associée à un antibiotique : l’azithromycine.

L’autre fait remarquable est que, comme les chinois, il a exclu toute administration du médicament pour les patients pour lesquelles l’hydroxychloroquine était contre indiquée, sachant que les contre indications les plus sérieuses concernent certaines pathologies cardiaques.





Voici maintenant quelques unes des caractéristiques des patients inclus dans le vaste groupe de contrôle de l’étude publié dans “The Lancet”, suivies d’un tableau statistique copié de cette même étude :

Nous citons (copié-collé) :

“Thus, the presence of cardiovascular comorbidity in the study population could partially explain the observed risk of increased cardiovascular toxicity with the use of chloroquine or hydroxychloroquine, especially when used in combination with macrolides.”




 

(Capturé depuis l'article paru dans "The Lancet"...)


En comparant les informations publiées par Didier Raoult dans son étude, et que nous avons recopiées, mot pour mot, avec les contre-indications fournies par le Vidal et que tout le monde peut vérifier, puis avec les informations publiées par “The Lancet”, tout le monde s’apercevra que cette étude n’a pas reproduit point par point les conditions initiales utilisées par le Pr. Raoult, notamment (.....) en intégrant des patients dont les caractéristiques étaient précisément un motif d’exclusion par le Pr. Raoult et son équipe.


*

Pour évaluer la prétention au caractère objectif et universel d'une mise à l'épreuve quelconque par les faits, l'évaluateur doit respecter en tous points les conditions initiales de mise à l'épreuve de celui qui fut le premier à la concevoir.

Sinon à quoi bon revendiquer l'usage incontournable d'un contrôle intersubjectif des tests dans le domaine scientifique, (afin d’en garantir au mieux leur caractère objectif et universel), si chacun fait ce qu'il veut, ou modifie tout ou presque à "sa sauce" dans les conditions initiales, “pour donner raison”, ou “pour donner tort” ?...

(C’est pourtant élémentaire et si facile à comprendre. En tant qu’enseignant, combien de fois ai-je vu des élèves très jeunes pourtant se chamailler parce que l’un n’était pas d’accord avec l’autre sur la manière de répéter une tentative ?..).

Par exemple, si quelqu'un prétend que l'on peut faire sauter grand-mère au plafond en lui montrant une grosse mygale noire, tous les soirs à 21 h 00 après le dîner ; ce n'est pas en lui montrant une grosse mygale noire, tous les matins à 6 h 00 que l'on prétendra démontrer que le test initial n'est pas efficace pour faire sauter grand-mère au plafond...

Un autre exemple :

Si quelqu’un me dit qu’il est possible de gravir le Pic du Midi “avec les dents et les mains, mais sans jamais utiliser les pieds”, ce n’est pas parce que pour mettre à l’épreuve cette théorie, l’on aurait gravi le Pic du Midi “avec les dents, sans les mains et en utilisant les pieds” que l’on aurait par la même occasion démontré l’objectivité de cette évaluation de la première tentative.. 

(Il est évident que lorsque nous parlons d’évaluation d’une tentative connue, il ne s’agit pas de mettre à l’épreuve son contenu descriptif dans le but de corroborer l’existence d’un élément nouveau, donc de faire progresser la connaissance. En effet, il faudrait alors essayer des conditions initiales inédites lesquelles constitueraient une mise à l’épreuve, donc un essai de réfutation inédit que cette tentative serait supposée passer avec succès. Par exemple, si nous tentions de démontrer que le phénomène (P) doté des caractéristiques connues ou corroborées (x ; y) peut aussi être doté des nouvelles caractéristiques (w ; z) inconnues empiriquement avant un test expérimental ; nous serions obligés de parier sur de nouvelles conditions initiales (c) supposées permettre la mise en évidence de (w ; z) ce qui, en toute logique, constituerait (en cas d’échec de notre pari), un risque de réfutation pour notre nouvelle hypothèse mise à l’essai : “(P1) = (x ; y ; w ; z)” également censée réfuter “(P) = (x ; y)” par l’augmentation de son contenu descriptif.).

La logique valide d’une évaluation comparative entre deux mises à l’épreuve, doit respecter les conditions initiales de la première.

*

Dans un tout récent éditorial sur "La Cinq", Patrick Cohen s'en prend une nouvelle fois à la médication du Professeur Raoult, reposant sur une combinaison d'hydroxychloroquine et d'azythromycine.

Mais :

- il n'évoque que les cas graves de COVID-19 sur lesquels le Professeur Raoult n'a pas cessé de dire qu'il ne fallait pas donner son traitement. Le Pr. Raoult a toujours affirmé et affirme encore que son traitement doit être administré en phase précoce de la maladie dès les premiers symptômes, notamment.

- parmi les études qu'il évoque, aucune d'entre elles n'a respecté à la lettre toutes les recommandations du Pr. Raoult. (Que ce soit l'une ou l'autre) ; autrement dit toutes les conditions initiales testées lors de ses essais cliniques ;

- il ne tient aucun compte du fait que les auteurs de l'étude de "The Lancet" reconnaissent eux-mêmes la possibilité de biais, ni même des critiques publiées et qui accompagnent les résultats de cette étude ; malgré toutes les critiques fondées dont est l'objet cette étude, et malgré le rapport accablant contre "The Lancet" de l'éditeurde la revue, (qu'il passe sous silence), il continue de présenter cette étude comme "très robuste".

- il convoque le Professeur Molimard, lequel, chose amusante vient encore apporter de l'eau au moulin du Pr. Raoult, en disant que les morts provoquées par l'hydroxychloroquine sont bien le fait de prises effectuées en dehors de tout contrôle, (notamment électrocardiogramme), et même que si on contrôle les patients avec des électrocardiogrammes, les choses vont nettement mieux (comme le préconise Raoult)...

C'est tout bonnement incroyable, et cela devient scandaleux.

Enfin, Patrick Cohen ne résiste pas, à la fin de son discours, à jouer les bouffons, mais les bouffons rageux en ironisant sur la valeur du traitement du Professeur Raoult, alors que très vraisemblablement, il a volontairement fermé les yeux sur les détails, sur une lecture honnête et en détail de tous ces derniers travaux contre l'hydroxychloroquine, dont aucun ne respecte à la lettre l'une des conditions pourtant sine qua non permettant de garantir l'objectivité de conclusions scientifiques d'évaluation de l'efficacité de la bi-thérapie testée cliniquement par le Professeur Raoult.

*

Donc, pour Patrick Cohen,

Non, impossible de reconnaître une telle "erreur" sans avouer une incompétence flagrante et ridicule, et un bien malhonnête parti pris qui fut tout aussi monumental et ridicule que l'erreur elle-même.

Les seules stratégies qui s'offrent à présent à Patrick Cohen sont, soit de continuer de mentir, soit d'éluder cette erreur, (d'attendre que les gens oublient...), soit encore d'espérer dans l'angoisse qu'une autre étude, sérieuse cette fois, (parce que ne comportant aucune faute méthodologique rédhibitoire), montre qu'il avait raison au sujet de l'inefficacité de l'hydroxychloroquine.

Mais étant donné qu'il existait déjà un bon degré de corroboration in vitro de l'efficacité de cette substance avant les tests in vivo, si une réfutation expérimentale est toujours logiquement possible, (mais pas toujours empiriquement possible), il est quand même viable de la juger peu probable.

S'agissant de la dernière possibilité, il n'aurait donc pas tort : en effet, la connaissance scientifique demeurant toujours potentiellement réfutable, il est envisageable que l'on découvre des faits inédits démontrant que le Pr. Raoult se trompaient partiellement sur ses hypothèses... Et rappelons encore qu'il demeure logiquement impossible de prédire l'évolution du savoir scientifique (K. Popper).Rappelons encore une fois cette règle méthodologique incontournable pour tout scientifique qui souhaite valider un ou des tests effectués par des collègues sur un même objet de recherche, comme par exemple, l'efficacité d'une substance quelconque sur un type spécifique de virus :

L'obligation sine qua non, pour garantir le caractère objectif et universel d'une découverte, (via la réfutation ou la corroboration par des tests d'une hypothèse de recherche), que soient répétées et contrôlées de manière intersubjective et avec une fidélité totale, point par point, toutes les conditions initiales des tests ayant permis de réfuter ou corroborer une hypothèse.

Cependant, à la lecture détaillée de tous ces travaux, l'on constate que strictement aucun d'entre eux n'a tenté de reproduire avec fidélité, point par point, et afin de les tester, les différentes conditions initiales utilisées par le premier scientifique (le Pr. Raoult) qui avait tenté les premiers tests cliniques avec une combinaison inédite d'hydroxychloroquine et d'azithromycine.

L'étude, certes impressionnante proposée dernièrement par la prestigieuse revue "The Lancet" ainsi que deux autres études, l'une française, l'autre chinoise, n'échappent nullement au reproche de manquement à cette règle méthodologique essentielle, incontournable, pour les raisons invoquées plus haut : ces études du fait du non respect de la reproductibilité fidèle des conditions initiales de testabilité effectuées par le Pr. Raoult et son équipe, ne peuvent prétendre avoir réfuté de manière objective l’efficacité de l’hydroxychloroquine combinée avec l'azythromycine sur le Sars Cov-2.



(Patrice Van den Reysen. Tous droits réservés).

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A voir : 






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Le New-York Times commence à émettre de sérieux doutes sur la valeur de l'étude publiée par The Lancet contre l'efficacité de l'hydroxychloroquine et de sa combinaison avec l'azithromycine sur le SARS Cov-2. Le journal se fonde sur les protestations de plus d'une centaine de scientifiques....






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Psychanalystes, dehors ! Et, pour vivre heureux, vivons cachés.

Les années 2020 seront celles de l'avènement d'une nouvelle forme de totalitarisme : le totalitarisme sophistiqué dont l'un des traits les plus marquants est cette lutte, cette haine tout à fait scandaleuse et révoltante contre la liberté d'expression, via un combat acharné contre ce qui est nommé le "conspirationnisme" ou le "complotisme".

Les années 2020 seront sans doute identifiées dans l'Histoire comme une "période charnière" entre la fin d'un "ancien monde" et la naissance d'un "nouveau" dont les prémices se révèlent de plus en plus menaçants pour les libertés individuelles.

Nous estimons qu'il est pertinent, plus que jamais, de citer Antonio Gramsci :

"Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître. Et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres".

Mais citons Karl Popper : "L'optimisme est toujours de rigueur".

Et nous-mêmes : "Restons citoyens, restons vigilants, mais, renonçons à la violence et à l'intolérance. Travaillons à sauvegarder la citoyenneté, à en améliorer le contenu et les pouvoirs, les libertés autant que les responsabilités".

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